Qu est-ce que le Bonapartisme ? - Le salut de la France
54 pages
Français

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Qu'est-ce que le Bonapartisme ? - Le salut de la France , livre ebook

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Description

Depuis plus de soixante ans, depuis l’ouverture des Etats généraux en 1789, notre pays n’a cessé d’être le théâtre de révolutions. Toutes les formes de gouvernement ont été successivement essayées, et chacune d’elles est tombée, soit devant l’opinion publique, soit devant la violence insurrectionnelle ou les baïonnettes étrangères. Nous sommes entourés de tant de ruines politiques, que nous avons presque cessé de croire à la stabilité d’aucune forme de gouvernement, et une dynastie nouvelle n’est pas plutôt éclose, que nous commençons à spéculer sur le moment de sa chute.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782346094035
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Edward M. Warmington
Qu'est-ce que le Bonapartisme ?
Le salut de la France
AUX HUIT MILLIONS D’ÉLECTEURS QUI, PAR LE VOTE DU 22 DÉCEMBRE, JUSTIFIÈRENT L’ACTE DU 2 DÉCEMBRE, JE DÉDIE CES PAGES, DANS LESQUELLES JE ME SUIS EFFORCÉ DE DÉMONTRER QUE LE COUP D’ÉTAT N’A PAS ÉTÉ UN ACTE DE TYRANNIE, MAIS UNE PRÉCIEUSE FAVEUR QUE NOUS DEVONS A LA MISÉRICORDIEUSE PROTECTION DU TOUT-PUISSANT.
 
 
L’AUTEUR.

Paris, le 1 er juin 1852.
PRÉFACE
« Qui t’a fait notre prince et notre juge ? » demandait-on insolemment, il y a près de deux siècles, à celui qui aurait voulu réconcilier des frères : c’est la même question qu’adressent, de nos jours, quelques mécontents au Réconciliateur, — au Destructeur des factions, à celui qui a guéri nos blessures.
Le grand libérateur d’Israël, ignorant encore sa mission céleste, s’enfuit dans la crainte : Louis-Napoléon, reconnaissant dans la voix de la nation et décret de Dieu, peut, avec une fière humilité, donner à l’autorité qu’il exerce en France le nom de gouvernement providentiel. C’est en vertu d’un droit divin réel qu’il règne en effet.
Les points que j’espère avoir démontrés dans cette brochure sont :
Que notre gouvernement est, dans la plus pure et la plus complète acception du mot, représentatif.
Que le bonapartisme seul, de toutes nos solutions politiques, est capable de fermer l’ère des révolutions et de satisfaire aux besoins de la nation.
De quelque nom que l’on puisse plus tard appeler le chef du pouvoir exécutif, Premier Consul ou Empereur, le secret de son influence et de notre adhésion se trouvera dans ce fait, qu’à l’image du puissant guerrier qui portait ces titres, et qui lui a légué son nom et son trône, il apparaît à la fois au monde comme le prêtre de la liberté et le grand représentant de la démocratie.
CHAPITRE PREMIER
LE PRÉSENT
Depuis plus de soixante ans, depuis l’ouverture des Etats généraux en 1789, notre pays n’a cessé d’être le théâtre de révolutions. Toutes les formes de gouvernement ont été successivement essayées, et chacune d’elles est tombée, soit devant l’opinion publique, soit devant la violence insurrectionnelle ou les baïonnettes étrangères. Nous sommes entourés de tant de ruines politiques, que nous avons presque cessé de croire à la stabilité d’aucune forme de gouvernement, et une dynastie nouvelle n’est pas plutôt éclose, que nous commençons à spéculer sur le moment de sa chute.
Est-il donc écrit que chaque nouvelle expérience ne doit aboutir qu’à une déception ? qu’un gouvernement permanent et des institutions durables sont impossibles ? que notre condition naturelle est l’instabilité ? S’il en est ainsi pourquoi notre société tout entière aspire-t-elle d’un élan si unanime au repos, à l’établissement d’un système politique durable ?
Comment ce repos peut-il se conquérir ? Comment pouvons-nous créer un gouvernement et des institutions assez fortes pour résister aux vices de notre corps social, pour donner à nos instincts nationaux une issue paisible et légale, et nous inspirer confiance dans le présent, espérance dans l’avenir ?
Telles sont les questions qui, avant le 2 décembre, nous assaillaient avec une force irrésistible, en absorbant toutes nos pensées, en éveillant toute notre sollicitude. Les événements de cette journée, et le vote de la nation trois semaines plus tard, ont calmé momentanément toutes nos appréhensions. Et cependant la même question subsiste encore. Le gouvernement du 21 et 22 Décembre possède-t-il en lui-même les éléments du succès et de la stabilité ? Nous l’avons élu avec unanimité et enthousiasme, et en agissant ainsi, nous avons exprimé notre confiance dans les principes politiques qui lui sont inhérents. Mais nous avons choisi déjà des gouvernements, et nous nous sommes repentis de notre choix ; nous avons proclamé certains dogmes politiques, que nous avons repoussés ensuite. D’où vient cela ? Une enquête à ce sujet ne nous paraît point superflue.
C’est ce que je vais chercher à expliquer dans les pages qui suivent. Nous examinerons successivement divers systèmes politiques. Si nous découvrons dans le vote des 21 et 22 décembre les caractères qui distinguent un acte intelligent et sage, cela pourra servir à augmenter notre respect pour nous-mêmes et à donner un nouvel élan à notre patriotisme.
Et d’abord, quel est notre état politique ? Soyons francs : reconnaissons les fruits de nos révolutions. Nous n’avons plus devant nous un de ces despotes royaux qui ne reconnaissent aucune autre loi que celle de leur caprice ; — aucune noblesse qui courtise alternativement la royauté ou qui foule aux pieds le peuple ; — notre clergé n’est pas partagé en deux classes, l’une possédant les dons de la forune, l’autre soumise à la pauvreté et aux durs travaux ; nous n’avons pas non plus un tiers Etat accablé sous le poids des impôts ou des redevances féodales, et dépouillé de tout droit politique. La volonté arbitraire a cédé la place à la loi, le privilège à l’égalité, et le tiers Etat a si complétement changé sa position, qu’il n’a maintenant aucun ennemi capable de contrarier ses inclinations ou de dominer sa puissance.
Dans ces transformations, quel est le grand principe qui ait triomphé ?
Le principe démocratique.
La victoire de ce principe a été si complète, qu’il a détruit toute idée hostile, et qu’il à pris seul possession de la société. Nous ne reconnaissons plus dans la monarchie un pouvoir qui possède des droits inhérents, primordiaux et séparés du peuple. Cette institution compte des millions d’adhérents en France ; mais seulement comme forme politique, comme système de gouvernement. Ainsi considérée, elle n’est plus une autorité distincte, elle est un des éléments seulement d’une organisation politique. Loin de former obstacle, elle peut donner au contraire de la stabilité au pouvoir populaire, en lé mettant mieux à même de réaliser ses plans, avec la promptitude, l’unité d’action et la vigueur que la monarchie communique à l’action du gouvernement.
Quand, le 14 août 1789, la noblesse fit l’abandon de ses droits féodaux ; qu’elle renonça à l’exemption des taxes, à ses pensions, à ses priviléges, ce jour-là l’aristocratie succomba. La Restauration, il est vrai, lui rendit le gouvernement : mais elle ne lui rendit pas son ancienne influence. Cette aristocratie eut à gouverner un peuple qui lui était hostile et qui lui demeura étranger. Ainsi, en 1815, tout ce qu’elle put faire fut de suivre Louis XVIII à Gand, et de se maintenir ensuite pendant les premières années de la seconde Restauration, grâce à l’armée d’occupation d’abord, puis plus tard, lorsque cette armée eut disparu, grâce à ce désir unanime de paix et de tranquillité qui régnait dans tous les esprits. La seule aristocratie que possède la France est celle qui existe dans tous les Etats civilisés, l’aristocratie naturelle, formée d’hommes distingués par le caractère, l’intelligence ou la richesse, et, disons-le à la gloire de notre pays, il n’en est pas où le talent soit plus complétement apprécié, ou mieux récompensé. Mais il n’existe plus de corps retranché dans l’enceinte de ses priviléges, à l’exclusion du reste du peuple. La nation, et non pas une des fractions qui la composent, est maîtresse de la société.
La religion consent à jouer un rôle secondaire dans la sphère des luttes politiques. Dans des temps qui sont déjà loin de nous, elle a bien autorisé, il est vrai, les prétentions les plus absurdes ; mais ses doctrines fondamentales et son enseignement sont en harmonie avec le nouvel ordre de choses. Le christianisme est l’allié naturel de la démocratie ; sans détruire les inégalités sociales, mais en les honorant au contraire, le christianisme nous r&

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