Précis historique de l origine et des progrès de la rébellion d Espagne
69 pages
Français

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Précis historique de l'origine et des progrès de la rébellion d'Espagne , livre ebook

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Description

DEPUIS la mémorable lutte que la nation espagnole a soutenue contre Buonaparte avec tant d’enthousiasme, de persévérance et de gloire, le ciel a daigné couronner les héroïques efforts des Espagnols, en leur restituant miraculeusement Ferdinand VII, ce roi si tendrement chéri, dont la délivrance avait été le but unique de cette guerre mémorable, où le peuple entier s’était levé en masse.En l’absence du roi, il y eut en Espagne différentes formes de gouvernement.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346104802
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Cecilio de Corpas
Précis historique de l'origine et des progrès de la rébellion d'Espagne
INTRODUCTION
EN écrivant cet ouvrage, je n’ai point eu le dessein de travailler pour ma réputation ; je n’ai point cherché à le parer des grâces du style, à le charger de vains ornemens. Je me suis oublié tout entier, pour laisser à mon sujet tout l’intérêt qui lui appartient. Je suis persuadé que le simple récit des faits est plus que suffisant pour attacher le lecteur et lui inspirer un vif intérêt. C’est le triomphe de la justice, de la raison et de la vérité que je me suis uniquement proposé. J’ai écarté ce nuage de mensonges, d’allégations et d’intrigues dont on a enveloppé jusqu’à ce jour le gouvernement de Sa Majesté Catholique, depuis la fin de sa captivité en France jusqu’au jour fatal qui a vu naître la révolution dont les fureurs s’étendent aujourd’hui sur toute l’Espagne.
Celui qui lira cet ouvrage avec impartialité, et qui portera un regard attentif sur la péninsule, sera bientôt convaincu que la masse du peuple espagnol n’a pas désiré cette révolution, puisqu’il combat avec tant d’énergie contre une soldatesque égarée et séduite qui en est le seul appui. Il verra également qu’un système imposé par la violence, soutenu par la trahison et par le parjure, ne saurait se consolider contre le vœu général ; et que si, comme le dit un apôtre du libéralisme, l’opinion est la reine du monde a , il faut nécessairement quelle triomphe de la nouvelle révolution d’Espagne.
Les baïonnettes de quelques soldats à la solde de je ne sais quels boulangers enrichis et révoltés, ne sont pas des élémens propres à fonder des lois et à rendre un empire heureux et florissant. Attendons tout de la Providence, qui remet chaque chose en place. Puisse-t-elle rendre à ma chère patrie, si souffrante, le calme et la paix dont ses enfans ingrats la privent, hélas ! depuis trop long-temps ! ! !
a M. le baron Benjamin Constant de Rebecque, à la tribune de la Chambre des députés.
PREMIÈRE PARTIE
D EPUIS la mémorable lutte que la nation espagnole a soutenue contre Buonaparte avec tant d’enthousiasme, de persévérance et de gloire, le ciel a daigné couronner les héroïques efforts des Espagnols, en leur restituant miraculeusement Ferdinand VII, ce roi si tendrement chéri, dont la délivrance avait été le but unique de cette guerre mémorable, où le peuple entier s’était levé en masse.
En l’absence du roi, il y eut en Espagne différentes formes de gouvernement. D’abord chaque province eut une junte suprême, qualifiée de junte d’ armement et de défense ; bientôt elles devinrent des juntes supérieures et envoyèrent à Aranjuez quelques-uns de leurs membres ; leur réunion s’appela junte centrale. C’est la première qui gouverna le royaume ; elle s’établit à Madrid, où elle resta jusqu’en décembre 1808, qu’elle se transféra à Séville ; elle y cessa ses fonctions en février 1810.
Ce fut dans cette assemblée que le parti libéral prit naissance ; ceux qui le composaient se proposèrent de réformer la législation ; mais ayant réfléchi, d’un côté, qu’ils étaient sans pouvoirs, et, de l’autre, que chaque jour les Français remportaient de grands avantages, ils se virent obligés de se retirer dans l’île de Léon, près Cadix.
Un décret du 6 mai 1808, rendu, par Ferdinand VII a , autorisait le conseil de Castille, et à son défaut toute Cour royale de provinces, à convoquer les cortès conformément aux lois existantes.
La junte centrale, en vertu de ce décret, convoqua donc les cortès, mais en violant les lois rappelées par le prince ; et sans autre motif que le caprice de quelques meneurs libéraux, elle rédigea un règlement particulier pour cette convocation, favorisa de toutes ses forces l’esprite démocratique, et renversa par conséquent les anciennes Constitutions des royaumes d’Espagne.
Les Français ayant envahi l’Andalousie, la junte centrale cessa ses fonctions à l’île de Léon ; mais avant de se dissoudre, elle créa une régence à qui elle céda ses pouvoirs, et, en outre, révoqua aussitôt et le décret du roi et le règlement qu’elle venait de rendre, comme contraires aux lois, ordonnant que la convocation fût faite conformément à ce qu’elles prescrivaient.
La nouvelle régence, avant tout, s’occupa des moyens de s’opposer aux progrès des Français. Les libéraux membres de la junte ex-centrale, et leurs partisans, placés par prédilection dans les premiers emplois, profitant des circonstances critiques où l’Espagne se trouvait, n’adressèrent point aux autorités provinciales ce second décret de la junte centrale ; ainsi, on exécuta le premier décret.
En août 1810, quelques députés des provinces libres du joug du roi Joseph, se réunirent, et demandèrent leur admission aux cortès ; mais comme ils ne pouvaient former une assemblée légale, attendu qu’une partie des provinces de la péninsule et celles d’outre-mer (et c’était le plus grand nombre) n’avaient point envoyé de députés, le gouvernement d’alors n’osa se résoudre à la création d’une autorité aussi vicieuse. Toutefois les intrigues des députés et celles du parti libéral, qui existait au sein même du gouvernement, parvinrent, malgré la régence, à faire ordonner la convocation des cortès. On se servit, à cet effet, d’un moyen extravagant pour donner des représentans aux provinces qui n’avaient pas encore nommé de députation ; ce fut d’élire, parmi les habitans des provinces à représenter, ceux qui étaient nés dans ces provinces, et résidaient dans l’île de Léon. On les admit comme suppléans des citoyens qui ne pouvaient se présenter. Cette monstrueuse élection éleva aux honneurs de la représentation nationale une infinité de gens à peine connus dans leur pays, et dont quelques-uns même n’en étaient pas sortis sans que la justice ou la police n’eût éclairé leurs pas.
Ces soi-disant cortès se réunirent le 24 septembre. Le premier acte qu’elles firent, ce fut de prêter au roi un nouveau serment, ainsi qu’il était alors reconnu, et de maintenir les lois telles qu’elles existaient dans les différens Codes.
Il est à remarquer que les mandats des députés nommés par les provinces ne contenaient que la faculté de se réunir en cortès, pour repousser l’agression inouïe de Buonaparte, rassembler les moyens de soutenir la guerre, afin de conserver le trône de Ferdinand, jusqu’à ce que ce monarque fût rendu à ses peuples. Ces députés suppléans furent aussi investis des mêmes pouvoirs.
Ainsi, en supposant que la convocation des cortès fût légale ; que le second décret de la junte centrale n’eût pas existé ; en accordant même aux cortès le droit de changer l’ordre légal de la convocation ; en accordant encore que l’élection arbitraire des suppléans, qui composaient presque la majorité, fût légitime ; par le seul fait et l’énoncé des pouvoirs, ainsi que par le serment prêté, il est de toute évidence que ces cortès étaient sans mission et inhabiles à renverser l’ancienne législation. Or, l’ayant fait, elles sont donc parjures devant le ciel et devant les hommes.
Immédiatement après l’installation des cortès et le serment prêté, ces députés proclamèrent la souveraineté du peuple, et peu de jours après ils destituèrent la même régence qui les avait constitués.
On commença aussitôt à accorder aux libéraux et à

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