Précis historique sur les établissements français dans l Inde
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Précis historique sur les établissements français dans l'Inde , livre ebook

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Description

SOMMAIRE. — Prolégomènes. — Le Portugal. — La Hollande. — L’Angleterre. — Les Français. — Gonneville. — Société de Saint-Malo, Laval et Vitré. — Pyrard. — Gérard Le Roy. — De Nets et Beaulieu. — Madagascar. — Premier établissement. — Pronis et Fouquenbourg. — Flacourt. — Le maréchal de la Meilleraie. — M. de Champmargou. — Le père Étienne. — La Case. — Colbert. — Compagnie des Indes Orientales. — L’île Dauphine. — M. de Beausse. — L’île Bourbon.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346102952
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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N.-M. Lescure
Précis historique sur les établissements français dans l'Inde
CHAPITRE PREMIER

SOMMAIRE. — Prolégomènes. — Le Portugal. — La Hollande. — L’Angleterre. — Les Français. — Gonneville. — Société de Saint-Malo, Laval et Vitré. — Pyrard. — Gérard Le Roy. — De Nets et Beaulieu. — Madagascar. — Premier établissement. — Pronis et Fouquenbourg. — Flacourt. — Le maréchal de la Meilleraie. — M. de Champmargou. — Le père Étienne. — La Case. — Colbert. — Compagnie des Indes Orientales. — L’île Dauphine. — M. de Beausse. — L’île Bourbon. — M. de Monde vergue. — Caron. — M. de la Haie. — Premier essai de colonisation à Bourbon. — Établissement dans l’Inde. — Surate. — Abandon de Madagascar.
La fin du XV e siècle a été marquée par deux des plus grands évènements de l’histoire : la découverte de l’Amérique et celle du passage aux Indes par le cap de Bonne-Espérance. Placés, pour ainsi dire naturellement, au seuil de la période historique moderne, ils ont donné naissance à une ère de révolutions inconnues jusqu’alors, soit dans le commerce et dans l’industrie des nations, soit dans les mœurs, dans la puissance et dans le gouvernement des peuples. A l’origine des âges, longtemps avant les temps historiques, les races auxquelles appartient aujourd’hui l’Europe se sont mises en route d’Orient en Occident ; trajet immense pendant lequel s’est perdu pour elles tout souvenir de leur point de départ, toute mémoire de la patrie primitive. Bien des siècles se sont écoulés dans un oubli réciproque ; mais un moment est arrivé où l’ardente activité européenne s’est tournée de ce côté : à l’époque des Croisades elle s’y est précipitée tout entière. L’Orient et l’Occident se sont heurtés autour du tombeau du Christ ; mais lorsqu’ils se sont retirés de la lice, après le combat, ils sont restés unis par mille liens mystérieux, et depuis ils n’ont cessé de tenter de s’unir soit par de pacifiques embrassements, soit par de formidables étreintes.
La grande pensée du temps, à cette époque, c’était de se frayer un passage par mer vers les Indes. Depuis les Croisades, des rapports assez nombreux avaient continué entre l’Europe et l’Asie ; des relations politiques s’étaient même établies entre quelques souverains de ces diverses régions. Des marchands, des missionnaires, d’intrépides voyageurs s’en étaient faits les intermédiaires. On racontait des merveilles de l’extrême Orient, de ces contrées où le soleil semblait naître, dont Venise importait par la mer Rouge et Alexandrie plusieurs produits précieux, et l’Europe, pleine de joie et d’anxiété, tournait ses regards vers la patrie de la lumière, dans l’attente d’un monde nouveau.
Mais alors se trouvait un homme portant çà et la cette croix du génie parfois d’un poids si douloureux. Debout dans la foule, seul, il regardait silencieusement du côté opposé. Dans sa foi sublime, soit qu’il pensât qu’il devait exister à l’Occident des terres qui fissent contre-poids au vieux continent, soit qu’une erreur de la géographie ancienne lui fît présumer plus étendues, et par conséquent plus rapprochées les extrémités des terres orientales, le pauvre Génois conçut le projet de naviguer à l’ouest, pensant que, s’il ne trouvait pas une route nouvelle pour ce pays, il rencontrerait au moins un nouveau continent. Gênes, le Portugal, l’Angleterre repoussèrent tour-à-tour son projet ; enfin la reine Isabelle de Castille, femme de Ferdinand le Catholique, le comprit, et, le 3 août 1492, l’illustre navigateur, à la poursuite de son idée, mettait à la voile à Palos en Andalousie, n’ayant pas à lutter seulement contre les éléments, mais surtout contre les terreurs grossières d’un équipage ignorant et superstitieux. Tout le monde sait comment l’Amérique vint barrer le passage à cette course aventureuse.
Le Portugal s’était fait l’interprête de l’idée de chercher un chemin aux Indes par le sud de l’Afrique. Dès 1486, Barthélemy Diaz avait découvert le cap des Tempêtes sans pouvoir le dépasser ; mais onze ans plus tard, Vasco de Gama, réalisant le rêve, changeait le nom du fameux promontoire en celui de Cap-de-Bonne-Espérance. L’idée longtemps mûrie avait enfin porté son fruit-Désormais le XV e siècle pouvait aller rejoindre ses aînés dans la poussière du passé ; il laissait deux filles immortelles : une grande découverte et une révélation. En effet, en découvrant l’Amérique, Christophe Colomb révéla un monde ignoré, et, en se frayant un passage aux Indes par le sud du continent africain, Vasco de Gama retrouva un monde perdu.
Dès que la route fut tracée, l’Europe se précipita à l’envi vers ces rivages inconnus. Les Portugais, les Espagnols voulurent d’abord se partager les pays découverts, qu’ils regardaient comme leur conquête. Des difficultés surgirent ; le Pape intervint ; une grande ligne de démarcation fut tirée. tout ce qui se trouva à l’ouest des Açores fut déclaré appartenir à l’Espagne, tout ce qui se trouva à l’est, au Portugal. Grotius n’avait pas encore-écrit son livre ; le droit public de l’époque était favorable à ces prétentions que les nations maritimes de l’Europe semblaient reconnaître légitimes.
Le Portugal régna alors sur une grande portion du globe. L’Orient lui appartenait ; une grande partie des côtes de l’Afrique, les deux presqu’îles de l’Inde reconnaissaient sa souveraineté ; les ports de la Chine et du Japon lui étaient ouverts ; il avait des établissements à Ceylan, aux Moluques, aux îles de la Sonde ; son pavillon se promenait, sans rival, sur toutes les mers qui baignent ces rivages, et il était en mesure d’appuyer au besoin ses prétentions par la force.
L’Angleterre et la Hollande résolurent alors de chercher, par le nord de l’Europe et de l’Asie, le chemin des Indes. Des tentatives infructueuses eurent lieu de la part’ des deux nations, et, en présence des résultats obtenus par les voyages de Barentz et de sir Hugh Willoughby, l’Angleterre se décida à tenter une autre voie. Ses investigations par le nord-ouest ont duré trois siècles pour aboutir à la solution d’un problême qui n’a été connu que de nos jours, sans autre utilité que celle de confirmer l’existence d’un passage, la plupart du temps impraticable, et de donner une certaine illustration à deux noms contemporains, Franklin et Bellot, victimes tous les deux de leur audace et de leur persévérance 1 .
En épousant Marie de Portugal, Philippe II avait réuni les droits que sa femme lui apportait en dot, à ceux que, comme prince des Asturies, il avait à la couronne - d’Espagne. Monté sur le trône, il défendit bientôt à ses nouveaux sujets toute relation avec la Hollande, alors son ennemie. Le commerce de cette nation, comme celui de presque toute l’Europe depuis un siècle, s’approvisionnait à Lisbonne. Il venait chercher dans ce vaste entrepôt les produits de l’Orient qu’il se contentait de répandre ensuite dans toutes les parties de l’Europe. Mais un Hollandais, un homme de cœur et de génie, Corneille Houtman, entraîna bientôt ses compatriotes vers les rivages lointains de l’Inde, et la puissance de la Hollande finit par s’y substituer presque entièrement à celle du Portugal.
Les Anglais avaient déjà visité le nouveau monde lorsqu’ils s’avancèrent dans les mers de l’Orient. Vers 1527, Robert Thorn, marchand de cette nation, avait offert à Henri VIII de conduire les Anglais dans l’Inde, par un chemin différent de celui qu’avaient découvert les Portugais et de celui qu’avaient tente les Hollandais, c’est-à-dire par le nord-ouest. Plusieurs expéditions eurent lieu dans ce but, à la suite de celle de sir Hugh Willoughby, mais toujours inutilement, lorsqu’il fut enfin résolu de pénétrer dans l’Orient par la route ba

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