Mary l’Irlandaise
213 pages
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Mary l’Irlandaise , livre ebook

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Description

Après ses romans inspirés par le Moyen Âge français, Maryse Rouy nous raconte cette fois une histoire québécoise inspirée de faits vécus. Avec cette écriture vivante et directe qu’on lui connaît, l’auteure trace le portrait d’une jeune femme volontaire et généreuse qui prend place parmi les héroïnes les plus fortes et les plus attachantes du roman contemporain.
Printemps 1833. À la suite de la décision de son père, Mary, à peine âgée de 14 ans, quitte l’Irlande pour les États-Unis. Une épouvantable tempête aggrave les conditions de voyage, déjà très difficiles. À Québec, où le bateau fait escale, son oncle et sa tante, qui s’étaient engagés à veiller sur elle, l’abandonnent.
Seule dans un pays inconnu, Mary n’est pourtant pas de celles qui pleurent sur leur sort. Elle se bat pour survivre, travaille, s’engage dans la vie, mûrit au fil des épreuves. De l’île d’Orléans à Québec, puis à Berthier, en cette période troublée qui mène à la rébellion de 1837, elle côtoie la maladie et la mort, rencontre l’amitié, trouve l’amour.

Informations

Publié par
Date de parution 01 août 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782764420089
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mary l’Irlandaise
De la même auteure

Pour les adultes
Azalaïs ou la Vie courtoise , coll. QA compact, Québec Amérique, 1995.
Guilhèm ou les Enfances d’un chevalier , coll. Tous Continents, Québec Amérique, 1997.
Les Bourgeois de Minerve , coll. Tous Continents, Québec Amérique, 1999.
Au nom de Compostelle , coll. Tous Continents, Québec Amérique, 2003. • Prix Saint-Pacôme du roman policier 2003
Les Jardins d’Auralie , coll. Tous Continents, Québec Amérique, 2005.

Pour la jeunesse
Une terrifiante Halloween , coll. Gulliver, Québec Amérique Jeunesse, 1997.
Jordan apprenti chevalier , coll. Best Seller, Hurtubise HMH, 1999.
Prisonniers dans l’espace , coll. Gulliver, Québec Amérique Jeunesse, 2000.
La Revanche de Jordan, coll. Atout, Hurtubise HMH, 2000.
Jordan et la Forteresse assiégée, coll. Atout, Hurtubise HMH, 2001.
Jordan apprenti chevalier, coll. Atout, Hurtubise HMH, 2002.
La Chèvre de bois , coll. Atout, Hurtubise HMH, 2002.
L’Insolite Coureur des bois, coll. Atout, Hurtubise HMH, 2003.
Le Triomphe de Jordan, coll. Atout, Hurtubise HMH, 2005.
La Funambule , coll. Caméléon, Hurtubise HMH, 2006.
Le Chevalier Jordan, coll. Best Seller, Hurtubise HMH, 2006.
Maryse Rouy
Mary l’Irlandaise
roman
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Rouy, Maryse
Mary l’Irlandaise
(Collection : QA compact ; 16)
ISBN 978-2-7644-0326-6 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-1597-9 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2008-9 (EPUB)
I. Titre.
PS8585.O892M37 2004 C843’.54 C2003-942268-2
PS9585.O892M37 2004

L’auteure remercie le Conseil des Arts du Canada pour son soutien financier.

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.


Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 1 e trimestre 2004
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Révision linguistique : Catherine Beaudin
Mise en pages : André Vallée
Réimpression : décembre 2006
Conversion au format ePub : Studio C1C4

Pour toute question technique au sujet de ce ePub :
service@studioc1c4.com

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© 2004 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
à la mémoire de Mary Hugheset de Carmen Salazar
PROLOGUE
À l’origine de Mary l’Irlandaise, il y a un vieux cahier conservé par la famille Rocray depuis plusieurs générations. Feuilles jaunies, écriture penchée, encre pâlie, tout pour donner à rêver.
Sous le titre « Voici l’histoire de ma mère », Pierre Rocray consacre huit pages à faire le récit de la vie de Mary Hughes, venue d’Irlande en 1833 sur un bateau d’immigrants.
Huit pages, c’est beaucoup et c’est très peu. Au sujet de Mary, on apprend des faits, et ils sont peu ordinaires. Mais ses sentiments ? ses peurs ? ses espoirs ? ses amours ? Son fils n’en dit rien. Sans doute, par pudeur, n’en parlait-elle pas. C’est cette pudeur que j’ai respectée en attribuant à une Mary O’Connor imaginaire les péripéties connues de la vie de Mary Hughes. J’ai ainsi pu la doter, sans crainte de trahir la vraie, d’une personnalité et d’une vie plausibles à partir des éléments qui m’étaient donnés.
Mary l’Irlandaise, c’est à la fois Mary Hughes, la mère de Pierre Rocray, et Mary O’Connor, personnage de roman qui évolue parmi d’autres personnages tout aussi inventés qu’elle. Que la cohabitation des deux Mary soit harmonieuse : elles me sont aussi chères l’une que l’autre.
PRINTEMPS 1833
E lle allait mourir, elle en était sûre. Ils allaient tous mourir à l’intérieur de cet entrepont pestilentiel où ils étaient enfermés. Et malgré la promiscuité, chacun allait mourir seul, isolé dans sa peur.
Dans les bas-fonds sombres du voilier à peine éclairés par la lumière qui passait entre les interstices du plafond, on avait perdu la notion du temps. L’abondance des vomissures sur le plancher et le débordement des baquets d’aisance indiquaient que la tempête durait depuis plusieurs jours. Un temps interminable pendant lequel les prisonniers avaient prié Dieu ou l’avaient maudit, appelant l’accalmie, même quand ils disaient vouloir s’abîmer dans le gouffre pour en finir une fois pour toutes et qu’enfin cesse la peur.
De gros rats paniqués couraient en tous sens, passant en couinant sur les jambes des passagers que cela faisait à peine sursauter. De temps à autre, dans un hoquet, un estomac se vidait d’un reste de bile et la puanteur augmentait encore. Lorsque l’inclinaison du bateau était telle qu’il paraissait devoir sombrer, la prière du prêtre montait plus haut en une tentative de couvrir les pleurs et les cris d’effroi. Dans les moments de répit, on entendait une mère chanter à son nourrisson exsangue une berceuse qui parlait de la douceur du ciel d’Irlande.
Au début de l’ouragan, un matelot était venu leur ordonner de rester en bas, de manière à ne pas gêner les manœuvres. Mais un homme avait bravé l’interdiction, disant d’un air faraud qu’il se moquait de la tempête. Il n’était pas revenu. À sa place, ils avaient vu arriver un marin muni d’un marteau, d’une planche et d’une poignée de clous. Un tollé de protestations s’était élevé dans la sainte-barbe lorsque ses occupants avaient compris qu’il venait clouer le panneau de l’écoutille. Les passagers les plus costauds avaient tenté de l’en empêcher. Il les avait fait reculer sous la menace de son outil. Tandis qu’il enfonçait les clous, le marin leur avait crié que l’homme monté sur le pont était passé par-dessus bord, emporté par le vent. Les protestations véhémentes avaient aussitôt fait place à un grand silence. Puis sa femme s’était mise à hurler et le prêtre avait entonné la prière des morts, reprise à sa suite par une partie des passagers.

Mary n’avait pas prié. Maintenant non plus, elle ne priait pas. La terreur lui avait fait oublier les mots que l’on adresse à Dieu. Assise, le front appuyé sur ses genoux, les bras serrés autour de ses jambes, les yeux clos, c’était sa mère que Mary invoquait, avec un mélange de colère et d’amertume. Sa mère qui n’aurait jamais dû accepter qu’on la fasse partir.

Mary n’avait pas bien saisi l’enchaînement des faits qui l’avaient conduite de la maison de ses parents, dans un hameau du comté d’Armagh, à cet antique voilier, un des plus misérables du port de Belfast, que l’océan en furie ne cessait de maltraiter. Entourée d’inconnus, à l’exception de Dermot et Nora Connoly, son oncle et sa tante, Mary avait le sentiment d’avoir été rejetée par ceux qu’elle aimait.

Pourtant, la fillette avait toujours su que le malheur annoncé par « l’homme sans tête » l’hiver précédent lui était destiné. Ce messager de la mort, qui était apparu à ses parents dans un chemin creux bordé de haies, à peu de distance de leur chaumière, ne pouvait être venu que pour elle.

Ce soir-là, Maureen avait été inquiète de voir tomber la nuit alors que son mari n’était pas encore rentré. La clientèle de Sean O’Connor, le forgeron, dépassait largement les limites du hameau. On venait de loin requérir ses services, car il était accommodant pour le paiement, ce qui faisait autant pour sa popularité que la qualité de son travail. Le forgeron n’était pas riche, mais comme beaucoup de ses clients le payaient en nature, sa femme ne manquait jamais de pommes de terre ni de choux à mettre dans la marmite, ce qui n’était pas toujours le cas des voisins. Cependant, ils ne payaient pas tous et, une fois l’an, Sean devait faire la tournée des débiteurs oublieux ou récalcitrants afin de réclamer son dû

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