Tahiti - Esquisse historique
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Tahiti - Esquisse historique , livre ebook

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Description

L’île de Tahiti fut découverte en 1767, par le navigateur anglais Wallis. Elle était alors gouvernée par un chef nommé Amo, dont la famille régnait depuis plus de 150 ans.Les indigènes, étonnés plutôt qu’effrayés à la vue du navire de Wallis, laissèrent débarquer les Européens ; mais bientôt, des querelles s’étant élevées pour des motifs assez futiles, on prit les armes des deux côtés ; la mousqueterie des Anglais eut vite raison des casse-têtes et des lances des Tahitiens, dont un grand nombre périt dans cette sanglante affaire ; le chef Amo et sa femme, nommée Obera, s’empressèrent de traiter avec Wallis, et des relations amicales ne tardèrent pas à s’établir de part et d’autre ; les Anglais furent si bien accueillis et les Tahitiens si contents des blancs qu’on se sépara avec peine (juin 1767).Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346112272
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Pierre de Coral
Tahiti
Esquisse historique
PRÉFACE
Paris, mai 1885.
 
Dans un séjour de près de quatre années à Tahiti, nous avons essayé de réunir les documents se rapportant à l’historique de notre colonie. Malheureusement, les archives du Gouvernement local sont presque muettes à cet égard, et la mémoire des indigènes ne peut plus être interrogée sur des faits qu’ils dénaturent ou exagèrent, quand ils ne les. ignorent pas complètement.
Seuls, deux écrivains, MM. Mœrenhout et Vincendon-Dumoulin, les annales maritimes, les journaux et débats parlementaires de l’époque ont pu nous guider et nous aider.
Nous n’avons pas, certes, la prétention de donner un ouvrage complet, dans cette courte esquisse ; notre but est simplement de frayer le chemin, de montrer la route à des écrivains plus autorisés que nous. Nous avons rassemblé les matériaux épars de tous côtés ; qu’un autre construise ; qu’une plume plus savante que la nôtre décrive cette civilisation étonnante et remarquable du peuple tahitien, dont Cook et Bougainville ont jeté les premières esquisses, en des tableaux à la fois si vrais et si agréables, récits qui serviraient d’introduction à cette histoire, dont l’épilogue serait les pages glorieuses du Protectorat français, et les nombreuses étapes marquées par le sang de nos soldats et de leurs chefs héroïques, lors de l’insurrection qui dévasta l’île, de 1844 à 1847.
 
Pour nous, notre tâche sera plus modeste, plus facile aussi : elle consistera simplement à mettre en lumière les principaux faits de l’histoire de Tahiti, depuis sa découverte en 1767 ; à raconter brièvement les règnes des premiers Pomaré ; à rappeler les débuts difficiles du protectorat en 1842, fait qui prit tellement d’importance à cette époque, qu’il fait partie intégrante de l’histoire de France. L’affaire de Tahiti n’est-elle pas, en effet, un événement considérable dans les fastes de la Monarchie de Juillet ? Les plus grands orateurs de l’époque, les Dufaure, les Odilon Barrot, les Guizot, s’en occupèrent. La guerre avec l’Angleterre faillit éclater pour cette île lointaine, inconnue, ignorée auparavant, qui brusquement se trouvait être la préoccupation de tous, l’événement politique de l’année 1844. Puis on l’oublia bien vite, trop vite même, car une guerre insurrectionnelle éclata bientôt après ; nos marins, nos soldats d’infanterie de marine, suppléant à leur petit nombre par des prodiges de valeur, amenèrent la pacification de l’île, après une lutte de plus de quatre ans. C’est cette page glorieuse, inconnue, de notre brave infanterie de marine, que j’ai cru aussi de mon devoir de retracer : guerre terrible, dont le dernier combat inscrit dans les plis du 2 e régiment d’infanterie de marine, à côté des noms célèbres de Bomarsund et de Puebla, faisait dire à l’amiral Jurien de la Gravière , dans un de ses récents ouvrages : « Insouciants, coupables que nous sommes, nous sautons à pieds joints par-dessus nos gloires ; l’antiquité en aurait fait des épopées » 1 .
PIERRE DE CORAL.
1 L’Asie sans maître, page 65.
TAHITI
L’île de Tahiti fut découverte en 1767, par le navigateur anglais Wallis. Elle était alors gouvernée par un chef nommé Amo, dont la famille régnait depuis plus de 150 ans.
Les indigènes, étonnés plutôt qu’effrayés à la vue du navire de Wallis, laissèrent débarquer les Européens ; mais bientôt, des querelles s’étant élevées pour des motifs assez futiles, on prit les armes des deux côtés ; la mousqueterie des Anglais eut vite raison des casse-têtes et des lances des Tahitiens, dont un grand nombre périt dans cette sanglante affaire ; le chef Amo et sa femme, nommée Obera, s’empressèrent de traiter avec Wallis, et des relations amicales ne tardèrent pas à s’établir de part et d’autre ; les Anglais furent si bien accueillis et les Tahitiens si contents des blancs qu’on se sépara avec peine (juin 1767). L’année suivante, Bougainville débarquait à son tour ; il donna à l’île le nom de Nouvelle-Cythère et en partit enthousiasmé et émerveillé.
Après lui vint le fameux navigateur anglais Cook  ; c’est dans ses relations que nous pouvons trouver un tableau véridique de ce qu’était alors la population Tahitienne. Cook estimait que les habitants de l’île étaient au nombre de deux cent à trois cent mille ; il établit son calcul sur le nombre de pirogues et de combattants qu’il vit : les premières étaient au nombre de 370, et les combattants au nombre de 8,000.
Cook fit trois voyages à Tahiti : le premier avait eu lieu quelques mois après celui de Bougainville, en 1768 ; le deuxième eut lieu en 1773. — Mais, auparavant, un Espagnol, nommé Bonechea, ignorant les voyages de ses prédécesseurs, débarqua en 1772 dans le sud de l’île, près de Tautira. Bien reçu par les indigènes, le commandant espagnol laissa dans l’île deux prêtres catholiques, après leur avoir fait construire une maison par ses matelots ; près de la porte de cette maison, il fit graver une croix sur laquelle il inscrivit d’un côté : «  Christus vincit  », et de l’autre : «  Carolus III imperat  ». Puis il continua son voyage vers l’ouest ; mais, étant tombé gravement malade, il fut forcé de revenir à Tahiti quelques mois après. — C’est là qu’il mourut, et ses compagnons l’ensevelirent près de la maison qu’il avait fait construire ; les missionnaires catholiques rentrèrent en Europe avec le vaisseau.
A son troisième voyage (1777), Cook alla visiter son tombeau, et sa relation nous apprend que les Espagnols avaient fait les plus grands efforts pour s’attirer l’affection des habitants ; ceux-ci ne parlaient d’eux qu’avec vénération et respect. Dans ce dernier voyage, le capitaine Cook constate aussi le décroissement sensible de la population, dû aux maladies que les blancs avaient apportées ; de plus, le prestige du chef Amo allait en s’amoindrissant tous les jours ; l’arrivée des Européens et sa défaite contre Wallis lui avaient été fatales ; son peuple commençait à le croire moins puissant, moins favorisé des dieux ; au contraire, un autre chef subalterne, nommé Otou , qui se fit appeler ensuite Pomaré , profitant habilement de la situation où se trouvait son district, placé près de l’endroit où les différents navires venaient mouiller, accablait de son amitié tous les navigateurs, et passait, aux yeux du peuple, pour l’ami et le préféré des blancs, dont on connaissait la puissance et dont on craignait le ressentiment. Usant d’habileté, de ruse et d’adresse, il arriva à se concilier la plupart des petits chefs de l’île, qui firent bientôt cause commune avec lui. Se sentant alors assez fort, il démasqua ses projets et se posa en roi absolu de toute l’île. Ses prétentions, appuyées par tous ses alliés et par les déserteurs d’un navire de guerre anglais, la «  Bountry  », le firent triompher, les armes à la main, de tous ses rivaux.
Maître de Tahiti, il fit reconnaître son fils comme souverain de l’île, sous sa régence toute-puissante (1791) ; puis, continuant ses conquêtes, il entreprit de soumettre les autres archipels qui composent les îles de la Société

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