Les Ambulances et les Ambulanciers à travers les siècles - Histoire des blessés militaires chez tous les peuples depuis le siège de Troie jusqu à la convention de Genève
162 pages
Français

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Les Ambulances et les Ambulanciers à travers les siècles - Histoire des blessés militaires chez tous les peuples depuis le siège de Troie jusqu'à la convention de Genève , livre ebook

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Description

(PÉRIODE LÉGENDAIRE). La guerre aussi vieille que l’humanité. — Origine de la chirurgie ; l’homme a dû songer à panser ses maux. — Légende de Cham et de Sem. — Le siège de Troie. — Homère et Arctinus de Milet. — Le centaure Chiron et les élèves chirurgiens. — Machaon et Podalire. — Les médecins de l’armée grecque. — L’Iliade et les différents systèmes d’opérations. — Patrocle opère Eurypile. — Les premières ambulances. — Les tentes et les vaisseaux.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 9
EAN13 9782346096251
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Henri A. Wauthoz
Les Ambulances et les Ambulanciers à travers les siècles
Histoire des blessés militaires chez tous les peuples depuis le siège de Troie jusqu'à la convention de Genève
PRÉFACE
C’est la marque infaillible qu’un sujet est, comme on dit familièrement, « dans l’air » lorsqu’il est traité en même temps par plusieurs personnes, ou dans plusieurs pays à la fois. Il en est ainsi de la question de l’assistance aux blessés militaires.
A Paris, au commencement de l’hiver, une jeune femme qui porte avec une grande distinction personnelle un nom honoré, M me Inès Fortoul, a fait, sur ce sujet, une conférence où l’érudition le dispute à la bonne grâce et qui a vivement intéressé les auditrices du Foyer, ce centre nouveau d’activité féminine. Et voici que M. Henri Wauthoz, secrétaire à la Croix-Rouge de Belgique, nous donne un ouvrage entier qui a pour titre : les Ambulances et les Ambulanciers à travers les siècles, Histoire des blessés militaires, chez tous les peuples, depuis le siège de Troie jusqu’à la Convention de Genève. L’ouvrage de M. Wauthoz est solide et consciencieux, comme tout ce que font les Belges. Il a pris une peine méritoire, et qui n’a pas été inutile, pour reconstituer en effet, à travers les âges, l’histoire des secours donnés, en temps de guerre, aux blessés ou aux malades. Il remonte même jusqu’aux temps bibliques et mythologiques, car il n’écarte pas la légende d’après laquelle l’un des fils de Noé, Sem, aurait été l’auteur du premier traité de médecine et l’ancêtre d’Esculape à la huitième génération. Déjà dans l ’Iliade et dans l’Odyssée, il trouve des documents sur ce qu’il appelle « le service médico-chirurgical de l’armée grecque pendant le siège de Troie », et ces documents lui semblent si précis que, sans se prononcer formellement sur l’existence d’Homère, il incline cependant à adopter l’opinion d’un auteur allemand d’après laquelle Homère aurait été médecin d’armée. Machaon, avec son frère Podalire, dirigeait ce service et les vaisseaux servaient d’ambulances.
Au grand regret de M. Wauthoz, les races sémitiques, Assyriens, Chaldéens, Hébreux, ne lui fournissent rien ; mais il constate avec joie qu’il n’en était pas de même chez les Égyptiens où, suivant Diodore de Sicile, les armées en campagne étaient accompagnées de médecins payés aux frais de l’État. Un roi d’Égypte, Ptolémé Philométor, ayant été blessé au crâne, fut même trépané sur le champ de bataille. Il est vrai qu’il en mourut : fut-ce de la blessure ou de l’opération, M. Wauthoz ne saurait le dire. La célèbre retraite des Dix Mille est pour lui l’occasion d’ingénieux aperçus sur l’organisation du service chirurgical au temps des Grecs et il voit dans leur célèbre chef et historien Xénophon le premier général qui se soit occupé du transport des blessés. Mais il faut attendre la période romaine pour constater l’existence d’une organisation véritable. Ces Romains, qui étaient des ingénieurs des ponts et chaussées incomparables, étaient aussi des intendants militaires de premier ordre. Les découvertes de l’épigraphie nous ont appris que, sous les empereurs, il y avait une véritable hiérarchie du corps médical dans les armées. Chaque cohorte avait son medicus ordinarius. Au-dessus il y avait le medicus clinicus, et au-dessus encore le medicus legionum, comme qui dirait le médecin en chef, car chaque légion comptait dix cohortes. Des auxiliaires, auxquels il était défendu de prendre part à l’action, transportaient les blessés en arrière de la ligne de bataille. Quand l’armée marchait en avant, on les laissait chez l’habitant, à moins qu’on ne les rassemblât dans des hospices où ils devaient se comporter convenablement sous peine de fouet. Tite-Live et Tacite parlent des remèdes et des appareils pour les blessés que les armées portaient dans leurs bagages. Ainsi, ambulances volantes, hôpitaux de campagne, hôpitaux du territoire, tout ce que nous croyons avoir inventé, les Romains le connaissaient déjà.

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Cette organisation si complète disparut sous l’invasion des barbares. Elle fut longue à se reconstituer, puisqu’il faut attendre jusqu’au XVII e siècle. M. Wauthoz nous apprend cependant que le premier hôpital militaire est dû à Isabelle la Catholique ; mais durant les longues guerres du moyen âge et même durant les guerres de religion, la manière la plus usitée de soigner les blessés était de les achever. Ambroise Paré, que M. Wauthoz appelle « le prototype du chirurgien d’armée », se rendit cependant populaire en essayant d’en soigner et d’en sauver quelques-uns. Ce fut lui qui, se servant des tenailles d’un maréchal ferrant et appuyant son pied sur la face du patient, parvint. à extirper un fer de lance de la figure du grand duc de Guise, qui en conserva cependant (et on le comprend après pareille opération) le surnom de Balafré. Mais d’organisation régulière du service de santé on ne trouve point trace avant Sully. C’est au grand ministre de Henri IV que revient l’honneur d’avoir posé les premiers principes de cette organisation, principes dont on ne s’est guère écarté depuis lors. Il divisa en effet les hôpitaux en deux classes, les « hôpitaux ambulatoires » qui suivaient les mouvements des armées et les « hôpitaux sédentaires » sur lesquels on évacuait les blessés. C’est encore ainsi que le service de santé procède aujourd’hui. Cette organisation fut fortifiée par Richelieu qui, créant en 1627 le service de l’intendance, chargeait l’intendant « de la direction et de l’inspection du service des hôpitaux ». Enfin elle reçut son complément sous Louis XIV par une de ces belles ordonnances, au ton majestueux, où il semble que le Grand Roi lui-même ait mis la main : « Les services importants que nos troupes nous rendent nous engageant à veiller à leur conservation et soulagement dans leurs maladies et blessures, nous avons cru ne pouvoir le faire d’une manière plus avantageuse pour elles qu’en établissant pour toujours, à la suite de nos armées et dans nos hôpitaux et nos places de guerre, des médecins généraux et particuliers, à titre d’office, qui aient les connaissances nécessaires pour bien panser et médicamenter les officiers et soldats qui sont malades et blessés. » Tel est le préambule d’un édit de 1708. portant création d’ « offices de conseillers de Sa Majesté, médecins et chirurgiens à la suite des armées, dans les hôpitaux des villes frontières et anciens régiments ».
Le nombre de ces hôpitaux s’accrut pendant le XVIII e siècle. En 1788, c’est-à-dire à la veille de la Révolution, la France comptait soixante-dix hôpitaux militaires, soixante hôpitaux de charité subsidiés par le Roi et un service d’ambulance adjoint aux hôpitaux sédentaires, c’est-à-dire exactement l’organisation de nos jours. Il y avait même des hôpitaux thermaux à l’usage des soldats convalescents. Aucun pays n’offrait un ensemble aussi complet. « La France, ajoute M. Wauthoz, marcha toujours en tête pour l’excellence et la perfection du service de santé en général, » — et c’est sur cet hommage rendu par un étranger à la France d’autrefois que je veux clore cette revue du passé, en renvoyant le lecteur à cet excellent livre pour la suite d’une histoire que M. Wauthoz conduit, à travers les guerres de Napoléon, jusqu’à la Convention de Genève. A cette histoire s

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