La rencontre du maître
71 pages
Français

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La rencontre du maître , livre ebook

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Description

Madame Alma, une aristocrate âgée à la santé déclinante, engage un jeune homme pour prendre soin des jardins et des ruches de son gigantesque manoir en Virginie. Un vieil apiculteur est invité à le former : dépassant les simples rudiments du métier, les enseignements transmis au nouveau jardinier provoquent l’éveil de sa conscience et l’ouvrent à la méditation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 mars 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782896996940
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La rencontre du maître

Du même auteur
 
Chez d’autres éditeurs
L'illumination spirituelle et les 7 états de la conscience selon Maharishi Mahresh Yogi , Paris, Éditions ALTESS, 2007, 192 pages.
Atma et transcendance : La prière de l'âme , Paris, Éditions ALTESS, 2007, 124 pages.
Le grand renversement spirituel , Boucherville, Éditions de Mortagne, 1996, 186 pages.
Perdre Dieu , Boucherville, Éditions de Mortagne, 1996, 144 pages.

Roger Bouchard
 
 
 
 
 
 
 
 
La rencontre du maître
 
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
2020
Collection Vertiges
L’Interligne

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
 
Titre: La rencontre du maître / Roger Bouchard
 
Noms: Bouchard, Roger, 1949- auteur.
 
Collections: Collection Vertiges.
 
Description: Mention de collection: Vertiges
 
Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20200151835 | Canadiana (livre numérique) 20200151916 |
 
ISBN 9782896996926 (couverture souple) | ISBN 9782896996933 (PDF) | ISBN 9782896996940 (EPUB)
 
Classification: LCC PS8603.O92463 R46 2020 | CDD C843/.6—dc23
 
 
 
 
 
 
 
L’Interligne
435, rue Donald, bureau 337
Ottawa (Ontario) K1K 4X5
613 748-0850
communication@interligne.ca
interligne.ca
 
Distribution : Diffusion Prologue inc.
 
ISBN 978-2-89699-694-0
© Roger Bouchard 2020
© Les Éditions L’Interligne 2020 pour la publication
Dépôt légal : 1 er trimestre de 2020
Bibliothèque et Archives Canada
Tous droits réservés pour tous pays

À la mémoire de Kenneth Matthews qui a été mon instructeur de méditation transcendantale (MT). Le souvenir de sa personnalité si humble et si généreuse m ’ a inspiré lors de l’écriture de ce roman.

1
 
La rencontre de l’apiculteur
 
 
 
 
 
 
 
Les trois ruches étaient là , l’une à côté de l’autre sous un groupe de buissons qui les protégeaient de la grande chaleur de juillet. Personne n’osait aller près de ces forteresses bien gardées, sauf moi, le jardinier de la place. À toutes les deux semaines, je montais sur le petit tracteur et, lorsque le soir se présentait, au moment où toute l’activité des ruches était finalement calmée, j’en faisais rapidement le tour pour y tondre le gazon. En plein jour, il n’était pas question de s’en approcher. Des centaines de sentinelles armées de dards bien aiguisés attendaient nerveusement qu’un attaquant se présente. Il n’existait aucune maison mieux gardée dans tout le comté.
Depuis deux semaines déjà, le miel était prêt à être récolté. Pour faire ce travail, on attendait la visite du plus vieil apiculteur probable de toutes les Amériques, Monsieur Matthews.
Maggie, la servante de la maison, restait bien loin des buissons où étaient cachées les trois ruches. Elle n’osait même pas considérer ouvertement en son esprit que des tueuses habitaient le même domaine qu’elle. « Cet endroit serait un paradis sans ces insectes méchants et cruels », répétait-elle de temps à autre. Elle ne s’était jamais fait piquer en quinze années de service auprès de Madame Alma. Cependant elle avait remarqué à plusieurs reprises que des visiteurs avaient rebroussé chemin à toutes jambes dès leur arrivée près des trois petites forteresses blanches. S’il n’en tenait qu’à Maggie, on achèterait le miel du supermarché depuis longtemps.
Depuis quelques jours, Madame Alma jetait régulièrement un coup d’œil de la fenêtre de sa chambre, en direction de l’est. Elle attendait le vieil apiculteur comme une enfant attendrait son père qu’elle n’aurait pas vu depuis des semaines. Il y avait de l’admiration et de l’amour dans son attente. Nous le savions, Maggie et moi. C’est pourquoi nous restions muets lorsque midi arrivait. « Il est trop tard maintenant, il ne viendra pas encore aujourd’hui », allait dire Alma, déçue de ne pas avoir vu l’apiculteur passer la barrière principale. Alma irait alors chercher un léger repas à la cuisine et elle retournerait ensuite à sa chambre, où elle lirait et taperait à la machine pour le reste de la journée.
J’étais le jardinier de Madame Alma depuis six mois. J’avais l’intention de rester chez elle deux saisons de plus, avant de retourner au Canada, d’où je venais. Mais il y avait encore tellement à faire sur l’immense terrain qui entourait le manoir ! Le jardin potager avait été abandonné depuis quelques années ; il fallait enlever les mauvaises herbes qui l’avaient complètement envahi. Les arbres fruitiers avaient aussi grand besoin d’être taillés.
Alma était très satisfaite du travail que j’avais accompli depuis mon premier jour chez elle. Même le voisin d’en face, Monsieur Trake, s’était arrêté quelques fois pour me dire, depuis son tracteur, qu’il était surpris et heureux de voir à quel point les jardins et le verger de Madame Alma avaient, en relativement peu de temps, repris l’air d’abondance qu’ils avaient eu avant la maladie de sa voisine.
En effet, l’entretien du manoir et des terrains avait été abandonné quand Alma, tombée malade, avait dû cesser tout effort physique. Maggie m’avait raconté qu’Alma voulait mettre de l’ordre autour du manoir avant de le quitter pour un autre monde. Sur une période de vingt-cinq années, elle avait fait du domaine un réel mini-paradis sur terre. Les gens qui passaient en voiture ralentissaient pour admirer les superbes jardins et le verger qui entouraient le vieux manoir. Quand Alma y avait emménagé, on n’y voyait qu’une rangée d’arbres menant à un manoir abandonné, entouré d’un champ d’herbes sauvages. À l’arrière du terrain, deux petits bâtiments se cachaient sous d’immenses pacaniers centenaires. La petite grange, qui penchait légèrement d’un côté et s’appuyait sur un solide hangar servant autrefois à l’agrément de ferme, complétait le tableau. Alma était végétarienne et elle avait réussi à produire, sur les terrains du manoir, presque tout ce qui lui avait servi de nourriture d’année en année. Chaque été, elle engageait un apprenti jardinier pour l’aider et c’était sa façon de l’initier à l’art de faire pousser fruits et légumes avec amour. Jusqu’à tout récemment, Alma faisait le gros du travail. Elle labourait la terre, semait, récoltait, peinturait, clouait, etc. Elle avait réparé le vieux manoir, planté des dizaines d’arbres fruitiers, redressé le hangar et l’avait complètement rajeuni et repeint.
Mais maintenant elle souffrait, paraît-il, de douleurs permanentes qui ne la quitteraient qu’au dernier jour de sa vie. Maggie avait murmuré dans mon oreille : « C’est le cancer. » Elle n’avait rien ajouté. Cela suffisait. Je devais tout comprendre sans explication. Je n’avais d’ailleurs posé aucune question et Maggie ne voulait pas, selon toute apparence, commenter la situation. On aurait dit qu’elle avait peur de rendre encore plus réelle la maladie de Madame Alma si elle en parlait. « En parlant du monstre », avait-elle dit un jour, « on lui donne vie. Si on l’ignore, ce démon finira par s’ennuyer et il ira ailleurs ».
Alma paraissait très faible, c’était évident au premier regard. Dans le salon de bridge, près de l’entrée principale de la maison, les deux seules photos exposées d’elle-même la montraient au temps de sa jeunesse. Son visage était mince et d’une grande beauté. Elle avait un corps svelte et bien musclé, qu’elle devait aux heures passées sur les planches des studios de ballet. Elle ne s’était jamais mariée et avait toujours eu un style de vie original, comme beaucoup d’artistes. Apparemment, elle avait beaucoup voyagé, surtout en Europe, avant de s’établir en Virginie. Son grand-père et son père avaient été parmi les plus grands architectes de terrains de golf en Amérique. Ils avaient d’ailleurs fait fortune dans ce domaine. Après le décès de leurs parents, Alma et sa sœur cadette avaient hérité d’une grande somme d’argent et n’avaient jamais eu, par après, à travailler pour gagner leur vie.
Alma ne sortait dehors qu’une fois par jour, tôt l’avant-midi et uniquement par temps idéal. Je la surveillais passer presque chaque matin, souvent sans qu’elle s’aperçoive de ma présence, car j’étais la plupart du temps accroupi dans des broussailles, camouflé derrière le feuillage d’un arbre fruitier ou éloigné et confondu avec

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