Péking et ses habitants - Mœurs, coutumes, religion et arts des chinois
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Péking et ses habitants - Mœurs, coutumes, religion et arts des chinois , livre ebook

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Description

Péking. — Division de la ville. — Remparts. — Les rues. — Aspect général. — Mouvement. — Egouts. — Constructions. — Enseignes. — Edifices. — Illuminations. — Police. — Rondes nocturnes.Pe-king est divisé en deux parties bien distinctes : La ville chinoise, Lao-Tching, ou vieille ville, au sud, occupée exclusivement par les Chinois depuis l’invasion des Mandchoux ;Et la ville tartare, King-Tching, ville nouvelle, habitée par les descendants des Tartares.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346111589
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Alexandre Michaux
Péking et ses habitants
Mœurs, coutumes, religion et arts des chinois
La France et l’Angleterre, c’est-à-dire la civilisation, viennent enfin de pénétrer au cœur, jusqu’alors impénétrable, de la capitale du Céleste Empire.
Le voile, derrière lequel cette ville se cache aussi soigneusement qu’une favorite musulmane, et que n’avaient pu qu’entrouvrir à peine lord Macartney, lord Elgin, le baron Gros et quelques missionnaires fervents, a été déchiré violemment par les boulets invincibles des Alliés.
Nous allons donc connaître la mystérieuse cité, voir ses habitants ; nous promener dans ses innombrables rues ; parler son langage ; comprendre ses hiéroglyphes ; étudier ses mœurs, etc.
Ce peuple, à travers le prisme de notre imagination, ne nous apparaissait que comme une collection de magots hideux et bouffis, tels que nous les représentent les théières et les paravents ; nous nous figurions (d’après la renommée de la fameuse Tour de porcelaine, accessoire obligé de toutes les miniatures et sans laquelle il n’est pas de couleur locale), nous nous figurions, disons-nous, un pays de porcelaine, habité par des gens de porcelaine, sous un ciel de porcelaine ; et notre conviction était si grande, si inébranlable, que, plus d’une fois, en recevant une blessure ou une contusion, nous remerciâmes le Ciel de n’être pas né Chinois, car notre corps de porcelaine aurait certes été cassé.
Région presque aussi fantastique que le pays de Lilliput, tu vas donc nous être révêlée !
Tu vas perdre sans doute de ton prestige et de ta magie, comme ces bâtons flottants qui de loin paraissaient un gros vaisseau.
Tu vas, patrie des vers à soie, être disséquée par le scalpel de la science, sur la table de la réalité !
Et vous, savants et artistes, peintres et poëtes, soldats laborieux et infatigables du progrès, apprêtez-vous ; voici une contrée neuve à explorer ; voici une toison d’or à conquérir, Argonautes du XIX e siècle !
Les portes sont ouvertes : entrez !.....
Mais avant que vos travaux aient découvert tous les secrets de cette terre énigmatique, il ne sera peut-être pas dépourvu d’intérêt de raconter ce que l’on en connaît déjà, à l’endroit des villes, des coutumes et des mœurs.
Nous relaterons ce que nous avons vu, ce que nous avons compris, ce qui nous a frappé ; nous rendrons compte de nos diverses impressions.
Vous, mes chers compatriotes, qui ne pouvez, par vous-mêmes, parcourir ce sol fabuleux, je vous invite à y pénétrer avec moi.
Sans quitter votre fauteuil, ni le coin de votre bon feu, vous pouvez faire un voyage de trois mille lieues, braver le tigre et le crocodile, le mandarin et le bonze.
Suivez-moi !
On entend déjà un bruit confus dans le lointain, comme lorsqu’on passe près de la Bourse
Paris, à midi ; c’est la gigantesque cité !
C’est Péking !
I

Péking. — Division de la ville. — Remparts. — Les rues. — Aspect général. — Mouvement. — Egouts. — Constructions. — Enseignes. — Edifices. — Illuminations. — Police. — Rondes nocturnes.
Pe-king est divisé en deux parties bien distinctes :
La ville chinoise, Lao-Tching, ou vieille ville, au sud, occupée exclusivement par les Chinois depuis l’invasion des Mandchoux ;
Et la ville tartare, King-Tching, ville nouvelle, habitée par les descendants des Tartares.
Ces deux cités sont défendues chacune par d’épaisses et hautes murailles, composées d’un massif compris entre deux revêtements faits de pierres et de briques.
On pénètre dans la ville par des portes énormes, élevées de cinq étages, et qui par leur masse présentent de loin un aspect imposant et vraiment majestueux.
King-Tching comprend trois villes enfermées l’une dans l’autre ; au centre, se trouve le palais impérial, la demeure sacrée et infranchissable du céleste empereur.
C’est un immense édifice de forme carrée, aussi entouré de murs crénelés et de fossés ; il contient une multitude de cours et d’appartements, dont le plus remarquable est l’appartement spécial de l’Empereur, et une vaste salle appelée Taï-ho-tian, où se font les réceptions des grands et des ambassadeurs.
Il est difficile de se faire une idée du bruit et du mouvement qui existent dans cette ville : il faut se figurer Paris un jour de fête, comme par exemple lors du retour de l’armée de Crimée.
C’est une foule incessante qui va et vient ; c’est un flot dans une agitation perpétuelle ; c’est un brouhaha confus de voix, de cris, de glapissements, d’éclats de rires ; c’est un chaos indescriptible, étourdissant.
Les voitures, les chaises à porteurs des dames, ayant quelquefois jusqu’à vingt porteurs et suivies d’autant de domestiques ; les milliers de chameaux, portant de lourdes charges de houille ou de marchandises ; puis les brouettes, les chariots à bras, les charrettes attelées de bœufs ; tout cela allant, venant, se heurtant, encombrant le passage.
A pied, vous rencontrez de graves personnages escortés d’une multitude de serviteurs, armés de ces affreux parasols de bambous et de lanternes peintes des plus bizarres figures : ce sont des mandarins ou des personnes de haut rang.
Des soldats et des officiers sont coudoyés par l’honorable bourgeois, passant la tête haute et fière, surtout s’il est d’une certaine condition.
A travers tout cela, des milliers d’industriels trouvent encore moyen d’exercer leur petit commerce  ; voyez ces marchands ambulants portant leurs denrées dans une sorte de grande balance dont les épaules supportent le fléau ; les revendeuses avec leurs petites mannes suspendues à leur cou ; le marchand de comestibles avec sa cuisine portative, chacun attirant l’attention par un cri particulier, par un son étrange et perçant.
A chaque coin de rue, vous rencontrez encore un cortége d’amis, accompagnant un convoi funèbre, et de l’autre côté, vous croisez une noce qui se révèle par ses chants joyeux et sa longue file de conviés, conduite au son du tamtam.
Quel est encore cet homme qui agite sa sonnette et porte un tabouret, un bassin, une serviette et un réchaud ? — C’est un barbier, il appelle la pratique ; tenez, on vient de l’arrêter ; voyez, il dispose son tabouret dans l’endroit le plus convenable de la rue ; il nettoie les oreilles, peint les sourcils, brosse les épaules, et, malgré le bruit et la cohue, passe son rasoir triangulaire sur la tête tondue.
Puis il recommence à agiter sa monotone sonnette. Ce sont, en outre, des savetiers, des chaudronniers, des forgerons en plein vent, qui travaillent, liment et frappent à coups redoublés le cuir, le bois, le fer.
Tout ce bruit, toute cette agitation, ces ris, ces pleurs, ces chants, ces cris, ces hurlements, ces vociférations et cette remuante populace, ondulant comme une mer en courroux, tout cela donne à la gigantesque ville une physionomie singulière, — mais tout cela fatigue et étourdit, sans intéresser ni captiver les yeux.
Avec cette tempête humaine, avec ce vertigineux tourbillon qui vous entraîne, vous attire, vous soulève ; avec ce grondement de tonnerre permanent qui vous brise les oreilles, comment distinguer quelque chose, comment entendre une parole ?
Peu à peu cependant, à mesure que vous pénétrez plus avant dans la ville, le vertige vous quitte ; cette atmosphère bruyante s’appesantit moins sur votre organe auditif ; vous commencez à vous mouvoir, sinon aisément, du moins avec moins de difficulté, à travers cette foule grouillante à vos côtés ; le brouillard épais qui

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