Le Pays d Annam - Étude sur l organisation politique et sociale des Annamites
131 pages
Français

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Le Pays d'Annam - Étude sur l'organisation politique et sociale des Annamites , livre ebook

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Description

Entre l’Hindoustan et la Chine, au sud-est de l’Asie, s’allonge la péninsule de l’Indo-Chine, baignée à l’ouest par le golfe du Bengale et à l’est par la mer de Chine. L’extrémité de la péninsule est terminée par deux pointes : l’une, la presqu’île de Malaca, d’une largeur moyenne d’une vingtaine de lieues, séparée de la grande île de Sumatra par un étroit chenal, descend directement au sud depuis le 12° parallèlle nord jusqu’à l’équateur ; l’autre, de forme largement arrondie, ne dépasse guère le 9e parallèle nord.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346116348
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Éliacin Luro
Le Pays d'Annam
Étude sur l'organisation politique et sociale des Annamites
AVERTISSEMENT
SUR L’ORTHOGRAPHE ET LA PRONONCIATION DES MOTS ANNAMITES
Il a été impossible de reproduire exactement, dans le cours de cet ouvrage, l’orthographe des mots annamites, à cause des frais qu’eût entraînés la nécessité de fondre des caractères spéciaux. Il a fallu également renoncer, et pour le même motif, à donner les caractères chinois représentant les divers mots indigènes.
On a donc été obligé de supprimer les cinq accents qui indiquent la tonalité des mots, dans l’écriture annamite-latine de la langue.
L’alphabet annamite-latin a été créé par les premiers missionnaires venus dans le pays. Il ne faut pas oublier que le centre de leurs établissements était l’île portugaise de Macao et qu’il y avait parmi eux, outre les Portugais, des Espagnols et des Italiens. Les missionnaires français n’apparurent en Cochinchine que trente ans plus tard, c’est ce qui explique pourquoi certaines consonnes ou voyelles n’ont pas la valeur que nous leur donnons en français, puisque notre nation n’était pas représentée à la création de cet alphabet.
Le lecteur est prié de se pénétrer des remarques suivantes, s’il ne veut pas trop défigurer les mots annamites : a est long ou bref, e est ouvert ou fermé, suivant les cas. On peut négliger cette légère nuance qu’il serait superflu de s’attacher à marquer, dès qu’on n’emploie pas tous les accents de tonalité. Observons cependant que e, sans accent, a le son ouvert de l’ è, avec accent grave, en français.
L’ ê , marqué d’un accent circonflexe, a, en portugais, le son d’un é fermé français. Ainsi uê devra se prononcer oué, au contraire ue devra se prononcer ouè. Le premier ê sonne comme dans bonté, le second è comme dans profès.
u se prononce toujours ou ; il n’a jamais le son français.
u’ barbu, c’est ainsi qu’on appelle l’ u suivi d’une apostrophe, se prononce comme l’ u français dans le mot chacun ; il remplace notre diphthongue eu dans le mot f eu tre.
o’ barbu a un son plus lourd, à peu près comme notre diphthongue œu dans œuf, bœuf.
La rencontre de ces deux diphthongues dans le mot nu’o’c, royaume, forme un son composé qui se rapproche de neuoc ; une oreille peu exercée entend euo pour u’o’.
La diphthongue annamite ai ne se prononce pas aï comme dans Sin aï , elle se prononce comme la diphthongue du mot b âi ller. L’i simple rend la diphthongue longue ; au contraire, l’ y grec rend la diphthongue brève ; la diphthongue ay se prononce comme dans le mot ail.
Prononcez aussi ei comme dans pare il  ; de même dites ui comme dans ho uil le et donnez un son analogue à oi, comme dans le mot anglais b oi l, bouillir.
c a toujours le son d’un k , mais il n’entre en composition qu’avec a, o , u  ; devant l’ e et devant l’ i , il est remplacé par le k  : ca, ke, ki, co, cu. Les créateurs de l’alphabet auraient bien dû le remplacer simplement par le k dans toutes leurs combinaisons ;
d , dans le Dictionnaire du P. Legrand de La Liraye ; a la valeur de la même lettre en français.
dz remplace dans ce dictionnaire le d non barré. dz est un son pur et distinct au Tonquin ; on fait entendre ces deux lettres avec leur valeur en français. Ce son se dénature en avançant vers le sud, au point qu’à Saïgon on le prononce comme y . On dit, à tort, yot pour dzot.
g a le son dur, ga, go, gu, comme dans gage, gordien, goutté. Devant l’ e et devant l’ i , pour lui conserver ce même son, on le fait suivre d’un h muet : ghe, ghi, comme dans gu être, gui mauve g suivi d’un i a presque le son mouillé de l’i, c’est un dj très-doux.
h initial est toujours aspiré très-fortement, comme dans le mot hache, en exagérant franchement l’aspiration. Il est toujours aspiré après le k, le p et le t. Prononcez kha, tha, pha, en faisant sentir les trois lettres. L’h n’est muet qu’après le g  : ghê, ghi, cité plus haut, ou encore nghê, nghi.
n initial ou final a le son de l’n initial en français : non, prononcez none.
ng final a la même valeur que dans le mot français long  ; le g est muet dans ce cas et ne sert qu’à donner à l’n le son qu’il a dans les mots français mon, ton, son.
ng initial est une combinaison dont le son n’a pas d’analogue en français. L’ n est prononcé en aspirant par le nez, la bouche étant ouverte. Il faut faire sonner l’n par le nez et l’accompagner d’un g guttural, en faisant entendre les deux lettres dans une seule émission de voix.
nh initial ou final a le son français gne dans vi gne  : Dông Kinh, le Tonquin, se prononce don kigne.
ph a le son de l’t, cependant les indigènes font entendre le p et l’h séparément.
ch a le son français du tch, dans les mots étrangers, ou le son du c italien dans Cellini. Quelques auteurs prétendent que ce son est voisin de ki et entendent dans le mot cha le son kia au lieu de tcha ; cette appréciation est exagérée.
s a le son du ch français dans ch apeau, ou du sh anglais dans shame ; le P. Legrand l’écrit sh dans son Dictionnaire annamite ; il y a avantage à imiter cet exemple
x a le son de s dans salade.
v se prononce franchement comme chez nous, dans tout le Tonquin. En Basse-Cochinchine on a la mauvaise habitude de le prononcer comme s’il était suivi d’un î très-sourd : on dit : via pour va.
E.L.
INTRODUCTION
L’an 1695, le premier missionnaire européen, Diégo Adverte, de l’ordre de Saint-Dominique, aborda en Cochinchine. Au cours de son long apostolat, commencé en 1624, le P. de Rhodes, jésuite français, assit définitivement le christianisme en ce pays.
Depuis lors, par le zèle des missionnaires français et espagnols, mais des premiers surtout, la propagation de la foi n’a cessé de grandir. Elle a constamment progressé, malgré les persécutions qui, s’attachant à ses premiers pas, l’ont poursuivie jusqu’à nos jours, à intervalles irréguliers, avec plus ou moins de violence. En 1774, le décret du pape Benoît XIV, encore plus funeste à la foi que la persécution, condamna le culte des ancêtres, les hommages rendus à Confucius, pratiques si largement tolérées par les jésuites. Ce décret a entravé, pour de longs siècles peut-être, la propagation de l’Évangile en Cochinchine.
Le pays, que l’on nomme vulgairement Cochinchine, occupe toute la côte orientale de la presqu’île Indo-Chinoise. Il se divise en trois régions distinctes : au nord le Tonquin, occupant le bassin inférieur du Shong Coi ; au centre, entre les montagnes et la mer, la Cochinchine proprement dite ; au sud, la Basse-Cochinchine, s’étendant sur le delta du Cambodge. Ces trois régions sont sous l’empire d’une seule race, les Annamites.
Au moment où nos missionnaires parurent dans l’Annam, l’empire était sous la suzeraineté purement nominale de la dynastie Lê, gouvernée héréditairement au Tonquin par un Chua (seigneur) de la famille Trinh. La Cochinchine centrale, placée sous la même suzeraineté, était gouvernée par un roi de la famille Nguyên. L’ancêtre de ces Nguyên avait créé et inauguré cette dignité de Chua, tombée après sa mort aux mains de son gendre Trinh Kiêm. Les Nguyên, retirés à Hué, ayant constitué dans la Cochinchine centrale un gouvernement indépendant des Trinh, étendirent peu à peu, par la conquête, leur domination jusqu’à la Basse-Cochinchine, d’où furent chassés les Cambodgiens.
La rivalité des maisons Trinh et Nguyên amena plus tard la guerre entre les Annamites du Tonquin et les Annamites de la Cochinchine ; le peuple devint malheureux : la célèbre révolte des Tây Sho’n éclata. En 1776, les révoltés s’emparerent de Huê ; les Nguyên se réfugièrent en Basse-Cochinchine. Le succès accrut la rébellion : elle envahit le Tonquin. Les Trinh furent massacrés, l’empereur de la dynastie Lê s’enfuit en Chine. Nguyên Anh essaya en vain de disputer la Basse-Cochinchine aux rebelles&

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