Procès de Buonaparte - Ou Adresse à tous les souverains de l Europe
68 pages
Français

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Procès de Buonaparte - Ou Adresse à tous les souverains de l'Europe , livre ebook

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Description

Plaise à Vos Majestés Impériales et Royales de daigner agréer cette Adresse.EN m’adressant ainsi publiquement à Vos Majestés, je reconnais toute la hardiesse de mon entreprise : peut-être serai-je accusé de présomption pour avoir essayé ce qu’aucun écrivain n’osa jamais sans doute tenter avant moi. Mais comme nous vivons dans un temps très-extraordinaire, j’ai eu l’idée aussi de me singulariser en adoptant un plan de conduite à part.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346118557
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Lewis Goldsmith
Procès de Buonaparte
Ou Adresse à tous les souverains de l'Europe
PRÉFACE DU TRADUCTEUR
L ’ADRESSE dont j’offre ici la traduction, parut en Angleterre dans les premiers jours du mois de juillet dernier, sous le titre de Procès de Buonaparte que je reproduis ici. A-t-elle été réellement mise sous les yeux des augustes Souverains à qui elle est dédiée ?... Je l’ignore, M. Goldsmith ne nous l’apprend pas. Au reste, à l’époque de sa publication, Buonaparte ne s’était pas encore constitué prisonnier du gouvernement anglais... Cette singulière démarche du politique le plus perfide aurait-elle pu apporter quelques changemens dans les intentions des puissances coalisées à son égard ? c’est ce que je me propose d’examiner bientôt. Quoi qu’il en soit, la reddition pure et simple et sans condition de Buonaparte a été et est encore le sujet de grands débats en Angleterre. Ses partisans (j’ai honte de convenir qu’il en ait dans ce pays comme en France) y cherchent à nous insinuer que sa déportation à Sainte-Hélène est injuste, qu’il est loin de mériter un châtiment aussi rigoureux ; lui-même a osé réclamer contre la secrète détermination de tous les Cabinets de l’Europe.
Le motif de l’adresse de M. Goldsmith est pur et son opinion (si j’ose l’avouer) est celle de toute une Nation qui, fatiguée de vingt-cinq ans de souffrances, ne désire que la paix, l’union et le repos. Eh ! je le demande, quel repos durable peut, hélas ! espérer l’univers tant que Buonaparte existera ? Voulant prêter une nouvelle force aux raisonnemens de M. Goldsmith, je me suis appuyé des autorités les plus respectables. Mes idées peuvent n’être pas toujours conformes à la saine doctrine ou bien au système définitivement adopté par les divers Souverains de l’Europe, mais au moins suis-je de bonne foi. Bon Français, j’adore mon Roi, je chéris ma patrie ; l’intérêt de la dynastie des Bourbons m’a seul fait concevoir la témérité d’émettre franchement mon opinion sur un des faits, une des déterminations qui intéressent le plus et les Rois et les Peuples. — Entre un bon Roi et ses Sujets, tous les maux sont en effet communs : la même révolution qui ébranle un trône, renverse aussi la chaumière du laboureur, détruit l’industrie de l’artisan, anéantit le commerce, les arts, et coûte enfin à tous du sang, de l’or et des larmes..
Les débats qui ont eu lieu en Angleterre au sujet de Buonaparte sont, dans les circonstances actuelles, d’un intérêt assez piquant pour que j’aie cru à propos de les faire connaître...
Viennent ensuite quelques réflexions que je hasarde, tendantes, quoi qu’il arrive, à prouver le droit imprescriptible des Souverains alaliés sur la personne de Buonaparte, et sur-tout la nécessité morale et impérieuse où ils sont d’anéantir, une fois pour toutes, jusqu’à son souvenir... L’intérêt de leurs propres États, la sûreté du commerce, l’indépendance du continent, l’inviolabilité encore incertaine du trône de France, enfin le repos de l’univers... tout réclame une justice éclatante.
PRÉFACE DE M. GOLDSMITH
D ’APRÈS la connaissance intime que j’avais acquise du caractère de Napoléon Buonaparte, de celui de ses adhérens, enfin de l’ensemble de sa conduite 1 , je conçus l’idée (dans une lettre que j’adressai aux Souverains alliés par la voie de mon journal) de traduire ce grand coupable devant un tribunal suprême créé par tous les états de l’Europe. Ma lettre ou adresse fut publiée dans l’ Anti-Gallican du 23 janvier 1814 ; bientôt je me persuadai que le cours des succès qui précipitaient la marche des alliés serait vraisemblablement suivi des résultats fortunés qui se manifestèrent environ trois mois après ce temps. Si l’avis (que j’avais osé donner avec la plus humble réserve) avait été pris alors en considération, tous les malheurs, tous les désastres qui sont les fruits de la dernière invasion en France eussent été évités. Des millions ont été prodigués, des torrens de sang humain ont coulé !.... Eh pourquoi ?... parce qu’on a permis à un misérable de s’échapper 2 , et c’est principalement pour les Anglais que les conséquences de cette levée de boucliers doivent être affreuses. La majeure partie des trésors qui viennent d’être dissipés est sortie des coffres de l’Angleterre 3 . Le sang qui a été répandu est sur-tout celui de nos compatriotes 4 . Une semblable crise est près de se renouveler encore ; ce grand criminel va bientôt tomber au pouvoir des Souverains alliés ; très-probablement il leur sera livré par ses propres complices ou par une nation outragée qu’il a si long-temps tyrannisée 5 . Je pense donc qu’il devient en ce moment à propos de remettre au jour mon adresse du janvier 1814. sans y rien ajouter, sans en altérer une seule ligne ; mais je ferai seulement observer que, si les Alliés furent dans le temps suppliés, au nom de l’Europe souffrante, de faire briller le glaive de la justice et d’infliger le châtiment dû au grand destructeur du genre humain ; dans les circonstances présentes, ce second appel que je fais à leur juste sévérité n’acquiert que de nouvelles forces. N’avons-nous pas vu qu’il cherchait encore à conserver le pouvoir entre ses mains, au moyen de l’abdication vraiment illusoire qu’il faisait en faveur de son fils ? Il fallait en vérité que lui et ses partisans conçussent une bien mauvaise opinion de la sagesse des Souverains alliés pour supposer un seul moment qu’une semblable abdication pût être considérée autrement que comme un artifice (très-grossier, par parenthèse) pour le soustraire au danger qui le menaçait. Quoi ! c’est ce même homme qui tout récemment viola l’acte le plus solennel, l’abdication la plus absolue de tous ses pouvoirs, abdication faite, non pas seulement en son propre nom, mais au nom de sa famille entière, dans laquelle son fils se trouve naturellement compris 6  ; ce même homme qui donna pour raison de son abdication l’impérieuse nécessité à laquelle il fut dans le temps forcé de céder 7 , et qui depuis offrit cette même abdication comme le motif le plus plausible de sa violation 8  ! Ne serait-il pas étrange, en vérité, qu’un pareil homme espérât encore se faire écouter, sur-tout quand il sait que les Alliés, dans leur déclaration du 1 er . avril 1814, signée par l’empereur Alexandre, ont solennellement déclaré qu’ils ne traiteraient jamais avec lui ni avec aucun individu de sa famille ? Mais dans ce cas même où les Alliés auraient voulu aquiescer à sa demande, qu’est-ce que le règne de Napoléon II, si ce n’est celui de Napoléon I er . ? Et, je le répète, cette nouvelle abdication n’avait d’autre but que celui d’engager les alliés à suspendre pour un moment le cours de leurs victoires 9 . Loin de nous des tentatives si impuissantes de mystification ! Que le glaive de la justice ne demeure pas plus long-temps immobile ! !
On ne dira sans doute pas que l’usurpation sanctifie la personne du criminel 10 , qu’un seul de ses actes ait pu acquérir une fois un caractère de souveraineté 11  ; qu’un usurpateur aussi vil puisse fuir avec impunité par la seule raison qu’il fut chef de parti, salué Roi par ceux qu’il avait associés à ses crimes. Si le lecteur veut bien jeter les yeux sur le passage suivant, tiré de Vattel 12 , il se demandera alors si même, dans l’opinion de ce publiciste éclairé, un monarque légitime ne s’exposerait pas à voir tous les peuples se liguer contre lui et à être puni de mort. S’il en peut être ainsi d’un monarque légitime, à combien plus forte raison en serait-il de même d’un usurpateur : voici les expressions de Vattel :
« Pour ce qui est de ces monstres qui, sous le titre de souverains, se rendent le fléau et l’horreur de l’humanité, ce sont des bêtes féroces dont tout homme de cœur peut avec justice purger la terre » 13 . ( Loi des nations. L.  2. Ch. 4.)
Mais dans la position où nous nous trouvons, je m’opposerais de

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