Le Valoys royal
37 pages
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Le Valoys royal , livre ebook

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Description

MADAME, si tost que par la publication de voz lettres, suivie n’aguères d’une prise de possession, nous avons esté certains et asseurez de la bonne nouvelle que le duché de Valoys vous estoit assigne et destiné, pour partie de votre dot, avecq les comtez de Senlys et Estampes, comme l’un de voz plus humbles et dévots subjects Valésiens, pour m’ac[V°]quitter aucunement de ma promesse, en attendant mieux, je me suis mis à extraire de mes antiquitez et recherches Valoisiennes, ce petit traitté en forme de discours Panégyrique et commendatoire des singularités du-dit Valoys, ayant choisi tout exprès et à propos cet opuscule d’entre plusieurs autres miens desseins (la plus part politicques), en signe d’esjouyssance et en espérance de participer à quelque honneur et bon heur de ceste tant heureuse et gracieuse assignation, nous portant certain présage de tout accroissement et bon succez.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346110742
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
NOTE PRÉLIMINAIRE
L’ancien pays de Valois, pagus Vadensis, pagus Vadisus, Vadensium, qui a donné son nom à la seconde branche d’une race de nos rois et joué pendant tout le moyen-âge un rôle politique assez important, devait avoir de bonne heure ses historiens spéciaux ou particuliers.
Dès la fin du seizième siècle en effet, soit en l’année 1583, Nicolas Bergeron, « advocat au Parlement », donnait à ses contemporains un opuscule intitulé Le Valoys Royal, dans lequel il exaltait les beautés et les richesses du pays, en même temps que les grandes qualités de ses possesseurs successifs. Quatre-vingts ans après, en 1662, le moine Muldrac, historiographe de l’Abbaye de Longpont, faisait éditer à son tour et presque sous le même titre Le Valois roial amplifié. Enfin un siècle plus tard, en 1764, venait Carlier, prieur d’Andresy, avec son Histoire du Duché du Valois, en trois volumes in-4°, carte et planches.
Ce dernier ouvrage, bien que devenant rare, se trouve encore dans d’assez nombreuses bibliothèques ; mais il n’en est pas de même des précédents. Le Valoys royal, de N. Bergeron, est depuis longtemps introuvable, et le prix atteint récemment par celui de Muldrac, dans une vente locale 1 , témoigne également de son insigne rareté.
Par suite, nous avons pensé qu’une réimpression de l’un de ces deux premiers ouvrages pourrait utilement s’ajouter aux « Pièces rares », dont la Société historique a entrepris la publication ; et le travail de Bergeron est celui qui nous a paru se prêter le mieux à notre projet, comme premier en date et de moindre étendue.
Il forme un volume in-12, ou plutôt petit in-8 ancien, de 64 feuillets numérotés au recto seulement, soit en réalité de 128 pages. Le premier feuillet, consacré au titre et au verso duquel se trouve une dédicace « Au Roy », n’est pas numéroté ; et le dernier présente au recto, après le mot FIN, le permis d’imprimer, daté du 12 octobre 1583, tandis que son verso, formant la dernière page, est entièrement rempli par une longue suite de corrections ou additions, avec références aux endroits auxquels se rapportent ces nombreuses modifications.
Le texte, imprimé en caractères elzéviriens assez gros, mesure 121 mm de hauteur, sur 70 mm de largeur ; on y compte régulièrement 21 lignes à la page, sauf au verso du quinzième feuillet, qui en contient 22.
Les signatures, dont le titre se trouve naturellement dépourvu, sont les suivantes : Aiy, Aiiy ; B, Biy, Biiy, Biiiy ; C, Ciy, Ciiy, Ciiiy ; D, Diy, Diiy, Diiiv ; E, Eiy, Eiiy, Eiiiy :F, Fiy, Fiiy, Fiiiy ;G, Giy, Giiy, Giiiy ; H. Hiy, Hiiy, Hiiiy.
Enfin, ce petit volume a été édité à Paris en 1583, chez Gilles Beys, rue Saint-Jacques, « au Lis blanc » ; et nous avons pu reproduire, dans notre réimpression, la marque de ce libraire qui se trouve sur le titre de l’original.
L’opuscule de Bergeron, conçu dans l’esprit et écrit dans le style du seizième siècle, laisse évidemment beaucoup à désirer au point de vue historique, et plus encore sous le rapport de la saine critique. Comme ceux de la première heure, cet ouvrage est particulièrement laudatif et il relate, en outre, nombre de légendes, sinon de fables, qui seraient absolument inadmissibles aujourd’hui. Toutefois, après avoir franchi la période nébuleuse des origines, il donne sur la topographie de l’ancien Valois, sur les faits historiques plus récents ou contemporains, des renseignements et des détails qu’on rechercherait vainement ailleurs. Du reste, c’est uniquement à ce dernier point de vue que l’ouvrage en question et tant d’autres, même du siècle suivant, peuvent être admis aux honneurs d’une réimpression.
Comme dans les travaux de ce genre, nous avons reproduit exactement et littéralement l’œuvre de Bergeron, mais en y ajoutant quelques notes complémentaires ou explicatives, et de nombreux renvois pour les noms de lieux qui paraissaient difficiles à identifier 2 .
L’orthographe de l’édition primitive a été scrupuleusement respectée, nous bornant, à l’exemple de notre érudit devancier 3 , « à rétablir les U et les V, les ! et les J, là où ils doivent se trouver, à mettre des accents et à remplacer la ponctuation ancienne par la moderne 4  ».
En outre, nous avons continué la double pagination adoptée dans la réimpression de nos Pièces rares, indiqué les références à la pagination de l’édition originale par des chiffres gras entre crochets, et fait disparaître la longue série des errata et addenta, en opérant les corrections ou additions dans le corps de l’ouvrage même, de manière à donner autant que possible un texte exempt de toute erreur ou omission.
L. PLESSIER,
Président de la Société historique de Compiègne.
 
12 Décembre 1907.
1 Vente de la Bibliothèque Archéologique du Comte de Marsy — 25 novembre au I er décembre 1900 — . Un exemplaire de l’ouvrage de Muldrac, dem. rel. chag. rouge. avec légères mouillures, y fut vendu 281 fr., non compris les frais d’adjudication et de commission, soit au total la somme excessive de 320 fr. au moins !
2 Notre excellent confrère, M. le chanoine Morel, a bien voulu nous aider de sa grande expérience dans ce travail d’identification ; nous sommes heureux de pouvoir le remercier publiquement de son extrême amabilité.
3 M. le comte de Marsy, ancien Secrétaire de la Société historique, qui a pris l’initiative de la reproduction de nos Pièces rares »par la réimpression du Séjour Royal de Compiégne, de Charpentier.
4 Séjour Royal, note préliminaire, page 233.
Nicolas Bergeron
Le Valoys royal
AU ROY,
S IRE, en magnifiant mon pays de Valoys,
J’exalte aussi le nom, les armes et les loix
De vostre sang Royal, bien qu’en peu de parolles :
Fondées toutesfois sur si riche subject,
Que l’on peut aisément de ce petit project
Tirer et enrichir infinité de rolles.
LOUANGE DU VALOYS
A LA ROYNE DE NAVARRE DUCHESSE D’ICELUY, ETC. 1
M ADAME, si tost que par la publication de voz lettres, suivie n’aguères d’une prise de possession, nous avons esté certains et asseurez de la bonne nouvelle que le duché de Valoys vous estoit assigne et destiné, pour partie de votre dot, avecq les comtez de Senlys et Estampes, comme l’un de voz plus humbles et dévots subjects Valésiens, pour m’ac[V°]quitter aucunement de ma promesse, en attendant mieux, je me suis mis à extraire de mes antiquitez et recherches Valoisiennes, ce petit traitté en forme de discours Panégyrique et commendatoire des singularités du-dit Valoys, ayant choisi tout exprès et à propos cet opuscule d’entre plusieurs autres miens desseins (la plus part politicques), en signe d’esjouyssance et en espérance de participer à quelque honneur et bon heur de ceste tant heureuse et gracieuse assignation, nous portant certain présage de tout accroissement et bon succez. Et bien que je confesse qu’en dressant ce livret à l’exemple d’Ulysse. Isocrate, Lysie et autres philopatrides, ou amoureux de leur patrie, j’ay esté aucunement esmeu de la commune et naturelle affection dont [3] parle le poète :

Nescio qua natale solum dulcedine Cuntos
Ducit et immemores non sinit esse sui.

Je ne sçay par quelle douceur Le lieu de sa naissance allie Chacun à luy porter honneur Et ne permette qu’on l’oublie,
Si puis-je protester, en saine conscience, que j’ay esté principalement incité du zèle et dévotion de vray et naturel François, mon intention n’ayant tous jours tendu à autre but, que de faire par ce moyen quelque monstre et preuve du service aggréable que je doy à la majesté de mon Roy ; et par

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