Louis XVI - Les grands procès politiques
150 pages
Français

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Louis XVI - Les grands procès politiques , livre ebook

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Description

ROBERT-LINDET, au nom de la commission des vingt-et-un ; « Votre comité a pensé qu’il était utile de faire précéder la lecture de l’acte daccusation par un historique rapide de la conduite du ci-devant roi depuis le commencement de la révolution. Je l’ai rédigé dans un style simple et à la portée de tous les citoyens, et tel qu’il est possible de faire un travail de ce genre dans l’espace d’un jour et demi. Louis a été dénoncé au peuple comme un tyran qui constamment s’est appliqué à empêcher ou à retarder les progrès de la liberté, et même à l’anéantir par des attentats persévéramment soutenus et renouvelés, et qui n’ayant pu parvenir par ses efforts et ses crimes à empêcher une nation de se donner une constitution et des lois, a conçu, dirigé, exécuté un plan de conspiration qui devait anéantir attentats de Louis pendant les sessions de l’As semblée constituante et de la première Législative sont liés, et tiennent à un plan unique d’oppression et de destruction.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346123339
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
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Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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L. Constant
Louis XVI
Les grands procès politiques
AVANT-PROPOS
Ce fut le 10 août 1792, dans une séance qui, ouverte à sept heures du matin, ne fut levée qu’à neuf heures du soir, que l’Assemblée nationale adopta le décret par lequel elle prononçait la révocation de l’autorité déléguée à Louis XVI.
Le Corps législatif se transformait en pouvoir exécutif en étendant sa main puissante sur tous les droits que la Constitution avait jusqu’alors déférés au roi.
Les décrets qui eurent force de loi et dont les préambules royaux furent abolis ne portèrent plus, à partir de ce jour, au nom de la nation, que la signature du ministre de la justice.
La Convention nationale venait de naître !
Cette grande Assemblée, inspirée par les dangers dont la patrie était menacée, s’empara résolûment de tous les pou voirs publics.
Elle eut à lutter contre les ennemis intérieurs et exté rieurs de la nationalité française, et elle déploya dans cette tâche suprême toutes les grandes vertus du patriotisme le plus ardent.
Son acte le plus discuté est la condamnation et la mort de Louis XVI.
Depuis soixante-seize années (1793-1869), la mort de Louis XVI a servi de texte à un nombre incalculable de déclamations, d’appréciations et de dithyrambes volontairement erronés.
On a retracé sous toutes les formes les malheurs de la victime, les « excès » de la terreur et les crimes des « buveurs de sang. » Ce sont là des lieux communs dont ont fait un trop fréquent usage les historiens, ad usum Delphini.
Avec une infatigable complaisance les écrivains royalistes ont opéré le dénombrement des victimes de la Révolution. Les passions politiques, les intérêts des partis se sont complu dans l’énumération lugubre des morts qu’ils regrettaient.
Hélas ! l’impartialité sévère n’est point encore de notre temps. Que n’a-t-on, pour l’honneur de la bonne foi et de la vérité, dressé avec le même soin la liste des victimes de la monarchie ! Que n’a-t-on fait le compte de ceux qui moururent dans les guerres d’ambition et de vanité, dans les compétitions sanglantes des porte-glaive et des porte-couronne, dans les massacres auxquels la religion, le code de paix et d’amour, a servi de prétexte !
Peu à peu cette grande enquête se fera, et nous n’avons d’autre prétention que d’apporter à cette œuvre de restitution historique notre part de documents.
Cependant l’acte incriminé de la Convention nationale a pris ses sources dans des faits patents et douloureux.
Durant une longue suite de siècles, les rois transmettaient le peuple à leurs héritiers mâles, comme on transmet un troupeau.
Qu’avaient fait pour ce peuple les classes privilégiées ? Tout lui manquait, bien-être moral et bien-être matériel. Misérables, ignorantes, les populations se succédaient, laissant derrière elles un long héritage de haine et de vengeance.
Ces haines, surexcitées et entretenues par le régime féodal, s’accumulèrent lentement ; puis un beau jour l’explosion eut lieu. Le 5 août 1789, ceux qui s’étaient endormis esclaves ou sujets se réveillèrent citoyens.
La liberté fait des miracles ; de ce peuple ignorant et misérable surgirent des généraux, des savants, deshommes d’État, de puissants orateurs !
Les classes privilégiées n’avaient plus de raison d’être ; le peuple, c’était son droit incontestable, avait reconquis sa souveraineté.
Il y eut alors entre le peuple victorieux et le système monarchique une transaction dont les effets ne pouvaient, dans l’état des esprits, aboutir à rien de bon. On offrit au roi sa liste civile, ses courtisans, ses palais, à la condition acceptée par lui de laisser la nation libre de disposer de ce qui était à elle, et de se gouverner comme elle l’entendrait.
Vint la fuite de Varennes : c’était l’abdication absolue du roi et la rupture du traité solennellement juré par lui.
La Convention proclama la république ; les circonstances étaient critiques ; l’ennemi de l’extérieur était à Verdun ; celui de l’intérieur était partout ; la sécurité publique était en danger.
L’Europe coalisée avait déjà violé nos frontières !
La Convention, poussée par les réunions populaires, par le sentiment, très-général et très-profond, des périls publics, décréta la mise en jugement de Louis XVI. C’était moins l’homme qu’elle voulait frapper que le système qu’il repré sentait.
La Convention ouvrit le Code pénal de la monarchie (il n’en existait pas d’autre), elle y lut la peine portée contre les ennemis de l’État, et ce fut par une loi de la monarchie que la royauté fut condamnée.
Telles sont, au point de vue historique, les causes de ce grand procès. Louis XVI a payé de sa vie les fautes et les excès de ses prédécesseurs ; dans un Mémoire signé de sa main, n’avait-il pas, d’ailleurs, déclaré que la Constitution lui avait été imposée et qu’il la détruirait ?
Les conventionnels ont solennellement accepté devant l’histoire et la postérité la responsabilité de leurs actes.
Les générations actuelles ne sont point encore assez avancées dans la vie politique pour avoir le droit d’approuver ou de blâmer leur jugement. Il faut qu’il règne dans le cœur et l’esprit des juges une sérénité, une impartialité que notre époque troublée par les grands problèmes de la transformation sociale ne peut nous donner ; mais il est juste et utile de présenter aux réflexions et aux méditations de tous les pièces de ce procès célèbre. Ce que nous avons fait.
 
L.C.
CONVENTION NATIONALE
Séance du lundi 10 décembre 1792, au soir
Présidence de Barrère
ROBERT-LINDET, au nom de la commission des vingt-et-un  ; « Votre comité a pensé qu’il était utile de faire précéder la lecture de l’acte daccusation par un historique rapide de la conduite du ci-devant roi depuis le commencement de la révolution. Je l’ai rédigé dans un style simple et à la portée de tous les citoyens, et tel qu’il est possible de faire un travail de ce genre dans l’espace d’un jour et demi.
Louis a été dénoncé au peuple comme un tyran qui constamment s’est appliqué à empêcher ou à retarder les progrès de la liberté, et même à l’anéantir par des attentats persévéramment soutenus et renouvelés, et qui n’ayant pu parvenir par ses efforts et ses crimes à empêcher une nation de se donner une constitution et des lois, a conçu, dirigé, exécuté un plan de conspiration qui devait anéantir attentats de Louis pendant les sessions de l’As semblée constituante et de la première Législative sont liés, et tiennent à un plan unique d’oppression et de destruction. L’acceptation de la constitution couvrirait encore du voile de l’indulgence publique les crimes et les forfaits qui la précédèrent, si Louis ne l’avait déchiré en faisant enfoncer, en 1792, dans le sein de la patrie, les poignards qu’il avait fait forger en 1791 dans tous les ateliers de l’Europe.
La France était arrivée à ce terme où les lumières généralement répandues et la connaissance des droits de l’homme annonçaient une prochaine régénération. Un despote isolé, chancelant sur son trône, ne pouvait plus se soutenir qu’en s’environnant de la force, de la confiance et des lumières du peuple ; le trésor public sans ressources, sans crédit, sans moyens pour prévenir une banqueroute générale, dont le terme n’était éloigné que de quelques jours. L’autorité était sans respect pour la liberté des citoyens, et sans force pour maintenir l’ordre public. Ce fut sous de pareils auspices que les représentants du peuple se réunirent en assemblée constituante. Les premiers travaux de cette assemblée annoncèrent les destinées de la France. Louis se proposa aussitôt d

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