Nouvel aperçu sur l Algérie - Trois nécessités en Afrique : conserver, pacifier, coloniser
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Nouvel aperçu sur l'Algérie - Trois nécessités en Afrique : conserver, pacifier, coloniser , livre ebook

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Description

Conservons-nous l’Afrique ?Au point où nous en sommes, cette question peut paraître étrange ; et cependant, ne savons-nous pas avec quelle facilité, l’indifférence succède chez nous à l’enthousiasme ? L’Algérie serait-elle le premier établissement que nous aurions perdu, faute de constance ? Et lorsque, journellement, nous voyons émettre à ce sujet tant d’opinions contradictoires, lorsque des hommes du mérite le plus distingué sont rangés parmi les adversaires de la colonie et l’attaquent avec énergie, lorsqu’un général qui a vu et étudié l’Afrique, assure qu’il faut quatre-vingts à cent mille hommes pour affermir la conquête.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 5
EAN13 9782346110186
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Léon Blondel
Nouvel aperçu sur l'Algérie
Trois nécessités en Afrique : conserver, pacifier, coloniser
PRÉFACE
Ceci n’est pas une brochure de circonstance ; c’est un ouvrage sérieux, au moins dans mes désirs et dans le but que je me suis proposé.
Je n’ai pas la prétention de faire un livre ; rentré aujourd’hui en France, j’ai habité Alger pendant cinq ans : j’ai vu, j’ai étudié, j’ai conféré avec des Arabes : je raconte. Ce que je dis, beaucoup de personnes l’ont pensé ; mais, pour une grande partie du public, la question d’Afrique n’est pas encore suffisamment éclaircie, le doute existe encore ; je voudrais contribuer à le dissiper.
Quelques personnes dont je serais fier de citer les noms, si je pouvais oublier que l’intérêt attaché à l’Algérie m’a seul donné quelque valeur à leurs yeux, ont bien voulu me questionner : leurs demandes m’ont fait prendre la plume ; leurs encouragements ont fait ma témérité, quand j’ai osé livrer au public cette esquisse d’un travail plus étendu, conçu d’abord dans la pensée de compléter et de développer une première brochure publiée sur ce sujet en 1836.
Pressé par le temps et mes occupations, j’ai cousu rapidement ensemble les notes recueillies sur les lieux, au milieu des événements, dans les conversations avec les indigènes. Je n’ignore pas combien il est facile d’argumenter sur les mots système, but, moyens : chacun les emploie suivant le côté de la question qu’il envisage et le point de vue où il se place ; je les ai pris dans l’acception la plus générale et je me suis moins attaché aux mots qu’aux idées.
Fonctionnaire public, des devoirs m’étaient imposés par les convenances ; il est dans mes désirs de ne jamais manquer à aucune. Dans toutes les positions, dire la vérité, est toujours une obligation ; c’en est une plus grande quelquefois de savoir se taire, et j’aurais gardé le silence, si je n’avais pensé que chercher à fixer l’opinion c’est chercher à se rendre utile. Du reste, je n’avais pas à me préoccuper de ces devoirs ; mes observations portent sur un passé qu’on peut dire fini et qui est tombé aujourd’hui dans le domaine de l’histoire, sur des événements que tout le monde connaît, sur des documents que j’ai recueillis dans le public.
Convaincu que l’Afrique seule peut enseigner à juger l’Afrique, je marche appuyé sur les faits. J’ai interrogé le passé non pour y ramasser une à une les fautes qui ont été commises, mais pour chercher dans l’ensemble et dans les résultats les leçons que l’expérience peut donner. Si je me trompe dans les conséquences que j’ai tirées de mon examen, mon erreur est sans importance et ne peut faire tort qu’à mon jugement. Si j’ai bien vu, ce sont les faits qu’il faut accuser.
Quoi qu’il en soit, bonne ou mauvaise, partagée ou non, l’opinion que j’émets n’est que la mienne ; je dois seul en porter la responsabilité.
La question est trop grave et trop compliquée pour qu’on puisse la traiter complètement dans un cadre aussi étroit : je me borne à en indiquer quelques points : ce sont des jalons jetés sur le chemin pour les esprits méditatifs qui ne connaissent point l’Afrique.
Lorsque nous avons la témérité d’élever la voix, nous autres bureaucrates, comme on nous appelle, laborieux ouvriers que les puissants du monde écrasent sans façon quand ils nous rencontrent sur leur chemin, on est fort tenté de nous repousser dans la poussière de nos cartons : on ne suppose pas qu’il nous soit permis de porter la vue au-delà de l’horizon d’un bureau ; à peine si l’on nous croit un cœur occupé aussi des intérêts de la France... Cela n’est pas juste ; dans ce temps de liberté, le droit de se tromper ne peut être un privilége.
On traite assez habituellement les partisans de la colonie, de visionnaires, d’enthousiastes irréfléchis, de spéculateurs intéressés : c’est une triste manière d’argumenter. La question est assez grave pour qu’elle occupe l’attention, assez difficile pour que les esprits soient partagés ; discutons, ne nous accusons pas.
Je me trouve souvent en opposition avec des hommes éminents par leur mérite comme par leur rang. Quelque déférence que je porte aux qualités qui les distinguent, quelque confiance qu’inspire leur savoir, je n’ai pas trouvé encore de motifs suffisants pour changer une opinion fondée sur l’étude, et dans laquelle d’ailleurs je marche sur les pas de personnes non moins habiles que nos adversaires.
Toutes les opinions émises sur Alger me paraissent se résumer à celles-ci : l’abandon immédiat et complet, ou la conservation en colonisant. Là seulement en effet se trouve la raison ; honneur aux adversaires de la colonie qui posent ainsi nettement la question, et savent avoir le courage de leur opinion.
Mais il ne suffit pas d’énoncer une proposition ; il faut la démontrer. Les partisans de la colonie, en disant que la conservation est une nécessité, que la colonisation en est la conséquence obligée, indiquent aussi comment on peut parvenir à ce résultat. Les colons font plus, ils prouvent par les faits ce que les autres essayent de démontrer par la théorie. Quant aux adversaires, ils écrivent bien qu’il faut abandonner ; mais ils ne disent pas comment on pourrait le faire, ni quelle puissance devra recueillir notre héritage.
Puissé-je n’être pas resté trop au-dessous du sujet, puissent les habitants de la colonie, représentants naturels des intérêts français que j’ai servis en Afrique, trouver ici l’expression de ma reconnaissance pour la bienveillance dont ils m’ont honoré, et dont il m’est doux de les remercier d’une manière plus sentie, aujourd’hui que je vais retrouver en France mes fonctions habituelles et une position plus douce et moins difficile.
Chapitre I er
Introduction
Conservons-nous l’Afrique ?
Au point où nous en sommes, cette question peut paraître étrange ; et cependant, ne savons-nous pas avec quelle facilité, l’indifférence succède chez nous à l’enthousiasme ? L’Algérie serait-elle le premier établissement que nous aurions perdu, faute de constance ? Et lorsque, journellement, nous voyons émettre à ce sujet tant d’opinions contradictoires, lorsque des hommes du mérite le plus distingué sont rangés parmi les adversaires de la colonie et l’attaquent avec énergie, lorsqu’un général qui a vu et étudié l’Afrique, assure qu’il faut quatre-vingts à cent mille hommes pour affermir la conquête... est-il extraordinaire de demander si l’intérêt réel de la France ne réclame pas l’abandon, si, par lassitude ou par conviction, l’ardeur de conservation ne s’éteindra pas bientôt pour faire place au découragement, si ce n’est pas nous, défenseurs de la colonie, qui sommes dans l’erreur ?
Il faut en convenir, l’histoire des premières années ne conduisait que trop à ce doute fatal qui mène à l’abandon par le découragement.
Est-ce à l’Afrique, est-ce à nous qu’il faut attribuer l’état précaire dans lequel nous étions encore, lorsque la chute de Constantine a marqué, par un succès éclatant, politique et militaire à la fois, le commencement d’une ère nouvelle ?
Reconnaissons-le, parce que la vérité seule est féconde ; les plus grandes difficultés ne sont ni dans le climat, ni dans le sol, ni même dans la population ; celles que nous avons rencontrées, c’est nous, en grande partie, qui les avons faites ; nous avons entassé les montagnes devant nos pas et nous nous so

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