Sanary et le siège de Toulon
77 pages
Français

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Sanary et le siège de Toulon , livre ebook

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Description

A la fin de l’Ancien régime, l’importance des problèmes se rattachant à la vie matérielle sur le littoral de la Méditerranée, était indéniable. Cette situation n’avait pas tardé à être aggravée singulièrement par une succession ininterrompue de funestes événements. Bien antérieurement au siège de Toulon, la population du Var était presque affamée et les denrées de première nécessité étaient de préférence dirigées vers cette place forte. L’urgence d’énergiques mesures destinées à remédier à l’intensité de la crise était évidente.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346123919
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
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Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Roger Vallentin Du Cheylard
Sanary et le siège de Toulon
SANARY ET LE SIÈGE DE TOULON
A la fin de l’Ancien régime, l’importance des problèmes se rattachant à la vie matérielle sur le littoral de la Méditerranée, était indéniable. Cette situation n’avait pas tardé à être aggravée singulièrement par une succession ininterrompue de funestes événements 1 . Bien antérieurement au siège de Toulon, la population du Var était presque affamée et les denrées de première nécessité étaient de préférence dirigées vers cette place forte. L’urgence d’énergiques mesures destinées à remédier à l’intensité de la crise était évidente. Une demi-disette 2 , la rareté des munitions et des armes et l’incontestable tendance des troupes à l’insubordination 3 furent les écueils redoutables, au sein desquels l’intrépidité des chefs des troupes républicaines faillit sombrer. La nature de l’état moral des Varois permet de se rendre un compte plus exact des difficultés présentées par la reprise de Toulon.
Sous la Révolution, la dénomination de Saint-Nazaire fut transformée en Sanary, conformément à la prononciation locale, puis en Sanary-Beauport. De fréquentes erreurs avaient prouvé la nécessité de distinguer aisément Saint-Nazaire (Loire-Inférieure) de Saint-Nazaire (Var). L’administration des Postes et Télégraphes proposait la transformation de ce dernier nom en Saint-Nazaire-du-Var. Un décret du 12 novembre 1890 fit prévaloir l’avis exprimé par le Conseil municipal dans la délibération du 16 novembre 1889 4 . A raison de la période étudiée dans cette notice, le lecteur rencontrera tantôt l’appellation Saint-Nazaire, tantôt l’appellation Sanary 5 . Cette indication était indispensable pour éviter des confusions.
I
Les administrateurs du directoire de Toulon, après avoir réclamé le tableau « des besoins relativement aux subsistances » (27 janvier 1793), recommandèrent la demande de blé, formulée par Saint-Nazaire, au Comité des Subsistances (6 février).
Bientôt, Édouard Allemand, négociant en ce lieu, proposa à la municipalité de faire construire un moulin à farine sur la colline de Notre-Dame de Pitié appartenant tout entière à la commune. Cette proposition était avantageuse, car le moulin employé d’habitude était beaucoup plus éloigné 6 et Allemand offrait de payer le terrain à un prix à débattre (17 mars). Le Conseil municipal émit un avis conforme 7 . Durant cet intervalle et malgré un pressant besoin, les officiers municipaux permirent le départ pour Toulon de la tartane du capitaine Soleillet chargée de blé et les administrateurs de cette ville leur adressèrent de chaleureux remerciements (19 février). Le tableau dressé le 30 janvier précédent témoigne de la générosité du corps de ville à cet égard. La population de Saint-Nazaire était évaluée à 2.000 âmes 8 consommant par an 4.000 charges de blé, soit 2.000 par semestre. Comme la quantité existant à ce moment-là chez les particuliers et chez les boulangers s’élevait à 120 charges, le déficit prévu pour le semestre allant du 1 er février au 31 juillet s’élevait à 1880 charges. D’autre part les boulangers refusaient de livrer le pain blanc à 3 sols la livre, et le méjean ou méjan à 31 deniers 9 . Dans ces conditions des particuliers de Saint-Nazaire achetaient du pain de maison et le revendaient au prix exorbitant de 3 s 9 d la livre (5 février). La municipalité essaya d’enrayer cette manœuvre.
Les boulangers se trouvant eux-mêmes dépourvus de blé, le Conseil décida de solliciter 50 charges des trois corps administratifs de Toulon, sauf à en payer le prix (7 février 1793). Un navire mouilla le 11 février en rade du Brusc porteur d’un chargement de blé et de farine à l’adresse d’un négociant de Marseille, Martin de La Cavale, soit 8.742 boisseaux de grain et 155 barils de farine. La municipalité décida de se joindre à celle de Six-Fours pour réaliser de concert avec elle un achat important. Celle de La Seyne désira faire une démarche analogue. Dans ces conditions, il fut envoyé une députation aux corps administratifs et au Comité des Subsistances de Toulon, pour en obtenir l’autorisation nécessaire, dans le but de faire un achat complet, à répartir entre les trois communes (13 février). Une souscription s’élevant à 3.260 livres fut ouverte et le montant en fut remboursé le 31 juillet suivant 10 .
Au même moment, le Comité des Subsistances de Toulon accorda 50 charges de blé à Sanary et quoiqu’il n’en eût pas encore été pris livraison, la municipalité de cette localité laissa partir du port la tartane mentionnée plus haut contenant 300 charges de blé, achetées à Marseille, grâce à une souscription des Toulonnais (18 février). Aux termes d’une délibération prise le 7 février par les trois corps administratifs, la taxe officielle du pain fut fixée à Toulon à partir du 9, à 51 deniers la livre pour le pain blanc et à 46 deniers pour le pain moyen, soit à 4 s 3 d et à 3 s 10 d .
Les officiers municipaux de Saint-Nazaire cherchèrent à la même époque à se renseigner au sujet du prix de la viande (1 er février). A Ollioules, le prix du mouton variait de 7 sols à 7 s 1/2 et celui de la grosse viande de 4 s 1/2 à 5 sols. Au Castellet, le mouton se vendait 7 sols et le bœuf 4 s 6d. A La Cadière, la livre de mouton était payée 7 sols ; celle de bœuf, 5 sols. Au Beausset, la livre de grosse viande valait 7 sols et celle de mouton, 9 sols. A La Seyne, les prix étaient respectivement de 5 sols et de 7 sols à 7 s 1/2. A Six-Fours, le mouton était seul consommé et la livre en était comptée 8 sols 11 .
Rappelons à titre de comparaison qu’à Sanary, au commencement du mois d’août 1912, les bouchers exigent : 1° de la livre de mouton, I f 25 ; 2° du kilo du filet de bœuf, 4 francs et des autres morceaux, 2 f 50 ; 3° du kilo de veau, 3 f 50 et des morceaux secondaires, 2 f 50.
78 charges furent livrées à leur tour au mois de mars, sur une distribution de 1.050 réparties entre toutes les communes du district. La question des grains était fort complexe d’ailleurs. Le 21 frimaire, Cortez ou Cortey, receveur à Saint-Maximin, se vit réclamer les 1.320 livres remises par Clappier en paiement de 6 charges de blé achetées pour le compte de la commune de Saint-Nazaire. La loi permettait l’annulation de ce marché, mais cette commune pouvait faire retirer ce blé en dépôt chez Cortey en fournissant un acquit-à-caution indiquant la date du marché remontant au mois d’août et en fournissant une quittance de réception. Le résumé d’un état, dépourvu de date et s’appliquant à un achat de blé fait à Saint-Maximin, est intéressant :
LA CHARGE 15 CHARGES Prix du blé 220 l 3.300 l Frais des charrettes 15 l 225 l Frais des deux voyages du député 6 l 13 s 6 d 100 l Frais de poste, de chargement et de débchargement  » 11 s 8 l 10 s Frais de consommation d’une charge 14 l 13 s 6 d 220 l TOTAUX. 256 l 18 s , 3.753 l 10 s
L’acquisition totale de blé, effectuée à Saint-Maximin, s’éleva à 34 charges et fut conclue au Beausset, le 26 août 1793, avec divers particuliers 12 . Le commandant de la légion allobroge, Mouret, dut donner l’ordre au commandant du poste du parc d’artillerie de laisser passer deux voitures contenant du blé livré à la commune de Saint-Nazaire 13 . Les frais accessoires étaient réellement exorbitants, puisqu’ils dépassaient 16 % le plus souvent. Cependant les réserves accumulées à Saint-Maximin assurèrent le salut du midi du département 14 .
Le prix global de 3.753 12 10 s 15 ramène le coût de la charge à 250 12 4 s 8 d . La charge de

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