Six journées passées au Temple - Et autres détails sur la famille royale, qui y a été détenue
26 pages
Français

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Six journées passées au Temple - Et autres détails sur la famille royale, qui y a été détenue , livre ebook

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Description

J’AI vu Louis XVI et son auguste famille au Temple ; j’ai vu cet excellent et infortuné Prince devant ceux qui se sont établis ses juges ; j’ai vu la Reine devant un tribunal de sang, sur ce siége où se sont succédées tant de victimes des systèmes et des réactions révolutionnaires ; j’ai vu, enfin, Mme Elisabeth montrer le ciel aux compagnons de son martyre.... Elle les y suivit la dernière.Qu’il me soit permis, en retraçant ces souvenirs, d’y mêler quelques faits qui me sont personnels ; cette association était indispensable à mon récit.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346114627
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Moelle
Six journées passées au Temple
Et autres détails sur la famille royale, qui y a été détenue
AVERTISSEMENT
CE récit peut se lier à ce qui a été publié de plus authentique sur la captivité de la famille royale dans la tour du Temple, et les malheurs inouïs qui l’ont accablée.
Touchant ce que je rapporte de l’intérieur de cette prison, et de ce qui s’y est passé lorsque j’y ai pénétré, je pourrais invoquer le plus auguste témoignage ; mais je me borne à dire que si je suis lu, je ne serai pas désavoué. Plusieurs autres faits sont attestés par beaucoup de monumens historiques du temps. Pour ce que je tiens de l’infortuné Bailly sur le voyage de Varennes, je m’en rapporte au souvenir de M. le marquis de La Fayette. Enfin, sur ce que j’ai vu et. observé, et dont je n’offre d’autre garantie que ma propre relation, je prie de compter sur la plus exacte fidélité.
Dans la position où je me suis trouvé à l’égard de la famille royale, j’ai regardé comme un devoir, après y avoir survécu et après nos vicissitudes, d’ajouter mon témoignage à tous ceux qui publient les vertus, les nobles douleurs, et surtout l’inaltérable bonté de ceux que nous avons perdus. Je viens en révéler de nouvelles preuves, et y attacher, au milieu de tant d’erreurs, tant de complots et d’ingratitude, un nouvel hommage de mon dévoûment et de mes regrets.
SIX JOURNÉES PASSÉES AU TEMPLE,
ET AUTRES DÉTAILS SUR LA FAMILLE ROYALE, QUI Y A ÉTÉ DÉTENUE
J’AI vu Louis XVI et son auguste famille au Temple ; j’ai vu cet excellent et infortuné Prince devant ceux qui se sont établis ses juges ; j’ai vu la Reine devant un tribunal de sang, sur ce siége où se sont succédées tant de victimes des systèmes et des réactions révolutionnaires ; j’ai vu, enfin, M me Elisabeth montrer le ciel aux compagnons de son martyre.... Elle les y suivit la dernière.
Qu’il me soit permis, en retraçant ces souvenirs, d’y mêler quelques faits qui me sont personnels ; cette association était indispensable à mon récit. Je l’offre aux âmes sensibles et à l’histoire.
 
CE fut le 5 décembre 1792, que je parus pour la première fois au Temple, comme commissaire de la Commune : je venais d’être nommé à la municipalité provisoire qui remplaça celle du 10 août. J’arrivai au Temple avec trois autres commissaires, à un peu plus de dix heures du soir, pour être relevé, ainsi qu’eux, le surlendemain à pareille heure. Le conseil - général de la Commune nommait, à sa séance du soir, ceux de ses membres destinés à ce service, et les renouvelait chaque jour par moitié. Ils étaient, dans ce temps-là, au nombre de huit, dont deux, tirés au sort, étaient attachés, l’un à l’appartement du Roi, et l’autre à celui des Princesses ; ils y restaient pendant vingt-quatre heures, à commencer du jour de leur arrivée : leur nombre fut doublé peu de jours après à chaque appartement. Le lendemain, ils faisaient partie de ce qu’on appelait le conseil du Temple, composé du surplus des commissaires de service. A ce conseil étaient confiées toutes les mesures d’exécution et de surveillance, dont il était tenu un régistre - journal signé par tous les commissaires, en forme de délibération, et par Cléry, en ce qui concernait les demandes faites par la famille royale, ce qui avait toujours lieu par écrit. Ce même conseil était dépositaire des clefs de sept guichets distribués depuis le bas de l’escalier de la grande tour jusqu’à la plate-forme, ainsi que des portes extérieures de chaque appartement, qui ne s’ouvraient, pour ce qui concernait le service intérieur, que quand les commissaires qui y étaient attachés en donnaient le signal par une sonnette qui correspondait à la salle du conseil. C’étaient, d’ailleurs, ses membres qui escortaient les alimens à chaque repas. On les préparait aux anciennes cuisines du gand - prieuré, et tout ce qui les composait était soumis à l’épreuve la plus rigoureuse. Trois garçons de service, nommés Turgi, Chrétien et Marchand, chargés du transport de ces alimens, attendaient dans la pièce d’entrée la fin des repas, dont la desserte était destinée à Cléry, à un nommé Tison et sa femme, qui mangeaient ensemble depuis la mort du Roi, car auparavant Cléry avait la même table que les commissaires. Tout se reportait ensuite aux cuisines avec les mêmes précautions, et après avoir été visité parles commissaires, principalement le linge de table, et tout ce qui avait été employé à l’usage de la famille royale. Les garçons servans étaient aussi chargés, sous l’inspection des commissaires, du transport du bois de chauffage déposé dans la tourelle gauche, ayant son entrée dans la salle à manger, pour l’appartement du Roi, et, pour celui des Princesses, dans la chambre occupée par Tison et sa femme. Au reste, ceux-ci étaient préposés pour le service des Princesses ; mais en même temps, ils épiaient tous ceux qui approchaient la famille royale, même les commissaires, dont ils dénoncèrent quelques-uns, comme on le verra dans la suite de cette relation

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