Les États de Normandie sous le règne de Charles VII
25 pages
Français

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Les États de Normandie sous le règne de Charles VII , livre ebook

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Description

Charles VII ne profita pas de ses victoires sur les Anglais pour abolir les libertés de notre ancienne province. Il sut gré aux Normands d’avoir conservé le sentiment national sous le joug de la domination étrangère et de lui avoir prêté leur appui pour l’expulsion de nos ennemis. Nulle part il n’usa de rigueur : il admit au serment d’obéissance, en se gardant de leur faire un reproche de leur conduite passée, la plupart de ceux qui, s’étant laissés entraîner par la force des évènements, n’avaient point eu le courage de refuser leur concours au gouvernement de Henri V et de Henri VI.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346073238
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
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Charles de Robillard de Beaurepaire
Les États de Normandie sous le règne de Charles VII
LES ÉTATS DE NORMANDIE
SOUS LE RÈGNE DE CHARLES VII
Charles VII ne profita pas de ses victoires sur les Anglais pour abolir les libertés de notre ancienne province. Il sut gré aux Normands d’avoir conservé le sentiment national sous le joug de la domination étrangère et de lui avoir prêté leur appui pour l’expulsion de nos ennemis. Nulle part il n’usa de rigueur : il admit au serment d’obéissance, en se gardant de leur faire un reproche de leur conduite passée, la plupart de ceux qui, s’étant laissés entraîner par la force des évènements, n’avaient point eu le courage de refuser leur concours au gouvernement de Henri V et de Henri VI.
Dans les circonstances où l’on se trouvait, il n’eût point paru extraordinaire de le voir exiger des villes soumises les subsides dont il avait besoin pour la continuation de la guerre. La nécessité urgente, la grandeur du but qu’il se proposait auraient justifié, aux yeux de tous, des mesures promptes et arbitraires. Cependant il procéda d’une manière différente : il voulut devoir à la générosité des sujets qu’il venait de reconquérir l’argent nécessaire pour mener à bonne fin la lutte patriotique dans laquelle il était engagé. Lorsque, après la capitulation de Rouen, il eut décid d’aller faire le siége d’Harfleur, il demanda aux Rouennais de lui prêter une somme de 30,000 livres qui leur fut remboursée à la longue, au moyen d’aides qui leur furent concédées 1 .
Le caractère paternel de son autorité se manifesta par un autre fait qui rentre plus directement dans le sujet que nous allons essayer de traiter. Dès l’année 1439, ce prince avait renoncé à se servir des assemblées d’États pour les pays de son ancien domaine ; et pourtant, trouvant cette institution établie en Normandie, il la conserva, conformément aux vœux de toute la province. Sur ce point, il est vrai, sa politique ne se dessina pas nettement dès le début. Ce ne fut qu’au bout de plusieurs années et après mûre réflexion, qu’il en vint à reconnaître positivement aux Normands le droit de voter, dans des assemblées publiques, leur part des contributions du royaume.
La première réunion d’États qui se soit faite après la conquête eut lieu vers la fin de l’année 1450. Nous ne croyons pas qu’on puisse en signaler dans le cours de l’année précédente : on était en pleine guerre ; la libération de notre pays n’était que commencée ; évidemment une pareille réunion n’eût pas été possible.
Les lettres de Charles VII avaient fixé l’époque de la session au 30 novembre 1450. Elles furent apportées aux chanoines de Rouen par un chevaucheur de Roi, le 19 de ce mois. Ceux-ci députèrent à l’assemblée cinq d’entre eux 2 en leur donnant permission de se réduire, s’ils le voulaient, au nombre de deux, ce qui nous oblige à supposer que le nombre de voix attribué aux divers corps, religieux ou civils, dans les délibérations, était indépendant du nombre de leurs délégués ; autrement, on ne s’expliquerait pas qu’il eût été loisible au chapitre de se faire représenter par cinq ou par deux de ses membres à son choix. La session dut être longue ; elle se prolongea jusque vers le 4 ou le 5 de janvier 1451 3 . Le 31 décembre 1450, elle était encore en pleine activité puisque, ce jour-là 4 , les chanoines permirent à leur doyen, Nicolas Du Bois, de communiquer aux États, pour servir à la collation d’un vidimus, les originaux de la Charte aux Normands, telle qu’elle avait été primitivement octroyée par Louis X, dit le Hutin, et qu’elle avait été confirmée par Philippe de Valois, par Jean-le-Bon, Charles V et Charles VI 5 . On lui recommanda de ne point perdre de vue ces précieux documents que l’on conservait avec le plus grand soin, dans le trésor de la cathédrale, comme les titres les plus vénérables des libertés de la province.
On peut donc affirmer que la première pensée des Normands, dès qu’ils eurent été rendus à leur souverain légitime, fut d’obtenir la confirmation de leur Charte et l’exécution de cette promesse faite par le Roi à la ville de Rouen, lorsqu’elle lui avait ouvert ses portes : « Sera confirmée la coutume de Normandie, et la Charte aux Normands et l’Échiquier de Normandie, ordinairement tenu, ainsi qu’on faisoit par-avant la descente du feu roi Henry d’Angleterre 6 . »
Il fut question, dans cette assemblée, d’une aide pour l’entretien des gens de guerre, en d’autres termes, pour la solde d’une partie de cette armée permanente et régulière, qui avait été établie en France, en conséquence des ordonnances de 1439 et de 1445.
Le contingent en avait été fixé, pour la Normandie, à 800 lances fournies de la grande ordonnance, et à 800 petites payes, formant ensemble un total de 4,400 combattants dont la solde était évaluée à 400,000 fr. par an. La Normandie, province maritime et frontière, était exposée, plus que toute autre, aux invasions des Anglais ; elle avait trop souffert de leur longue domination et de l’imprévoyance de l’ancien gouvernement pour ne point comprendre l’intérêt qu’il y avait pour elle à être défendue par des troupes disciplinées, nombreuses et prêtes à se porter, dès le premier appel, sur les points menacés.
On ne pouvait, d’ailleurs, contester que le Roi n’eût eu de lourdes charges à supporter. La conquête de la Normandie l’avait obéré, et l’année qui s’ouvrait allait être employée à de nouvelles opérations non moins dispendieuses ; il s’agissait de porter la guerre dans le midi et d’enlever la Guyenne aux Anglais.
Prenant, toutefois, en considération la misère trop certaine de notre province, le Roi modéra l’imposition à 290,000 liv.

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