La bande mystérieuse
49 pages
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La bande mystérieuse , livre ebook

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Description

M. Gobain, architecte, requiert les services du chef de la Sûreté parisienne à la suite d'une mésaventure qui vient de lui arriver. Ses souvenirs s'arrêtent la veille au soir alors qu'il monte dans le train pour rentrer chez lui et ne reprennent que le lendemain matin quand il se réveille couché au pied d'un arbre au milieu de la campagne. Depuis, il a découvert que le coffre de son domicile ne contient plus la grosse somme d'argent qu'il y cachait. C'est l'inspecteur Javert qui est chargé de l'enquête. L'affaire n'est pas sans lui rappeler d'autres cas imputés à la « bande mystérieuse » qui sévit depuis quelques semaines dans les environs...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 janvier 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782373479799
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS



Maxime AUDOUIN , de son véritable nom Léon Eugène DELACROIX, est né à Saint-Michel-en-l'Herm en 1858 et décédé à Pouliguen en 1925.
D'abord enseignant, puis principal de collège à Fougères, en Ille-et-Vilaine, c'est dans cette paroisse qu'il se passionne pour l'écriture à travers la tenue d'une chronique, « Le Pourciau du père Michel, paysannerie », dans la gazette locale.
Probablement desservi par une homographie lourde à assumer (comment percer en tant qu'auteur quand on a pour homonyme un grand peintre tout juste décédé ?), Eugène DELACROIX, fils d'un marin, Aristide Sextius Victor DELACROIX, choisit de prendre pour pseudonyme le patronyme de sa mère, Marie Victoire AUDOUIN.
Il devient ensuite directeur de « Le Goéland », « Le journal des plages de l'Ouest », puis rédacteur-chef de l'hebdomadaire « La Mouette », tous deux ancrés à Le Pouliguen, commune où Maxime AUDOUIN vécut une partie de sa vie, y fut adjoint au maire, et dans laquelle il mourut le 22 décembre 1925 des suites d'une grave maladie.
C'est dire si Maxime AUDOUIN était imprégné jusque dans sa plume par sa région et sa ville, d'autant qu'il avait épousé Marie Ursule Marguerite LE BRETON, pouliguennaise de naissance.
Néanmoins l'inverse est tout aussi vrai puisque Maxime AUDOUIN est reconnu pour sa participation au rayonnement artistique de la Vendée et de Le Pouliguen au point qu'une rue de la commune emprunte fièrement son cryptonyme.
Si désormais il est difficile de trouver plus amples informations sur l'homme, celui-ci laissa, malgré tout, derrière lui, une importante production composée de centaines de contes et nouvelles et de plusieurs romans dont la plupart furent publiés dans la presse sous forme de feuilletons avant d'être traduits, notamment pour les lecteurs espagnols, ou livrés, tels que, aux Québécois…
Son premier livre paru date de 1889, « Jean… », un recueil de contes.
Puis, en 1890, c'est le roman « Le divorce de Roger » dont l'intrigue se déroule quasi exclusivement à Le Pouliguen.
Dans les ouvrages suivants, qu'il s'agisse de récits policiers, fantastiques, d'aventures… l'action se situe bien souvent dans le Bas-Poitou, et il n'est pas rare que les personnages en soient des enseignants, journalistes ou écrivains.
Cependant, si ces écrits sont riches en renseignements sur la contrée chère au cœur de l'artiste, ils le sont tout autant sur l'individu.
On y apprend que Maxime AUDOUIN possédait la pleine maîtrise de la langue française, ce qui n'a rien d'étonnant de la part d'un instituteur de l'époque, et qu'il était surtout doué d'un sens aigu de la narration, de l'art de l'observation de ses contemporains, mais, avant tout, qu'il savait parfaitement captiver l'attention du lecteur en lui proposant des histoires à la fois merveilleuses, mystérieuses ou exaltantes tout en les ancrant dans la terre ferme à travers des racines familières à tous, permettant ainsi à son lectorat de s'immerger d'autant mieux dans le récit qu'il se sentait immédiatement concerné par les évènements, les lieux ou les protagonistes.
Or, la meilleure façon, aujourd'hui, de découvrir l'auteur, est encore de se plonger dans l'un de ses textes, ce à quoi OXYMORON Éditions vous invite maintenant...
K.
LA BANDE MYSTÉRIEUSE
Roman policier


D’après le récit complet publié hebdomadairement à partir du 25 octobre 1908 dans « LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE » du « PETIT JOURNAL »
I
UNE SINGULIÈRE AVENTURE
 
Cette étrange et dramatique histoire nous a été contée par l'un des plus subtils inspecteurs de la Sûreté parisienne, que nous devrons ici nous contenter d'appeler M. Javert. En effet, M. Javert ne nous a autorisés à reproduire son récit qu'à une condition formelle – on connaîtra plus loin les motifs de sa réserve – c'est que nous dénaturions, outre certaines particularités topographiques, les noms des personnages en cause, y compris celui du narrateur. Nous lui laissons la parole.
 
* * *
 
Un soir, je conférais avec notre chef, dans son cabinet, au sujet d'un vol accompli, la veille, chez un notaire, dans des conditions plutôt bizarres – j'aurai d'ailleurs à y revenir – lorsqu'un M. Gobain, architecte, rue de Châteaudun, fit passer sa carte, sollicitant la faveur d'un entretien immédiat.
Le chef s'empressa d'acquiescer à ce désir, mais me voyant, par discrétion, esquisser un mouvement de retraite, il m'invita à assister à l'entrevue. Je m'assis dans un coin de la pièce. Presque aussitôt, M. Gobain fut introduit.
Il avait l'air fort ému, et l'on va juger de la légitimité de son émoi.
Monsieur, débuta-t-il après les salutations d'usage, il m'arrive quelque chose d'inouï, d'incroyable, d'invraisemblable, oui, ma foi, je dis bien : d'invraisemblable. C'est au point que je serais le premier à me demander si je n'ai point rêvé cette aventure de cauchemar, n'était la matérialité du dénouement, qui m'en atteste trop clairement et trop cruellement l'indiscutable réalité.
— Ah ! ah ! fit le chef intéressé, de quoi s‘agit-il ? Vous pouvez parler : je suis à vous tout oreilles.
— Voici, monsieur, mon histoire dans son éloquente simplicité :
Ayant pris, hier soir, mardi, comme d'habitude, à la gare Saint-Lazare, le train de cinq heures dix-huit pour me rendre à Suresnes, que j'habite – car je n'ai, rue de Châteaudun, que mon cabinet – imaginez que, ce matin, je me suis réveillé adossé à un arbre, en pleine campagne, à quelque quatre-vingts kilomètres de Paris !
— Tiens, tiens !... grommela le chef qui ajouta, de façon à être entendu de moi seul : Réédition, avec variante, du coup du « laitier » !
(Je m'expliquerai en temps utile sur ce rapprochement.)
— Comme début, reprit l'architecte, cela vous paraîtra déjà, sans doute, assez coquet. Mais attendez la suite.
Donc, je me réveille, étonné de me retrouver couché sur la dure, et, en ouvrant les yeux, d'apercevoir au-dessus de ma tête, au lieu des courtines de mon lit, les branches d'un pommier.
Je me dresse sur mon séant. Je me sentais la tête lourde, le corps moulu, courbaturé, transi de froid. Avais-je donc passé la nuit à la belle étoile ?
Je me lève, je me tâte : rien – du moins à ce qu'il me parut sur le moment – n'avait été touché sur moi : intact le contenu de mon porte-monnaie, de mon portefeuille également, savoir : ma carte d'abonnement de chemin de fer, des lettres, divers papiers.
Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Comment me trouvais-je dans ce lieu inconnu ? Y étais-je venu de moi-même, par suite d'une absence de ma volonté, sous l'impulsion d'un accès de somnambulisme ?
Hypothèse inadmissible ; avant de m'échouer sous ce pommier, rien que pour franchir les trente ou quarante pas qui me séparaient d'une route voisine, il m'eût fallu patauger dans une vase marneuse, détrempée par les pluies de la semaine dernière, qui eût laissé des maculatures sur mes chaussures et mon pantalon. Or, pantalon et chaussures étaient à peu près nets de boue ; seul, le dos de mon pardessus témoignait d'un contact prolongé avec le sol.
Qui donc m'avait transporté, puis déposé à cette place comme un paquet ? Pourquoi, quand, et, encore une fois, comment ?...
Toutes ces questions se pressaient, se débattaient dans ma pauvre tête douloureuse, et, naturellement, demeuraient sans réponse. Car j'avais beau faire appel à mes souvenirs : depuis mon départ de la gare Saint-Lazare jusqu'à mon réveil en ce coin de champ, c'était, dans ma mémoire, un trou noir, la nuit, le néant.
Enfin, il me fallut bien me décider à prendre un parti.
Et, d'abord, où étais-je ?
Devant moi, autour de moi, s'étendait une plaine immense, sans bornes de tous les côtés, sauf à l'endroit où j'avais passé la nuit, et qui était situé à la lisière d'un boqueteau. Là, ce boqueteau, sorte de remise à gibier, barrait la plaine, de son fourré en ligne droite, depuis la route à ma gauche, toute proche, je l'ai déjà dit, jusqu'à trois ou quatre cents mètres dans le sens opposé.
Pas une habitation en vue ; je pouvais me croire dans un déser

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