Frangines
98 pages
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Frangines , livre ebook

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Description


Les apparences sont trompeuses. Planter, percer la mauvaise viande, il savait faire. En revanche, il avait oublié que les plaies ouvertes ne se referment jamais...



IL COMPTAIT FRAPPER DEUX FOIS. Deux armes pour percer sa viande à deux endroits bien précis, toujours les mêmes. Il les dégustait d’avance, ces deux boutonnières qu’il allait lui faire, et ensuite la trachée, là-haut, à lui décoller le colbac de sa fiole moche.
« Ça, c’est pour Gio’, pour son palpitant tout chaud qui ne savait que vouloir du bien à tout le monde ! Ça, c’est pour Adda, pour sa gorge qui savait si bien pousser des goualantes à faire bicher les anges ! Et ça, c’est pour elles deux, qui en avaient avalé des couleuvres dans leur chienne de vie, et à qui on venait encore de voler leur voix, leur air et leur âme de gosses. »
Les choses s’étaient passées comme ça, à peu de chose près.



Voici « Frangines », Noir de SuiTe n°2. Manon Torielli, c’est tout le sulfureux, tout l’improbable de cette collection, et quelque chose qui n’appartient qu’à elle. Sans doute une manière très particulière de faire saillir les ambiances, de cercler les personnages suivant une mécanique implacable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mars 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9791023402933
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Manon Torielli
Frangines
Novella CollectionNoir de suiTe
Noir de suiTe L acollection Noir de suiTela direction de Bernard Vitiello sous rassemble des novellas noires signées d'auteurs différents s'inspirant des mêmes personnages et du même fond d'intrigues criminelles sur le modèle duPoulpe. Déjà paru : L’équarrisseur -Bernard Vitiello
PETITE BIOGRAPHIE DES PERSONNAGES PRINCIPAUX CROISES AU FIL DES HISTOIRES TROISFLICS Hier « soudés comme les doigts de la main »... . Francis Duval, dit laTeigne, commissaire principal au « 36 », as de laCrim’. S’est fait souffler une épouse et le poste de divisionnaire par Yann Monteil. Divorcé, joueur et alcoolique repenti, Duval se retisse une existence entre Minh et son chat Baston. Au cœur de l’affaire Pinon-Valières. . Yann Monteil, divisionnaire au « 36 », carriériste et sans scrupules. . Roberto Bresciannini, dit Brescia, le seul ami de Francis Duval. Natif de Marseille, obtient une mutation dans la cité phocéenne, avant de voler de ses propres ailes (détective privé). Au cœur de l’affaire Pinon-Valières. e . Toubibà la grande époque Duval-. Médecin légiste, il faisait le 4 Monteil-Brescia. ÉQUIPEDUVAL LaGunthe,BurteetGuitar Heroconstitutent la garde rapprochée de Francis Duval. e . Belkacemarrondissement,. Lieutenant au commissariat du 13 Paris. Sobre mais très efficace. . Minh Tuyêt (Neige Étincelante). Elle et sa jumelle Kim Bao (Or Précieux) sont des rescapées de Saigon, Oncle Dang leur bon génie : le trio migre à Paris. Devenue adulte, Minh se prostitue. C’est Duval qui la sauve du trottoir. Depuis, Minh travaille avec Kim Bao dans la gargote du tonton.
LESPINON-VALIÈRES Au cœur de ladite affaire (10 assassinats). . Michel. Victime d’un viol durant son enfance. Chirurgien cardiaque de pointure internationale, également réputé pour ses frasques extra-conjugales. . Marie-France, épouse de Michel. Un amant. . Léa, leur fille. Déchirée par la vie de bâton de chaise que mènent ses parents, et pas seulement... D’autres personnages apparaîtront au fur et à mesure de cette suite noire.
PROLOGUE L’homme est assis sur le lit. Il n’est même pas essoufflé. Tout s’est passé très calmement, dans une froideur, une détermination dont il s’étonnerait presque s’il ne savait ce qu’il sait. Il est assis sur le lit défait, sur les draps en tapon, froissés, qui lui malmènent un peu les fesses. Mais il n’a pas envie de se lever. Pas encore. Il sort de sa poche une vieille blague à tabac toute craquelée et griffée. La cigarette, il se la roule avec soin, avec une espèce de gourmandise au coin de la lèvre. Il aspire la première bouffée en fermant les yeux de plaisir. Une bobine sèche, équarrie au couteau, velue à cette heure, une bobine de vieux guerrier qu’a bourlingué ici et là, un peu partout; revenue de trop de périples, de trop de voyages. Derrière lui, mince, nue, la gorge tranchée bien proprement, d’un bord à l’autre, la fille a cessé de sourire. Dans ses yeux immenses, l’étonnement a bu l’ironie et puis la haine jusqu’à la dernière goutte.
Ça lui rachetait pas une innocence, mais ça la ramenait oh, pas bien loin en arrière, du côté de l’enfance et de ses questions à tire-larigot. « Fallait pas, tu vois, gamine ! Ces deux-là, fallait surtout pas. C’est sacré. Comme des frangines, tu vois ? Pour moi, voilà ce qu’elles étaient... Desfrangines... On plaisante pas avec ça, les choses du cœur. » Il se tourne vers le corps nu, les formes parfaites de la fille. « En tout cas, tu t’es vue mourir, et c’est ce que je voulais. La lame enfoncée bien lentement dans ton foutu cœur. Mais tu t’es trompée, c’est pas à ta peau que j’en voulais, à ton joli cul, crois-moi ou pas, ça me fait ni chaud ni froid, et avant que tu passes l’arme à gauche itou. Les nanas comme toi, ça m’a toujours refroidi, genre danger, terrain miné. Pour toi, j’avais vraiment mis dans l’mille ! » Il lui tourne le dos, se lève, range son mégot dans une petite boîte de métal qu’il glisse dans la poche de son blouson de cuir. Sans se presser, il enlève ses gants et leur fait prendre le même chemin. Sans se retourner, il quitte la chambre dont il referme la porte soigneusement. En arrivant au rez-de-chaussée, il se faufile derrière le comptoir et pend la clé au tableau. Le hall du palace est désert. Le réceptionniste a dû aller pisser.
1 LE PRIVÉ Un soir d’avril très doux. L’odeur de la glycine, puissante et sucrée, rendait Roberto mélancolique. Il planquait depuis plusieurs heures sur la colline du Prophète – une espèce de lotissement pour nantis : villas paradisiaques, propriétés colossales, piscines olympiques, enceintes et portails gigantesques nappés de barbelés, de tessons coupants comme des lames de rasoir. Luxe, calme et netteté. Pour la volupté, Bobby la situait ailleurs, en des lieux franchement plus glauques et
chaleureux ; des endroits bien moites comme il fallait, où l’on avait des chances de rencontrer des odeurs piquantes, des tro gnes patibulaires ; où l’on n’était jamais à l’abri du jaillissement d’une lame de surin, dans la pénombre, au creux d’une pogne qui n’aurait rien de celle duBébé Cadum. Pour l’heure, Brescianini s’enfilait son pan bagna géant et planquait dans le ventre de sa vieilleFord Escortavait vu bien d’autres, qu’en des vertes et des pas mûres, comme il se doit. Le Gendre, il était plutôt du genre fadé. Une villa, façon demeure du e XVIII au Prophète, et d’autres pénates un peu partout sur la côte, celle-là et d’autres, sans compter un hôtel particulier à Venise. Pour ce qui était de compter, justement, il aurait pas l’oc case de forcer beaucoup. À ce stade, ça en valait vraiment pas la peine. Roberto non plus, l’arithmétique, c’était pas sa tasse de thé. Pour ce qui était des additions, il avait jamais eu grand-chose à mettre bout à bout. Comme quoi, les contraires... Sur le siège du passager, il y avait des magazines ouverts. On y voyait le Éric Gendre en compagnie de ses maîtresses : Croisette, Promenade des Anglais, Monaco, des endroits où on avait peu de chance de s’faire louper par les paparazzi. Y a pas de hasard : lui aussi, Roberto Brescianini, il l’attendait pour lui tirer l’portrait avec son vieuxLeicaOn l’avait engagé pour ça et pour une fois, antédiluvien. c’était grassement payé. En tout cas, le pigeon n’avait pas l’air de vouloir sortir de son nid. Faut dire que depuis quelques mois, il roucoulait avec une Carlita canon comme tout et richissime comme bien peu, qu’il avait épousée en justes noces à Cannes. Toute la Jet Set grimpant la colline du Suquet, les tourtereaux avaient voulu faire dans ledépouillé rustico sans chichi(sic) : « Jouissif et consternant » se disait Bobby en bâillant tout ce qu’il savait. >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>
Cet ouvrage fait l’objet d’une édition papier chez HORSAIN http://horsain.wordpress.com
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