Les Nouvelles-Hébrides
80 pages
Français

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Les Nouvelles-Hébrides , livre ebook

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Description

On appelle Nouvelles-Hébrides un groupe d’îles situées sur les confins de la Mélanésie et de la Polynésie, entre 13°4’ et 20°15’ de latitude sud, 164°10’ et 167°50’ de longitude est, — c’est-à-dire au nord-est du grand continent australien, vers le centre d’un cercle dont les îles Santa-Cruz, Viti et la Nouvelle-Calédonie marqueraient à peu près la circonférence.Cet archipel, découvert en 1606 par Quiros, n’a été dénombré qu’à la fin du dernier siècle.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346100453
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
INDIGÈNES DE MALLICOLO
d’après une photographie du D r ORMIÈRES.
E.-N. Imhaus
Les Nouvelles-Hébrides
A
 
MONSIEUR LÉOPOLD MABILLEAU
 
 
Permettez-moi, cher Monsieur, de mettre ce livre sous votre amical patronage. Vous m’y avez d’avance autorisé par l’intérêt que vous y avez pris et que vous m’avez prouvé en me prêtant l’appui de vos conseils et de votre expérience.
Aussi suis-je heureux d’inscrire ici votre nom, en y joignant un sincère témoignage de sympathie et de gratitude.
 
E. IMHAUS.
 
Paris, décembre 1889.
AVANT-PROPOS

*
* *
Le but de cet ouvrage est de faire connaître un pays dont on ne s’est guère occupé jusqu’à ce jour : quelques articles de journaux et de revues, la plupart passionnés et inexacts, un court chapitre dans un livre consacré à notre politique étrangère, voilà à peu près tout ce qu’on a écrit sur les Nouvelles-Hébrides. En France, en Europe même, on ignore tout de ces îles, que deux puissantes nations sont en train de se disputer.
C’est ce qui m’a décidé, après avoir parcouru le monde pendant plusieurs années comme Globe-Trotter, à ne recueillir mes souvenirs que sur ce petit coin de l’Océanie, — qui ne mériterait point sans cela une aussi exclusive attention.
L’archipel des Nouvelles-Hébrides est, avec les îles Salomon et la Nouvelle-Guinée, — dont il n’est d’ailleurs qu’un prolongement, — le seul qui ait conservé dans l’Océan Pacifique le caractère sauvage de la nature primitive. L’insalubrité de ces trois groupes, qui se modifiera par la colonisation, est sans doute la raison principale à laquelle il faut attribuer l’isolement où ils sont restés, alors que toutes les autres parties de l’Océanie s’annexaient et se civilisaient.
La question des Nouvelles-Hébrides présente de plus une véritable actualité en ce moment, par suite de l’intervention de l’Angleterre qui, là comme ailleurs, suit d’un œil jaloux le développement de l’influence française.
Ce qui n’est pas à elle ne doit être du moins à personne : tel est son principe en matière coloniale. Par malheur nous ne lui facilitons que trop la tâche par notre instabilité gouvernementale. Il en est et en sera probablement des Nouvelles-Hébrides comme du Tonkin et de Madagascar, qui ont donné naissance depuis quelques années à la fameuse « question coloniale » : le ministre d’aujourd’hui, comme ceux d’hier et de demain, se trouvant sans opinion sur les points en litige, attendra d’être amené à s’en faire une par le hasard des circonstances ou. les engouements du sentiment public. Comment en userait-il autrement ? Il ne pouvait étudier utilement la question avant d’être au ministère, et, quand il commencera à la connaître, ce sera pour lui le moment de quitter le pouvoir. Il sera donc par la force même des choses poussé dans une voie qu’il n’aura pas choisie, et d’où il ne sortira pas à son gré.
Quant au Parlement, il s’en rapportera à son ministre, et prendra sa part d’une responsabilité dont il croira se dégager suffisamment en renversant le cabinet si l’affaire vient à mal tourner.
C’est ce qui s’est passé entre le ministère Ferry et la majorité après les déplorables événements de Lang-Son, — et c’est ce qui se passera encore, à la première occasion, sur tous les points où nous sommes engagés.
On s’est laissé entraîner peu à peu dans l’expédition du Tonkin sans savoir où on allait, ni si les traités dont on réclamait l’exécution valaient les sacrifices à prévoir, ni même s’il n’était pas préférable d’y renoncer franchement en réclamant certains avantages.
La responsabilité s’est égarée dès le début ; aujourd’hui encore il est impossible de dire à qui elle remonte et qui nous a jetés dans cette affaire.
Un beau jour, l’honneur du drapeau s’est trouvé en cause : il était trop tard pour reculer ; il a donc fallu aller de l’avant et on l’a fait au hasard, sans conviction comme sans prévision. On parlait encore de « quantité négligeable » quand on avait devant soi les masses formidables et bien armées que la Chine lançait sans peine contre nous.
Ce n’est qu’au lendemain de Lang-Son qu’on s’est vaguement rendu compte de la portée de l’expédition.
On a alors fini par où l’on aurait dû commencer, c’est-à-dire par réunir une commission parlementaire devant laquelle ont été appelés tous ceux qui connaissaient le pays et la question.
Les révélations apportées là par les anciens gouverneurs et les amiraux ont stupéfié tout le monde. Un des plus optimistes disait catégoriquement : « La possession du Tonkin, c’est 50,000 hommes et 100 millions par an. »
Dès lors on n’a plus songé qu’à s’en tirer au meilleur compte.
Et comme conclusion, on a été bien heureux d’accepter les traités qu’on avait refusés avant de se battre, en sorte que tant de sacrifices d’hommes et d’argent sont restés inutiles.
Si encore tout était fini là ! Mais, depuis que la paix a été signée, il n’arrive pas un convoi qui n’apporte des nouvelles d’engagements plus ou moins meurtriers. Dernièrement les dépêches officielles nous apprenaient que c’est le licenciement des « troupes régulières chinoises qui a amené une recrudescence d’hostilités ».
Et nous sommes en paix !
Que serait-ce donc si la guerre était déclarée ?
On a récemment imaginé que nous n’aurions pu garder la Cochinchine si nous n’avions annexé le Tonkin.
Hélas ! il se pourrait bien qu’au lieu du territoire neutre qui servait auparavant de « tampon » entre nous et la Chine, nous n’ayons préparé à celle-ci la route pour arriver à notre colonie !
Vraiment nous oublions trop que toutes nos forces doivent être concentrées chez nous par suite de nos aspirations nationales, et même, s’il faut tout dire, par suite des dangers qui nous entourent. Nous avons les mains liées : or il n’est pas un partisan de l’annexion qui puisse se dissimuler que, le jour où nous serions occupés en Europe, il nous faudrait évacuer le Tonkin au plus vite et renoncer du même coup au bénéfice de tous les efforts que nous y avons faits,
Car c’est à tort qu’on a comparé le Tonkin à l’Algérie : en Afrique nous n’avons pas de voisins dangereux ; en Asie, au contraire, nous confinons à un État de près de 400 millions d’habitants, mordu sur le tard d’un prurit d’ambition, pressé par le besoin de s’ouvrir des ports et des débouchés sur l’Europe, et fondé d’ailleurs à considérer le Tonkin comme une dépendance naturelle de son territoire. L’Angleterre, abritée dans son île, peut s’attacher en Asie à des conquêtes coloniales que sa marine lui permettra toujours de garder ; pour nous, la difficulté n’est pas de conquérir, mais de défendre et de conserver.
Évitons donc d’entreprendre au-dessus de nos forces en poursuivant la création d’un empire colonial dans l’Extrême-Orient.
Nous serions peut-être plus sages en cherchant des compensations dans des conquêtes moins vastes et plus certaines. Notre effort eût été plus utile à Madagascar, que nous avons pour ainsi dire abandonnée à la même époque, et même aux Nouvelles-Hébrides, dont la prise de possession n’eût réclamé que 200 hommes. Mada

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