Le Duc d Angoulême à Burgos - Anecdote historique, suivie de poésies diverses
62 pages
Français

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Le Duc d'Angoulême à Burgos - Anecdote historique, suivie de poésies diverses , livre ebook

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Description

QUE d’esprit, de vertus, possédoient nos aïeux ! Que leurs exploits sont grands, leurs talens merveilleux ! Mais, si de leurs hauts faits le récit est fidèle, Nous n’atteindrons jamais la hauteur du modèle ; En vain nous l’espérons ! Ce mérite si beau S’enfonce, en les suivant, dans la nuit du tombeau. L’impitoyable temps, armé de leur mémoire, Entre eux et nous placé, nous interdit leur gloire ; Et le sacré flambeau qui les embrasoit tous, D’âge en âge affoibli, n’a plus de feux pour nous !Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346094851
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Alphonse Delalonde
Le Duc d'Angoulême à Burgos
Anecdote historique, suivie de poésies diverses
AU LECTEUR.
Tu crois peut-être, ami lecteur, Que je viens, en solliciteur, Te dédier ce foible hommage, Et lui chercher un protecteur ! Mon cher lecteur, c’est grand dommage ; Mais je yeux un prix plus flatteur ; C’est un sourire approbateur, C’est un regard de ma Lydie, De celle à qui l’auteur dédie Les vers qu’elle inspire a l’auteur. Point ne l’ai prise pour modèle, Mon talent n’est pas digne d’elle ; J’ai choisi mes sujets ailleurs. Empreints du desir de lui plaire, Si mes vers ont coulé meilleurs, J’en voudrois toucher le salaire ! Dans le trouble où sont mes esprits ; Pour lui présenter cet ouvrage, J’attends, ami, que ton suffrage Vienne à mes vers donner du prix ! Si par toi ma muse enhardie Peut aspirer à cet honneur, Reconnoissant de mon bonheur, Je te souhaite..... une Lydie.
LE DUC D’ANGOULÊME
A BURGOS, ANECDOTE HISTORIQUE
QUE d’esprit, de vertus, possédoient nos aïeux ! Que leurs exploits sont grands, leurs talens merveilleux ! Mais, si de leurs hauts faits le récit est fidèle, Nous n’atteindrons jamais la hauteur du modèle ; En vain nous l’espérons ! Ce mérite si beau S’enfonce, en les suivant, dans la nuit du tombeau. L’impitoyable temps, armé de leur mémoire, Entre eux et nous placé, nous interdit leur gloire ; Et le sacré flambeau qui les embrasoit tous, D’âge en âge affoibli, n’a plus de feux pour nous !
De la prévention voilà donc le blasphème ! Savez-vous, mes amis, d’où vient cet anathème, Et pourquoi sur les pas de devanciers fameux Nous nous pressons toujours, sans arriver comme eux ?
Parmi tous les enfans de l’immense famille, Orgueilleux inconnus, dont le monde fourmille, Combien dans chaque siècle en avez-vous compté Que le temps ait cédés à l’immortalité ? Vingt peut-être, et peut-être augmenté-je le nombre, Ont des temps jusqu’à nous traversé la nuit sombre : Pour un grand qui survit, un peuple de petits Sont rendus au néant, sans en être sortis ! Mais comme du passé l’histoire à nous s’applique, C’est ici qu’à mes yeux l’injustice s’explique. Le temps chez nous encor n’a pas marqué les rangs : Nous comptons les petits, nous oublions les grands ; Nous comparons alors ; et ce triste partage Ne peut à notre siècle accorder l’avantage. Ainsi, lorsque Louis, dans les âges futurs, De ses contemporains quittant les rangs obscurs, Au tribunal du temps présentera sa vie, Le temps, qui dans sa course emporte aussi l’envie, Redira les bienfaits qu’il répand aujourd’hui ; Et les rois, ses neveux, pâliront devant lui !
 
Du tombeau des héros j’ai secoué la cendre ; Désigner le plus grand, c’est nommer Alexandre ! On dira, je le sais, que le vainqueur d’Issus Compte peu de héros de son beau sang issus ; Mais ce vainqueur lui-même à la Grèce étonnée Devoit faire oublier Philippe et Chéronée ! Un autre auroit pu craindre un pareil devancier ; Mais le fils de Philippe a su s’apprécier : Il veut marcher l’égal d’un père qu’on renomme, Il le passe ; il fait plus : le père étoit un homme ; Le fils au rang des Dieux justement va monter, Et Jupiter Ammon est fier de l’adopter !
 
Si l’on montoit au ciel sur un char de victoire, Que d’autres à ce rang élèveroit l’histoire ! Mais il est du héros un trait souvent cité, Qui, s’il n’est pas d’un Dieu, vaut la Divinité :
Les Macédoniens, avançant dans l’Asie, Étoient maîtres de Thase, aux champs de Cilicie. Vers les murs de la ville, à son approche ouverts, Le Cydnus orgueilleux, sous des ombrages verts Laisse couler ses flots, sans en presser la course ; Pur, il porte à la mer le tribut de sa source, Et jamais d’un ruisseau le mélange fatal N’altère sa fraîcheur, ne trouble son cristal. Ces mêmes lieux pourtant, que sa fraîcheur étonne, Gémissoient des chaleurs qui précèdent l’automne, Et, sous un ciel brûlant, perfide à l’étranger, Le vainqueur s’irritoit d’un si honteux danger.
 
La moitié de sa course à peine étoit décrite, Et déjà le soleil regardoit Amphytrite : L’espoir, en la voyant, sourit au Dieu du jour ; Le feu de ses rayons s’accroît de son amour ; Tout se cachoit alors, et la voûte enflammée N’éclairoit qu’Alexandre, inspectant son armée, Quand, libre des devoirs au vulgaire inconnus, Il gagna, fatigué, les rives du Cydnus. Le transparent des flots, leur fraîcheur séduisante, (C’est toujours déguisé que le mal se présente), Du monarque brûlant vinrent frapper les yeux. Savourant en espoir un bain délicieux, Il croit voir du Cydnus la nymphe qui l’invite ; Il ne résiste plus : il dépouille au plus vite Cet attirail pesant dont il est enlacé, Et déjà dans les eaux l’imprudent est glacé ! Tout son corps se roidit, on doute s’il respire, Et le souffle vital sur ses lèvres expire. Voyez autour de lui s’affliger ses amis ! L’art, effrayé lui-même, au Ciel s’en est remis, Mais du Ciel sans pitié la sagesse profonde Fait souffrir Alexandre et respirer le monde !
 
Et pourtant vers ces lieux les Perses avançoient ; Les Grecs pour le héros, non pour eux, frémissoient. Enfin, après deux jours traînés sans espérance, Le prince au sentiment renaît par la souffrance ; Il exhale un soupir par le mal arraché. Philippe, un médecin à sa suite attaché, Lui portoit dès long-temps l’intérêt le plus tendre ; Au bruit de ce soupir, qu’il paraissoit attendre, Philippe, à ses transports donnant un libre cours, A promis à son maître un utile secours. Seulement accueillant tous les soins qu’on lui donne, Il faut que le malade en ses mains s’abandonne..... Il dit ; il court, il vole, et ses soins soutenus De Simples bienfaisans, mais de lui seul connus, Composant pour le prince un merveilleux breuvage, Vont du mal qui l’accable arrêter le ravage.
 
Un message soudain d’un de ses généraux Vient éveiller à temps les soupçons du héros : Darius est un lâche, et Philippe est un traître ; A l’or de l’étranger il a vendu son maître, Et doit dans un breuvage empoisonner le roi ! Alexandre, à ces mots, connoîtroit-il l’effroi ! Philippe, qui prit soin de sa plus tendre enfance, Méditer contre lui !... Non, le soupçon l’offense : Philippe est son ami plus que son médecin ; Philippe, il en est sûr, n’est pas un assassin. Mais si ce dévoûment dont Philippe a fait preuve N’avoit pu résister à la dernière épreuve ? La sœur de Darius ! mille talens promis !.... Sûr de son ennemi, l’est-il de ses amis ? Que faire ? A quel parti résoudre sa pensée ? Ira-t-il, méprisant une crainte insensée, Aux mains de l’accusé remettre son destin ? Mais si l’avis reçu se rencontroit certain !.... Attendra-t-il du temps un bien que la science Promettoit promptement à son impatience ! Mais Darius est là ! Cinq jours n’auront pas lui, Que le Perse arrivé sera maître de lui !..... Alexandre un esclave ! ! ! Une pareille idée Révolte ses esprits ; son âme est décidée ! Où Philippe est-il donc ? Le breuvage est-il prêt ? Alexandre le tient, et, cherchant son arrêt Sur le front de celui que son grand cœur excuse, Il déroule à ses yeux la lettre qui l’accuse ; Et, tandis que Philippe admire, confondu, Il boit : il est sauvé, Darius est perdu !
 
Ce trait du temps passé peut en valoir un autre ; Mais d’un siècle éloigné redesc

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