Nos gloires militaires contemporaines
82 pages
Français

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Nos gloires militaires contemporaines , livre ebook

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Description

PAR UN ZOUAVE DE LAMORICIÈRE Parmi les ennemis que nous avions rencontrés en 1830 à Alger, lors de la prise de cette ville, se trouvait Hady-Achmet, bey de Constantine, qui était venu mettre ses armes au service du dey et qui, peu d’heures avant la reddition de la vieille cité barbaresque, l’avait quittée, emmenant chevaux, troupeaux, emportant des armes et des trésors considérables. Dès les premiers mois de notre occupation, il s’était déclaré notre ennemi acharné, et, le 15 décembre 1830, le général, plus tard maréchal Clausel, avait, au nom de la France, proclamé sa déchéance.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

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EAN13 9782346092802
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
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Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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BATAILLE DE SOLFÉRINO (24 juin 1859). (D’après le tableau d’Yvon.)
Dick de Lonlay
Nos gloires militaires contemporaines
CONSTANTINE
(6-13 OCTOBRE 1837)
PAR UN ZOUAVE DE LAMORICIÈRE
 
 
Parmi les ennemis que nous avions rencontrés en 1830 à Alger, lors de la prise de cette ville, se trouvait Hady-Achmet, bey de Constantine, qui était venu mettre ses armes au service du dey et qui, peu d’heures avant la reddition de la vieille cité barbaresque, l’avait quittée, emmenant chevaux, troupeaux, emportant des armes et des trésors considérables. Dès les premiers mois de notre occupation, il s’était déclaré notre ennemi acharné, et, le 15 décembre 1830, le général, plus tard maréchal Clausel, avait, au nom de la France, proclamé sa déchéance. On lui avait pris Bougie et d’autres villes ; mais il s’agissait de Constantine, ville réputée imprenable et qui servait au bey comme d’un repaire d’où il s’élançait pour désoler tout le pays par les plus effroyables exactions et par des cruautés inouïes.
L’affaire était grave. On tarda longtemps. Enfin, le 8 novembre 1836, une petite armée de huit mille hommes, dont beaucoup de convalescents, part de Bône, à quarante-cinq lieues de Constantine, sous les ordres du maréchal Clause !. Parvenues en présence de la cité d’Achmet, le 21 novembre, nos troupes, affaiblies et découragées par un temps horrible, échouent dans une attaque de nuit sur la porte d’El-Kan-tara, et, manquant de vivres, sont obligées de battre en retraite, jonchant la route de cadavres et de mourants.
Il s’agissait de prendre notre revanche de cet échec. Le 1er octobre 1837, une nouvelle armée de dix mille hommes environ part de Bône pour venger la défaite de l’année précédente. Cette fois les préparatifs répondent à l’importance de l’entreprise. Les troupes sont commandées par le général de Damrémont, qui, par ordonnance du 12 février 1837, a succédé au maréchal Clausel. Cet officier général, aide de camp du duc de Raguse sous l’empire, a déjà pris part à l’expédition d’Alger en 1830. Il a sous ses ordres le général Valée, qui commande l’artillerie, le duc de Nemours, les généraux Rulhières et Trézel. Ce dernier a été blessé d’une balle au cou à la première attaque de Constantine.
Le corps expéditionnaire quitte donc, le 1 er octobre, le camp de Medjez-el-Amar, sous Bône. Le temps est très beau ; l’armée, animée d’un même sentiment, est impatiente de venger la défaite précédente et part avec une confiance et un entrain qui font plaisir à voir.
Le bataillon du corps des zouaves marche à l’avant-garde sous les ordres du duc de Nemours. Les zouaves n’ont pas fait partie de la première expédition de Constantine ; aussi est-ce avec joie que nous avons reçu l’ordre de marcher cette fois, non pour venger l’honneur de nos armes, qui, certes, est sauf, mais pour réparer par un succès éclatant l’échec de 1836.
L’aspect de notre uniforme est des plus typiques et en même temps des plus pittoresques. Turban vert, veste et gilet bleu foncé à galons rouges, ceinture bleu céleste, large pantalon à la turque en drap rouge, molletières en cuir fauve et guêtres blanches ; en outre, le sac de l’infanterie, la giberne et le sabre-briquet accrochés à un ceinturon de cuir noir. C’est le costume oriental sous les couleurs de l’infanterie française, mais avec quelques modifications qu’un œil exercé aperçoit tout de suite, et qui, sans rien ôter à la grâce et à l’originalité des vêtements, en ont fait le costume le plus leste et le mieux entendu, je crois, qu’ait jamais porté homme de guerre. Les officiers seuls ont conservé un uniforme européen d’une élégante austérité ; seulement quelques-uns d’entre eux, lorsqu’ils sont en campagne, ont échangé le képi contre ce chaud bonnet de laine rouge que les Turcs appellent fez et les Arabes chachia. Notre commandant, M. de Lamoricière, n’est déjà connu dans la province d’Alger que sous le nom de Bou-Chachia (le Père au bonnet).

Cavalerie arabe harcelant l’arrière-garde de l’armée française en marche sur Constantine.
Ce corps des zouaves, de formation encore toute récente, a été créé par un arrêté du 1 er octobre 1830, qui a décrété l’organisation de deux bataillons d’infanterie indigène sous le nom de zouaves, en arabe zouaoua. Les Zouaoua sont une des plus belliqueuses tribus de la Kabylie, et ont toujours eu la réputation d’être les meilleurs fantassins de la régence, à laquelle ils louaient leurs services militaires. Comme les gens de cette tribu ont formé le principal noyau du nouveau corps créé par nous, leur nom a été donné à celui-ci. Des officiers et sous-officiers français ont été chargés de les instruire et de les commander.
Bientôt on a jugé utile d’enrôler des Européens dans les zouaves. Les premiers volontaires de la Charte que le gouvernement a dirigés sur l’Afrique y sont incorporés, portant encore la blouse gauloise. On peut dire que le noyau des zouaves a été composé d’enfants de Paris et d’indigènes des environs d’Alger. Six semaines à peine se sont écoulées depuis l’arrêté de la création de la nouvelle troupe, que déjà elle tient la campagne, et reçoit le baptême du feu au col de Mouzaïa. Enfin une ordonnance du 7 mars 1833 a fixé pour le bataillon de zouaves le nombre des compagnies à dix, huit françaises et deux indigènes ; il doit y avoir douze soldats français dans chaque compagnie indigène.
Le siège de Constantine, qui doit avoir lieu, sera un des plus beaux fleurons de la couronne guerrière des zouaves.
L’armée suit la même marche que la première fois. A Nechmeïa nous traversons un pays très pittoresque, couvert de ruines romaines.
Nous atteignons, après Nechmeïa, le col de la montagne de Mouelfa, d’où, en regardant du côté de Bône, on jouit d’une vue splendide et très étendue ; après avoir traversé le territoire des Beni-Fauchal, nous arrivons aux bains romains de Hammam-el-Berdaa, ombragés de tamaris, de lauriers-roses et d’orangers. Le lendemain, nous traversons la Seybouse, et une heure après nous entrons à Guelma, qu’on dit être l’ancienne Calama, et qui est encore entourée d’une vaste enceinte romaine flanquée de plusieurs tours carrées.
Le bey Yousouf, qui est arrivé depuis la veille à Guelma, nous reçoit à la tête de son goum, bannières et oriflammes déployées, et aux sons criards des tamtams, des flûtes et des tambourins. On se remet bientôt en marche, et on fait halte à Medjez-Hamar.
Nous passons de nouveau la Seybouse, dont le génie est obligé d’aplanir les berges escarpées pour faciliter le passage de notre artillerie et des voitures du grand convoi. Heureusement le temps est toujours beau. Bientôt nous nous trouvons en face du Raz-el-Arba, montagne élevée dont la crête se montre à nous depuis deux heures ; quelques cavaliers arabes s’y dessinent en silhouettes, mais disparaissent rapidement à l’approche de notre avant-garde. Le glissement du sol rend cette montée du Raz-el-Arba bien fatigante pour nous, et nous oblige à en adoucir les aspérités, afin de faciliter le passage des voitures.
Nous allons camper, ce jour-là, à peu de distance du fameux marabout du Santon, un des plus vénérés de la régence. Mais bientôt le ciel s’obscurcit, un vent glacial se lève et est suivi d’une pluie froide et serrée. Le lendemain, l’armée se met en marche de bonne heure ; tout le monde est impatient de quitter ce bivouac de boue et d’eau glacée. Les chemins sinueux, tantôt rocailleux, et pl

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