Mali : le procès permanent
196 pages
Français

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Mali : le procès permanent , livre ebook

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Description

Aujourd'hui, après deux décennies de multipartisme et de démocratie, et alors que le Mali s'apprête à fêter en grande pompe le cinquantenaire de son indépendance, tout porte à croire que les Maliens sont las, voire déçus par la classe politique, et peu intéressés à la politique et à l'avenir même de la démocratie et du multipartisme. Voici un état des lieux de cette expérience démocratique, de ses hauts et de ses bas, ainsi que des causes du désintérêt et du désenchantement des Maliens.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 179
EAN13 9782296262751
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MALI : LE PROCÈS PERMANENT
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Aly Gilbert IFFONO, Résistance et survie, Un peuple de Guinée face aux colonisations : les Kissia (Guinée, Libéria, Sierra Leone) , 2010.
Kiatezua LUBANZADIO LUYALUKA, La religion Kôngo, Ses origines égyptiennes et sa convergence avec le Christianisme , 2010.
Kiatezua LUBANZADIO LUYALUKA, L’inefficacité de l’église face à la sorcellerie africaine , 2010.
Richard EYASU, Démocratie en Afrique francophone : une pure fiction , 2010.
Ambroise V. BUKASSA, Congo-Zaïre : étemel rebelle au consensus politique , 2010.
Arlète TONYE, Pratique juridique des financements structurés en Afrique , 2010.
Hugues MOUCKAGA, Les Bapunu du Gabon, communauté culturelle d’Afrique centrale , 2010.
Moïse LIDA KOUASSI, Témoignage sur la crise ivoirienne, De la lutte pour la Démocratie à l’épreuve de la rébellion , 2010.
Jean Damien MALOBA MAKANGA, Les précipitations au Gabon : climatologie analytique en Afrique , 2010.
Jean-Alexis MFOUTOU, Essai sur la traduction : Faits divers et lexique français-munukutuba , 2010.
Pierre-Marie METANGMO, Peut-on sauver le Cameroun ? , 2010.
Hygin Didace AMBOULOU, Le Droit des collectivités locales au Congo , 2010.
Tahirou Bah


MALI : LE PROCÈS PERMANENT
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12508-7
EAN : 978229612508

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
À Makiko Morel,

À tous les enfants qui ne pourront pas lire cet ouvrage du fait de l’absence d’un père ou d’une mère pour leur assurer une éducation,

À toutes celles et ceux qui souffrent du fait de l’absence d’une mère, d’un mari, d’un fils pour leur assurer protection et affection

À ma mère.
QUELQUES REPÈRES

Superficie : 1 241 238 km2
Population : 12 337 000 habitants
Densité de population : 9,9 hab. /km 2
Population urbaine : 32 %
Capitale : Bamako
Langues : français (langue officielle), une trentaine de langues dont le bambara, le bozo, le bomu, l’arabe hasanya, le fulfude, le malinké, le sénoufo, le dogon, le songhaï, etc.
Groupes ethniques : Groupe manding (Bambara, Malinké, Dioula), Groupe voltaïque (Mossi, Bobo, Minianka, Sénoufo), Groupe soudanien (Sarakolé, Songhaï, Dogon, Bozo), groupe nomade (Peulh, Touareg, Maures).
Religion : musulmans (90 %), animistes (9%), chrétiens (1 %)
Nature de l’État : république parlementaire.
Régime : présidentiel
Président depuis 2002 : Amadou Toumani Touré
Indice de développement humain (IDH) : 0,380 (173e sur 177)
Espérance de vie à la naissance : 54,5 ans
Probabilité de décéder avant 40 ans : 30,4%
Population de moins de 15 ans : 47,7%
Population de 65 ans et plus : 3,6%
Indice de fécondité (2005/2010) : 6,52 enfants par femme
Taux d’alphabétisation des adultes (15 ans et +) : 24%
Taux net de scolarisation dans le primaire : 51%
PIB par habitant : 392 $
Dépenses publiques pour l’éducation : 4,3% du PIB
Dépenses publiques pour la santé : 3,2% du PIB
Dépenses militaires : 2,3% du PIB
Aide publique au développement perçue par habitant : 51,1 $
Aide publique au développement : 13,0% du PIB
Service de la dette : 1,7% du PIB
Population privée d’accès à un point eau aménagé : 50%
Population vivant avec moins de 2 $/jour (1990/2005) : 72,1%
Population vivant sous le seuil de pauvreté (1990/2005) : 63,8%
Nombre de médecins pour 100 000 habitants : 8
Population souffrant de malnutrition (2002/2004) : 29%
Taux de mortalité infantile : 120‰
Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans : 218 pour mille
Cas de paludisme pour 100 000 habitants (2003) : 11 925
Internautes (pour 1000 habitants) : 4.
Sources : Rapport mondial sur le développement humain PNUD 2007/2008 et État du monde, La découverte 2009.

Résumé de l’histoire récente : Pays d’Afrique de l’Ouest, indépendant depuis le 22 Septembre 1960, le Mali a connu trois régimes. La première république était dirigée par Modibo Keïta. Il a été renversé le 19 novembre 1968 par un coup d’État militaire opéré par le CMLN (Comité militaire de libération nationale) dirigé par le Lieutenant Moussa Traoré. Le CMLN a été dissout en 1978 pour laisser place à l’UDPM (Union démocratique du peuple malien). En 1991, après 23 ans au pouvoir Moussa Traoré a été renversé par le CTSP (Comité de transition pour le salut public) dirigé par le Lieutenant Colonel Amadou Toumani Touré (ATT). En juin 1992, Alpha Oumar Konaré a été élu Président de la république. Il a été réélu en 1997. En 2002 ATT a remporté l’élection présidentielle face à 24 candidats. Il a été réélu en 2002.
AVANT-PROPOS POURQUOI « MALI : LE PROCÈS PERMANENT » ?
Les questions traitées dans cet ouvrage concernent l’analyse de la situation politique et sociale du Mali, près de deux décennies après la chute de la dictature, et l’instauration de la démocratie.

Le lecteur non-malien, aura probablement quelques difficultés à comprendre certains éléments de cet ouvrage, ce dont nous nous excusons par avance. L’ouvrage voudrait en effet, s’adresser d’abord aux maliens.

En effet, la démocratie et le multipartisme intégral instaurés en 1991 n’auraient pu être possibles si les maliens n’étaient descendus comme un seul homme dans les rues, parfois au prix de leur vie pour affronter la répression. Ils ont cru aux promesses que les acteurs du Mouvement démocratique leur avaient fait miroiter avec malice. Le Mouvement démocratique avait laissé entendre que la chute du Dictateur suffirait pour que le « bien-être » des maliens soit assuré. Tous les maux dont souffrait le Mali (corruption, népotisme, clientélisme, gabegie, détournement du bien public…) étaient mis au compte de la dictature. Aujourd’hui, le constat est amer. Avec les soi-disant démocrates, le « bien-être » du peuple est loin d’être un acquis. Les maux d’antan perdurent et s’institutionnalisent.

Quant aux non-maliens qui pourront rester sur leur faim par rapport à certains détails manquants, nous les encourageons à rassasier leur curiosité en s’informant sur ces dits détails, souvent complexes, mais passionnants. Ils sont les parties invisibles de ce livre !

La complexité du cadre politique du Mali, qui nous amène à parler du dilemme malien , est très difficile à saisir de l’extérieur. Il faut la vivre de l’intérieur pour en discerner les différents ressorts. Nous nous efforcerons de les expliquer au mieux.

Par ailleurs, la situation politique du pays depuis les événements de 1991, échappe souvent à toute analyse. Les hommes politiques se sont en effet, ingéniés à brouiller les pistes, favorisant ainsi la diversion et la confusion. C’est pourquoi, les maliens ne parviennent plus à les suivre, de même que les Politiques ne comprennent plus le peuple malien, de telle sorte que le fossé devient de plus en plus grand entre l’homme politique et le citoyen. Pourquoi ?

Les deux camps se renvoient la responsabilité et s’accusent mutuellement de tous les maux. Pour la population, les hommes politiques sont des menteurs qui se soucient d’abord de leurs propres intérêts au détriment de ceux des maliens. Quant aux hommes politiques, ils voient la population comme ne s’intéressant qu’aux futilités : c’est-à-dire aux t-shirts, au thé, au sucre et aux billets de 1.000 FCFA…, distribués lors des campagnes.

Voter ne serait plus basé sur les programmes politiques, mais plutôt sur ce qui est donné en guise de cadeau par les différents candidats. Cela se résumerait donc à la politique du ventre pour les citoyens d’une part et de l’autre, pour les hommes politiques, à la politique de la charité bien ordonnée, celle qui commence par soi-même !

La crise de confiance entre les deux camps est patente, et le fossé s’est particulièrement creusé et agrandi depuis 2002, tant les aspirations nées des événements de mars 1991 étaient grandes. Elles ont fini par se transformer en désillusion, désenchantement, voire en désespoir. Le sentiment général des maliens est celui d’avoir été trahis par la classe politique. Les promesses de 1991 n’ont pas été tenues. Ce qui explique les comportement

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