Mission à Carthage
164 pages
Français

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Mission à Carthage , livre ebook

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Description

J’arrivai à Tunis, le 11 juin 1873, en qualité de premier Drogman du Consulat général de France. Ayant trouvé dans les archives de cette mission diplomatique un exemplaire du rapport présenté, en 1867, à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres sur le projet d’un Corpus Inscriptionum Semiticarum, je conçus, tout de suite, le dessein de consacrer mes loisirs à la recherche de stèles puniques et néopuniques. Peu de temps après j’expédiai à l’Académie l’estampage d’un premier texte punique trouvé à Carthage.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346122059
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Évariste de Sainte-Marie
Mission à Carthage
I
RECHERCHES PRÉLIMINAIRES
J’arrivai à Tunis, le 11 juin 1873, en qualité de premier Drogman du Consulat général de France. Ayant trouvé dans les archives de cette mission diplomatique un exemplaire du rapport présenté, en 1867, à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres sur le projet d’un Corpus Inscriptionum Semiticarum, je conçus, tout de suite, le dessein de consacrer mes loisirs à la recherche de stèles puniques et néopuniques. Peu de temps après j’expédiai à l’Académie l’estampage d’un premier texte punique trouvé à Carthage. M. Wallon, secrétaire derpétuel, me répondit, le 15 septembre 1873, pour me remercier de cet envoi. Ainsi furent établis mes rapports avec l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
De septembre 1873 à avril 1874 j’envoyai directement à MM. Wallon, Renan, L. Renier, etc., les estampages de prés de trente inscriptions découvertes à Carthage et appartenant à M. Engley, vice-consul d’Italie à la Goulette ; à M. Tulin, consul général de Suède et de Norwège à Tunis ; à M. Fenner, ministre protestant à Tunis ; à M. de Touzon, gardien de la chapelle de Saint-Louis à Carthage, etc. Parmi ces envois, M. Renan remarqua, surtout, les estampages provenant de la collection Fenner et la reproduction d’un fragment de texte appartenant à M. Engley. Ce document qui renferme le commencement d’un rituel des offrandes de prémices, a d’ailleurs été publié par M. Derenbourg en février-mars 1874 dans le Journal Asiatique, pages 205 à 227. « Cette inscription est d’un genre tout à fait spécial et serait fort précieuse si elle n’était pas si mutilée. C’est un fragment d’un long texte écrit sur deux colonnes, et d’un intérêt général. » (M. Renan. Acad. des Inscrip., 10 octobre 1873.)
M. Derenbourg en a donné le texte ponctué et rétabli d’après l’orthographe hébraïque, et il l’a fait suivre d’une traduction latine, que nous donnons ici avec les corrections qui ont été apportées depuis, principalement par M. Renan :

L’accueil bienveillant fait à ces quelques envois m’engagea à solliciter une mission archéologique dont les produits seraient destinés à enrichir le Corpus Inscriptionum Semiticarum.
Par un arrêté, en date du 23 mars 1874, le Ministère de l’instruction publique et des cultes m’accorda la mission demandée en ma faveur par l’Académie des inscriptions et notamment par M. Renan. Une première somme de 800 francs fut, en même temps, mise à ma disposition pour commencer mes travaux. En outre, on m’adressa des instructions rédigées par l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Voici le texte de la lettre que je reçus à ce sujet :

« M. de Sainte-Marie ayant été en rapports constants avec la Commission du Corpus, le plan de recherches qu’il se propose ayant été communiqué, plusieurs d’entre nous lui ayant écrit, et sa mission lui ayant été confiée sur la recommandation de quelques membres de la même Commission, nous avons à peine besoin de revenir sur les conseils que nous lui avons déjà donnés à diverses reprises.
La somme allouée à M. de Sainte-Marie étant faible, M. de Sainte-Marie devra se renfermer strictement dans l’objet de sa mission, qui est uniquement de faire des fouilles à des endroits déjà connus pour produire au jour des textes puniques. Si M. de Sainte-Marie voulait faire des grandes fouilles, à des endroits non encore signalés, et rechercher les divers objets d’antiquité, mosaïques, vases, etc., qu’on peut trouver sur le sol de Carthage, il aurait bien vite épuisé son crédit, et n’aurait pas rempli l’objet que nous nous sommes proposé en le recommandant à M. le Ministre. Les nombreuses inscriptions puniques que fournissent Carthage et ses environs sortent toutes de quelques endroits déterminés ; M. de Sainte-Marie nous a dit, de plus, connaître des endroits où l’on fouillerait pour ainsi dire à coup sûr ; voilà les points sur lesquels il doit faire porter ses recherches. Plus tard, on verra s’il y a lieu de faire des explorations plus chanceuses et sur une plus grande échelle.
La Commission invite M. de Sainte-Marie à porter le plus grand soin à la topographie de ses recherches. Il faut que le point où aura été trouvée chaque inscription soit exactement fixé. M. de Sainte-Marie rendrait même un service en revenant sur le passé, et en dressant une sorte de topographie épigraphique de Carthage et de ses environs. Pour cela il serait à désirer qu’il se fît un plan approximatif de Carthage, en s’aidant des travaux antérieurs, par exemple de ceux de Davis, et qu’il marquât sur ce plan les endroits qui lui ont fourni les inscriptions, et ceux où ses précurseurs (Davis, l’abbé Bourgade, etc.) ont fait leurs principales trouvailles.
La Commission est, du reste, à la disposition de M. de Sainte-Marie pour tous les renseignements de détail dont il pourrait avoir besoin. Si, comme nous l’espérons, les lois de la Régence de Tunis ne s’opposent pas à la sortie des antiquités, M. de Sainte-Marie devra expédier à Paris toutes les pierres portant des inscriptions qu’il trouvera ; pour celles dont le transport serait impossible, il devra les estamper avec le plus grand soin, et s’il se peut les faire photographier.
Il serait à désirer que M. de Sainte-Marie pût prendre des estampages dans les collections de M. Cubisol, drogman du consulat, de M. Massé, et qu’il recherchât aussi les stèles autrefois réunies par M. Tissot.
En thèse générale, il est recommandé à M. de Sainte-Marie de ne rien négliger, et en particulier de ne pas rejeter les inscriptions phéniciennes, même très mutilées à la partie supérieure. Dans ces inscriptions, le commencement est rarement intéressant ; mais la fin qui comprend des séries plus ou moins longues de noms propres, et des variantes de la formule dé dédicace, ont souvent beaucoup de prix. »
 
 
 
Malgré mon désir ardent de me mettre de suite à l’œuvre, je dus attendre que les récoltes encore sur pied fussent rentrées pour commencer mes fouilles. Cinq mois s’écoulèrent (d’avril à fin août) sans pouvoir pratiquer aucune excavation. J’employai ces loisirs forcés à rechercher, suivant mes instructions, les textes déjà connus afin d’en transmettre la copie au ministère de l’instruction publique. Le 19 avril, j’adressai à ce département les estampages en double de cent vingt-quatre stèles puniques relevées par moi à la Manouba dans le jardin de Sidi Mustapha Kaznadar, ex-premier ministre du Bey de Tunis. Ce jardin, sis à une heure de la ville, a fait retour, en 1874, à l’État.

Stèles romaines de la Manouba.
Il renfermait, à cette époque, l’embryon d’uue collection d’antiquités recueillies dans la Régence. J’y ai trouvé de nombreux débris de poterie, de marbre, de mosaïque, etc., mutilés et abandonnés ; par suite de l’incurie naturelle aux Arabes, ces monuments, qui auraient pu être conservés, ont été abandonnés à l’action de la pluie et du soleil ; ceux qui n’ont pas été détruits ont été dispersés, et aujourd’hui on peut dire qu’il ne reste presque plus rien de cette collection. Je remarquai, en outre, quelques inscriptions romaines et de grandes stèles funéraires romaines d’un caractère spécial. Cette partie de l’archéologie africaine concernant plus spécialement M. de Villefosse, attaché au Musée du Louvre, alors en mission à Tunis, je l’ai négligée, réservant à mon savant collègue le soin d’interpréter ces monuments. Je

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