Tableau historique de l Algérie - Depuis l occupation romaine jusqu à la conquête par les Français en 1830
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Tableau historique de l'Algérie - Depuis l'occupation romaine jusqu'à la conquête par les Français en 1830 , livre ebook

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Domination Romaine dans la Numidie et la Mauritanie Césarienne, aujourd’hui le territoire de l’ex-régence d’Alger Rome met 240 ans pour réduire la Numidie et la Mauritanie Césarienne (le territoire de l’ex-régence d’Alger) à l’état de provinces sujettes et tributaires.L’an 553 de Rome, Scipion (le premier Africain) bat Annibal à Zama, réduit Carthage aux abois, prend Syphax. Pouvant rayer le nom Punique de la liste des nations, il se borne à affaiblir Carthage.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346087587
Langue Français

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À propos de Collection XIX
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Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Édouard Lapène
Tableau historique de l'Algérie
Depuis l'occupation romaine jusqu'à la conquête par les Français en 1830
PREMIÈRE ÉPOQUE

Domination Romaine dans la Numidie et la Mauritanie Césarienne, aujourd’hui le territoire de l’ex-régence d’Alger 1
Rome met 240 ans pour réduire la Numidie et la Mauritanie Césarienne (le territoire de l’ex-régence d’Alger) à l’état de provinces sujettes et tributaires.
L’an 553 de Rome, Scipion (le premier Africain) bat Annibal à Zama, réduit Carthage aux abois, prend Syphax. Pouvant rayer le nom Punique de la liste des nations, il se borne à affaiblir Carthage. Un traité réunit la Mauritanie de Syphax jusqu’au fleuve Mulucha (aujourd’hui Moulouiah) à la Numidie ; elle est cédée à Massinissa, l’heureux allié des Romains, déjà roi de Numidie.
En 608, Scipion Emilien (le deuxième Africain) détruit Carthage et compose de son territoire la Province Romaine. Il se contente d’occuper les villes maritimes, les comptoirs, les colonies militaires et commerciales établis par Carthage, depuis la petite Syrte jusqu’au delà d’Oran (Gilba colonia). Ainsi les Romains, moins pressés que les Français aujourd’hui, prennent possession des côtes, mais renoncent pour l’instant à s’avancer dans l’intérieur.
En 646, après la défaite et la prise de Jugurtha, le hardi Marius, d’ailleurs moins jaloux de l’intérêt public que de pousser rapidement au résultat les vues d’ambition qui l’appellent sur un autre théâtre, recule devant le projet d’adjonction entière des nouvelles possessions d’Afrique à l’empire. La province d’Afrique est seulement agrandie, et Hiempsal reçoit le reste de la Numidie, moins la partie occidentale cédée à Bocchus, qui a livré son gendre Jugurtha.
Vainqueur à Pharsale, César, l’an 707 de Rome, poursuit en Afrique les restes du parti de Pompée. Sans appui dans le pays, sans port de refuge, presque sans flotte, laquelle, faute de temps, n’a pu rejoindre, mais se fiant à sa fortune, à son génie, César ose tenter un débarquement à Adrumète et réussit. Bientôt les apprêts de Confidius, gouverneur pour le parti contraire, le forcent à s’éloigner. Contre lui combattent Scipion, beau-père de Pompée ; Labiénus, naguère lieutenant de César, et admirateur dévoué du plus grand général de Rome, aujourd’hui républicain inflexible ; Pétreius, autre chef du parti ennemi, tous réunis à Juba, roi de Mauritanie ; enfin Caton, qui est venu planter à Utique son stoïque drapeau.
César, dans une mémorable campagne de quelques mois, de son propre aveu, combat moins pour la victoire que pour son salut. Après avoir été battu dans la personne de son lieutenant Curion, il se montre bientôt habile à profiter des fautes, des lenteurs, surtout de la présomption, de ses adversaires. Peu rassuré cependant sur les résultats futurs d’une affaire générale, décisive, il se laisse entraîner par ses soldats qui, pour ainsi dire, lui imposent la victoire. Cette journée est celle de Tapsus, où cinquante mille ennemis restent sur la place ; elle décide du sort de l’Afrique romaine. Les fils de Pompée voguent vers l’Espagne et vont y relever un instant leur parti vaincu. Scipion, pris en mer, fuyant, se donne la mort. L’inflexible Caton se perce de son épée, et ramené à la vie, déchire l’appareil parce qu’il veut mourir, et meurt. Pétreius et Juba, subissant même douleur et même honte, se provoquent et fondent l’un sur l’autre avec l’intention de s’entr’égorger. Le premier, plus faible, succombe. Juba est achevé par un esclave qui, sur l’ordre de son maître, lui rend ce dernier office. Ce roi échappe ainsi à l’infamie de suivre le char du triomphateur : quatre triomples, en effet, attendaient César à Rome.
La Numidie et la Mauritanie sont réduites en provinces romaines. César les fait régir, sous le titre de proconsulaires, par le fameux historien Salluste (Sallustius Crispus), son ami. Celui-ci, avec éloquence et éclat, prêche dans ses écrits vertu et désintéressement. En réalité, par ordre même de César, dit-on, il ruine le pays, sous prétexte de le punir de son attachement au parti de Pompée, et déshonore par ses vices et ses rapines les hautes fonctions qu’il remplit.
Le gouvernement de ces contrées essuie encore des variations. Le pays obéit à des rois tributaires et vassaux de Rome. Cependant, en 721, Auguste réduit en provinces les Mauritanies Césarienne et Tingitane. Il rend, en 724, à Juba II, une partie de l’ancien royaume de Massinissa, et lui donne pour femme Cléopâtre Séléné, fille d’Antoine et de Cléopâtre. Ce prince africain, qui dans sa jeunesse avait orné le triomphe de César, élevé à Rome, s’y était rendu illustre par son savoir, et mérita de Pline cet éloge arrivé jusqu’à nous, que Juba était encore plus distingué par ses talents que par la couronne qu’il portait.
En 729, s’opère l’échange de la Numidie, plus importante par sa position rapprochée de la province d’Afrique , entre les deux Mauritanies et la Gétulie, cédées à Juba. Les richesses de ce prince ont offusqué le fils indigne de Germanicus, qui règne sous le nom de Caligula, et provoquent son avide colère. Espérant peut-être le ranger avec tout l’empire dans la condition souhaitée de n’avoir qu’une tête à abattre, il mande à Rome le roi Juba. Ensuite, après l’avoir dépouillé de ses trésors, il l’envoie en exil et le fait assassiner en chemin. L’Afrique, restant veuve de tous ses rois, Claude, en 795, ordonne la division définitive de l’Afrique septentrionale en cinq provinces : les Mauritanies Tingitane et Césarienne, la Numidie, l’Afrique, la Cyrénaïque.
 
C’est donc à l’apogée de la puissance des Romains, après trois siècles les plus féconds en grands capitaines, entre le premier Scipion et Corbulon, lorsque des rois esclaves ont rempli leur mission, après deux règnes successifs de rois mariés à des Romaines, et quand des colonies militaires et civiles ont latinisé en quelque sorte le sol ; c’est alors que le sénat décrète la réunion à l’empire, et rend les deux Mauritanies, ainsi que le reste de l’Afrique septentrionale, provinces sujettes et tributaires.
Dans ce long intervalle, leurs rois assujettis (reges inservientes, suivant l’expression énergique de Tacite) fournissaient leur blé, leur argent, leurs éléphants, leur excellente cavalerie, apportaient en un mot une soumission prévenante. Le sénat accordait en échange une sorte d’investiture, les insignes du pouvoir, la chaise curule, le sceptre d’ivoire, la pourpre du manteau royal. Cent ans après Auguste, cette lente infiltration des mœurs et des institutions romaines avait opéré une fusion complète ; et sous Trajan, l’exil imposé à un citoyen lui interdisait aussi le séjour de l’Afrique, comme réunissant trop les douceurs de la vie, et à ce titre regrettable pour un banni.
On compte en Mauritanie, sous Vespasien, au moins treize colonies romaines, trois municipes libres, deux colonies en possession du droit latin, et une du droit italique. Toutes les autres villes sont libres et tributaires. La Numidie réunit du temps de Pline douze colonies romaines ou italiques, cinq municipes et trente-une villes libres ; tantôt véritables forteresses, appelées par Cicéron créneaux de l’empire ; tantôt colonies pacifiques qu’il nomme ailleurs la propagande de la civilisation romaine.
Malgré ce système d’occupation fortement combiné, les positions avancées, reconnues peu salubres pour de jeunes soldats venus de la Mésie, de la Germanie et de la Gaule, étaient abandonnées aux tribus alliées et indigènes. La paix, en outre, fut loin d’être perpétuelle et le calme d’être non interrompu. L’indifférence du Polythéisme et les relations des villes de la Mauritanie avec l’Espagne, la Gaule, l’Italie, surveillées par les colonies romaines, préexistantes à celles jetées sur le sol africain, avaient fait admettre dans celui-ci, sans difficulté, les garnisons et les mœurs politiques et religie

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