Bris de Rêves
121 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Bris de Rêves , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
121 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description


Émilie et Gregory, accompagnés de leur nouveau-né Sarah, emménagent dans la maison de leurs rêves. Passé les premiers bouleversements liés à ces changements successifs dans leur vie, ils devraient voir se profiler un avenir radieux.



Seulement, des impressions étranges envahissent peu à peu le quotidien de la jeune mère. Face à des événements improbables, la frontière entre réalité et cauchemar s’amenuise.



Quels sombres secrets hantent les murs de sa demeure ?





Restant avant tout un récit fantastique, ce roman aborde avec doigté les sujets sensibles que sont la dépression post-partum et le deuil périnatal.





Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 janvier 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782492480119
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AURÉLIE BEUTIN















Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivant du Code de la propriété intellectuelle. Cette œuvre est un ouvrage de fiction. Les noms, les personnages et les événements sont le produit de l’imagination de l’auteur ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des faits réels, des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite.


ISBN : 978-2-492480-11-9
Correction : Hélène Harbonnier
Illustrations intérieures : Louise Lienert
Couverture et mise en page : 2Li ( www.2li.fr )

© Élodie Morgen, 2022
L’Alsacienne Indépendante
40 rue principale
68520 Burnhaupt-le-Bas

Table des matières


Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Épilogue
Postface
Remerciements
Dans la même collection chez l’Alsacienne Indépendante
Quelques mots sur la maison d’édition
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux 








À Aloïs, mon mari
À nos trois garçons Antoine, Étienne et Mathieu
À toutes les petites étoiles et à leurs familles.



 
 
 
Les bras croisés sur sa poitrine, les mains ramenées à ses épaules, Émilie regarde sa maison prendre feu. Malgré l’épaisseur de son manteau, le froid s’empare de son être et elle peine à réprimer les tremblements qui secouent ses membres.
Peu à peu, la fumée s’échappant par la porte d’entrée restée ouverte se fait plus dense, plus sombre. Raide et droite, Émilie voit le projet d’une vie se consumer et ses cendres fuir vers le ciel. Figée devant l’incendie, elle sent le vent marin lui fouetter le dos et ses cheveux lui gifler les joues. Face à elle, l’air vibre sous la chaleur.
Aux alentours, le voisinage s’affole. Des exclamations retentissent. S’élève bientôt le gémissement grandissant d’une sirène. Quelqu’un a prévenu les pompiers. À la droite de la jeune femme, les cailloux de la cour crissent sous l’assaut de pas précipités. Des mains brunies se posent sur ses épaules, l’éloignent de la maison, la guident vers la clôture donnant sur la route.
— Venez, Émilie. Vous ne devez pas rester là.
L’intéressée reconnaît la voix de Gilles Troanec, son voisin le plus proche. L’instant d’après, il l’entraîne vers le trottoir où les attend Brigitte, son épouse. Cette dernière tient contre elle Sarah, le bébé d’Émilie. Au moment où la jeune mère tend les bras vers son enfant, elle perçoit toute la méfiance de la vieille dame. Celle-ci hésite, recule d’un pas, demande d’un regard l’accord de son mari qui finit par hocher la tête.
Émilie récupère son bébé. De près, elle ne peut que constater l’ampleur de l’inquiétude et de la culpabilité qui mar quent les traits de la sexagénaire. Se focalisant sur l’essentiel, elle frotte son nez sur le bonnet de sa fille, pose ses lèvres sur son front.
Alors qu’elle jette un œil à sa maison, la main de Gilles revient sur son épaule, le bras faisant barrage comme pour l’empêcher d’y retourner. Déjà, les pompiers arrivent, s’équipent, approchent prudemment de l’édifice. Leur intervention ne suscite pas plus d’émoi chez Émilie. Dans un état second, convaincue de la destruction imminente de l’habitation, la jeune femme se désintéresse d’eux. Observant les fenêtres de l’étage, elle repère une silhouette à moitié dissimulée par les jeux d’ombres et de lumières conjugués du soleil timide et de la fumée.
C’est ici que le visible et l’invisible s’affrontent.
Mais Émilie ne ressent rien, ou peut-être seulement un semblant de résignation. Match nul, il n’est question de victoire ni pour l’une ni pour l’autre .
— Voilà Gregory.
Avertie par Gilles, Émilie repère son mari qui se fraie un chemin parmi les curieux et s’explique avec les pompiers pour pouvoir avancer. Après plusieurs minutes d’argumentation, il court vers eux. Sous les yeux d’Émilie, Brigitte l’intercepte avant qu’il ne parvienne à leur niveau. Tandis que la voisine s’entretient avec lui, le teint de Gregory gagne un degré de pâleur supplémentaire. L’ampleur du choc se lit sur son visage.
Les traits figés en une expression fermée, Gregory s’approche et reprend Sarah des bras d’Émilie. Serrant sa fille contre son cœur, il la berce par mouvements saccadés, pose sa joue contre la petite tête, tourne le dos à sa femme.
L’équipe de soin sépare la famille. Un pompier emmène Sarah et son père. Docile, Émilie se laisse guider par un autre secouriste. Avant de monter dans le fourgon rouge, elle jette un dernier regard à la maison qu’elle a elle-même incendiée.
 
 



 
 
 
— Pourquoi tu t’arrêtes ?
Interloquée, Émilie regarde son mari fouiller dans la boîte à gants de la voiture et en sortir une longue bande de velours foncé. Alors que Gregory se penche sur elle et approche le tissu tendu de son visage, la jeune femme a un mouvement de recul.
— Qu’est-ce que tu fais ?
— Je te bande les yeux…
— Je vois bien, mais pour quoi faire ?
— Bah, pour te faire une surprise !
Devant la mine réjouie de Gregory, Émilie comprend qu’il ne sera pas simple de lui tirer les vers du nez. Néanmoins, elle ne s’avoue pas vaincue.
— Tu sais, une surprise, dès lors qu’elle est annoncée, ce n’en est plus vraiment une…
— Pourquoi tu dis ça ?
— Parce que maintenant je sais que tu as préparé quelque chose. La moitié de l’effet est donc déjà perdue.
Le sourire de Gregory s’élargit à ces mots.
— Ah bah là, ma grande ! je peux te dire que tu te trompes ! Tu ne vas pas t’en remettre…
— Tu me fais peur ! Qu’est-ce que tu mijotes ?
Émilie sent une boule de trac lui monter au thorax. Gregory a l’air si sûr et fier de lui.
— Fais-moi confiance.
Un peu tendue, Émilie obtempère, ramasse ses longs cheveux en une queue-de-cheval pendant qu’il lui lie le bandeau opaque autour de la tête. Désarçonnée, la jeune femme ne peut plus se fier qu’à son ouïe et à son toucher. La respiration de son mari devient sifflante et nasale tandis qu’il resserre son nœud.
— Je ne te demande qu’une chose, commence-t-il.
— Laquelle ?
Les mains de Gregory se posent sur le ventre rebondi de son épouse.
— Ne perds pas les eaux quand on y sera.
— En voilà une demande rassurante.
Un rire amusé s’élève. Un déplacement d’air et le cliquetis d’une ceinture de sécurité indiquent que Gregory reprend la route. Soucieux de ne pas donner mal au cœur à sa femme, il conduit avec douceur. Les arrêts de la voiture et les mouvements auxquels est soumis son corps pourraient fournir à Émilie un indice sur l’endroit où elle se situe. Mais avec l’excitation, elle peine à se repérer. Elle ne se souvient même plus du lieu de départ.
Bientôt, le véhicule ralentit. Un cahot suggère qu’ils passent une bordure. Ils s’immobilisent.
— Ne bouge pas, ordonne Gregory.
Il descend sans couper le contact. Laissée seule, Émilie hésite à baisser son bandeau pour jeter un coup d’œil discret aux alentours. Comme s’il avait deviné ses intentions, son mari remonte rapidement, claque la porte derrière lui.
— Qu’est-ce que tu fabriques ? l’interroge la jeune femme.
Avant qu’elle n’ait eu le temps d’insister, il amorce une brève marche arrière, suivi d’un très court virage. De nouveau, le véhicule tressaute au passage d’une bordure. Quelque chose craque sous le passage lent des roues.
Enfin, Gregory tire le frein à main, et descend. Tandis qu’il lui ouvre la portière, Émilie défait sa propre ceinture à tâtons. Ses pieds trouvent le sol. Une main se pose sur sa tête pour lui éviter de se cogner en sortant de la voiture.
La portière claque.
Émilie frissonne quand un vent frais se met à jouer dans ses cheveux. Toujours privée de la vue, elle foule une couche épaisse de cailloux. Alors qu’elle avance à pas précautionneux, guidée par son mari qui la tient par la main et par la taille, elle visualise, par-delà ses yeux voilés , une cour. Pour le reste, son imagination a du mal à se fixer.
— Juste une seconde, arrête-toi là. Ne bouge pas.
Émilie aurait pu entendre le bruit caractéristique d’une porte battante, comme celle d’un restaurant ou d’une salle. Des invités tapis dans le silence auraient soudain poussé un « Surprise ! » tonitruant. Sauf que son anniversaire est passé depuis des mois.
Une baby shower  ?
Gregory n’est pas fan de ces modes importées des États-Unis.
Un trousseau de clefs joue des notes joyeuses. S’ensuit le bruit universel d’une porte qu’on déverrouille.
Les mains de Gregory retrouvent leur place autour des hanches de son épouse. Il l’incite à avancer d’un ou deux pas supplémentaires.
— Attention, il y a une marche.
L’échéance semble si proche qu’Émilie sent son cœur marteler à l’intérieur de sa poitrine. Les doigts de son mari s’activent à l’arrière de son crâne pour défaire le nœud du bandeau.
— Garde les yeux fermés. Je te dirai quand tu pourras les ouvrir.
Le tissu glisse sur le visage de la jeune femme. Même si elle ne tient plus, elle joue le jeu. Gregory se poste derrière elle.
— À trois… Un, deux, trois !
Aveuglée par la lumière, elle peine à distinguer ce qui l’entoure.
Elle cligne des paupières.
S’étend face à elle un vestibule complètement désert. Pas d’invités, pas de tintamarre, pas même un murmure. Devant, une porte ornée de carreaux laisse deviner le contenu d’une pièce. À droite, une ouverture présage l’existence d’une autre. Sur la gauche, un escalier atteste de la présence d’un étage.
Alors que son regard rebondit contre les mur

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents