Les Inscriptions historiques de Ninive et de Babylone - Aspect général de ces documents - Examen raisonné des versions françaises et anglaises
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Description

Les rois d’Assyrie et de Chaldée, comme les rois d’Égypte, se sont fort préoccupés de la postérité. En Assyrie chaque monarque se bâtissait un palais et, dans cet édifice, tout parlait à sa louange. Les murs, l’encadrement des bas-reliefs, les montants des portes et des fenêtres, les ailes et les cuisses des lions ou taureaux monstrueux qui gardaient l’entrée des vestibules, des stèles, des dalles, des tablettes d’argile étaient chargés d’une écriture, parfois fine et serrée, qui retraçait les grandes actions par lesquelles le prince avait illustré son règne.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346127726
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Alphonse-J. Delattre
Les Inscriptions historiques de Ninive et de Babylone
Aspect général de ces documents - Examen raisonné des versions françaises et anglaises
LES INSCRIPTIONS HISTORIQUES DE NINIVE ET DE BABYLONE
Les rois d’Assyrie et de Chaldée, comme les rois d’Égypte, se sont fort préoccupés de la postérité. En Assyrie chaque monarque se bâtissait un palais et, dans cet édifice, tout parlait à sa louange. Les murs, l’encadrement des bas-reliefs, les montants des portes et des fenêtres, les ailes et les cuisses des lions ou taureaux monstrueux qui gardaient l’entrée des vestibules, des stèles, des dalles, des tablettes d’argile étaient chargés d’une écriture, parfois fine et serrée, qui retraçait les grandes actions par lesquelles le prince avait illustré son règne. Bien plus, cette glorieuse histoire était écrite sur le côté par où les dalles et les tablettes se trouvaient engagées dans le sol ou dans la maçonnerie, elle était gravée sur des plaques métalliques, sur des prismes et des cylindres de terre cuite enfouis dans les fondements du palais. Ces précautions n’avaient rien d’exagéré. Peu soucieux des monuments de leurs prédécesseurs, qu’ils détruisaient sans scrupule pour des motifs politiques, les rois d’Assyrie craignaient à leur tour l’indifférence et l’hostilité des siècles futurs, et ils se prémunissaient autant que possible contre les ravages du temps. Plusieurs d’entre eux n’ont réussi que par ces moyens extrêmes, et les inscriptions qu’ils ont dérobées aux yeux de leurs contemporains sont précisément celles qui ont sauvé leur nom de l’oubli.
La majeure partie des textes cunéiformes du Musée Britannique et du Musée du Louvre ont été extraits du sol de l’Assyrie proprement dite, c’est-à-dire de la région moyenne du Tigre. La Babylonie et la Chaldée en ont fourni beaucoup moins. Mais les collines artificielles qui couvrent la plaine de l’Euphrate et marquent l’emplacement de Babylone, Borsippa, Nipur, Erech, Ur, n’ont pas encore été fouillées avec assez de soin ; il n’est pas douteux qu’elles ne récèlent une foule de débris antiques et bien des années s’écouleront avant qu’un sol si fertile en ruines ait livré ses derniers trésors.
Les inscriptions des rois, qui forment le fonds principal de la littérature assyrienne, sont aussi les textes sur lesquels s’est exercée en premier lieu la sagacité des interprètes et qui leur ont opposé le moins de résistance ; c’est à elles surtout que l’histoire doit les renseignements qu’elle possède sur les puissantes monarchies qui eurent jadis leur siége aux bords de l’Euphrate et du Tigre.
Outre les inscriptions historiques, les fouilles ont remis au jour des monuments littéraires de nature diverse. Les restes de ce que l’on a appelé la Bibliothèque d’Assurbanipal se composent de fragments mythologiques, de documents juridiques, grammaticaux, astrologiques, géographiques ; il n’y a pas jusqu’à la grossière zoologie du temps qui n’y soit représentée. Enfin on a recueilli en différents endroits le texte d’actes commerciaux qui nous révèlent un côté plus matériel, mais non moins curieux, de la civilisation assyrienne.
Nous ne parlerons pas de tant d’objets aujourd’hui. Il nous suffira de jeter un coup d’œil sur les documents de la première espèce, sur les inscriptions historiques, et de faire connaître les versions les plus récentes qui en ont été publiées. Quant à l’examen des autres textes, il présente trop de difficultés, et nous attendrons que la science les ait mieux débrouillés.
I
ÉTENDUE DES INSCRIPTIONS HISTORIQUES. — LEUR CONTENU
Les inscriptions historiques des rois d’Assyrie et de Chaldée publiées jusqu’à ce jour forment un total considérable. La majeure partie de ces textes est contenue dans le magnifique recueil lithographie qui s’édite à Londres aux frais du Musée Britannique sous le titre de Cuneiform inscriptions of Western Asia (Inscriptions cunéiformes de l’Asie occidentale). Les quatres volumes déjà livrés au public contiennent chacun soixante-dix planches in-folio de texte. Parmi ces planches cent-cinq reproduisent des inscriptions historiques. Nous ne comptons qu’une seule fois, bien entendu, les textes qui sont répétés et dont une copie imite le type archaïque de l’écriture originale, tandis que l’autre en présente une transcription dans le type généralement employé aux siècles plus rapprochés de nous. C’est ainsi que l’inscription dans laquelle Nabuchodonosor a laissé l’histoire de ses grands travaux à Babylone, occupe douze planches dans le premier volume des Cuneiform inscriptions of Western Asia, et que ce nombre est réduit de moitié dans notre calcul. Sur les douze planches, six ne sont en effet qu’une transcription en caractères modernes, insérée par les éditeurs dans le but de faciliter la lecture de la copie fac-simile. Le Monument de Ninive, grand ouvrage in-folio, dans lequel Botta rend compte de ses fouilles à Khorsabad, renferme des centaines de planches consacrées aux textes cunéiformes, mais chacune d’elles n’offre que quelques lignes trop souvent frustes ; en outre les répétitions y sont fréquentes. Dans le recueil de M. Layard intitulé : Inscriptions in the cuneiform character from assyrian monuments, atlas in-folio de quatre-vingt-dix-huit planches, publié en 1851, le texte est très espacé. Enfin le Ninive et l’Assyrie de M. Place renferme des inscriptions assez étendues 1 . Cependant, si l’on tient compte des observations faites, la somme des inscriptions historiques publiées dans les trois derniers recueils n’équivaut pas au tiers de celles publiées dans le premier par sir Henri Rawlinson, Norris et Smith.
Ces indications sont trop vagues pour les personnes étrangères à l’assyriologie et il nous faut recourir à un mode d’évaluation plus précis. Un assyriologue de l’école française, M. Ménant, a donné la traduction des inscriptions historiques dans deux ouvrages de format grand in-8°, édités à Paris en 1874 et en 1875, le premier sous le titre d’Annales des rois d’Assyrie, le second sous le titre de Babylone et la Chaldée. La traduction des textes assyriens y occupe environ deux cent cinquante pages. On pourrait, en comptant largement, y ajouter cinquante autres pages qui seraient remplies par la version de documents négligés par M. Ménant à cause de leur manque d’intérêt. Cela donnerait pour les inscriptions des rois d’Assyrie un total de trois cents pages in-8° en version française. Il y a loin delà aux exagérations popularisées par certains livres.
On voit cependant par nos chiffres que l’épigraphie assyrienne dispose de ressources supérieures à celles d’autres branches de la même espèce ; qu’elle fournit aux recherches de la science un champ moins restreint que l’épigraphie phénicienne, par exemple, qui dispose en tout de quatre ou cinq cents lignes de textes fragmentaires. D’un autre côté l’épigraphie assyrienne, même si l’on compte toutes ses richesses, est moins vaste que l’épigraphie grecque ou l’épigraphie latine, mais elle l’emporte en intérêt sur ses jeunes sœurs. Chez les Assyriens, en effet, l’épigraphie comportait tous les genres, poésie, histoire, science ; elle permettait de longs développements ; tandis que chez les Grecs et les Latins, elle était d’un usage plus borné.
Après avoir estimé l’étendue des textes royaux, apprécions-en le contenu avec sincérité. Il faut le déclarer tout d’abord, il n’y a pas proportion entre la masse des inscriptions que les rois d’Assyrie ont léguées à la postérité et les renseignements qu’on y puise sur leur histoire. Ouvrons, par exe

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