Le puits
142 pages
Français

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Description

Ste-Hyacinthe, 1996
Une vache est retrouvée décapitée près d’un puits.
La sous-lieutenante Monique Demers et son patron Réal Rondeau, inspecteur bougon à deux pouces du divorce, sont en charge du singulier dossier.
L’enquête, d’abord banale, débouche sur la disparition du fils du fermier propriétaire de l’animal.
Rondeau peine à démêler les fils de l’histoire. Pourquoi y a-t-il une quantité astronomique de PCP dans l’estomac de la vache étêtée? Et quel est le lien entre le jeune disparu et le réseau de revente de stupéfiants oeuvrant tout près de la polyvalente du village?
UN ROMAN POLICIER PRENANT QUI EXPLORE LES VICES LES PLUS OBSCURS D’UNE BOURGADE DE CAMPAGNE MOINS TRANQUILLE QU’ELLE EN A L’AIR…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2020
Nombre de lectures 7
EAN13 9782898190025
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2020 Vincent Fournier-Boivert
Copyright © 2020 Éditions Corbeau Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : Simon Rousseau
Révision éditoriale : Elisabeth Tremblay
Révision linguistique : Amélie Hamel
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier : 978-2-89819-000-1
ISBN PDF numérique : 978-2-89819-001-8
ISBN ePub : 978-2-89819-002-5
Première impression : 2020
Dépôt légal : 2020
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions Corbeau Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Le puits / Vincent Fournier-Boisvert.
Noms : Fournier-Boisvert, Vincent, auteur. Collections : Collection Corbeau.
Description : Mention de collection : Collection Corbeau
Identifiants : Canadiana 20190035900 | ISBN 9782898190001
Classification : LCC PS8611.O87655 P85 2020 | CDD jC843/.6—dc23
Première partie
La vache
9 avril 1996, 22 h 30 Commissariat de Saint-Hyacinthe
Les néons n’ont pas fini de grésiller que l’inspecteur enfonce le bouton d’enregistrement du magnétophone.
— C’est bon ? T’as tout ce qu’il te faut ? Un verre d’eau, des Tylenol, le compte est bon, non ? Pour ma part, je vais me passer de café. Pas que je compte sortir d’ici bientôt — la nuit va être longue, hein ? —, mais je dors pas très bien depuis quelque temps. La caféine, tu vois, j’essaie d’éviter. J’ai des soucis, moi aussi, Nico — ça te dérange si je t’appelle Nico ? Nico ?
— …
— Bref, ça roule plus ou moins bien pour moi par les temps qui courent. C’est à cause de ma femme, tu comprends ? Elle et moi, on s’est… comment dire… Enfin, ce serait plutôt long à t’expliquer. Disons qu’on est en mauvais termes. Ça fait un bail que notre mariage traîne de la patte, à vrai dire. Je crois tout de même que ce qui nous arrive, c’est pour le mieux. Ça me permet de réfléchir. De songer à ce que je veux vraiment.
— … Aarh…
— C’est comme pour toi, Nico. T’es encore jeune, t’as pas eu beaucoup de temps pour réfléchir. T’as certainement pas beaucoup réfléchi avant de faire ce que t’as fait, en tout cas. Je parle de ce qui s’est passé chez les Markovic. Je me doute bien que t’as pas souhaité te retrouver dans cette situation-là — personne souhaite ça, pas vrai ? N’empêche, si t’avais pu t’assoir et peser un peu le pour et le contre avant de passer à l’acte, mettre tes idées par écrit, tiens, ou bien les enregistrer, comme on fait en ce moment, bref, si t’avais réfléchi, je suis convaincu qu’on en serait pas là. Mais voilà, la vie est ainsi faite, hein ? On se retrouve parfois à devoir ramasser les pots cassés. Et puis on se dit qu’on aura beau faire, on réussira pas à tout recoller, pas vrai ?
L’inspecteur se lève de sa chaise, soudainement. Les pattes en métal font un boucan d’enfer. Il tire un mouchoir de sa poche et essuie le filet de bave qui pend au menton du prévenu. Il a fini de bousiller son chandail, le jeune. Il ne réagit pas. Il persiste à fixer d’un œil impassible la cassette du magnétophone en train de dérouler son ruban.
— Voilà. Et excuse-moi pour tantôt, hein ? Quand je t’ai fait assoir dans le char. J’ai été un peu raide. J’ai agi sous le coup de l’émotion, tu comprends ? Je te l’ai dit, non ? Je dors mal, et après ce que tu nous as fait vivre au poste depuis une semaine, inutile de te mentionner qu’on est plutôt tendus. Tiens, prends ça, ça devrait t’aider à te sentir mieux.
Mais le jeune, comme s’il craignait de s’étouffer, recrache immédiatement la pilule que l’inspecteur lui coince entre les dents.
— D’accord, ça ira à plus tard. Quand tu seras plus à ton aise. Je te l’ai dit, hein — dans l’auto-patrouille. J’ai tout mon temps. Ça peut durer jusqu’à demain, notre petit entretien, je m’en fiche. Ma femme est pas à la maison, de toute façon, et tant qu’à tourner en rond dans ma chambre de motel, j’aime aussi bien passer du temps avec toi. Je me dis que peut-être, à deux, on réussira à cerner ce qui s’est passé. Et qu’on comprendra tes motivations. Je suis convaincu qu’on trouvera une solution. Deux têtes valent mieux qu’une, non ?
— De… de l’…
Le jeune homme soulève sa paire de menottes en direction du verre posé sur la table.
— De l’eau ? Bien sûr ! Tiens, mon gars, penche un peu la tête. Tu me dis quand arrêter, OK ?
— Argl…
— Pardon ?
— Argggll ! !
Sourire en coin, Réal pose le verre et se rassoit.
— C’est bien, tu vois. Que tu sois capable d’exprimer tes besoins. C’est bon signe. Le point de départ de toute vraie discussion, et un principe que j’aurais dû comprendre il y a de cela bien longtemps, crois-moi. Maintenant, Nico, je veux pas te presser, mais je vais enchaîner avec mes petites questions. Je commencerais par le commencement, si ça te dérange pas. Le point de départ de toute cette histoire, tu comprends ? Parle-moi un peu de la vache, tiens. Celle qu’on a retrouvée à Saint-Jude. La vache qui était à côté du puits.
En effet, quelques jours plus tôt…
1
Une sonnerie sèche se répercute sur les murs. Trois coups, comme ça, dring, dring, dring , dans le clair-obscur envahi par la poussière. Le tintement fait penser à un tocsin. De ceux dont on se servait dans les villages pour annoncer un incendie. Driiing ! Excepté que cette alarme-ci n’a rien d’une cloche dans son beffroi, il s’agit plutôt d’un vieux téléphone vissé dans une tapisserie défraîchie. Or, il n’y a pas que la poussière pour donner l’impression d’être à deux doigts de la catastrophe : le fouillis ambiant y contribue aussi. Une paire de pantalons, des Kleenex, deux ou trois camisoles et des magazines d’intérêts masculins jonchent le sol. Tout près, des poids de cinq livres, une boite de carton éventrée et même une assiette de spaghettis qui trône, intacte, au sommet d’une commode ensevelie sous les vêtements. Au milieu, en bras de chemise et exhalant une mauvaise haleine notable, l’inspecteur Réal Rondeau, chef de la police municipale de Saint-Hyacinthe, repose à plat ventre sur son matelas. La soirée de la veille a visiblement été éprouvante.
Dring, dring, dring .
Un tocsin ? Plutôt le glas. L’homme pour qui il sonne ne réagit toujours pas. Il est pareil à un arbre abattu par la foudre. Le calme revient pendant quelques secondes dans la petite pièce aux rideaux tirés ; une corneille en profite pour se poser près de la fenêtre, sur la branche d’un peuplier vide de bourgeons.
Dring, dring, dring !
Ce n’ était qu’un leurre , semble claironner le téléphone. L’oiseau lâche un couac et s’envole aussitôt. Ça y est, l’inspecteur ouvre un œil. Puis l’autre. Ses pupilles d’un gris vif tranchent avec la pénombre autour. On aperçoit enfin son visage, anguleux, mal rasé, avec cette sorte de nez que certains osent parfois qualifier de busqué alors que lui-même a toujours préféré le terme « aquilin ». Un nez proéminent, en tout cas. Réal déplie son bras, cherche sa paire de lunettes sur sa table de chevet et finit par se redresser en maugréant :
— Tu parles d’une heure pour appeler le monde !
À le voir assis, comme ça, dans ses draps en flanelle, on comprend mieux soudain pourquoi il a mis tant de temps à s’extirper du sommeil. Le sang doit voyager lentement de sa tête à ses pieds. Trop de distance à couvrir. Et une fois tombé dans les bras de Morphée, un mécanisme étrange doit se mettre en marche. Le même type de m

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