Dernier frisson avant la mort
197 pages
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Dernier frisson avant la mort , livre ebook

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Description

Après avoir perdu sa femme dans un accident de voiture, puis avoir été gravement blessé par balle au cours d’une enquête délicate, l’inspecteur Rolf Lundstrom, de la Police de Stockholm, est en congés forcés, et en pleine déprime.


Mais un cadavre de SDF dans le port de Stockholm, une autopsie bâclée et des funérailles trop rapides vont attiser sa curiosité, d’autant que c’est en lien avec l’étrange visite qu’il reçoit un soir : Annika, une jeune femme désespérée, débarque chez lui et lui demande de l’aide, bousculant son quotidien. Lundstrom se voit alors bien obligé de reprendre du service.


Un polar à la scandinave, une enquête complexe qui nous tient en haleine du début à la fin !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juin 2022
Nombre de lectures 30
EAN13 9782374539461
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Après avoir perdu sa femme dans un accident de voiture, puis avoir été gravement blessé par balle au cours d’une enquête délicate, l’inspecteur Rolf Lundstrom, de la Police de Stockholm, est en congés forcés, et en pleine déprime.
Mais un cadavre de SDF dans le port de Stockholm, une autopsie bâclée et des funérailles trop rapides vont attiser sa curiosité, d’autant que c’est en lien avec l’étrange visite qu’il reçoit un soir : Annika, une jeune femme désespérée, débarque chez lui et lui demande de l’aide, bousculant son quotidien. Lundstrom se voit alors bien obligé de reprendre du service.
Un polar à la scandinave, une enquête complexe qui nous tient en haleine du début à la fin !
 
 
***
 
 
Après ses études universitaires, Agnetha Alanberg se marie et s’installe au Canada pendant près de vingt ans avant de revenir dans son pays natal. L’écriture l’accompagne depuis son enfance et son imagination lui murmure sans cesse de nouvelles histoires à l’oreille.
DERNIER FRISSON AVANT LA MORT

Agnetha Alanberg
Chapitre 1
Chips errait sur le quai de Skeppsholmen, insensible au charme pourtant puissant de Stockholm, sa ville natale.
Il n’en avait pas toujours été ainsi. Il avait navigué à bord de plusieurs bateaux de pêche avant de commander son propre navire, mais il avait fait faillite… était devenu amer, insupportable. Sa femme était partie. Sa vie s’était ancrée dehors quand la banque avait saisi sa maison. Depuis, Chips vivait en suspens. Seule réminiscence de cette existence d’autrefois, ses excursions sur les quais, comme ce soir de fin d’automne, déjà aux portes de l’hiver.
Le vent pénétrait sous sa veste trouée. Il avait faim. Il voulait fouiller une dernière poubelle avant de rejoindre, dans le cœur de Stockholm, un square où il passait la plupart de son temps. Il s’y était construit une sorte de cabane avec plusieurs cartons. Le tout s’accotait contre un buisson pour lui offrir son abri. Il y dormait assez tranquille. Et s’il avait vraiment trop froid, il cherchait une place dans un des foyers de la ville.
Heureusement, la température se montrait encore relativement clémente. Les nuits à la belle étoile, il aimait ça plus que tout finalement. Ça lui donnait un sentiment de liberté, même illusoire.
Son œil se posa sur un trois-mâts qui tanguait sous le roulis. L’atmosphère était paisible et envoûtante ce soir. Quelques passants se pressaient pour rentrer chez eux.
Ils ne remarquaient pas Chips, le SDF. Ou ils ne voulaient pas le voir. Ce n’était pas pareil. Quoique cela revenait au même. Le vagabond ne se plaignait pas. La journée s’était révélée fructueuse. Il avait vendu tous les exemplaires du magazine Situation Stockholm et avait quelques sous en poche. Alors, il s’était offert cette excursion visuelle sur les docks, et s’imaginait prendre la tête d’un de ces navires et partir sur les flots…
Un sourire égaya le visage de Chips. Le vent fouetta pourtant l’image nostalgique qui s’imposait à son esprit. Il grelotta un peu. Il était temps de rentrer, estima-t-il.
Ses yeux ternes balayaient les bords de l’eau. Les vagues impétueuses claquaient contre le quai. Chips ne se lassait pas de ce bruit régulier et furieux.
Puis il l’aperçut. Un corps sur le sol, dans l’ombre.
Pour un peu, Chips serait passé à côté sans rien voir. Le lampadaire ne couvrait pas cette zone. Mais le SDF bénéficiait d’un regard perçant, une faculté développée par ses nuits en mer et dans la rue.
Il fronça les sourcils et s’immobilisa. Il fixait la masse qui gisait sous les flocons de neige. Le SDF s’étonna, il n’avait pas remarqué les cristaux qui virevoltaient tout autour. Ils assaillaient la silhouette inerte, mais restaient trop dispersés par le vent pour l’ensevelir.
Un nouveau frisson s’empara de Chips. Il lorgna le chaud manteau de laine qui emmitouflait le corps devant lui. Rapiécé, il en avait bien conscience. Pourtant, c’était un véritable luxe en comparaison de sa veste.
Chips avança d’un pas, puis se retourna pour faire face à ce qu’il y avait autour de lui. Un couple s’éloignait, main dans la main. Un homme les croisa, haute stature, engoncé dans un anorak. Le vagabond se ratatina et se tapit dans l’ombre tandis que le promeneur le frôlait presque. Le vit-il ? Il ne s’arrêta pas. Ne prêta même pas un regard à la masse immobile sur le sol.
Chips avait raison. Le mort croupirait dans le noir, abandonné de tous. Parce qu’invisible. Personne ne prêtait attention aux SDF. Encore moins à l’autre… le type déjà froid.
Chips s’enhardit. Il s’avança plus avant vers le corps. Il n’y avait plus personne dans les environs. Le pauvre hère ravala sa peur. Il poussa le cadavre du bout de ses chaussures.
— Gunnar ? Gunnar, tu m’entends ?
Jusqu’au dernier instant, défiant toute logique, il avait espéré que l’individu inerte n’était qu’endormi… Surtout qu’il le connaissait, ce SDF qui gisait là. Ils avaient eu des mots quelques jours plus tôt. Chips lui reprochait de prendre tous les cartons. Il l’avait tout de suite reconnu grâce à son épais manteau de laine.
Gunnar qu’il s’appelait. Juste Gunnar. Chips ignorait son nom complet, et s’en moquait. Parce qu’avec cette grosse pelisse, il pourrait rester encore plus longtemps dehors, s’enthousiasma-t-il.
Il se pencha et, l’œil effrayé, il toucha la joue de Gunnar. Glaciale. Comme sa mort. Pourtant, il ressentit l’effet d’une brûlure. Il ôta sa main très vite et recula, le souffle coupé par la peur. Mais le chaud vêtement, même usé, le fascinait. Il regarda de droite à gauche encore une fois. Toujours personne.
Chips ne se posa plus de question. Il se releva et, avec acharnement, défit les deux boutons qui fermaient l’habit. Il tira sur les manches, manipulant le cadavre avec peine. Il devait se battre, à l’image de chaque jour de sa vie. Le poids du corps de Gunnar le surprit. Il ne coopérait pas, l’ingrat ! Chips n’aurait jamais cru ça. En cause, le froid peut-être. Ou alors la mort pesait plus lourd. Lui avait plutôt vu ça comme une légèreté, un abandon aérien… Quelle méprise !
Quand le manteau se retrouva enfin dans ses mains, Chips se rendit compte qu’une sueur glaciale recouvrait son front. Il fouilla les poches, trouva quelques pièces, puis les papiers de Gunnar. Les doigts engourdis par le froid et la peur, il les glissa dans le pantalon du malheureux.
La nausée le menaçait. Il songea aux empreintes. Son esprit rationnel reprenait le dessus. Qu’avait-il fait hier au soir ? Où avait-il traîné ses vieilles godasses ? Il se chercha un alibi, l’angoisse aux tripes… N’en découvrit aucun. Aucune excuse non plus. Son estomac se contracta avec horreur.
Il savait qu’il ne pouvait en rester là. Il tira le corps de Gunnar près du quai, et balança le cadavre dans l’eau du port. Un plouf monumental résonna. Chips s’enfuit à toutes jambes, serrant le manteau de laine contre lui.
 
Chapitre 2
Rolf Lundstrom revenait à pied chez lui, après être passé à l’épicerie. La nuit glissait doucement sur le quartier, l’enveloppant dans son étau glacial. Rolf marchait d’un pas nonchalant, gratifiant les personnes qu’il croisait d’un regard peu aimable. Certains le saluaient pourtant, courageux ou inconscients. Ce soir, sa douleur croissait. Jusqu’à l’obséder. Sa blessure par balle à l’épaule le lançait à donner des coups de poing dans un mur. Déplacer la souffrance… Autant dire qu’il n’était pas à prendre avec des pincettes dans ces moments-là.
Inspecteur dans la police de Stockholm, Lundstrom était une pointure. Néanmoins, il ne l’entendait guère ainsi, surtout ces derniers temps. Selon lui, ses états de service faisaient référence à une personne qui lui était devenue étrangère. C’était dans une autre vie. Là où résonnaient les rires de sa compagne.
Depuis plus d’un an, le silence occupait ses journées et ses nuits. Sa femme, Maja, était décédée dans un accident de voiture. Elle avait rendu son ultime souffle à l’hôpital.
Rolf menait alors une enquête délicate, et travaillait sur cette affaire sans relâche, négligeant sa famille. Puis il avait appris l’accident. La nouvelle lui avait vrillé le cœur, l’avait vidé de l’essentiel de son existence. Inconsolable, il avait pourtant tenu à poursuivre ses investigations en cours. Affirmant que c’était tout ce qui lui restait. Sa supérieure avait mentionné Lili, sa fille. Sauf que Lili ne lui parlait plus. Elle habitait avec sa petite amie. Elle lui reprochait son indifférence, et le fait qu’il n’acceptait pas ses choix personnels, sa compagne…
Depuis ce qu’il considérait comme des abandons, Rolf fonçait. Droit vers le danger. Pour ne pas reconnaître qu’il s’enfonçait dans l’erreur sur beaucoup de points, il s’obstinait à garder des œillères. Il devenait imprudent à force de se barricader. Une balle l’atteignit méchamment, ratant de peu un organe vital. Elle ricocha dans un angle improbable pour venir se ficher dans son omoplate.
Rolf aurait préféré trouver la mort dans cette affaire. Rejoindre Maja. Stockholm se remettrait sans peine de sa disparition.
 
L’inspecteur Lundstrom était en congé de maladie longue durée. Olga Qvist, sa supérieure, s’informait de temps en temps de son état psychique, de la date de son retour. Elle n’osait plus pointer son nez chez lui. Elle avait essayé une fois. Pour parler, genre thérapeute, mais ce n’était pas son truc. Trop directe, elle s’était agacée du manque d’entrain de Rolf, et lui avait conseillé d’aller consulter Nicolas de Rosen, le psychologue du département. Lundstrom s’était alors levé, les deux mains à plat sur la table, et lui avait dit qu’il n’y avait pas de service compétent pour son cas précis. Parce que rien au monde ne lui rendrait sa femme. Muette de stupeur devant ce qu’il exprimait si fort et si durement, elle avait renoncé. Des collègues s’y étaient risqués aussi. À force de se faire rembarrer, ils avaient abandonné.
 
Rolf s’en moquait. Il laissait le temps lui filer entre les doigts. Si au moins cette douleur, cette absence en lui pouvaient prendre fin. Il préfé

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