Mollie Clarke
272 pages
Français

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Mollie Clarke , livre ebook

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Description

Mollie, dix-sept ans, trime dans un fast-food de Geoffroy, unique cité de Blumenback.


Sans attache, elle rêve d’une autre vie, mais un accident fait tout basculer.


Après plusieurs examens médicaux, on lui découvre une particularité singulière : un cœur animal lui a été greffé à la place du sien.


Convoitise et soif de pouvoir, des hommes sont désormais à ses trousses.


Heureusement elle pourra compter sur un certain Léo, venu la sortir de ce cauchemar, accompagné de sa petite équipe.


Qui sont-ils ? Quel secret s'apprête-t-elle à découvrir ? Que lui réserve le destin ?


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 mars 2023
Nombre de lectures 3
EAN13 9782493499578
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Élisée Peaud
 
 
 

 
 
Crédits
 
Tous droits réservés
 
Couverture et mise en page réalisées par ©Elodie Belfanti-G ©EBG créations
Correction et relecture par @Farida Derouiche
©Fafa corrige
 
Édité par : Évasion Éditions
ISBN : 978-2-493499-57-8
©Évasion Éditions
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
Avertissement
 
 
Cette œuvre peut comporter des scènes violentes, érotiques avec un langage cru, incluant des agressions sexuelles et/ou physiques, susceptibles de choquer. Elle vise un public averti et ne convient pas aux mineurs.
L’auteure décline toute responsabilité dans le cas où cette histoire serait lue par un public trop jeune.
Conservez vos livres hors de portée des jeunes lecteurs.
 
CHAPITRE I : LA VIE RÊVÉE
 
Geoffroy, capitale de Blumenback. 10 novembre à 19 h 13.
«   Mais dépêchez-vous, bon sang  !  »
L’homme était pressé, mais il ignorait que Mollie ne prêtait plus attention à ce genre d’impolitesse.
Machinalement et sans même le regarder, elle lui servit sa commande et encaissa la somme de vingt-deux blumies. Elle redoubla d’efforts pour satisfaire les clients suivants, sans que le cœur soit au rendez-vous. Voilà presque un an qu’elle supervisait l’assemblage des sandwichs dans ce sinistre fast-food. La cadence l’empêchait la plupart du temps de penser à ce qu’elle faisait. Quand le rythme ralentissait, l’odeur et la texture fibreuse des steaks lui rappelaient qu’il s’agissait bel et bien d’animaux morts. Une étrange oppression se produisait alors dans le creux de sa poitrine.
Exercer un travail en accord avec ses convictions était un luxe qu’elle ne pouvait pas s’offrir, en tout cas, pas pour le moment. Elle aurait pourtant trouvé mille et une façons de dépenser son énergie à des causes plus louables. En attendant, elle trimait dur en espérant que la roue tourne.
Ce jeudi soir, elle se chargeait de passer la serpillère dans le restaurant, car le robot ménager était en panne. « Il faut laver au point que les clients puissent manger par terre  » lui ordonna son patron à l’autre bout de la salle qui la surveillait. L’homme au physique disgracieux dirigeait l’établissement et prenait un malin plaisir à abuser de son autorité à la moindre occasion. Mollie rêvait de se rebeller et se sentait parfois à deux doigts de céder à cette envie. Elle imaginait lui enfourner toute cette bouffe dégueulasse dans le gosier pour qu’il se taise, voire qu’il s’étouffe dans ses jours les plus sadiques.
Il existe heureusement ce vaste pays qu’est l’imagination. Dans la tête de Mollie, la salle principale se transformait en scène et elle, en danseuse contemporaine. Seule avec son balai, elle bougeait dans la pièce, mêlant la poésie du ralenti, du délicat, auxquels succédaient parfois de vifs mouvements. Une fois le spectacle fini, toutes traces avaient disparu. Le sol comme sa conscience redevenaient vierges et Mollie s’en trouvait apaisée. Elle ne supportait pas que l’on puisse penser qu’en tant qu’employée, elle cautionnait cette industrie. Jamais de la vie… Pour elle, un jour nous aurions honte de ce que nous infligions aux animaux.
 
***
 
Le restaurant figurait comme l’un des plus importants de la chaîne Turbo Burger dans la capitale. « Restaurant  » était un bien grand mot pour qualifier cet endroit. Une telle appellation se méritait, nécessitait une forme d’art, de créativité ou de passion, or Turbo burger n’avait rien à voir avec tout ça.
La cité de Geoffroy, cœur battant de Blumenback, s’affichait comme la seule véritable mégalopole du pays. Le reste du territoire, réduit à un désert, n’était que le refuge de quelques marginaux.
Cette configuration ultra centralisée résultait de la catastrophe naturelle « Kerr  » . Il y a à peu près cinquante ans, des pluies acides s’étaient abattues sur Blumenback pendant plus d’une dizaine de jours sans interruption, impactant tout ce sur quoi elles s’étaient répandues. La flore, la faune, les cours d’eau avaient été atteints, mais aussi les constructions qui se trouvèrent partiellement rongées par l’acidité.
Face à l’hécatombe, le gouvernement en place recommanda alors aux populations de se rassembler à Geoffroy pour pourvoir à leurs besoins. Faute de reconstructions dans le reste du pays, les familles avaient fini par s’y installer de façon durable.
L’emploi, l’énergie et la nourriture ne se trouvaient qu’ici. Poussée par la démographie croissante, la ville s’étendait sur plusieurs niveaux. Les autoroutes aériennes se chevauchaient les unes par-dessus les autres et de nombreux ascenseurs maillaient la cité pour accéder aux gratte-ciels comme au gratte-terres à plusieurs dizaines de mètres sous la surface du sol. Geoffroy se densifiait dans un paysage mêlant modernité et décharges à ciel ouvert.
Chaque année, les buildings se rehaussaient de quelques étages, ou se creusaient pour assurer le logement de la population, développant une architecture urbaine toujours plus tentaculaire et où la végétation faisait figure de grande absente.
De la même façon, la plupart des espèces manquaient aux recensements récents. Seuls les rats étaient ressortis en nombre des égouts et vivaient parmi les hommes.
Mollie avait grandi dans ce décor et ne connaissait le reste du territoire qu’au travers des médias et de ce qu’ils voulaient bien en dire. Quelquefois, des images de paysages désolés étaient diffusées au journal. La voix off disait que plus rien n’était importé de ces terres, car l’acidification empêchait le développement des végétaux ; les eaux toxiques avaient aussi fait mourir les espèces aquatiques et impacté la chaîne alimentaire.
Alors les plus riches conservaient le privilège d’accéder à des produits de qualité et surtout à l’eau de façon quasi illimitée, tandis que les moins aisés étaient contraints d’opter pour des alternatives moins onéreuses. La majeure partie de la population se contentait de pilules nutritives, consacrant l’essentiel de son budget à l’achat d’eau stérilisée.
Les réfugiés du départ étaient devenus malgré eux les habitants d’une mégalopole hors norme, entassés, mal nourris, et respirant un air tout aussi pollué que celui qui avait généré les pluies acides d’autrefois.
Les suites dramatiques de cet évènement avaient conduit la démocratie représentative de l’époque à laisser place à un gouvernement d’experts chargé d’assurer la survie de l’homme sur ce territoire ébranlé. Les organes institutionnels classiques ne parvenaient plus à assimiler les enjeux scientifiques. Certains hommes politiques avaient résisté, se pensant suffisamment doués, mais ils s’étaient trompés et avaient encore pris de mauvaises décisions.
La population les avait désavoués, jugeant inadmissible de prendre des mesures sans en maîtriser tous les aspects et sans anticiper leurs conséquences. Les cols blancs laissèrent leur place à la table du pouvoir aux blouses blanches des scientifiques, et plus précisément à un gouvernement de douze experts élus. Ces derniers détenaient sans le moindre doute des connaissances pointues, mais ne partageaient pas pour autant la même vision du monde.
La vie politique se ponctuait de querelles entre les transhumanistes et les humanistes. Les premiers, représentants d’une classe bourgeoise refusant de perdre ses privilèges, désiraient créer un surhomme capable de résister à tout plutôt que de repenser leur façon de vivre. Les seconds, quant à eux, penchaient pour la restauration d’un équilibre naturel en protégeant ce qu’il restait du vivant.
Mollie se situait indéniablement dans ce second camp. Elle se sentait connectée à la nature. Non… plus que ça, elle en faisait partie.
Cet attachement n’était pas perceptible dans sa façon de vivre, à part quelques jardinières de plantes aromatiques suspendues à son balcon et une participation, somme toute régulière, aux manifestations.
En qualité de locataire d’un petit studio dans la partie gratte-ciel d’un immeuble, elle pouvait contempler quelques nuages dans le coin supérieur droit de sa fenêtre et elle ne s’en privait pas. Cependant, ce joli tableau était souvent pollué par le grésillement de l’écran géant placardé sur sa façade. En face de chez elle s’élevait une tour de production végétale, un immense building dont chaque étage était dédié à une culture de fruits ou légumes particulière.
Pour ne pas habiter en sous-sol, Mollie avait dû faire des concessions sur le quartier qui s’apparentait davantage à un « ghetto » au regard des gens sans droits déambulant dans sa rue. L’aménagement des lieux en disait long sur elle. Meublés de façon sommaire, car elle n’avait pas beaucoup de moyens mais y accordait aussi peu d’importance. Le désordre régnait en maître, mais en y jetant un œil plus affûté, les livres, jeux vidéo, dessins, atelier de germination, révélaient surtout son insatiable curiosité.
Comme beaucoup, elle n’avait jamais quitté Geoffroy, persuadée qu’il n’y avait rien à voir au-delà. C’était ainsi, rien n’encourageait les gens à en franchir les frontières, et puis l’aventure et les road trips ne faisaient plus rêver grand monde.
 
***
 
Fini de papillonner, à Turbo burger, il faut débiter le plus possible et surtout ne pas rêvasser. Mollie et son collègue figuraient comme les deux seuls humains du registre du personnel et géraient une équipe composée de robots. Ces derniers ne se montraient pas loquaces, et en fin de compte, les humains restaient entre eux, n’adressant la parole aux robots que pour leur donner des ordres. Mollie demeurait cependant bienveillante avec eux, dans le doute qu’ils puissent être doués de sensibilité.
Le

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