Voyages dans le département actuel des Côtes-du-Nord - 1775-1785

Julien Trévédy François Marlin

Description

Avez-vous jamais fait dix lieues en wagon sans entendre quelque compagnon de route se lamenter sur la lenteur du voyage ?« — Comme nous marchons ! Partir de Brest à 2 heures 43 du soir pour être à Paris à 4 heures 45 du matin ! Quatorze heures et deux minutes pour faire à peine cent cinquante lieues ! C’est une pitié ! — Mais, au dernier siècle, on mettait quinze jours.... — Et l’on ne se plaignait pas... allez-vous dire. — Si, on se plaignait, mais du moins ce n’était pas sans raison.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

• Publié par: BNF - Collection XIX
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782346071845
• Langue: Français

Extrait

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Julien Trévédy, François Marlin
Voyages dans le département actuel des Côtes-du-Nord
1775-1785
PREMIER VOYAGE 1775
Voyage de Brest à Parle
Avez-vous jamais fait dix lieues en wagon sans entendre quelque compagnon de route se lamenter sur la lenteur du voyage ? «  — Comme nous marchons ! Partir de Brest à 2 heures 43 du soir pour être à Paris à 4 heures 45 du matin ! Quatorze heures et deux minutes pour faire à peine cent cinquante lieues ! C’est une pitié !  — Mais, au dernier siècle, on mettait quinze jours....  — Et l’on ne se plaignait pas... allez-vous dire.  — Si, on se plaignait, mais du moins ce n’était pas sans raison. »
J’ai eu sous les yeux un curieux atlas, daté de 1765, contenant des cartes routières gravées avec un soin extrême, et, en regard, des itinéraires marquant les relais, dinées et couchées. Mais j’y ai vainement cherché l’itinéraire de Rennes à Brest : Sans doute n’y avait-il pas encore de service public sur cette ligne 1 .
Au XVIII e siècle, pour aller de Paris à Brest, on prenait le plus souvent la route de Nantes et de Quimper. Dès 1636, il y avait un messager de Quimper à Nantes, partant chaque semaine 2 . Cent ans après, en 1735, ce messager avait une voiture sur Nantes et une sur Brest 3 . Or les routes tracées par les ingénieurs du duc d’Aiguillon sur la côte nord de la Bretagne n’étaient pas de nature à faire abandonner l’itinéraire anciennement suivi.
 
Comme les usages changent d’un siècle à un autre !
Au XVII e siècle, il n’y a pas de voiture publique. Sans doute il y a par tout le royaume des messagers du roi ; mais, s’ils transportent à pied ou en charrettes les lettres et les hardes, ils ne mettent à la disposition des personnes que des chevaux 4 . Dans ces conditions on voyage le moins que l’on peut. Au commencement de notre siècle, les toitures publiques roulent sur les routes la nuit comme le jour, et passent hâtivement devant les auberges où peu auparavant s’arrêtaient les voyageurs « par l’odeur alléchés ».