Souvenirs d Égypte
61 pages
Français

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Souvenirs d'Égypte , livre ebook

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Description

Quelques membres dévoués de la Section Lyonnaise du Club Alpin Français ayant organisé, à l’occasion des fêtes de Pâques 1906, une croisière en Orient, je saisis avec empressement cette occasion de voir des contrées nouvelles, et de retrouver des compagnons de voyage avec lesquels j’étais allé l’année précédente à Constantinople. Le départ d’avant-garde eut lieu de Lyon, au mois de mars, la caravane ayant été scindée en deux groupes, dont l’un, composé de 21 membres, visita d’abord la Syrie, la Galilée et la Palestine, et vint ensuite se réunir à l’autre, quinze jours plus tard, au Caire, pour excursionner en Égypte.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346117239
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Émile Daullia
Souvenirs d'Égypte
AVANT-PROPOS
S’il est, entre toutes, une contrée célèbre, intéressante, mystérieuse, c’est l’Égypte, contrée trop longtemps négligée des touristes.
Berceau de la civilisation, dès la plus haute antiquité, aujourd’hui, centre commercial et agricole important, la vieille terre des Pharaons, fouillée et rénovée par le monde des savants, réserve de nos jours plus d’une surprise à ses visiteurs.
Dans ses villes riantes et animées, le voyageur est heureux de retrouver le luxe et le confort qui lui sont chers, ayant son attention éveillée, à chaque pas, par mille sujets divers. L’agriculteur, en foulant aux pieds le sol de sa merveilleuse vallée, en observe l’admirable fécondité. L’artiste, en parcourant ses villages et bourgs pittoresques, enfouis au sein de la verdure des oasis qui bordent les rives du Nil, éprouve de véritables joies esthétiques. L’archéologue enfin, en présence des ruines grandioses de ses temples et tombeaux mis à jour, ne peut s’arracher à leur contemplation méditative.
L’Égypte, terre classique des souvenirs, est aussi le pays des contrastes. Suivant les zones, c’est tout à la fois la contrée la plus fertile et la plus stérile, la plus verdoyante et la plus aride, la plus plate et la plus accidentée, la plus populeuse et la plus déserte, la plus vivante et la plus morte, la plus desséchée et la plus inondée. Son père nourricier, le Nil, est le grand magicien, opérant tous ces miracles dans son sein, grâce à des débordements périodiques, qui fertilisent le sol partout où il a déposé son limon. Et, de toutes ces oppositions, engendrées par un climat sec et brûlant, agissant sur un sol sablonneux et d’alluvions, ressort comme une anomalie singulière, qui déroute l’étranger et excite son étonnement. Quoi qu’il en soit, cette contrée, avec son étrange caractère d’originalité, nous apparaît douée d’un charme particulier, qui peut ne pas séduire tout le monde, mais est loin d’être banal.
Est-ce pour cela ou pour toute autre cause, que depuis quelques années la mode semble se détourner de la Côte d’azur, et qu’un courant s’est créé, entraînant bon nombre d’hivernants vers les rives du Nil ? Toujours est-il que maintenant l’on va passer l’hiver au Caire ou à Alexandrie, de préférence à Cannes ou Nice, qui sont délaissées, surtout par la colonie anglaise. Et, chose extraordinaire, on voit le monde des touristes, en majorité composé d’Américains et d’Anglais, ne pas craindre d’affronter les Océans pour aborder sur cette terre d’Égypte, au moment de la Season. Quelques Français, moins timorés que la plupart de leurs compatriotes, se résignent aussi à suivre l’exemple, mais encore combien rares ! C’est que, il faut l’avouer, pour nous qui n’aimons guère à nous déplacer, et qui en général n’avons pas le pied marin, le grand obstacle, c’est la traversée. Celle-ci semble la mer à boire et arrête bien des gens.
Les voyageurs cosmopolites débarquant en Égypte, y viennent soit pour affaires, ce sont les commerçants ; soit en mission, ce sont les savants ; soit enfin pour leur plaisir, et ce sont les touristes.
De là, diverses catégories de personnes, qui, poursuivant des buts différents, ne fraient pas ensemble. Les négociants s’attachent de préférence aux centres commerciaux des grandes villes ; les archéologues s’occupent surtout d’antiquités et fréquentent les musées ; tandis que les artistes, les poètes, les flâneurs vont partout à l’aventure, en quête d’impressions nouvelles.
Il y a bien encore l’intéressante série des malades plus ou moins neurasthéniques, plus ou moins rhumatisants, ou tributaires de la phtisie, qui viennent chercher sous un ciel plus clément un soulagement à leurs maux, sans parler des gens atteints de spleen, qui cherchent à se distraire. Mais le nombre en est relativement restreint, le voyage et le séjour, en cette contrée lointaine, n’étant pas à la portée de toutes les bourses. Est-ce à croire cependant qu’il n’y ait que des millionnaires qui puissent venir au Caire ? Dieu merci, non. En réalité, on y voit des gens de toute qualité et même de tout acabit.
Pour visiter l’Égypte avec fruit et avoir une idée d’ensemble du pays, il faudrait pouvoir consacrer à cette visite, sinon des années, au moins une saison entière. Mais pour qui est pressé, quelques jours à la rigueur suffisent ; si l’on veut se contenter d’un aperçu superficiel des choses, et à condition de voyager, à toute vapeur, exclusivement en chemin de fer. La contrée est de nos jours exploitée au profit des touristes par une foule d’agences de voyage, parmi lesquelles se distingue au premier rang l’Agence anglaise Cook and Son, qui s’est emparée de tous les monopoles. En France, nous avons l’Agence Lubin, dont le siège est à Paris, et qui possédant une direction d’Orient au Caire, se charge aussi, moyennant finances, de guider partout Messieurs les voyageurs, et ce très confortablement. Malheureusement tout le monde n’est pas disposé à consacrer, à un voyage au long cours, cinquante à soixante francs par jour et par personne, ni à aliéner sa liberté en société de gens inconnus. C’est pourquoi il en est beaucoup qui préfèrent se passer d’agence. Oui, mais quand on ne connaît, de la contrée où l’on veut aller, ni les habitants, ni la langue, comment se tirer d’affaire, tout seul, en pays étranger ? Deux ou trois compagnons de voyage, parents ou amis et de commerce agréable, n’est-ce pas ce que l’on pourrait souhaiter de mieux ? Ajouterai-je que j’ai eu cette rare bonne fortune, et que grâce à des amis dévoués, qui m’ont aplani toutes difficultés, je n’ai rapporté de cette lointaine excursion en terre des Pharaons que de charmants souvenirs ?
Toutefois, ce n’est pas à propos d’un voyage à toute vitesse, tel que je l’ai fait, accompli en une vingtaine de jours, y compris la traversée, qu’il est possible d’entreprendre une relation bien approfondie de ce qui n’a été qu’entrevu au pas de course. Du reste, quand le narrateur aura dit quelques mots d’Alexandrie et du Caire, de la Vallée du Nil et de ses temples antiques ; quand, à propos de ceux-ci, il aura cité les noms des Ramsès et autres grands Pharaons des anciennes dynasties, des Ptolémées, des Empereurs romains et byzantins, des Sultans mamelouks, qui régnèrent jadis sur l’Égypte ; quand il aura parlé des pylônes, des pronaôs, des salles hypostyles, du Saint des Saints et des hypogées, qui sont la synthèse des temples antiques, il aura vite épuisé son sujet, à moins d’entrer dans des détails rétrospectifs, dont la description, aride et monotone, est plutôt du domaine des ouvrages spéciaux où on les trouvera beaucoup mieux énoncés.
Tout ce qu’il pourra tenter, ce sera de retracer à grandes lignes l’itinéraire suivi, et de faire part des impressions ressenties au cours du voyage, de façon à donner une idée du pays, de ses curiosités et des mœurs de ses habitants.
Tel est du moins le modeste objectif que l’auteur s’est proposé en écrivant cette relation, qu’il sera trop heureux de présenter au lecteur, si celui-ci veut bien s’intéresser à sa narration.
Peut-être auparavant ne semblera-t-il pas superflu de lui donner quelques aperçus, concernant la topographie de la contrée, l’origine de la population, sa religion primitive et les fastes de son histoire ancienne. Bien qu’indépendantes du récit en lui-même, ces notions préliminaires serviront à éclairer la voie qu’il sera appelé à suivre et à guider sa marche vers l’inconnu.

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