Le Prince impérial
39 pages
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Le Prince impérial , livre ebook

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Description

Qui ne se souvient de l’état dans lequel se trouvait la France lorsque le Prince Impérial vint au monde ? On était en 1856, quatre années s’étaient écoulées depuis que les suffrages populaires avaient restauré le trône des Bonapartes, et déjà notre pays gouverné par Napoléon III avait recouvré une partie de sa prospérité passée, et de son ancienne grandeur.La France, grâce à l’habileté de sa diplomatie et à la valeur de ses armes, avait reconquis à l’extérieur une prépondérance incontestée.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346100200
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Charles Blachier
Le Prince impérial
«  Quant à moi, dans l’exil et près de la tombe de l’Empereur, je médite les enseignements qu’il m’a laissés ; je trouve dans l’héritage paternel le principe de la souveraineté nationale et le drapeau qui la consacre. Ce principe, le fondateur de notre dynastie l’a résumé dans cette parole à laquelle je serai fidèle : Tout pour le peuple et par le peuple. »
Le Prince Impérial. Discours du 15 août 1873.
 
 
« Le plébiscite, c’est le salut et c’est le droit, la force rendue au pouvoir et l’ère des longues sécurités rouverte au pays, c’est un grand parti national, sans vainqueurs ni vaincus, s’élevant au-dessus de tous pour les réconcilier. »
Discours du 16 mars 1874.
NAISSANCE DU PRINCE IMPÉRIAL
Qui ne se souvient de l’état dans lequel se trouvait la France lorsque le Prince Impérial vint au monde ? On était en 1856, quatre années s’étaient écoulées depuis que les suffrages populaires avaient restauré le trône des Bonapartes, et déjà notre pays gouverné par Napoléon III avait recouvré une partie de sa prospérité passée, et de son ancienne grandeur.
La France, grâce à l’habileté de sa diplomatie et à la valeur de ses armes, avait reconquis à l’extérieur une prépondérance incontestée. La Russie vaincue demandait la paix. Notre ennemie séculaire, l’Angleterre, se faisait honneur de notre alliance. La Turquie, la Suède, le Danemark, sollicitaient le patronage de la vieille nation gauloise, qu’on avait pu croire abattue pour longtemps, et qui se relevait subitement pour redevenir l’arbitre de l’Europe. Les grandes puissances enfin réclamaient humblement leur admission au Congrès qui se réunissait à Paris, pour reconstituer l’équilibre Européen.
A l’intérieur, notre pays goûtait des satisfactions plus intimes, mais non moins précieuses. L’ordre était rétabli et maintenu par un pouvoir fort. La France, relevée dans sa grandeur, avait repris ses habitudes de travail ; elle pansait rapidement ses blessures, pendant que l’Empereur, poursuivant l’œuvre commencée par le consul, amélioriait notre organisation administrative, judiciaire et financière, donnait aux besoins généraux du pays et aux intérêts populaires toutes les satisfactions qu’ils pouvaient désirer.
Jamais on avait vu une activité aussi grande agiter la nation, les services publics recevoir une telle impulsion, la richesse nationale prendre un essor aussi rapide.
Il semblait que le nom seul des Napoléons avait suffit pour rendre la vie à ce grand corps épuisé par ses révolutions périodiques.
L’Empire engendrait des miracles.
Qui ne se souvient de la rapidité avec laquelle se construisaient alors les grandes lignes de chemins de fer ? Dans les seules années 1852, 1853, près de 3,000 kilomètres de lignes ferrées avaient été concédés à diverses compagnies. Dès 1855, il suffisait de quelques heures pour se transporter aux points les plus extrêmes du territoire. Paris se trouva bientôt en communication avec toute l’Europe.
Le commerce intérieur prenait un immense développement, grâce aux travaux gigantesques exécutés pour l’amélioration des rivières. Notre navigation maritime, largement subventionnée, ouvrait à l’exportation des routes nouvelles, elle enlevait aux Anglais les lignes des Antilles, du Brésil et des Indes orientales.
L’agriculture sortait de ses routines.
Le Crédit foncier et le Crédit agricole, étaient fondés pour lui venir en aide ; les capitaux, rendus plus abondants par la sécurité, aidaient notre industrie à subir les transformations nécessitées par le libre-échange. Les arts eux-mêmes trouvaient dans la construction des édifices publics, les embellissements des villes, la restauration des monuments, de lucratives occupations. Une exposition universelle qui eut lieu en 1855, pendant la guerre de Crimée, vint attester les résultats obtenus en ces quelques années, et la supériorité de la France sur toutes les autres nations.
Nous ne parlerons que pour mémoire des améliorations utiles réalisées pour venir en aide aux classes laborieuses, des œuvres de bienfaisance créées pour adoucir leur sort, la liste en serait trop longue. Citons seulement la création des Cités ouvrières, des Caisses de retraite pour les vieillards, de l’Assistance judiciaire, qui rendait la justice gratuite pour les personnes pauvres. Ces institutions, et bien d’autres aussi charitables qui prospèrent encore et dont la République utilise les bienfaits, sont l’œuvre personnelle de Napoléon III. Elles furent créées par son initiative et soutenues par ses largesses.
Constatons-le maintenant, notre pays se montrait reconnaissant alors envers l’Empereur de tous ses efforts pour relever la prospérité et la grandeur nationale. Il n’était pas encore égaré par les prédications des Rochefort, des Jules Simon et tutti quanti. La notoriété de M. Gambetta ne dépassait pas alors les limites du café Procope. Aussi n’était-il personne en France qui ne désirât voir se continuer le régime impérial, qui ne souhaitât ardemment la naissance d’un prince venant perpétuer la dynastie napoléonnienne.
Napoléon III avait épousé, le 16 janvier 1853, Mlle Eugénie de Montijo, comtesse de Théba. La jeune souveraine n’était pas de source royale, mais, comme l’avait dit l’Empereur en annonçant son mariage aux grands corps de l’État, « ce n’est pas en cherchant à s’introduire dans la famille des rois qu’on se fait accepter, mais en restant fidèle à son origine, en prenant fièrement vis-à-vis de l’Europe le titre de parvenu, titre glorieux, lorsqu’on parvient par le libre suffrage d’un grand peuple. »
La comtesse de Théba était française par le cœur, par l’éducation, par le sang versé par son père au service de l’Empire. N’était-ce pas assez ?
Belle, gracieuse, douée de toutes les qualités de l’esprit et du cœur, elle était l’ornement de ce trône, dont elle sut plus tard, à l’heure du péril, être le soutien. Au milieu de cette cour si brillante, elle rappelait les vertus de l’impératrice Joséphine ; mais, plus heureuse que son illustre devancière, la jeune souveraine devait connaître les joies de la maternité.
Le 15 mars, au matin, l’Impératrice ressentit les premières douleurs de l’enfantement. Depuis neuf mois, la France attendait avec impatience cet heureux jour. C’est un fait remarquable, personne ne doutait qu’il ne naquît un prince ; chacun avait foi en la bonne étoile de l’Empire, un instant obscurcie, mais qu’on voyait briller de nouveau d’un éclat plus vif que jamais. La bonne nouvelle se répandit à Paris et en France avec la rapidité de l’éclair ; partout elle fut accueillie par des démonstrations d’une joie non équivoque.
Pendant que les grands corps de l’État et les hauts fonctionnaires du gouvernement se réunissaient aux Tuileries pour assister à la délivrance, une foule énorme envahissait le jardin des Tuileries et la cour du Carrousel. Les curieux s’arrachaient les bulletins de la santé de l’Impératrice publiés d’heure en heure par les journaux, et les bureaux télégraphiques ne pouvaient suffire à transmettre en province les moindres détails. La journée se passa dans l’attente ; le soir, l’Impératrice n’était pas encore délivrée.
Sa Majesté souffrait beaucoup. Toujours courageuse cependant, elle se promenait dans sa chambre, regardant avec bonheur les curieux qui, malgré la pluie, l’obscurité et le froid, continuaient à stationner au dehors. L’Empereur la consolait, l’affermissait par de douc

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