Les Prussiens en France pendant la campagne de 1870-71 - Anecdotes, épisodes
87 pages
Français

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Les Prussiens en France pendant la campagne de 1870-71 - Anecdotes, épisodes , livre ebook

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Description

Depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, les Allemands n’ont rêvé que meurtre, pillage, dévastation. Ils sont restés les mêmes au physique comme au moral ; ils sont toujours les Teutons du temps de Marius.M. de Bismark n’a-t-il pas prononcé cette fameuse et abominable maxime : « La force prime le droit. » Maxime que, plusieurs siècles auparavant, les Rhingraves, les Burgraves et une foule de Barons pillards mettaient en pratique.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346128266
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
E. Lebrun
Les Prussiens en France pendant la campagne de 1870-71
Anecdotes, épisodes
La terrible guerre de 1870-71 laissera de longs et douloureux souvenirs dans le cœur de tous les Français.
L’histoire n’offre peut-être pas d’exemple de pareils désastres, qui sont le résultat de l’incurie, de l’ignorance et de l’imprévoyance d’un Gouvernement qui a marché, de gaîté de cœur, vers une perte certaine et évidente pour tous.
Mais, ces causes, trop réelles de notre ruine et de nos humiliations, ne sont pas les seules ; il faut bien reconnaître, en effet, que les doctrines philosophiques du XVIII e siècle ont préparé notre décadence.
Il n’est que trop vrai que les traditions de probité et d’honneur ne sont plus, aux yeux de notre Société moderne, le plus bel apanage de la famille.
Poussé par des instincts matériels, l’homme n’a plus qu’un but, auquel il tend de toutes les forces de son intelligence : une fortune rapidement faite ou accrue, n’importe par quels moyens, destinée, soit à un fils unique, soit à des héritiers peu nombreux.
Aussi, pour tout esprit sérieux, cette guerre, si désastreuse pour la France, est une guerre d’expiation. Il suffit, pour ne pouvoir en douter, d’examiner, d’une part, les causes qui l’ont amenée, et de l’autre, les résultats qui en sont les conséquences.
Les hommes supérieurs en tout genre, en politique, en science, en éloquence, ne répareront jamais nos ruines, si l’on ne revient pas aux vérités fondamentales : le respect dû à Dieu, aux autres et à soi-même.
Sans la religion, qui est l’élément social supérieur, sans le respect de l’autorité, on cherchera vainement à faire quelque chose de stable.
Instruite par une longue et cruelle expérience, espérons que la patrie de Bayard et de Duguesclin, retournant enfin aux vrais principes, reprendra son rang dans le monde, et reparaîtra, grande et forte, comme aux beaux jours de son histoire.
Pour ne pas perdre le fruit des nombreuses lectures auxquelles je me suis livré, au sujet des agissements de nos implacables ennemis, sur la partie du territoire français envahie par eux, j’ai noté tout ce qui m’a paru intéressant, en y ajoutant quelques réflexions. De cette manière, je suis parvenu à me procurer un nombre assez respectable de faits. Ce modeste ouvrage est tout simplement un recueil d’anecdotes et d’épisodes variés.
Le savoir entre pour fort peu de chose dans la tâche que je me suis imposée, tâche qui ne demande qu’un peu de travail, de discernement et beaucoup de patience. Ce n’est donc point une œuvre scientifique, encore moins politique ; c’est un labeur que je voudrais pouvoir rendre utile par le simple exposé des faits, en inspirant l’amour de la France et du devoir.
Ce que je raconte est puisé aux meilleures sources et d’une authenticité irrécusable.
Pour éviter l’ ennui , qui naquit un jour de l’uniformité, j’ai cherché à rompre la monotonie par la variété. La boue et le sang inspirent vite le dégoût, aussi je laisse de temps à autre les Prussiens de côté, pour citer des traits de courage, de dévouement et d’héroïsme, qui élèvent l’âme et le cœur.
On m’accusera peut-être d’un peu de vivacité dans l’expression, quand je raconte les brigandages des Prussiens ou leurs insultes à la France. Je trouverai mon excuse à ce reproche dans la réponse à cette question, que j’adresse à tout Français, à tout cœur honnête : Un fils peut-il rester froid et indifférent lorsqu’on vole et qu’on insulte sa mère ?...
E. LEBRUN.
LES PRUSSIENS EN FRANCE ANECDOTES, ÉPISODES
CAMPAGNE DE 1870-71
Je suis Français, mon Pays avant tout.
( Vieille chanson.)
Atrocités Prussiennes
Depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, les Allemands n’ont rêvé que meurtre, pillage, dévastation. Ils sont restés les mêmes au physique comme au moral ; ils sont toujours les Teutons du temps de Marius.
M. de Bismark n’a-t-il pas prononcé cette fameuse et abominable maxime : « La force prime le droit. » Maxime que, plusieurs siècles auparavant, les Rhingraves, les Burgraves et une foule de Barons pillards mettaient en pratique.
Aujourd’hui, comme autrefois, ils commettent les vols les plus honteux, sans pudeur et sans remords. Ils ne l’ont que trop prouvé dans la dernière guerre.
Cependant, on admet assez généralement qu’ils ont de l’ordre, de la discipline, une certaine civilisation ; soit ; il faut être juste, même envers nos ennemis, nous les appellerons alors des brigands civilisés.
En citant leurs faits et gestes, je dois prévenir que je reste toujours un peu au-dessous de la vérité, pour ne pas être taxé d’exagération.
N’est-ce pas une vraie guerre de Sauvages et de Barbares que les Prussiens nous ont faite, surtout dans la Beauce et le Gâtinais. Des exactions de toutes sortes, des infamies horribles ont été commises. Ils n’observent plus aucune loi militaire ; ils pillent, brûlent, volent à discrétion, racontent des témoins oculaires.
Chez un jardinier d’Eaubonne, près Enghien, arrivent des Prussiens, au nombre de 30 à 40, qui firent disparaître toutes ses provisions. Deux jours après, d’autres soldats prussiens arrivent. Qu’avez-vous ? demandent-ils au jardinier. — Rien absolument, vos camarades sont venus il y a deux jours, ils m’ont tout pris. — Ah ! vous n’avez rien pour nous. Et sur cette belle réponse, ils ont tout brisé, tout cassé, les pendules, les glaces, les meubles, tout ce qui leur tombait sous la main.
A Villiers-sur-Morin (arrondissement de Meaux), il y avait un garde-moulin, nommé Aubry. Ce meunier, au service de M. Degall, était un ancien soldat du 73e de ligne. Il avait une femme et un enfant de onze mois. Les Prussiens font invasion chez lui. — De la farine, demandent-ils. Ils étaient 10 ou 12. Aubry monte au grenier ; il ne pouvait songer à résister. Il descend bientôt un sac sur l’épaule. Que voit-il ? Un soldat prussien, le sabre nu à la main, menaçant sa femme qui ne le servait pas avec assez d’empressement à son gré ; son enfant de onze mois est là dans un coin ; il pleure, on dirait qu’il comprend déjà qu’on maltraite sa mère. Furieux, Aubry bondit pour protéger sa femme ; un coup de revolver l’étend raide mort....
Les Prussiens ont commis, du côté de Houdan (Seine-et-Oise), de telles atrocités, que même un rédacteur d’un journal anglais se sentirait pris de dégoût et d’indignation en les racontant.
A Aulnay, ils se sont présentés chez M. Larnaude, fabricant de papiers, se sont emparés de sa personne et de son fils, âgé de 15 ans, qu’ils voulaient fusiller, prenant le costume de collégien, dont il était vêtu, pour celui de la mobile. On a eu toutes les peines du monde à leur faire comprendre que l’uniforme du fils de M. Larnaude n’était pas un uniforme militaire ; mais ils ont gardé le père et ont poussé la cruauté jusqu’à l’atteler à une des pièces de canon qui bombardaient son village.
M. Croizet, maire d’Aulnay, fait prisonnier, dut subir le même supplice, et assister ainsi à l’incendie de 75 maisons.
Au village de Mezières, sous prétexte que le Maire, dans l’impossibilité où il se trouvait de se défendre, avait confié les armes de la commune aux francs-tireurs, afin de n’être point obligé de les rendre à l’ennemi, il ont également procédé à un bombardement sans pitié ; contraignant, le pistolet sous la gorge, ce pauvre Maire à mettre le feu à sa maison. 80 habitations sur 160 ont été la proie des flammes. Une famille tout entière, le père, la mère et quat

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