Notes sur le Laos
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Notes sur le Laos , livre ebook

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Description

Le Laos français n’est constitué que depuis quelques années ; c’est, en effet, par suite du traité du 3 octobre 1893 conclu entre la France et le Siam qu’il a été formé.Ce traité, par lequel le Gouvernement siamois renonçait à toute prétention sur l’ensemble des territoires de la rive gauche du Mékong et sur les îles du fleuve, ne satisfit personne, car il laissait la porte ouverte à trop de justes récriminations.La question de la zone des 25 kilomètres, entre autres, a toujours été interprétée de façon différente par les autorités françaises ainsi que par les autorités siamoises.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
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EAN13 9782346102709
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Lucien de Reinach
Notes sur le Laos
On a reproché au livre que nous avons présenté en 1901 sous le titre “le Laos” d’être trop touffu et d’une lecture difficile. Nous espérons que les “Notes” que nous publions aujourd’hui échapperont à cette critique. Elles ne sont qu’un court abrégé de notre précédent travail, mis à jour avec autant de soin que possible. Malheureusement le Laos est un pays aussi délaissé qu’isolé ; il en résulte une absence complète de documents et de renseignements.
Qu’il nous soit permis de constater, en passant, combien cette pénurie est regrettable et rend la tâche de celui qui écrit peu aisée.
Nous souhaitons que tous ceux que les questions indochinoises ne laissent pas indifférents trouvent dans ce résumé d’utiles indications et lui réservent un accueil bienveillant.
CHAPITRE PREMIER
SITUATION POLITIQUE
Le Laos français n’est constitué que depuis quelques années ; c’est, en effet, par suite du traité du 3 octobre 1893 conclu entre la France et le Siam qu’il a été formé.
Ce traité, par lequel le Gouvernement siamois renonçait à toute prétention sur l’ensemble des territoires de la rive gauche du Mékong et sur les îles du fleuve, ne satisfit personne, car il laissait la porte ouverte à trop de justes récriminations.
La question de la zone des 25 kilomètres, entre autres, a toujours été interprétée de façon différente par les autorités françaises ainsi que par les autorités siamoises.
Il était donc évident que ce traité, qui pourtant venait de consacrer l’existence officielle du Laos français, n’avait rien de définitif ; c’était un traité d’attente, mais, étant données les circonstances, on ne pouvait mieux faire.
La Déclaration de Londres du 15 janvier 1896 ajouta à notre nouvelle possession le territoire de Muong-Sing et reconnut nos droits sur le Siam.
Les négociations relatives à un nouveau traité franco-siamois furent longues, le Siam ; ne voulant pas comprendre l’intérêt d’une entente avec nous, continua une politique d’atermoiements qui pourtant, jusqu’alors, ne lui avait pas réussi.
Finalement, le 7 octobre 1902, après des pourparlers qui avaient duré près de 9 ans, une convention fut signée, nous accordant les provinces siamoises de Melouprey et de Bassac, ainsi qu’une rectification de frontières sur la rive droite du Mékong, au Luang-Prabang.
Ce traité ne fut même pas ratifié : on le critiquait violemment sur plusieurs points, entre autres : 1° L’abandon d’une zone neutre de 25 kilomètres sur la rive droite du Mékong, zone que nous avait reconnue le traité de 1898 ; 2° L’abandon des droits de la France (qui se substituait au Cambodge) sur les deux provinces de Battambang et de Siem-Réap ; 3” Le non-règlement de la question du royaume de Luang-Prabang (R. D) qui se trouvait toujours vassal de la France et du Siam.
Ce qu’il importe surtout de retenir, c’est qu’en 1893 la question de frontière indo-chinoise laissait tout le monde à peu près indifférent, tandis que, neuf ans plus tard, la moindre atteinte portée à nos droits émut à ce point l’opinion publique, que la ratification de ce traité ne fut même pas soumise au Parlement.
Ces difficultés furent réglées par la Convention du 13 février 1904. Les articles relatifs aux nouvelles frontières du Laos sont à citer en entier.

ARTICLE PREMIER.
 
La frontière entre le Siam et le Cambodge part, sur la rive gauche du Grand-Lac, de l’embouchure de la rivière Stung-Roluos, elle suit le parallèle de ce point dans la direction de l’Est jusqu’à la rencontre de la rivière Prek-Kompong-Tiam, puis, remontant vers le Nord, elle se confond avec le méridien de ce point de rencontre jusqu’à la chaîne de montagnes Pnom-Dang-Rek. De là, elle suit la ligne de partage des eaux entre les bassins du Nam-Sen et du Mékong, d’une part, et du Nam-Moun, d’autre part, et rejoint la chaîne Pnom-Padang dont elle suit la crête vers l’Est jusqu’au Mékong. En amont de ce point, le Mékong reste la frontière du royaume de Siam, conformément à l’article premier du traité du 3 octobre 1893.
 
ARTICLE 2.
 
Quant à la frontière entre le Luang-Prabang, rive droite, et les provinces de Muang-Phichaï et Muang-Nan, elle part du Mékong, à son confluent avec le Nam-Huong et, suivant le thalweg de cette rivière jusqu’à son confluent avec le Nam-Tang, remontant ensuite le cours dudit Nam-Tang, elle atteint la ligne de partage des eaux entre les bassins du Mékong et celui de la Ménam en un point situé près du Pou-Dène-Dine. A partir de ce point, elle remonte vers le Nord, suivant la ligne de faîte entre les deux bassins jusqu’aux sources de la rivière Nam-Kop dont elle suit le cours jusqu’à sa rencontre avec le Mékong.
 
ARTICLE 3.
 
Il sera procédé à la délimitation des frontières entre le royaume de Siam et les territoires formant l’Indo-Chine française. Cette délimitation sera effectuée par des Commissions mixtes composées d’officiers nommés par les deux pays contractants. Le travail portera sur la frontière déterminée par les articles 1 et 2, ainsi que sur la région comprise entre le Grand-Lac et la mer.
En vue de faciliter les travaux des Commissions et en vue d’éviter toute possibilité de difficulté dans la délimitation de la région comprise entre le Grand-Lac et la mer, les deux gouvernements se mettront d’accord, avant la nomination des Commissions mixtes, pour fixer les points principaux de la délimitation de cette région, notamment le point où la frontière atteindra la mer.
Les Commissions mixtes seront nommées et commenceront leurs travaux dans les quatre mois, après la ratification de la présente Convention.
 
ARTICLE 4.
 
Le Gouvernement siamois renonce à toute prérogative de suzeraineté sur les territoires du Luang-Prabang situés sur la rive droite du Mékong.
Les bateaux de commerce et les trains de bois appartenant à des Siamois auront le droit de naviguer librement sur la partie du Mékong traversant le territoire du Luang-Prabang.
La question des frontières du royaume de Bassac n’est pas résolue par l’article 1 er . En effet, sa frontière réelle est, à partir du Pnom-Dang-Rek, la ligne de partage des eaux entre le Nam-Dom-Noï et le Nam-Dom-Niaï laissant à la province de Bassac tout le bassin du Dom-Noï. La province comprend en outre, sur la rive gauche du Moun, le village et la presqu’île de Pak-Moun. C’est le moins qu’on puisse exiger du Siam, puisqu’il n’y a pas quarante ans tout le bassin du Dom-Niaï dépendait également du royaume de Bassac.
Il appartiendra donc à la commission de délimitation de rendre au royaume de Bassac sa véritable frontière. Francis Garnier a signalé, en effet, au premier rapide du Moun la borne qui sert de limite aux royaumes d’Oubone et de Bassac.
Quant à la frontière entre le Siam et le royaume de Luang-Prabang, la commission de la Chambre, s’appuyant sur une déclaration de M. le ministre des Affaires étrangères, faite dans l’exposé des motifs de la convention et d’après laquelle le roi de Luang-Prabang « étendra son pouvoir sur toute la région qui forme historiquement le royaume de ses ancêtres », a obtenu une rectification de frontières ainsi déterminée par le protocole du 29 juin 1904 :
 
Luang-Prabang. — En ce qui concerne la frontière du Luang-Prabang, décrite à l’article 2 de la Convention du 13 février, les deux puissances signataires ont adopté d’un commun accord les modifications suivantes :
A. — Frontière du sud. — La frontière partira du confluent du Mékong et du Nam-Huong et, au lieu de suivre le Nam-Tang, elle suivra le thalweg du Nam-Huong, appelé dans sa partie supérieure Nam-Man jusqu’à la ligne de partage des eaux entre les bassins du Mékong et de la Ménam, au point où est située la source du Nam-Man.
De là, et en suivant cette ligne, elle remontera vers le nord, conformément à la Convention du 13

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