Philippe II, roi d Espagne
121 pages
Français

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Philippe II, roi d'Espagne , livre ebook

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Description

Philippe II fut le seul fils légitime de l’empereur Charles V. Il naquit le 21 mai 1527 dans la vieille ville castillane de Valladolid. Sa mère était l’impératrice Isabelle, fille d’Emmanuel-le-Grand, roi de Portugal. Il descendait par son père des maisons de Bourgogne et d’Autriche, et par ses deux parents à la fois de Ferdinand et d’Isabelle, car Jeanne, mère de Charles V, et Marie, grand’mère de sa femme, étaient toutes les deux. filles des rois catholiques.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346122349
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Reinhold Baumstark
Philippe II, roi d'Espagne
AVANT-PROPOS
DU TRADUCTEUR
J’offre aux lecteurs amis des études historiques la traduction d’un petit livre, mince de volume, mais gros de mérites, où ils trouveront, pour la première fois peut-être, un portrait exact, fidèle et complet du célèbre champion de la cause catholique au XVI e siècle. Ce roi, en général, n’a rencontré que des détracteurs en dehors de son pays : parmi ceux même que l’évidence des faits a contraints, de nos jours, à le laver d’une partie des accusations absurdes dont il est l’objet, la plupart ne semblent avoir rempli leur devoir qu’à regret, et en cherchant à se donner une compensation sur tous les points où son innocence était moins solidement établie. A cela, il y a une raison péremptoire : c’est que, depuis trois siècles à peu près, l’opinion publique n’a été faite chez nous que par les protestants, et que Philippe a été l’ennemi déclaré du protestantisme. Il n’en pouvait toujours être ainsi, et c’est d’une terre protestante, c’est de la savante Allemagne que nous vient aujourd’hui ce bel ouvrage où, à l’impartialité la plus rigoureuse, à l’érudition la plus sûre, se joignent tous les charmes d’une diction que je n’ose me flatter d’avoir su transporter dans notre langue. Mais, quelles que puissent être les trahisons du traducteur, on se convaincra facilement de la supériorité de cet écrit sur tous les autres qui ont traité le même sujet. Je ne parlerai pas de cette connaissance approfondie du génie espagnol, dont l’éminent auteur a déjà donné tant de preuves dans ses ouvrages précédents, et qui était indispensable dans un travail comme celui-ci ; je signalerai surtout sa fermeté de jugement, sa netteté de vues, sa rectitude d’appréciation, qualités que jusqu’ici aucun historien de Philippe II n’a possédées au même degré. Nous avons affaire, en M. Baumstark, non à un détracteur systématique, non à un apologiste intéressé, mais à un juge éclairé, impartial, indépendant, dont l’intégrité et la compétence ne sauraient être contestées sérieusement. Je n’ai pas besoin de dire sous quel jour se présente enfin la physionomie du roi d’Espagne après le jugement qu’en porte notre auteur : tout lecteur sincère souscrira sans aucun doute à ses conclusions, et distribuera à son héros le blâme et l’éloge dans la même mesure.
Un mot seulement sur cette traduction. Je me suis contenté de reproduire l’original le plus fidèlement que j’ai pu, sans y rien ajouter ni rien en retrancher, sans me permettre aucun changement, pas même là où, sur des questions de détail, j’ai pu ne pas me trouver d’accord avec l’auteur. J’ai seulement fait disparaître une demi-douzaine d’allusions qui, pour des lecteurs français, auraient été inintelligibles ou dépourvues d’intérêt ; en somme, ces suppressions sont insignifiantes et se réduisent à une vingtaine de lignes tout au plus.
Il me reste à ajouter, pour ma décharge, que j’ai fait cette traduction à la campagne, pendant les vacances, et que je n’avais aucun livre sous la main, de sorte qu’il m’est arrivé de retraduire en français certains documents originaux cités par l’auteur, sans que je pusse me servir soit du texte espagnol, soit de la version française qui en existait déjà. J’ai également dû traduire de la version allemande le billet d’Élisabeth à M. de Fourquevaux, dont l’original en français est donné par M. Gachard, dans son livre intitulé : Don Carlos et Philippe II, t. II, p. 524. J’aime à rencontrer ce nom en finissant ces quelques lignes, et à rendre hommage aux vastes travaux qui l’ont immortalisé. Si le présent ouvrage a été possible, si le XVIe siècle commence à être mieux connu, c’est à M. Gachard qu’on le doit avant tous les autres. M. Baumstark le reconnaît dans le cours de son écrit, et il sera permis à un écrivain belge d’exprimer sa juste fierté pour les services que les savants de son pays ont rendus à la science historique.
PRÉFACE DE L’AUTEUR
Combien de questions de la plus haute importance se présentent à l’esprit, quand on étudie le règne de Philippe II ! Ceux qui connaissent à fond le sujet ne croiront-ils pas qu’il y a de la témérité à traiter une pareille matière dans le cadre restreint et sous la forme peu savante de ce petit livre ?
Et pourtant, dans l’espoir d’être utile à la cause de la vérité, j’ai écarté ces considérations et d’autres encore. Je suis d’ailleurs bien éloigné d’avoir prétendu écrire une histoire du temps de Philippe II ; j’ai simplement voulu tracer un portrait du personnage. Si j’ai parlé souvent des événements dont il fut contemporain, c’est parce que mon sujet le réclamait, et non parce que j’en croyais être l’historien.
Ma seule prétention, c’est que cet écrit puisse rendre quelque service.
 
Constance, été de 1874.
 
 
REINHOLD BAUMSTARK.
RAISON D’ÊTRE DE CE LIVRE
Une vertueuse horreur s’attachait de temps immémorial au nom de Philippe II d’Espagne, dans l’esprit de tout honnête citoyen de notre nation de penseurs. Aux yeux d’un public prévenu, le roi catholique apparaissait comme une gigantesque araignée au centre d’une toile puissante, dont les fils ultramontains, noirs ou striés de sang, s’étendaient dans toutes les directions. couvrant ce vaste empire où le soleil, voilé d’épouvante, ne se couchait jamais. Dans les larges mailles de cette toile, on voyait pendre les restes sanglants de ses épouses et de ses enfants immolés, on voyait palpiter, comme des mouches prisonnières, les innombrables victimes de sa perfide et sanguinaire politique d’obscurantin. Et, comme pour donner un repoussoir éclatant à ce sombre tableau, au-dessus du champ funèbre où sévissait le vampire ultramontain, le démon du Sud, on voyait planer la virginale Elisabeth d’Angleterre, pareille à un ange lumineux.
Ces fantasmagories n’étaient pas l’apanage exclusif des élèves de gymnase ou des garçons de boutique : on a vu des esprits de premier ordre, des princes de l’art qui croyaient à ce rêve hideux. Quel homme fut plus digne du respect et de l’amour de ses concitoyens que Frédéric Schiller ? Moissonné trop tôt dans la carrière où son esprit s’éclairait et se transfigurait graduellement, il ne put voir que l’aube pâle et naissante de la vérité religieuse. Dans son drame émouvant de Don Carlos, dans son brillant ouvrage sur la Révolution des Pays-Bas, il a encensé comme tout le monde les préjugés protestants, véritables idoles de l’opinion vulgaire. Bien plus, c’est précisément son irrésistible diction, c’est sa splendide mise en scène qui ont rendu presque incurables, ces farouches préventions contre le roi d’Espagne.
Il était réservé à notre siècle de voir s’ouvrir enfin les archives où, depuis si longtemps, se cachait une bonne partie au moins de la vérité sur Philippe II. En Espagne, en Belgique, en Hollande, des chercheurs indépendants, nullement ultramontains, ont à l’envi déblayé le gigantesque amas de préjugés sous lequel trois siècles nous avaient caché la physionomie véritable du fils de Charles-Quint. On a publié par milliers les documents originaux de cette époque orageuse et tourmentée. Dès longtemps on savait, on soupçonnait du moins que jamais monarque n’avait travaille avec un zèle plus infatigable que Philippe II. Mais depuis que les parties les plus importantes de son immense correspondance politique ont vu le jour, ce roi tant calomnié nous apparaît sous des traits tout nouveaux. C’est ce qu’attestent tous ceux qui. avec une volonté droite, ont puisé à cette grande source de renseignements authentiques
Malheureusement, cette rectitude de la volonté fait défaut bien souvent, non moins qu’une compétence suffisante et une raison ferme et sereine. Prescott lui-même, le dernier historien important de Philippe II, dans son ouvrage resté inachevé, n’a pas toujours su secouer les lourdes chaînes des

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