Tournus en 1814 et en 1815 - Histoire locale
129 pages
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Tournus en 1814 et en 1815 - Histoire locale , livre ebook

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Description

L’invasion. — Etat des esprits en France. — Impression produite par l’invasion. — Tournus est une des villes qui se dispose à la résistance.1814 !L’invasion ! !Après avoir foulé le sol de toutes les nations de l’Europe, après les entrées triomphales dans toutes les capitales, l’armée française presque détruite par la terrible retraite de Russie, avait encore retrouvé quelques lueurs d’énergie à Lutzen, à Bautzen, à Dresde. Puis, était survenu le désastre de Leipzig, causé en partie par l’ignoble défection des Saxons et, maintenant, c’était sur la rive gauche du Rhin, sur le sol français, qu’il fallait continuer la lutte.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346091096
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS ET DES SCIENCES DE TOURNUS
TOURNUS
en 1814 et en 1815
Joseph Guironde
Tournus en 1814 et en 1815
Histoire locale
AVANT-PROPOS
Tout le monde, dans notre région, a entendu parler de la journée du 23 janvier 1814, qu’une fête bien modeste rappelle chaque année à Tournus, mais, bien peu de personnes en connaissent les détails et les faits qui l’ont précédée et suivie sont pour ainsi dire inconnus.
Voulant sauver de l’oubli ces événements des plus honorables pour la ville de Tournus, j’ai pris le parti d’en faire le récit.
Pour ne citer que des faits authentiques, j’ai puisé la plupart de mes renseignements dans les archives de la ville de Tournus ; j’ai été aidé dans cette besogne par les recherches intelligentes de M. Albert BERNARD, qui a été pour moi un véritable collaborateur.
J’ai également puisé, surtout en ce qui concerne la journée du 23 janvier, dans les mémoires et notes laissés par des témoins oculaires connus ou inconnus.
Deux de ces mémoires m’ont été particulièrement utiles :
Le premier, écrit par M. Louis BIDAT, ex-notaire et capitaine de la Garde nationale, a été fait, sous forme de rapport, peu de temps après les événements qu’il relate. Soumis à l’examen des notables habitants de la ville, il fut reconnu exact et envoyé à Chalon au lieutenant-colonel en retraite CORNILLE, pour le faire imprimer ; il fut retiré, avant l’impression, par l’auteur, après le désastre de Waterloo, caché et scellé dans un mur, d’où il n’est sorti qu’après les journées de juillet 1830.
Le second est de M. BOMPAR, notaire à Tournus ; celui-ci fut écrit, ainsi que le dit l’auteur, longtemps après les événements, alors que « son enthousiasme était bien refroidi » ce qui explique l’amertume de certaines critiques.
Enfin, j’ai pu puiser largement dans l’extrait du Carnet de campagne, écrit au jour le jour par le général LEGRAND DE MERCEY, que son arrière petit-fils, M. Charles RÉMOND, conseiller à la cour d’appel de la Guadeloupe, a eu l’obligeance de mettre à ma disposition, je lui en exprime ici tous mes remerciements.
Grâce à tous ces documents, j’ai pu faire un récit complet des événements qui se sont produits à Tournus pendant les années 1814 et 1815 et, si cet hommage rendu aux vertus civiques et au patriotisme de nos pères n’a pas d’autres mérites, il aura du moins ceux de la bonne intention, de l’exactitude et de la sincérité.
J.G.
PREMIÈRE PARTIE
I

L’invasion. — Etat des esprits en France. — Impression produite par l’invasion. — Tournus est une des villes qui se dispose à la résistance.
1814 !
L’invasion ! !
Après avoir foulé le sol de toutes les nations de l’Europe, après les entrées triomphales dans toutes les capitales, l’armée française presque détruite par la terrible retraite de Russie, avait encore retrouvé quelques lueurs d’énergie à Lutzen, à Bautzen, à Dresde. Puis, était survenu le désastre de Leipzig, causé en partie par l’ignoble défection des Saxons et, maintenant, c’était sur la rive gauche du Rhin, sur le sol français, qu’il fallait continuer la lutte. Lutte à jamais admirable où Napoléon, retrouvant les éclairs de génie de sa jeunesse, déploya contre les forces écrasantes de l’ennemi, autant de talent et de science militaire que dans sa campagne d’Italie de 1796.
Mais cette lutte était destinée à avoir une issue fatale ; la France fatiguée, épuisée aussi bien en hommes qu’en argent, devait succomber sous l’attaque de toutes les puissances de l’Europe coalisée contre elle. Et pourtant, elle avait tant de vitalité cette France généreuse, qu’elle venait encore de fournir au gouffre de la guerre, le contingent de 1813 ; pauvres petits soldats, soudainement arrachés au foyer et jetés, quinze jours après l’incorporation, dans la fournaise des batailles. Ils avaient l’air si jeunes, qu’on leur avait donné le surnom de Marie-Louise, surnom qu’ils devaient illustrer, car ils l’ont écrit avec leur sang sur une grande page de notre histoire. Dans tous les combats où le sol de la patrie était disputé pied à pied, ils se montrèrent les dignes émules de leurs aînés de la Grande-Armée.
Quel était l’état des esprits en France à ce moment ?
Dans son magnifique ouvrage 1814, Henry Houssaye en fait un tableau bien exact :
« La population française toute entière n’avait qu’une seule pensée, ne vivait que dans une seule espérance, ne. formait qu’un seul vœu : la paix. Après 25 années de révolution et de guerres la France voulait du repos. Mais la France, et nous entendons par là l’immense majorité du pays, les quatre cinquièmes de la population, ne désirait point la chute de Napoléon. Elle n’y pensait même pas. L’ancienne noblesse et une partie de la bourgeoisie seules voyaient les choses d’une autre façon. Elles accusaient l’obstination, l’orgueil et la tyrannie de l’empereur. Ces sentiments qui commençaient à régner dans les villes, depuis les salons jusqu’aux boutiques, n’avaient gagné ni les ateliers ni les campagnes. Le peuple qui, vu la faculté du remplacement, avait été seul à payer de son sang la gloire de Napoléon, le peuple avait gardé sa foi à Napoléon, 1  »
250.000 hommes de première ligne, sous les ordres de Schwarzenberg et de Blücher, envahirent la France après avoir franchi le Rhin en quinze colonnes, depuis Bâle jusqu’à Coblentz, du 21 décembre 1813 au I er janvier 1814. A la gauche de cette formidable armée, opérait une division légère commandée par le général autrichien Bubna ; c’est cette division qui, après avoir violé la neutralité de la Suisse, vint envahir la vallée de la Saône, afin de s’opposer aux mouvements que le maréchal Augereau, alors à Lyon, aurait pu tenter sur le flanc gauche des armées coalisées et de conserver une ligne de communication des plus utiles.
La France n’avait, au début, que 46.000 combattants à opposer aux envahisseurs.
Quelle fut l’impression produite en France par l’invasion ? C’est encore à Henry Houssaye que nous en empruntons le récit :
« L’entrée précipitée des Alliés sur l’ancien territoire dans les premiers jours de janvier, surprit la France en pleine organisation de défense. L’invasion terrifia la population, mais la France abattue n’eût pas un frémissement de révolte. »
« L’idée métaphysique de la Patrie violée qui, en 1792, avait eu tant d’action sur un peuple jeune ou rajeuni par la Liberté, cette idée ne souleva pas un peuple vieilli dans la guerre, las de sacrifices et avide de repos. Pour réveiller les colères et les haines, il fallut le fait brutal et matériel de l’occupation étrangère avec son cortège de maux : les réquisitions, le pillage, le viol, le meurtre et l’incendie. »
« Loin que l’invasion dans les premiers temps élevât les cœurs, l’esprit public s’affaissa plus encore. »
« Dans quelques villes : à Dôle, à Chalon-sur-Saône, à Bourg-en-Bresse, les gardes nationales urbaines reçurent les Autrichiens à coups de fusil. Mais presque partout, il suffit aux Alliés d’apparaître. Epinal se rendit à 50 cosaques, Mâcon à 50 hussards, Reims à un peloton, Nancy aux coureurs de Blücher, Chaumont à un seul cavalier wurtembergeois. » 2
Au milieu de l’effondrement général, Tournus fut une des rares villes quise disposa à la résist

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