Le Duc d Aumale - Prince, soldat, un grand seigneur au XIXe siècle
79 pages
Français

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Le Duc d'Aumale - Prince, soldat, un grand seigneur au XIXe siècle , livre ebook

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Description

Henri-Eugène-Philippe-Louis d’Orléans, duc d’Aumale, était le huitième des enfants du duc d’Orléans, devenu plus tard Louis-Philippe, roi des Français, et le cinquième de ses fils.La volonté du dernier des Condé avait choisi ce jeune prince pour héritier de cette grande et vaillante race, puisque le fils unique qui la représentait était tombé aux fossés de Vincennes, victime du plus perfide attentat, de la plus inique sentence.Le duc de Bourbon, rentré en France après la longue émigration, sans joies dans le présent, sans espoir dans l’avenir, s’attacha au royal enfant, son neveu et son filleul.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782346091942
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Le duc d’Aumale au conseil de guerre de Trianon (1873).
Berthe Clinchamp
Le Duc d'Aumale
Prince, soldat, un grand seigneur au XIXe siècle
A LA MÉMOIRE DE SON ALTESSE ROYALE MONSEIGNEUR HENRI-EUGÈNE-PHILIPPE-LOUIS D’ORLÉANS DUC D’AUMALE
AVERTISSEMENT
Les pages qui suivent, en venant s’ajouter aux ouvrages nombreux qui ont déjà parlé du duc d’Aumale avec tant d’autorité et de savoir, n’ont pas la prétention d’être l’histoire de ce prince, prétention qu’elles ne justifieraient pas ; elles sont simplement un hommage à sa mémoire, un témoignage d’attachement et de reconnaissance. Si elles peuvent faire connaître le côté le plus ignoré des rares et précieuses qualités du prince, elles auront atteint leur but.
Il a vécu au grand jour. Ses contemporains ont pu l’apprécier dans toutes les actions de sa vie extérieure. Ils savent encore que si son génie n’a pu prendre l’essor que son âme lui inspirait, la faute en est aux événements ; son unique pensée était le bien de son pays, sa seule ambition de se consacrer tout entier à son service.
Une des douleurs de sa vie, qui en compta de si grandes, a été de ne pouvoir plus rien pour ce pays, après avoir assisté inactif, inutile, aux désastres qui l’ont frappé.
Cette douleur resta jusqu’à ses derniers jours la plaie vive de son cœur.
L’oubli si vite venu en ce monde n’épargnera pas cette grande mémoire ; l’histoire cependant la gardera, car elle lui appartient. Les générations futures trouveront dans cette vie de prince et de soldat un exemple à suivre ; la France y lira le dévouement d’un de ses plus nobles fils.
LE DUC D’AUMALE
PRINCE — SOLDAT UN GRAND SEIGNEUR AU XIX e SIÈCLE
S’il est un homme à qui ces trois titres appartiennent, c’est assurément celui dont nous allons parler.
Il était prince par sa naissance, et du plus noble sang qui soit au monde ; soldat, serviteur de son pays, il le fut jusqu’au dernier battement de son cœur. Grand seigneur, il l’était par la hauteur de son âme, ses sentiments, son esprit, son intelligence, ses goûts.
L’ENFANCE — LA JEUNESSE
Henri-Eugène-Philippe-Louis d’Orléans, duc d’Aumale, était le huitième des enfants du duc d’Orléans, devenu plus tard Louis-Philippe, roi des Français, et le cinquième de ses fils 1 .
La volonté du dernier des Condé avait choisi ce jeune prince pour héritier de cette grande et vaillante race, puisque le fils unique qui la représentait était tombé aux fossés de Vincennes, victime du plus perfide attentat, de la plus inique sentence.
Le duc de Bourbon, rentré en France après la longue émigration, sans joies dans le présent, sans espoir dans l’avenir, s’attacha au royal enfant, son neveu et son filleul.
Dans les derniers temps de sa vie, il aimait à voir le jeune prince, à lui dire l’histoire du beau domaine qui un jour serait le sien, l’histoire de Chantilly. Le grand âge de l’un se rapproche amicalement de l’enfance de l’autre ; l’enfant écoute avec l’intelligence précoce qui brille dans son œil bleu ; de sa vie il n’oubliera ces conversations, ces récits : « Je le vois, disait-il plus tard, je vois M. le duc de Bourbon, vêtu de l’habit gris qu’il quittait rarement, en bas de soie et petits souliers, par un froid de janvier, dans le jardin de la Volière 2 , appuyé sur sa canne, m’expliquant qui, jadis, avait habité le château, comment il l’avait vu dans son enfance et sa jeunesse, les fêles données, puis la destruction relativement récente. » Jamais, en effet, le duc d’Aumale n’oublia ses premiers pas à Chantilly, ni la reconnaissance qu’il devait à celui qu’il se plaisait à nommer son bienfaiteur. Ce sentiment ne cessera de le guider dans l’œuvre qui occupera une grande partie de sa vie, et dont sa munificence a assuré la perpétuité, c’est-à-dire la glorification de la maison de Condé, la restauration et la prospérité des domaines qui lui avaient été légués.
Chacun sait, par de nombreux et intéressants récits, quelle éducation étendue, forte, solide, reçurent les fils du roi Louis-Philippe, non seulement l’éducation publique par laquelle le roi voulut qu’ils lussent en contact avec leurs contemporains, mais encore l’éducation familiale ; le père et la mère y travaillèrent avec une égale ardeur, y apportant la tendresse éclairée qu’ils avaient pour leurs enfants, unie à l’esprit de droiture, à la fermeté si nécessaire, et l’amour de la patrie, de notre France, à laquelle ils les dévouèrent.
Le roi Louis XVIII désapprouvait l’éducation publique pour les princes ; le duc d’Orléans (plus tard le roi Louis-Philippe) la croyait nécessaire, et, avec tout le respect dû à l’opinion royale, passa outre pour accomplir ce qu’il considérait comme son devoir de père.

Henri d’Orléans, duc d’Aumale, à l’âge de six ans.
Il était de règle que les enfants de la famille royale allassent, à des époques déterminées, rendre leurs devoirs au roi, qui n’était pas toujours très indulgent pour la jeunesse. Dans une de ces occasions, Sa Majesté, arrêtant la princesse Marie (plus tard duchesse de Wurtemberg), lui dit de réciter la chronologie des rois de France depuis Hugues Capet. La petite princesse commença et arriva sans se tromper à Louis VI. Avant de dire : « Louis VI, dit le Gros, » elle lève les yeux sur le roi et les baisse aussitôt ; le roi comprit et dit : « C’est assez, c’est bien ; vous avez bien répondu. »
Très différent était le roi Charles X ; il aimait les enfants et désirait les voir souvent, ordonnant avec grande bienveillance des amusements pour eux. Il les voulait chez lui à certaines fêtes ; notamment à celle des Rois, jour où la famille royale se réunissait suivant l’ancien usage. Le duc d’Aumale avait à peine cinq ans lorsqu’il fut admis à cette réunion pour la première fois, avec la recommandation que, si la fève traditionnelle venait à lui, il devait la porter à Madame la Dauphine (duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI), très pieuse et très bonne princesse, mais d’aspect un peu sévère. Le sort fit tomber la fève au jeune duc d’Aumale, qui s’empressa de la porter à la petite Mademoiselle (Louise de Bourbon-Artois, depuis duchesse de Parme, sœur du comte de Chambord), la plus jeune des princesses présentes ; elle n’avait que trois ans de plus que le duc d’Aumale.
Le roi Charles rit beaucoup de l’action du jeune prince, de la vivacité qu’il y mit, et comme on voulait le réprimander : « Laissez, dit-il, les enfants avec les enfants. » Puis, prenant le petit prince dans ses bras, il ajouta : « Monsieur (suivant l’usage des rois envers les princes de leur famille), Monsieur, vous avez très bien fait ; je vous approuve, et ma nièce (la Dauphine) aussi. »
Le duc d’Aumale, après 1830, ne revit Mademoiselle, devenue duchesse de Parme, qu’à Naples ou plutôt au palais de Caserte, près de Naples, où il se trouvait pour une cérémonie de famille. Il fit demander à la duchesse de Parme si elle lui permettait d’aller la saluer ; la princesse ne donna pas de réponse, mais au cours de la cérémonie le prince entendit tout à coup près de lui une voix assez forte qui lui disait : « Aumale, ceci ne vous rappelle-t-il pas Versailles ? » Elle avait ainsi trouvé moyen de rompre la glace et d’éviter la solennité d’un renouvellement de connaissance après tant d’années et d’événements. Le duc avait conservé pour cette princesse une réelle affecti

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