ADN
162 pages
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Description

Par une belle matinée de septembre, deux pêcheurs découvrent un cadavre remontant des entrailles du Lac du Der, le plus grand lac artificiel de France. Un crime qui ressemble tellement à un autre, qu’un fin limier de la Gendarmerie Nationale, Quentin Morvan, s’associe à une journaliste d’investigation, Agathe Meunier, la Star du petit écran, pour résoudre ce qui n’est que le début d’une série de crimes effroyables, tout en redorant l’image de la Gendarmerie, éprouvée par les troubles internes au pays, suite aux dernières élections présidentielles. Un regard personnel sur la société française actuelle et un mini Tour de France sous couvert d’une enquête palpitante, réalisée par un duo improbable, les menant aux portes de l’Enfer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 juillet 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342353402
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été édité par la Société des Écrivains,
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
www.societedesecrivains.com
client@societedesecrivains.com
 
Tous droits réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-342-35341-9
 
© Société des Écrivains, 2021
 
Je t’aime à en crever…
Prologue
Lac du Der, le plus grand lac artificiel de France, département de la Marne, par une belle matinée de septembre…
La mer en Champagne.
Alors que la brume se levait à peine, l’on entendait déjà l’éveil de la faune, les posés majestueux des cygnes sur l’eau, précédés de ces claquements d’ailes caractéristiques.
Quelques cormorans étaient déjà à la fête tandis qu’un couple de balbuzards pêcheurs guettait la surface de l’eau du lac de Seine dans un ballet incessant.
La surface de l’eau était le témoin des gobages de nymphes par le menu fretin, et l’on était peu à peu émerveillé par les chasses des perches en meute à la poursuite du malheureux alevin sorti du banc.
Un martin-pêcheur fendit l’air au ras du miroir, telle une flèche bleue en lançant son cri strident pour prévenir qu’il n’était pas là pour enfiler des perles, sur son long bec pointu, que les poissons se le disent !
La vie s’éveilla en même temps que s’installaient les premiers intrus, bien souvent tout de vert vêtus, le chef couvert d’une casquette ou encore d’un chapeau de cow-boy, et les lunettes polarisantes de rigueur.
Une beauté à nulle autre pareille…
Qui songerait qu’à une autre époque trois villages prenaient place ici même ?
Ils ont jadis été noyés pour éviter d’inonder Paris. Ce lac est un réservoir dont le niveau varie d’un jour à l’autre, d’une année à l’autre, et est la destination favorite des amateurs d’eau douce de la région et d’ailleurs, que ce soit juste pour la nature, les oiseaux, le motonautisme, la pêche ou encore la plongée sous-marine.
S’éloignant doucement de la mise à l’eau de l’église de Champaubert, en direction de la queue du Lac, une barque en aluminium équipée pour la pêche du carnassier glissait furtivement sur l’eau, un fanion à l’arrière, flottant au vent, à la recherche du bon spot pour cette période de l’année tant attendue des « Carnas », ces pêcheurs spécialisés dans la traque du brochet, du sandre et autres silures…
« Pierrot, on a passé la Brèche, je crois qu’on sera bien ici, on a 6 mètres, il est déjà 7 heures et les bordures n’ont rien donné. On n’a qu’à mettre nos lignes aux vifs et guetter l’échosondeur en s’ouvrant une Kro !
— “Chie d’dans”, Éric, t’as raison, il n’y a pas de mauvais endroit dans c’foutu lac ! »
Cannes posées, canettes ouvertes, les deux Bragards refaisaient le monde sur le ton de la rigolade.
On parlait pêche, bien sûr, mais aussi politique, vie de famille, éducation des enfants à l’avenir incertain dans cette région au passé métallurgique glorieux mais ô combien éprouvée par les différentes crises financières…
« Finalement, on est bien à la pêche, sans nos bonnes femmes sur le dos ! » conclurent-ils d’un regard complice.
Les heures passèrent, quelques prises de sifflets sur la canne au lancer utilisée pour tuer l’ennui, un beau brochet de 85 centimètres mis au sec après la pose du collier numéroté en plastique, correspondant à l’année halieutique, puis soudain :
« Gros !!! Regarde l’écran !!!
— Nom de Dieu, c’est un silure, ou quoi ? Tu as vu cette masse ?
Mets-lui un carassin au-dessus et sors le clonck, on va le faire monter ! »
1
« Nom, prénom, âge, profession ?
— Murlot, Pierre, 55 ans, employé de mairie à la ville de Saint-Dizier, Haute-Marne.
— Je vous connais de vue, il me semble vous apercevoir parfois près des espaces verts, non ?
— C’est cela même, mais je ne pense pas que nous soyons là pour parler de ça, sauf votre respect monsieur le gendarme, et j’avoue ne pas être totalement dans mon assiette après ça…
— Oui, ne vous inquiétez pas, je comprends tout à fait, monsieur Murlot, c’était juste histoire de détendre l’atmosphère.
D’ailleurs, si vous voulez un café ou juste un verre d’eau n’hésitez pas, vous n’êtes absolument pas en garde à vue !
— Merci, ça ira, je veux juste en finir avec cette histoire…
— Très bien, racontez-moi donc ce que nous ne savons pas.
— Eh bien lorsque nous avons vu ce fameux écho, mon ami a “posé” son vif juste au-dessus de lui, et j’ai utilisé mon clonck en espérant faire monter le “silure”, grâce au bruit généré par l’explosion de la bulle créée en surface, c’est souvent imparable avec ces bêtes-là !
— Je connais un peu, oui. Et ensuite ?
— Eh bien, oui, la masse est montée, lentement, mais pas comme un poisson, tête vers le haut, non, plutôt d’un bloc, et pas pour attraper le vif, non, et lorsque cette forme a percé la surface, mon Dieu, je… Mon Dieu… ses yeux…
— Oui, lorsqu’un corps est immergé longtemps, les yeux deviennent vitreux et globuleux, le corps se charge de gaz à cause de la putréfaction et c’est cet amas d’air qui l’a fait remonter. Vous avez fait ce qu’il fallait, en nous appelant de votre barque, il faut du cran pour ne pas fuir ce genre de scène.
— Mon ami Éric est pompier, on s’est juste soutenus et on a fait ce qu’on croyait utile.
— C’est exactement ça, vos témoignages seront utiles à l’enquête qui va suivre. Reste à déterminer de qui il s’agit, et pourquoi on l’a tué.
— Tué ? Vous voulez dire que…
— Je ne devrais pas vous le dire, mais je pense que vous avez dû remarquer que le corps n’était pas… intègre.
— Je veux juste rentrer chez moi, j’ai “mal la tête”…
— Je comprends. Votre ami a déjà déposé et vous attend à côté. Restez joignables au cas où, et prenez soin de vous, messieurs. Encore merci à vous. »
Les deux amis quittèrent les locaux de la gendarmerie, avenue de la République, puis rentrèrent chez eux à pied, apeurés, interloqués, longeant la Marne, en se disant que cette eau qu’ils aiment tant contient parfois bien des mystères…
« Tu verras, dit Éric, chaque fois que Saint-Dizier est citée aux infos, c’est soit pour parler du Vertbois et des voitures qui brûlent, soit pour parler du bruit des Rafales de la base aérienne 113 qui dérangent les Parigots et Roland-Garros. Alors là, pour une fois, les gratte-papier vont se faire plaisir avec une affaire pareille !
— Pour sûr, mon ami, pour sûr… En attendant, direction la maison pour rendre compte à madame et voir les piots ! »
2
« Morgue de Saint-Dizier, Haute-Marne, lundi 7 septembre, 9 h 15. Docteur Christian Martin. Enregistrement du rapport d’autopsie 01/09.
Je commence l’autopsie du corps retrouvé immergé dans l’eau du Der samedi dernier.
Patient N° 20/012.
Il s’agit d’un homme de type caucasien, environ 45 ans, cheveux bruns, légèrement dégarni, 1 mètre 75 pour 90 kilos, surpoids apparent, probablement causé par la présence d’eau en grande quantité dans le corps.
Voir si les poumons en contiennent, afin de confirmer ou d’écarter la mort par noyade. Peau fortement fripée et endommagée par la faune microbienne et les crustacés d’eau douce type écrevisse.
Humm. Note à moi-même, penser à acheter des gambas ce soir pour l’anniversaire de Gabrielle.
Présence d’algues et d’écoulements verdâtres et vaseux à partir des orifices naturels. La mort remonte à plusieurs jours, et le corps est dans un état de décomposition très avancé, mais je peux noter la présence de traces visibles, profondes et continues de strangulation, probablement à l’aide d’une corde, mais les résidus de matière récoltés pour analyse risquent d’être quasi inexistants, et non exploitables. Les yeux vitreux et fortement exorbités ainsi que la position de la langue tendraient à confirmer cette hypothèse. Présence d’ecchymoses sur tout ou partie du corps, plus ou moins prononcées en raison de la dépigmentation de l’épiderme.
Les mains sont liées dans le dos avec un morceau de tissu ressemblant à un drap déchiré, entrave vraisemblablement posée avant le décès vu la rigidité musculaire.

Le corps est clairement émasculé, d’une façon non chirurgicale, et avec acharnement, probablement à l’aide d’un cutter neuf, les nombreux lambeaux de tissus humains étant anarchiques, et une partie des viscères visibles au niveau du bas-ventre. Cette “opération” semble avoir été pratiquée du vivant de la personne autopsiée, des signes de saignement étant encore décelables, vu l’amas de caillots de sang dans la zone du plancher de l’abdomen.

Je conclus ce rapport en confirmant sans aucun doute possible le caractère criminel de ce décès. »
Le lieutenant chargé de l’enquête, affecté à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, Quentin Morvan, fut dépêché de Pontoise à Saint-Dizier pour faire les premiers constats d’analyse.
Pas en TGV, Saint-Dizier n’étant desservi que par des rames Corail, dites Téoz, des TER de la vallée de la Marne, et quelques corbeaux !
Deux heures et quelques après le départ de Paris-Est, le voilà arrivé en terre bragarde.
Un véhicule et un chauffeur de la brigade de gendarmerie de Saint-Dizier l’attendaient et le conduisirent dans les locaux mortuaires.
Après les présentations de rigueur, les deux professionnels en vinrent aux faits.
« Alors, doc, dites-moi tout, c’est un mari jaloux qui a réglé son compte à l’amant de sa femme ?
— Difficile de se dire, mon lieutenant, au vu de la rage et de la détermination qui semblent avoir été à l’origine de cet homicide, qu’un mari cocu irait jusque-là au risque de finir sa vie derrière les barreaux pour une simple histoire de coucherie.
Et, entre nous, mon lieutenant, j’imagine que l’IRCGN ne vous a pas envoyé ici par hasard, je me trompe ?
— Non, doc, vous avez raison, le pôle judiciaire de la gendarmerie nationale est déjà sur une affaire similaire, un corps retrouvé en bordure de Seine, crocheté par l’hélice d’une péniche il y a quelques semaines, et émasculé de la même manière, avec cette fois les genoux brisés comme pour le forcer à tomber à genoux face à s

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