Un mort dans la tempête
127 pages
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Un mort dans la tempête , livre ebook

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Description

Élaborer et perpétrer un assassinat sont des actes relativement simples... surtout quand on le fait régulièrement... par écrit, dans le cadre de romans policiers.


Résoudre des crimes commis par autrui, voilà qui est moins aisé que ne pourrait le penser un piètre écrivain tel que moi !


Quand on ne parvient pas à vivre de sa plume et que toutes les connaissances acquises ces dernières années ont rapport aux homicides et autres joyeusetés du genre, en matière de reconversion, tu as le choix entre les deux côtés de la barrière. L’illégal, bien plus rémunérateur, mais dont les bénéfices sont plus difficiles à justifier auprès de ton banquier et du fisc, ou celui de tous les héros de papier de ta jeunesse depuis Sherlock Holmes jusqu’à Kurt Wallander en passant par Jules Maigret...


Mais j’aurais bien voulu les voir, moi, tous ces enquêteurs de pacotilles si leur première affaire avait consisté à élucider un meurtre avant le décès de la victime, isolés sur une île en plein milieu de l’océan en compagnie d’une dizaine de suspects et au cœur d’une tempête !...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 mars 2022
Nombre de lectures 3
EAN13 9791070038789
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CHAPITRE I
Présentation de l'auteur
 
Mes parents m'ont toujours dit : « Quand tu rencontres, dans un contexte professionnel, une personne pour la première fois, présente-toi bien dans les deux sens du terme : soit avenant, poli, agréable, et fais de toi une description concise, mais pertinente ! »
Pour ce qui est de la politesse et de la bonne tenue, profitez-en, cela ne va pas durer. Ces deux qualités – si tant est qu'elles en soient – ne sont pas les premières mises en avant quand des proches parlent de moi ; en même temps, je n'ai plus de proches.
En ce qui concerne mes éléments biographiques, contentez-vous de savoir que je me nomme CHYUFA – en majuscule, j'y tiens ! – que je suis sur terre depuis plus d'une quarantaine d'années et que je suis écrivain-détective !
CHYUFA, vous vous en doutez, ce n'est pas mon véritable patronyme. Mais le vrai, on s'en fout, personne ne le connaît à part mon percepteur. Et ce n'est pas avec ce que je gagne que celui-ci a pu le retenir à force de s'occuper de mon dossier.
Je suis écrivain, ouais, ne vous en déplaise…
Rassurez-vous, vous ne manquez ni de culture ni de mémoire si ce nom ne vous dit rien : je suis un écrivain méconnu… pour ne pas dire inconnu.
Pour autant, contrairement à ce que certains disent, je ne suis pas un écrivain raté. Comment pourrait-on être un écrivain raté ? Cela n'existe pas, les écrivains ratés ! Il y a juste ceux qui ont du succès… et les autres.
Moi, je fais partie des autres… je me cache même derrière l'immense foule des auteurs anonymes.
C'est bien simple, j'ai à peine plus de lecteurs que de conquêtes féminines ou masculines à mon compteur.
Plus très jeune, pas très beau, pas du tout mince, encore moins riche, mon potentiel de séduction est aussi faible que le pouls de Vercingétorix – qui est tout de même mort il y a plus de deux mille ans, je le rappelle aux plus incultes d'entre vous.
Pas grave, de toute façon, je me passe de toute promiscuité.
C'est le moment de vous prévenir que si vous espérez suivre les aventures d'un héros calibré sur ceux des grands succès littéraires du genre policier actuel ou passé, vous allez être déçus.
Le prototype de l'enquêteur d'hier, c'était : jazz, petites pépées, whisky et feutre mou.
Celui d'aujourd'hui : musique classique – avec une préférence pour Gustav Mahler, ne me demandez pas pourquoi – bimbos, whisky et dépression.
Dans mon cas, je me contente du triptyque : heavy metal, cinéma asiatique, littérature populaire de jadis…
Pas d'alcool, pas de passé trouble et, surtout, pas de gonzesse. Rien ! Nada ! Passez votre chemin les lecteurs érotomanes avides de scènes luxurieuses.
Je sais bien ce que vous vous demandez : c'est quoi ce foutu blaze de CHYUFA – en majuscules, j'y tiens ! – Normal qu'il ne vende pas de bouquins avec un tel nom.
Je vous répondrai : pas faux ! Mais je m'en fous, je ne suis pas dévoré par l'ambition, ni celle de conquérir des lecteurs, ni celle de faire plaisir à mon banquier en engorgeant mon compte de millions d'euros durement gagnés à la sueur de ma plume.
J'écris pour moi, pas pour les autres. Je ne suis pas écrivain pour devenir célèbre et riche. Je suis écrivain parce que je le suis, c'est tout.
Depuis tout petit, j'ai toujours écrit.
Des conneries, tout d'abord.
Des conneries, par la suite.
Des conneries… pour finir.
Mais des conneries variées, parfois niaises, des fois subtiles, souvent drôles, rarement ineptes… enfin, ce n'est que mon avis – qui n'est pas objectif, mais je le partage.
Gamin, mes rédactions faisaient toujours vivre des personnages aux noms improbables d'une débilité confondante – j'étais jeune, j'étais bête. Maintenant je suis bien plus âgé, plus mûr et surtout plus con.
Monsieur Lafritgrasse revenait souvent dans mes élucubrations scripturales. Il n'était pas rare qu'il fût accompagné d'un curé, l'abbé Bette – qui monte… Cela me faisait rire. Pas mon professeur de français, apparemment.
Comme quoi, même petit, mes lecteurs n'avaient pas de goût.
J'ai l'écriture dans le sang, ne cherchez pas, c'est ainsi. Pourtant, j'ai longtemps été exsangue après mes frasques collégiennes.
Mais j'ai retrouvé ma substantifique moelle à la sortie du lycée… durant mon service militaire.
J'avais fait des études d'électronique sanctionnées avec succès par les diplômes du BAC et du BTS obtenus tous les deux avec mentions ! Quel charlatan faisais-je déjà ! À moins que le système scolaire ne soit qu'une vaste supercherie.
Probablement un peu des deux.
J'étais à peu près aussi doué pour l'électronique qu'un cul-de-jatte peut l'être pour le triple saut. Faut dire que je n'aimais pas trop ça non plus.
Vous vous demandez sûrement pourquoi j'ai passé des années à suivre ce cursus si je n'en appréciais pas la matière principale ? Et si vous vous ne le demandez pas ou que vous vous foutez de la réponse, je vais vous la donner quand même.
À cause de la conseillère d'orientation du collège.
Quand elle m'a demandé ce que je voulais faire plus tard, j'ai répondu : « J'en sais rien ! ». Alors, elle m'a assuré : « Tu feras de l'électronique, c'est un secteur d'avenir ! ». J'ai dit : « D'accord ! ». Elle m'a rétorqué « Dégage ! ». Et j'ai dégagé pour m'en aller au lycée le plus proche de chez moi afin de limiter les dépenses pour mes parents qui n'avaient pas vraiment les moyens de me faire suivre de véritables études.
M'en fous, je lui avais menti à cette abrutie de conseillère d'orientation. Je savais ce que je voulais faire : travailler dans un zoo pour m'occuper des animaux. J'adore les animaux, vivants pour en prendre soin, et morts dans mon assiette, bien cuits. Je ne suis que contradictions.
De toute façon, pour suivre des études de vétérinaire ou ce genre de chose, il fallait que je quitte le giron familial et que j'aille en pension.
Mes parents n'avaient pas un radis pour payer les frais. Ce qui n'aurait rien changé, je ne voulais pas aller en pensionnat, partager ma chambre avec des ados attardés qui passeraient leur temps à se foutre de ma gueule ou à me faire chier. Je n'ai jamais aimé la compagnie des autres. Les autres, ils sont tous cons. Je suis plutôt misanthrope dans mon genre. Non, en fait, j'étais excessivement timide. Farouche, pudique, sauvage. Une timidité maladive. Incapable de dire un simple mot à une fille qui me plaisait.
Les femmes vous diront que la timidité, chez un homme, c'est touchant… quand il est beau. Parce que, quand il est gros et moche, je peux vous assurer que la seule émotion qu'elles ressentent face à une telle détresse, c'est au pire un grand éclat de rire, au mieux un mépris total.
Ah ! Mince, je me suis perdu dans mes digressions. C'est tout moi, ça, mes idées partent dans tous les sens et quand je prends un chemin, je ne peux m'empêcher d'en explorer un autre si un embranchement se présente à moi.
J'en étais à « J'ai l'écriture dans le sang »… et ma circulation a repris son cours durant mon service militaire.
Oui ! il faut que je vous prévienne également que mes idées sont telles des chats noirs, elles peuvent porter le malheur en leur sein, mais elles retombent toujours sur leurs pattes.
Du coup, ma circonvolution littéraire sur mes études n'avait d'autre but que de préciser les circonstances dans lesquelles j'ai retrouvé ma soif d'écriture.
Mes études brillantes m'avaient orienté, durant mon service militaire, vers le poste convoité – je ne sais pas par qui – de permanent hertzien dans l'Armée de l'air.
L'Armée de l'air, ça m'allait bien, j'ai toujours eu la tête dans les nuages.
Pour intégrer ce corps d'élite, j'avais dû passer des épreuves redoutables. C'était pendant les fameux « trois jours » qui duraient au mieux une journée et demie. Il fallait répondre à des questions pas si simples comme, par exemple « Nom ? Prénom ? Date de naissance ? » Ne rigolez pas, certains en étaient incapables – on peut trouver tout un tas de défauts au service militaire et Dieu sait si j'en trouvais à l'époque, mais il permettait la seule expérience de mixité sociale d'une existence.
Je ne me souviens plus des autres questions, mais elles ne devaient être guère plus compliquées. J'ai été le premier à rendre ma copie… comme toujours.
C'est une tactique personnelle : être le premier à quitter la salle d'examen ! Du moins, l'un des premiers. Cette méthode offre deux avantages. Si tu t'es planté, au moins, tu as perdu un minimum de temps et quand tu vas vite, tu n'as pas le loisir de revenir sur ce que tu as répondu, ce qui t'évite souvent de remplacer de bonnes réponses, par des mauvaises. Et, dans tous les cas, tu as perdu un minimum de temps.
Ne vous en déplaise, ça a toujours fonctionné pour moi. Tous les diplômes, je les ai obtenus grâce à cette méthode… mon code et mon permis de conduire, itou…
Bref, j'ai été dirigé vers l'Armée de l'air. Les gonfleurs d'hélices, comme disait mon père qui, lui, avait été dans l'Armée de terre… Chauffeur d'élite en Allemagne.
Bon, moi, je suis parti moins loin : Orange. Moins loin, mais pas la porte à côté quand même. Perpignan – Orange : 250 bornes, de nuit, par train.
C'est l'une des premières fois que j'allais prendre le train – je déteste les voyages – et l'une des rares fois où j'allais passer plusieurs jours loin de chez moi – je déteste les voyages, je viens de vous le dire.
Je ne vous explique pas l'appréhension qui m'avait saisi. En clair, j'avais la trouille. Heureusement, deux mois avant le jour du grand départ, comme je suis parfois un abruti, j'avais voulu soulever une bouteille de gaz de 100 kg – j'aime bien faire le mariole.
Ceci dit, 100 kg, ça devait le faire puisque j'arrivais à porter un pote sur chaque épaule à l'époque et le poids des deux ajoutés dépassait largement le quintal – surtout quand ils étaient remplis d'alcool. J'aurais dû le préciser à mes reins, car, pour eux, la bonbonne était bien plus lourde. Mon dos a fait « clac ! », moi j'ai fait « aïe ! » et j'ai passé deux mois à me déplacer à la Robocop – en plus lent et en plus raide. Au moins

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