Vade-mecum de l officier au Tonkin - Recueil de renseignements utiles sur la vie des postes dans les régions montagneuses, ...
102 pages
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Vade-mecum de l'officier au Tonkin - Recueil de renseignements utiles sur la vie des postes dans les régions montagneuses, ... , livre ebook

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Description

Aussitôt la lettre de service reçue annonçant la désignation pour le Tonkin, la première préoccupation doit être de faire tous les achats des effets et objets nécessaires pour la traversée ainsi que pour la durée du séjour dans la Colonie, que l’on peut faire et qu’il est même avantageux au point de vue pécuniaire de faire avant de s’embarquer.Quoique à bord des Transports de l’État et des Affrétés, tout officier ait droit à un nombre de kilos de bagages assez élevé au prorata du grade, il est bon de ne pas emporter une trop grande quantité de colis ; prendre le strict nécessaire sans se charger d’impedimenta qui, au débarquement en baie d’Along ou à Haï-Phong, deviennent une source d’ennuis continuels pour ceux surtout qui dès leur arrivée reçoivent leur destination pour les hautes régions.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346102808
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Henri Gallais
Vade-mecum de l'officier au Tonkin
Recueil de renseignements utiles sur la vie des postes dans les régions montagneuses, à l'usage des Européens allant débuter dans notre nouvelle colonie d'Extrême-Orient
INTRODUCTION
Je n’ai certainement pas eu la prétention, en entreprenant de faire ce petit volume, d’écrire un nouveau livre sur le Tonkin, ne me reconnaissant aucun talent pour cela ; cette tâche étant devenue passablement ardue après tout ce qui a déjà été dit et écrit sur ce pays que les uns ont trop vanté, et dont les autres ont raconté le plus de mal qu’il a été possible, je ne me sens en effet nullement assez bien doué pour la tenter.
En tout et pour tout, il faut savoir plaider le pour et le contre, et montrer de la modération, aussi l’exagération des premiers à exalter notre jeune Colonie, a-t-elle été aussi nuisible à sa prospérité que le parti pris des derniers à la dénigrer.
Or, la masse des Français qui ne connaît pas le Tonkin, et qui cependant voudrait bien le connaître, n’a pu jusqu’alors tirer aucune conclusion de toutes ces controverses ; elle demande la lumière et jusqu’à ce jour on ne lui a jamais donné que la confusion.
Mon seul but a donc été en faisant ce volume, dégagé de toute espèce de parti pris et écrit avec la plus entière bonne foi, de mettre à la disposition de tous ceux qui se destinent à aller dans l’avenir en Extrême-Orient, l’expérience et les connaissances qu’il m’a été donné d’acquérir pendant mes différents séjours dans notre nouvelle Colonie.
Pour cela, je vais commencer par tâcher d’exposer le plus brièvement possible la situation actuelle au Tonkin.
Je n’ai pas à faire ici le procès du Tonkin. Il est avéré pour tous aujourd’hui, que la conquête du pays est faite, terminée, il est vrai, par la malheureuse affaire de Lang-Son, affaire ténébreuse entre toutes, complètement enterrée maintenant, à laquelle il ne faut même plus penser, vu l’impossibilité de découvrir l’exacte vérité.
Il est donc admis, même par les plus récalcitrants, que la conquête définitive date de 1885 ; à cette époque finit la grande guerre et commence la période de pacification.
Il restait encore bien alors quelques débris de l’armée Chinoise sur le Haut Fleuve Rouge, au-dessus d’Hung-Hoa par exemple, dernières épaves des troupes régulières du fameux Lu-Vinh-Phoc, qui étaient restées dans la région haute, parce que nous n’occupions pas encore tout le pays jusqu’à la frontière.
La colonne du Haut Fleuve Rouge, au commencement de 1886, sur Than-Quan et Lao-Kay, à la suite de laquelle nous avons pris définitivement possession de toute cette région, en installant des postes sur cette grande route de Chine, tels que : Cam-Khé, Than-Quan, Bao-Ha et depuis Yen-Baï, pour ne parler que des principaux, et en nous établissant à Lao-Kay sur la frontière même, a chassé devant elle ces retardataires, qui ont dû rentrer en Chine pour la plupart, en laissant bon nombre des leurs tombés sous les coups de nos vaillantes troupes.
Il en a été de même au-dessus de Lang-Son ; on a dû refouler devant soi pendant les années 1886 et 1887, les traînards de l’armée régulière Chinoise qui, après la signature du traité de paix, avaient trouvé bon de ne pas repasser la frontière et de continuer à vivre sur le pays, jusqu’à ce que nous ayons occupé militairement Cao-Bang et établi des postes dans toute cette région.
Depuis cette époque, contre quel ennemi avons-nous donc eu à lutter, soit dans le Delta, soit dans les régions montagneuses ?
Contre de simples contrebandiers, contre des bandes de pillards.
Dans le Delta, ces bandes étaient spécialement composées d’Annamites, et commandées par des chefs annamites.
Chaque bande avait son territoire bien déterminé et vivait sur le pays, y prélevant l’impôt, et allant piller les villages qui refusaient de payer la rançon.
Mais il ne fallait pas qu’un chef de bande se permît d’aller sur les brisées de son voisin, car alors c’était la guerre ouverte entre les deux bandes.
Malheureusement pour nous cela n’arrivait pas souvent, notre tâche en eut été singulièrement simplifiée ; n’ayant qu’à juger des coups, la pacification du Delta n’en aurait été que plus rapidement faite.
Bien au contraire, il leur arrivait quelquefois de se réunir à plusieurs bandes pour nous combattre.
Dans les régions montagneuses, les bandes étaient parfois composées d’Annamites et de Chinois, mais le plus souvent de Chinois, commandés par un Chinois ou un Métis, c’est-à-dire fils de père chinois et de mère annamite.
Ces, différentes bandes affiliées ensemble avaient pour ainsi dire des relations commerciales entre elles.
Celles de l’intérieur allaient à certains points déterminés sur les confins du Delta, pour y échanger le produit de leurs rapines, (femmes, enfants, buffles, etc.) contre l’opium des bandes des régions montagneuses, si ces dernières ne pouvaient les payer en argent.
Lorsque les Chinois avaient pu rassembler tout ce qu’il leur fallait pour organiser un convoi, ils allaient jusqu’à la frontière, où ils trouvaient des intermédiaires auxquels ils vendaient tout leur butin.
Leurs échanges faits, les Annamites redescendaient dans le Delta, où ils trouvaient facilement à écouler leur opium.
Le produit de ce commerce servait d’un côté comme de l’autre à payer les hommes de la bande, ainsi qu’à l’achat des armes et des munitions, les chefs ayant toutefois commencé, bien entendu, par s’en attribuer une forte part.
L’ennemi que nous avons à combattre au Tonkin depuis sept ou huit ans, n’est donc pas un patriote qui défend le sol national.
Non. C’est un vulgaire contrebandier, un pirate qui a toujours vécu de cette manière et qui ne demanderait qu’une chose, qu’on voulût bien le laisser continuer son genre de commerce.
Il n’y a réellement qu’au Thanh-Hoa où nous ayons eu à lutter contre des patriotes, se battant pour l’ancienne dynastie.
Ceux-là étaient de vrais partisans, et avaient pour chef Thuyet.
Leur résistance opiniâtre à Ba-Dinh en janvier 1887, où ils ont soutenu un siège de plus de trois semaines, tenant nos troupes en échec, le prouve assez d’ailleurs.
Mais la place réduite à la longue, étant enfin tombée entre nos mains, la marche immédiate, sur Ma-Cao, où ceux des assiégés qui avaient pu s’échapper voulaient se reformer, nous a permis d’arriver assez à temps pour contrarier leurs projets, et les empêcher de s’y installer pour renouveler la résistance qu’ils nous avaient faite à Ba-Dinh, en prenant le nouveau fort après un combat de quelques heures.
Depuis ce jour-là, le grand coup avait été porté, le fameux parti était à l’agonie, peu de temps après en effet, il n’existait plus.
Cet ennemi n’est pas un fanatique non plus, car quoique l’on trouve dans les villages annamites un nombre considérable de pagodes, qu’il y ait même dans la construction de ces pagodes un certain luxe comparativement aux cases très misérables des indigènes, il ne faut pas en conclure que le peuple Tonkinois est foncièrement religieux.
Non. Il est surtout superstitieux.
C’est pourquoi il est même à remarquer que dans ce pays où le vol est élevé à la hauteur d’une institution, l’Annamite ne prendra rien dans une pagode, malgré son tempérament pillard.
Les pirates eux-mêmes ont toujours épargné les pagodes pour lesquelles ils montrent un très grand respect.
La religion de Bouddha est d’ailleurs très large, et les cérémoni

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