Le Portugal - 1861-1867
83 pages
Français

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Le Portugal - 1861-1867 , livre ebook

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Description

Vers la fin de l’année 1861, et à quelques jours à peine d’intervalle, trois membres de la famille royale de Portugal furent emportés par une maladie qu’on disait « mystérieuse. » C’était le typhus, épidémie terrible, qui moissonnait ainsi ses illustres victimes.L’infant Dom Fernando d’Alcantara, l’un des frères du roi Dom Pedro V, fut atteint le premier par le fléau, le 7 novembre. Il avait quinze ans.Quatre jours après, Dom Pedro lui-même succombait à l’âge de vingt-quatre ans.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346104284
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
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Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Félix Mouttet, Amédée Boudin
Le Portugal
1861-1867
AVANT-PROPOS
N OTRE Étude sur la révolution d’Espagne (1868-1870) nous a naturellement conduits à examiner l’histoire contemporaine d’un pays sur lequel la Régence de Madrid a, un moment, jeté les yeux pour le choix d’un roi, en caressant peut-être le rêve de l’ Unité ibérique.
 
Ici, toutefois, nous n’avons pas à raconter des luttes violentes, — mais l’œuvre sérieuse et hardie de réformes dictées par les besoins du siècle ; l’action bienfaisante du progrès chez une nation qui possède, au même degré que l’Angleterre et la Belgique, l’idéal du régime constitutionnel.
Quand on songe au rôle odieux que joue la Prusse devant l’Histoire, à l’heure où nous écrivons ; quand on réfléchit aux dangers qu’entraînent pour la civilisation, quoi qu’on en dise, ces immenses agglomérations d’individus, si pompeusement saluées du nom de «  grandes nationalités !  » et qui ne tendront jamais qu’à la domination du monde par la conquête brutale et impie, le regard du philosophe aime à se reposer, — comme sur le riant paysage d’une verte oasis, — sur la vie relativement calme de ces peuples qui ont pour unique devise : « Dieu, la loi et le roi !  »
 
 
Le Portugal a eu toutes les grandeurs, éprouvé toutes les vicissitudes ; mais il est aujourd’hui un de ces peuples privilégiés, dont les révolutions, désormais purement morales et économiques, se bornent à des crises ministérielles, où la majesté royale n’est jamais compromise.
 
Par cela même, trouvons-nous un charme particulier à comparer le cours de ses destinées actuelles, — à peine et rarement troublé à la surface, — avec le torrent impétueux des passions révolutionnaires, d’où a surgi l’Espagne transfigurée !
Ici, nous voyons trois hommes hardis, — trois héros ! Juan Prim, Topete et Serrano, — renverser, de leur souffle puissant, une dynastie séculaire, et régénérer un grand peuple !
Là, un jeune souverain, au regard doux et ferme, au cœur honnête, — Dom Luiz I er , — estimé, adoré de tous, donner le premier l’exemple du respect aux lois, en déclarant : « Qu’il sait être roi constitutionnel, et qu’il ne modifie en rien la règle qui dirige ses actions comme souverain, quant aux devoirs qui lui sont tracés par la Constitution 1 . »
 
 
Aussi l’élément politique sera-t-il loin d’absorber exclusivement notre nouvelle étude ; car, si nous n’avions eu pour seul objectif que les tentatives faites en faveur de l’ Unité ibérique,  — lien principal qui rattache cette œuvre à notre récit de la révolution espagnole, — peu de pages eussent suffi pour démontrer sans peine, — bien que le royaume de Portugal ait subi d’abord les mêmes destinées que l’Espagne, — les obstacles invincibles à l’assimilation complète de ces deux peuples.
Mais la fière et noble réponse du roi Dom Luiz I er à l’offre récente de la couronne d’Espagne, — que, « NÉ PORTUGAIS, IL VOULAIT MOURIR PORTUGAIS, » nous a si singulièrement frappés, que nous avons eu la curiosité de feuilleter les premiers chapitres d’un règne dont l’aurore promet à l’histoire des pages intéressantes.

Septembre 1870.
1 Déclaration du roi à la députation de Porto, venue, le 6 mai 1867, pour protester contre les nouveaux impôts.
LE PORTUGAL
1861-1867
I
AVÉNEMENT DU ROI DOM LUIZ I er
Vers la fin de l’année 1861, et à quelques jours à peine d’intervalle, trois membres de la famille royale de Portugal furent emportés par une maladie qu’on disait « mystérieuse. » C’était le typhus, épidémie terrible, qui moissonnait ainsi ses illustres victimes.
L’infant Dom Fernando d’Alcantara, l’un des frères du roi Dom Pedro V, fut atteint le premier par le fléau, le 7 novembre. Il avait quinze ans.
Quatre jours après, Dom Pedro lui-même succombait à l’âge de vingt-quatre ans.
Enfin, le 23 décembre, le duc de Beja suivit ses frères dans la tombe, laissant des regrets universels. La mort de Pedro V et celle des infants prirent les proportions d’une calamité publique. Le roi « était encore un enfant, mais ses talents précoces, sa maturité réfléchie, l’honnêteté de son caractère, son zèle de roi et son patriotisme de Portugais promettaient au pays un de ses meilleurs souverains et un règne prospère et glorieux. » Il y avait un an à peine que la reine était morte ; une sorte de stupeur s’empara des esprits, et le peuple refusa de croire à la mort naturelle de ses princes.
C’est au milieu de ce deuil immense que le duc d’Oporto, second fils de Dom Fernando, duc de Saxe-Cobourg, et de la reine Dona Maria II, monta sur le trône de Portugal, sous le nom de DOM LUIZ I er . Il avait vingt-trois ans. Son éducation, dirigée vers la carrière maritime, était forte et virile, son esprit avait reçu la plus riche culture. Embarqué, avec le grade de capitaine de vaisseau, sur la corvette à vapeur Bartholomeo Diaz, pour. compléter la somme de ses connaissances par des voyages scientifiques, il se trouvait à Compiègne avec son frère, le duc de Beja, quand lui parvint la nouvelle du malheur qui frappait à la fois sa famille et la nation. Les deux princes prirent aussitôt congé de la cour de France, pour accourir à Lisbonne. Mais, en attendant l’arrivée du nouveau roi, le conseil d’État avait confié la régence du royaume à Dom Fernando. L’élément libéral dominait alors dans le ministère, que présidait le marquis de Loulé, ministre de l’intérieur, fort appuyé par la majorité des Chambres. L’opinion avait pour représentants : le parti miguéliste, ennemi déclaré de toutes les combinaisons libérales et de la dynastie de Bragance ; —  l’ancien parti chartiste, ayant pour défenseurs le comte de Thomar et ses amis ; — la fraction connue sous le nom de «  parti de la régénération,  » et conduite par deux hommes d’une sérieuse valeur politique, ayant tous deux été au pouvoir : MM. Fontès Pereira de Mello et Casal Ribeiro ; — enfin, l’ancien parti septembriste ou progressiste, que personnifiait le président actuel du conseil, marquis de Loulé, dans sa couleur la plus accentuée, « quelque chose d’analogue à ce qu’on appelle l’ Union libérale en Espagne. »
Le régent Dom Fernando maintint le ministère existant ; puis, dans une double proclamation à l’armée et au peuple, il instruisit le pays des événements douloureux qui donnaient au Portugal un nouveau souverain.
 
 
Dom Luiz, arrivé le 14 novembre seulement à Lisbonne, n’eut pas la consolation de recueillir le suprême adieu de Dom Pedro. Le même jour, il inaugura son règne par l’expression publique de ses regrets comme frère, et de ses sentiments comme roi : « Le pays, dit-il, pleure la mort du plus juste et du plus éclairé des souverains, et je verse des larmes sur la tombe du plus affectionné des frères. Dans l’exercice de la difficile mission qui m’est confiée, je m’efforcerai de suivre les nobles exemples que m’a légués le vertueux monarque si prématurément enlevé à l’affection de son peuple. Observer fidèlement les institutions politiques de mon pays est chose aussi conforme aux prescriptions de mes devoirs qu’

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