La Question Algérienne
118 pages
Français

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La Question Algérienne , livre ebook

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Description

Mission de la France en Algérie. Puissance politique de cette dernière contrée. Position actuelle des états méditerranéens. Nécessité de nous presser pour devenir forts en Algérie. Valeur de la conquête militaire. Bases et éléments de la colonisation générale. Difficulté de t’entreprise ; nécessité de l’accepter et de la faire réussir. Progrés de la position actuelle. Défauts dans l’ensemble d’action. Des divers systèmes proposés. Marche à suivre.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346110520
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Jean-Baptiste Brunet
La Question Algérienne
PRÉFACE

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La question algérienne pèse d’un poids si considérable sur le présent et sur l’avenir de la France, que l’on ne saurait lui consacrer trop d’attention. Dans tout ce qui a été fait jusqu’à présent, on ne peut trouver l’exécution ni même l’idée d’un plan général, discuté dans toutes ses parties théoriques et pratiques, basé sur la constitution ordinaire des États, utilisant l’ensemble des éléments dont l’Algérie, la France et les États étrangers peuvent disposer pour la colonisation. Cependant, sans ce plan général, il parait difficile de conduire convenablement une aussi vaste entreprise, et de satisfaire à l’urgence des circonstances ; urgence en présence de laquelle on ne se presse pas assez.
Dans cet ouvrage nous essayons de traiter la question algérienne d’une manière complète. Quelle que soit la valeur que l’on attribue à nos efforts, nous commencerons par établir que nous cherchons moins à présenter des systèmes nouveaux, qu’à indiquer comment on pourrait satisfaire aux nécessités impérieuses de la position générale, en concentrant tous les éléments dont on peut disposer sur les points importants du territoire algérien, de manière que chacun de ces éléments opère le plus librement possible, dans un cadre déterminé et bien lié aux autres parties du plan général.
Quatre ans de séjour eu Afrique, des relations multipliées avec les institutions diverses et avec les hommes marquants qui dirigent les affaires dans cette contrée, le service et les expéditions militaires, les travaux d’installation pour l’artillerie qui est sûrement un des services les plus compliqués qui existe, plusieurs grands travaux coloniaux, la centralisation des affaires civiles arabes et coloniales de la province d’Oran pendant l’année 1846 où se sont traitées les grandes opérations qui surgissent actuellement, l’étude suivie des publications nombreuses qui ont eu lieu, toutes ces positions et relations nous ont mis à même d’étudier à de bonnes sources les diverses parties de la question algérienne et nous ont donné une expérience qui nous a conduit à persévérer de plus en plus dans les idées que nous formulons depuis près de deux ans.
Cet ouvrage, composé en Afrique, à des époques diverses et au milieu d’occupations nombreuses, a paru par fragments dans le Spectateur militaire. Un pareil mode de publication a dû nécessairement apporter quelques irrégularités dans la rédaction, et nous aurions peut-être dû retoucher ce travail, si nous n’avions pensé que le lecteur passerait sur quelques fautes de détail pour ne s’attacher qu’aux considérations et aux propositions qui forment le corps de l’ouvrage. D’ailleurs, dans les circonstances actuelles, il nous a paru utile d’apporter d’abord notre tribut d’efforts pour la solution de la question algérienne, sauf à compléter plus tard le système d’idées que nous mettons en avant.
CHAPITRE I
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

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Mission de la France en Algérie. Puissance politique de cette dernière contrée. Position actuelle des états méditerranéens. Nécessité de nous presser pour devenir forts en Algérie. Valeur de la conquête militaire. Bases et éléments de la colonisation générale. Difficulté de t’entreprise ; nécessité de l’accepter et de la faire réussir. Progrés de la position actuelle. Défauts dans l’ensemble d’action. Des divers systèmes proposés. Marche à suivre.
L’Europe entière est désormais soumise à un travail intelligent et énergique : aussi, chaque grande puissance, tout en agissant fortement dans cette contrée, éprouve le besoin de porter plus au loin ses efforts civilisateurs. L’Algérie est le théâtre d’action qui a été donné à la France ; il était difficile d’en trouver un plus favorable et plus digne des généreux efforts qui fermentent dans le sein de notre patrie.
Il s’agit pour nous, en Algérie, d’étendre considérablement la puissance politique et commerciale de la France, d’amener la fertilité et l’industrie sur un sol dont la nudité attriste les regards, de réveiller des populations engourdies depuis des siècles dans un état de société barbare, et de les faire marcher avec nous dans la voie du travail.
Placée entre l’Europe et le continent africain, flanquée par l’Asie et l’Amérique, contenant des populations et des institutions extrêmement variées, l’Algérie est comme un vaste creuset dans lequel nous devons travailler à fondre les divers éléments de l’humanité, pour les ramener à cette unité puissante dont nous sommes le principal apôtre sur le globe.
Et ce n’est pas seulement une haute mission sociale que nous avons à accomplir en Algérie, mais aussi une grande conquête politique. Remontons les siècles, en effet, et nous verrons que toujours les maîtres de cette contrée ont exercé une haute influence dans la Méditerranée.
On sait quelle fut la puissance des Carthaginois, appuyés sur l’Afrique ; on sait aussi que les Romains, une fois maîtres du pays de leurs rivaux, marchèrent rapidement à la conquête du monde. Les Vandales eux-mêmes, cette troupe de barbares, dominèrent dans la Méditerranée pendant le peu de temps qu’ils conservèrent l’Afrique ; plus tard les Arabes, fanatiques et guerriers, quand ils se furent établis en Afrique, employèrent les populations de cette contrée pour envahir l’Espagne et la France, pour fonder un empire des plus florissants.
Quand les Berbers, indomptables enfants de l’Afrique, partirent des montagnes du Maroc et renversèrent la domination arabe, ils fondèrent à l’ouest de la Méditerranée un empire si formidable, qu’il ne put être brisé qu’après des siècles et par les efforts combinés de la chrétienté. Après ce grand désastre, l’Afrique resta longtemps partagée en Etats berbers et arabes, dont plusieurs parvinrent à une grande valeur maritime et commerciale, ensuite vint cet étonnant empire de quelques brigands turcs établis en Algérie par les Barberousses, qui exerça beaucoup d’influence dans les grandes luttes méditerranéennes du XVI e siècle, et qui, pendant trois siècles, se rendit redoutable à toute la chrétienté, jusqu’au moment où la France vint le renverser.
Ainsi, à toutes les époques, la position algérienne a renfermé en elle-même une grande puissance politique. Sachons donc l’occuper ; et lorsque nous l’aurons rendue forte et prospère, lorsqu’elle représentera une partie de la France détachée de l’autre côté de la Méditerranée, nous aurons conquis des avantages considérables.
Tout le monde le sent, tout le monde le dit : de grands événements se passeront bientôt dans le lac des trois continents.
A l’occident, l’Espagne ne tardera pas à reprendre une position active ; l’Italie attend une révolution ; le Maroc est en état d’agitation continuelle contre nous ; Tunis reste dans une expectative craintive ; appuyés sur Malte et Gibraltar, les Anglais épient les chances favorables pour exciter de grandes luttes... Dans l’Orient, l’Autriche travaille à développer sa force maritime ; la Grèce s’affermit difficilement ; la Turquie chancelle ; la Russie marche à la possession de Constantinople ; l’Angleterre convoite les meilleures positions militaires et commerciales ; la Syrie réclame sans cesse une intervention contre l’anarchie qui la dévore ; l’Égypte, enfin, peut être ébranlée à la mort de son vieux pacha. Dans une telle position des

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