Le Tong-Kin - Colonie française
60 pages
Français

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Le Tong-Kin - Colonie française , livre ebook

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Description

LE Tong-kin est borné au nord par la Chine, à l’est par le golfe qui porte son nom, à l’ouest par le Laos, vaste région indépendante, et au midi par l’ancien royaume de Cochinchine.Sa superficie est d’environ 150,000 kilomètres carrés (à peu près égale au tiers de la France). Sa population s’élève approximativement à douze millions d’habitants.Son climat, sain et tempéré, rappelle celui du midi de la France.Ce pays est traversé, du nord-ouest au sud-est, par un fleuve magnifique, le Song-koï (en chinois Hong-kiang ou Fleuve Rouge) qui prend sa source dans le Yunnan, riche province de la Chine, baigne plusieurs villes importantes, et notamment Ha-noï, l’ancienne capitale du Tong-kin, et se subdivise ensuite en un grand nombre de bras qui se jettent dans le golfe du Tong-kin.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346103133
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
H. Thureau
Le Tong-Kin
Colonie française
A la mémoire de Francis Garnier, tué au Tong-kin, en combattant pour la France et la civilisation !
 
A Jean Dupuis, au Dô-ta-jen des Chinois, l’illustre explorateur, ruiné, calomnié, persécuté, et demandant justice depuis dix ans !
 
A leurs vaillants compagnons d’armes !
 
Aux Tong-kinois, toujours opprimés par les Annamites, toujours abandonnés par nous, et toujours fidèles à notre cause !
 
A la justice !
 
Avril 1883.
AVANT-PROPOS
I
E NFIN ! la restauration de notre domaine colonial est commencée :
Le drapeau de la France flotte sur les rives du Niger ;
Le Sagittaire vient de jeter l’ancre dans le fleuve du Congo, emportant l’expédition chargée, sous les ordres du jeune et vaillant explorateur de Brazza, d’assurer notre protectorat dans l’intérieur du continent africain.
 
Pendant ce temps, la Corrèze a transporté au Tong-kin un corps de troupe, pour y affermir notre autorité et notre influence.
Le Tong-kin ! malheureux pays opprimé par d’odieux tyrans, et soupirant vainement après sa délivrance, depuis bientôt un siècle !
Le Tong-kin ! fertile et riche contrée qui, aujourd’hui encore soumise à l’ancien royaume de Cochinchine, formera bientôt le plus beau joyau de notre couronne coloniale !
L’occupation, la colonisation du Tong-kin, voilà une question digne de solliciter l’attention de ceux qui s’intéressent à notre avenir commercial, c’est-à-dire à la prospérité de la France.
Aujourd’hui que les regards du monde entier se tournent du côté de l’Extrême-Orient, il n’est permis à personne d’ignorer l’histoire du Tong-kin et des événements qui s’y sont accomplis jusqu’à nos jours.
C’est pour contribuer à la vulgarisation de cette histoire, que nous avons écrit la présente notice : c’est un récit simple et fidèle de faits qui, si merveilleux qu’ils puissent paraître parfois, seront représentés avec la plus scrupuleuse exactitude.
Nous avons puisé nos renseignements à pleines mains, dans l’ Histoire de l’intervention française au Tong-kin, de M. Romanet du Caillaud, le Journal des voyages, de M. Dupuis, le Tour du monde, le rapport fait à la Chambre des députés par M. Bouchet, les Annales de l’Extrême-Orient, le Bulletin de la Société de protection des indigènes des colonies, et de nombreux documents officiels.
Nos lecteurs éprouveront comme nous, un légitime orgueil mêlé à une profonde admiration, devant les exploits accomplis par ces deux héros, Dupuis et Garnier qui, à la tête d’une poignée de Français et de quelques auxiliaires, ont conquis tout un pays en quelques mois.
Ces exploits leur rappelleront ceux des Cortez, des Pizarre, des Dupleix, et des plus illustres conquérants de l’ancien et du nouveau monde.
Hélas ! pourquoi faut-il que cette épopée, aux débuts si glorieux, ait eu une fin aussi lamentable, faite de honte et de sang !
II
Le commerce français traverse une crise terrible : c’est là un fait aussi déplorable qu’incontesté.
L’une des causes principales de cette crise, connue de tout le monde, c’est la diminution de nos débouchés.
Les vastes marchés des deux mondes, où nous n’avions pas autrefois d’autres concurrents que les Anglais, sont inondés depuis quelques années, par les produits de nos anciens tributaires, les Américains, les Autrichiens, les Espagnols, les Italiens et les Allemands. Nos acheteurs sont peu à peu devenus eux-mêmes producteurs. Partout où nous avions naguère des débouchés assurés, nous ne rencontrons plus aujourd’hui qu’une concurrence redoutable, et cette concurrence a même pénétré jusqu’au cœur de notre pays.
Le producteur français, placé entre l’ouvrier qui tous les jours élève ses prétentions, et le commerçant étranger qui l’écrase par le bon marché de ses produits, est forcé d’abandonner la lutte, s’il veut échapper au sort qui l’attend fatalement : la hideuse banqueroute.
Les conséquences inéluctables de cette situation, sont celles-ci : la ruine de notre commerce, les bouleversements sociaux, la décadence de notre pays 1 .
Mais le mal, si grand qu’il soit, n’est pas irréparable ; l’un des principaux remèdes est celui-ci : il faut, sans plus tarder, ouvrir à notre commerce de nouveaux débouchés.
 
Dans un remarquable discours prononcé au Sénat, le 13 mars 1883, M. de Saint-Vallier, notre ancien ambassadeur à Berlin, disait : « Il est nécessaire, essentiel que la France se hâte de développer, d’étendre, d’agrandir son système colonial. »
C’est l’opinion unanime des économistes, des gens d’expérience, de tous les esprits éclairés qui ne se laissent pas aveugler par les passions politiques.
Eh bien ! c’est dans l’Extrême-Orient, au Tong-kin, que notre commerce trouvera les plus beaux débouchés qu’il puisse ambitionner. Non seulement cette contrée, habitée par douze millions d’individus, recevra nos marchandises, mais encore elle nous renverra ses riches produits de toutes sortes.
En effet, c’est une terre privilégiée, comblée des dons les plus précieux de la nature.
Le sol est d’une fertilité incomparable ; il produit en abondance : le riz, le thé, les céréales, la canne à sucre, le ricin, le coton, l’indigo, le tabac, la cannelle, etc.
Ses montagnes sont couvertes de forêts contenant plusieurs espèces d’arbres propres à l’industrie, et spécialement : le bambou, le bois de fer, l’arbre à vernis, le chêne, le sapin et l’ébénier.
Elles recèlent dans leurs flancs de riches mines de fer, de plomb, d’étain, de cuivre, d’argent, d’or et de mercure. Plusieurs cours d’eau roulent des pépites d’or.
Les arbres des vergers produisent des fruits aussi savoureux que ceux du midi de la France.
Le kaolin, le cristal de roche et les marbres y abondent, de même que les gisements de houille.
Mais ces riches produits sont peu exploités, en raison des entraves suscitées par les mandarins.
Le gibier est très abondant dans les plaines ; la région montagneuse est infestée de fauves que l’exploitation des fôrets fera disparaître.
Une grande partie des habitants se livrent à l’élevage des vers à soie et des animaux domestiques.
Ce n’est pas tout : Cette belle contrée est traversée par un cours d’eau navigable, le Fleuve Rouge, qui met en communication directe avec la mer, les plus belles provinces de la Chine méridionale, et particulièrement le Yunnan, dont les mines sont les plus riches du globe.
Jusqu’à ce jour, ce fleuve est resté fermé au commerce.
L’ouverture de cette voie de communication, qui mettra en rapport avec le commerce international, cinquante millions d’individus, est attendue avec impatience par toutes les nations civilisées.
Bientôt la France proclamera la liberté du commerce et de la navigation dans cette belle et riche contrée.
Déjà même les Français, à Saïgon, et les Anglais, à Hong-kong, ont organisé des services de bateaux à vapeur entre ces deux villes et le Tong-kin, et d’importantes maisons de commerce ont envoyé des agents dans la capitale de cette province, pour y prendre position.
Là, les hommes courageux et entreprenants trouveront un vaste champ pour exercer leur activité ; ils ne tarderont pas à venir y chercher, à l’ombre du pavillon français, le travail et le bien-être.
Et pendant ce temps, le Fleuve Rouge, nouveau Pactole, emportera vers l’Europe, suivant l’expression de M. Bouchet, les trés

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