La Vérité sur la Commune
93 pages
Français

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La Vérité sur la Commune , livre ebook

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Description

Les causes du 18 mars. — Situation faite à Paris par le siége du Gouvernement du 4 septembre. — La capitulation. — L’assemblée nationale à Bordeaux. — Effet que produisent les mesures prises en haine de la République. — Irritation des bataillons de la garde nationale de Paris. — Formation du comité central. — Antagonisme de Paris et de Bordeaux. — Question des canons.C’est là, disons-le hautement, l’une des données essentielles du grand drame de la Commune, et sur ce point capital, il importe que l’histoire prononce enfin son Fiat lux, car c’est à cette origine que se rattachent toutes les responsabilités et toutes les conséquences que les vainqueurs n’ont pas cessé d’écarter de leurs têtes.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346070923
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Charles Beslay
La Vérité sur la Commune
AVANT-PROPOS

*
* *
La Commune vaincue n’a pas encore été entendue. La République officielle a été juge et partie dans sa propre cause. Depuis l’épouvantable bataille des sept journées de mai 1871 jusqu’à ce jour, il n’y a que le gouvernement de Versailles à prendre la parole. C’est lui qui tient les officines d’où l’on verse sur les fédérés vaincus, fusillés, condamnés, proscrits, le mensonge, l’outrage et l’infamie. C’est lui qui tient en mains la presse officielle, l’histoire ad usum vulgi, l’enseignement public et toute cette immense publicité réactionnaire qui voudrait jeter sur la Commune, comme sur un bagne, un voile impénétrable et respecté. Et cela est si vrai que depuis six ans qu’il a ouvert ses prétoires pour rendre sa justice — disons le mot juste pour exercer ses vengeances, ses conseils de guerre sont toujours debout ! Trame inutile ! manœuvre impuissante ! chercher à brider l’histoire, c’est vouloir empêcher la lumière de passer. L’histoire de nos jours n’a plus de secrets : mille fissures font peu à peu filtrer la vérité. On sait aujourd’hui que l’obstination et le conflit sont venus de Versailles, et non de la Commune, qui ne voulait que la conciliation. On sait que la Commune a été un pouvoir imprévu, né des circonstances, vaillant, honnête, profondément républicain, forcé à la résistance, et qui n’a cherché dans sa résistance qu’à consolider la République. On sait que la fusillade des ôtages n’est rien auprès des innombrables massacres, inavouables et inavoués, du gouvernement de M. Thiers. On sait que sur ce point les haines de la bourgeoisie sont implacables et féroces. Et l’opinion peut-elle en douter, quand elle lit dans les journaux publiés à Paris des récits pareils à celui que l’on trouve dans la Lanterne du 4 mai 1877 ? (Voir aux pièces justificatives.)
Il y a donc manifestement en France deux courants opposés, celui du pouvoir et celui de l’opinion.
Le pouvoir, représentation de cette bourgeoisie qui ne voit plus que ses gros sous et qui ne comprend rien à cette conservation sociale qu’elle met toujours en avant comme une enseigne ; le pouvoir semble, comme le reptile, n’avoir plus que du venin. En tout et pour tout, sous la présidence de M. Thiers, comme sous la présidence du maréchal Mac-Mahon, il ne cherche et ne poursuit que l’asservissement du travail et l’anéantissement de tout ce qui a touché à la Commune. Silence et proscription, telles sont ses règles de conduite, et la politique d’aventures ouverte par le coup d’état parlementaire du 16 mai ne fera que rendre plus violente encore cette politique qui ne voit en toutes choses que le sabre !
Mais à côté du pouvoir, il y a l’opinion, qui est tout ; car les pouvoirs passent et l’opinion reste. Or l’opinion a soif de vérité. Elle veut savoir et elle saura. On a fait des héros du siége de si vils scélérats qu’elle tient à voir face à face la Commune et elle va résolûment au fond des choses. On ne peut plus parler de ce drame sans voir surgir mille points d’interrogation. On cherche, on demande, on discute, et dès que l’on discute il faut conclure, et chaque conclusion donne un des côtés de la vérité.
Le jour de la lumière est donc proche et c’est pour hâter son arrivée que j’écris ce livre : La Vérité sur la Commune.
Deux voies m’étaient ouvertes : faire le récit des faits, raconter les événements auxquels j’ai été mêlé, et donner ainsi à chacun tous les éléments du procès, — ou bien prendre corps à corps chacune des questions discutées, en faisant valoir, pour l’éclairer, tous les témoignages de l’histoire.
C’est au second parti que je me suis arrêté, et voici pourquoi. A mon avis, le premier de ces deux livres est fait, l’ Histoire de la Commune de 1871, par Lissagaray, écarte la pensée d’entreprendre un semblable ouvrage. Le livre du citoyen Lissagaray est une œuvre magistrale. Tout est là : les faits, les hommes, les caractères, les incidents, les détails et les généralités, les discussions et les batailles, le récit au jour le jour, comme l’ensemble et la portée du drame. Je suis loin de partager toutes les idées de l’écrivain et je contredirai à haute voix quelques-unes de ses appréciations. Mais ces critiques ne feront que donner plus de prix à mon jugement, et pour moi le livre de Lissagaray, en publiant enfin une véritable histoire de la Commune, donne à la cause du peuple un éloquent défenseur qui introduit dignement le quatrième Etat dans la politique du monde !
Oui, l’histoire est faite et grandement réussie ; mais il reste un groupe de questions controversées, et devant ces controverses je m’arrête au parti de passer en revue chacune des questions débattues, et de mettre, si c’est possible, chacune d’elles hors de toute contestation : mouvement du 18 mars, gouvernement de la Commune, situation de Paris, question de la Banque, question des ôtages, question des incendies, etc., etc... Toutes ces discussions reviennent éternellement, non seulement dans la bourgeoisie, mais encore parmi les fédérés eux-mêmes, et il importe que sur chacun de ces grands problèmes historiques qui tiennent en suspens tous les peuples, il n’y ait plus qu’une seule et même opinion. Toutes les faces de la révolution de 93 ont été éclairées, toutes les faces de la révolution du 18 mars, qui introduit pour la première fois sur la scène l’élément social jusqu’à présent sacrifié, le prolétariat, doivent également être mises en lumière.
Dans un pays si fécond en révolutions, celle du 18 mars ne restera pas proscrite. Sa cause, à moitié gagnée, doit être plaidée sur tous les points et rester victorieuse devant l’opinion ; car, pour la commune, comme pour 93, c’est à l’opinion qu’il faut toujours recourir, et c’est elle qui restera le grand juge ! !
PRÉFACE

Souvenirs qu’a laissés la Commune. — Souvenirs qu’a laissés le Gouvernement de Versailles. — Revirement de l’opinion. — Besoin qu’éprouve l’opinion de s’édifier sur ce grand drame révolutionnaire. — Le discours du citoyen Y. Guyot à Saint-Mandé.
Dix-huit mars !... Date impérissable Oui, en dépit de toutes les haines de la réaction, il faut dire date impérissable, et par le souvenir du plus formidable des soulèvements, et par le duel à mort de Paris et de Versailles, et par les deuils et les vengeances qu’éternise la République bourgeoise qui mène la France, puisqu’à l’heure qu’il est, après six ans de poursuites et de condamnations implacables, les vainqueurs en sont encore à ne pas vouloir entendre parler d’amnistie !
Il y a aujourd’hui six ans que Paris donnait au monde un des spectacles les plus extraordinaires que l’histoire ait eus à enregistrer dans ses annales.
Au milieu de l’effondrement de la patrie humiliée, vaincue, amoindrie de deux provinces, mise à la rançon de cinq milliards, la capitale de la France épuisée elle-même par un siége de cinq mois et par une contribution de guerre de 200 millions, se soulevait frémissante, et constituait à l’Hôtel-de-Ville un pouvoir souverain pour faire justice d’un Gouvernement et d’une Assemblée qui se présentaient comme des ennemis résolus à détruire la République.
Une guerre civile au milieu d’une guerre étrangère..., telle est l’exclamation que poussent bruyamment les classes que l’on appelle dirigeantes, et qui ne peuvent comprendre qu’on puisse porter la main, même pour la consolider en la reformant, sur cette cita

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