Section Némésis - Tome 1
235 pages
Français

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Section Némésis - Tome 1 , livre ebook

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Description

Aventure Bit-Lit - 490 pages -


Une rencontre peut changer votre vision du monde...


Cette vérité éclate dans le quotidien bien rodé d’Ève lorsqu’elle croise le chemin de Samaël. Séduisant et mystérieux, cet homme prétend connaître les secrets sur sa naissance et pourrait lui expliquer les phénomènes étranges qui l’assaillent.


Luc, polymorphe taciturne, appartient à une escouade militaire secrète d’êtres surnaturels : la section Némésis. Chargé de protéger et de former Ève dont les pouvoirs ont émergé tardivement, il a bien l’intention de laisser cette mission à ses compagnons, mais la jeune femme l’attire irrémédiablement.


Dans le même temps, certains de ses semblables sont enlevés et tués. La section est appelée à enquêter, entraînant une improbable alliance entre le bien et le mal.


Au cœur de ces tourments, partagée entre lumière et ténèbres, Ève va devoir faire un choix qui pourrait transformer notre monde à jamais.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 mai 2020
Nombre de lectures 51
EAN13 9782379612060
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Section Némésis – Tome 1

Tome 1
Le choix du succube


Charlie Genet
Tome 1
Le choix du succube


Charlie Genet


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-206-0
Corrections : Nord correction
Concept de couverture : Didier de Vaujany
À Solène, toi qui as cru en moi, en Ève, Luc, et tous les autres. Merci de ton soutien, ce livre est un peu le tien.
C omment trouver mon chemin dans mes sombres origines, quand je ne rêve que de me perdre dans tes yeux…
Ève

1
Ève

Quelque chose me dit que la journée va être merdique. Je n’ai pas encore ouvert les yeux, pourtant le bruit de la pluie sur les carreaux me donne envie de me cacher sous la couette.
Je bats des cils, fais la mise au point, cherche un indice sur l’heure qu’il est. Ma chambre est plongée dans la pénombre alors qu’il est à peine quinze heures, le temps doit vraiment être pourri. Que j’émerge en pleine après-midi n’a rien d’étonnant puisque je travaille de nuit.
Je me redresse, plisse les yeux, lance un regard mauvais vers la fenêtre aux rideaux ouverts. Il pleut sur la capitale, mon ouïe ne m’a pas trompée. Fait chier, je n’aime pas ce temps ! La luminosité du soleil peine à percer l’épaisse couche nuageuse, un peu comme j’ai du mal à connecter mon cerveau à la réalité.
Je roule en dehors de mon sarcophage de couverture, m’extrais de mon lit difficilement, louvoie entre les fringues étalées sur le sol et me cogne le petit orteil dans le tabouret de ma coiffeuse.
— Putain, mais qu’est-ce que tu fous là ? fulminé-je.
Sans surprise, le mobilier ne me répond pas. Je me traîne jusqu’à la salle d’eau attenante, j’ai vraiment besoin de vacances et de retrouver un rythme diurne. Un miroir au-dessus du lavabo renvoie mon image. Je suis aussi blanche que le carrelage mural. Il n’y a pas que de repos dont j’ai besoin ! Je rêve d’une plage de sable fin et de températures frôlant les 30 °C.
Je me déshabille rapidement, pénètre dans la cabine de douche, y reste de longues minutes pour chasser les brumes du sommeil.
Un peu plus vaillante, je me sèche et, enroulée dans ma serviette vert pomme, retourne à la chambre. Je fixe le tabouret devant la coiffeuse. Je ne me souviens pas l’avoir replacé.
— Tu es de retour, toi ? le questionné-je en haussant les épaules.
Toujours pas de réponse. J’ai dû le remettre sans m’en rendre compte. Je passe la demi-heure suivante à dompter ma chevelure qui pense avoir droit à son indépendance, avant de m’habiller à la hâte et de rejoindre le coin cuisine.
J’imagine déjà la galère dans les transports, avec cette météo pourrie… la joie de partager un wagon blindé au sol glissant, qui sent le chien mouillé, et de me battre pour entrer et sortir de la rame.... Je soupire, dépitée par ce périple à venir avec mes congénères qui maudiront le ciel, comme s’il en avait quelque chose à foutre… Je tente de m’automotiver : encore une nuit et je me trouve une destination loin de Paris afin de me ressourcer.
Je sirote mon café en observant les passants par la fenêtre de mon studio, situé à proximité de la place de la Nation. Le temps file, j’enchaîne les mugs, cherche mon courage dans l’or noir de ma cafetière. La nuit tombe rapidement. À la pluie s’ajoute un vent glacial. C’est vraiment ma veine ! J’ai horreur du froid. Paris va devenir une immense patinoire, avec son lot de chutes et de galères, et donc de traumato légères aux urgences ce soir. De mon perchoir au troisième étage, je suis aux premières loges pour assister au spectacle de ce chaos urbain.
Je dois quitter mon nid douillet. Je finis de me préparer et sors, armée d’un café ultra fort. À peine la porte de l’immeuble franchie, un homme me bouscule, trop pressé pour regarder devant lui. Le résultat est immédiat, mon thermos brûlant se renverse sur mon jean et mes fesses rencontrent douloureusement le trottoir verglacé. En guise d’excuses, le passant me crie dessus pour les précieuses secondes perdues et s’éloigne à grandes enjambées. Je devrais presque m’excuser de m’être trouvée sur son chemin.
Je n’ai plus le temps de me changer, je reprends ma route. Après dix minutes de marche, je suis passée de la brûlure au second degré à la gerçure. Le trajet en métro est à la hauteur de mes attentes, désagréable et étouffant.
Arrivée à l’hôpital, les emmerdes continuent. Je poireaute vingt minutes pour me voir remettre une des magnifiques blouses en papier réservées aux vacataires par la cadre du service. Bien sûr, elle n’est pas à ma taille. Avec mon mètre cinquante-cinq pour cinquante kilos, je suis noyée dans une tenue L. Je bricole un ajustement à la taille et au décolleté avec de l’adhésif. Je n’ai pas envie de déballer la marchandise pendant un soin.
Mes crayons dans ma poche, je fonce vers les portes battantes. Direction : les urgences. Le service est saturé, les salles de consultation sont pleines, les couloirs sont surchargés de brancards et des dossiers en attente débordent du bac… l’enfer sur Terre !

Onze heures plus tard, avec pour seul repas une dizaine de cafés, je suis lessivée. Cette nuit ne finira jamais ! Je me flagellerais volontiers avec des orties fraîches pour avoir accepté cette garde supplémentaire.
J’ai changé deux fois de blouse pour cause de vomis non contrôlés, réalisé une cinquantaine de prélèvements de sang, rassuré quatre personnes en pleine crise d’angoisse, le tout en me faisant insulter par des patients mécontents des délais de prise en charge.
Le prochain qui s’énerve, c’est moi qui craque.
Je m’assieds pour la première fois de la nuit sur un tabouret à roulettes, le dos en compote, les pieds gonflés, les orteils en mode « Knacki Balls ». J’enlève mes sabots en plastique, accessoire indispensable à la tenue de travail, et réajuste mes chaussettes de contention. Il ne faut vraiment rien connaître du métier pour fantasmer sur les infirmières. La porte du sas s’ouvre dans un bruit sourd. Un camion de pompiers se gare devant la verrière extérieure, sous les néons crus du porche. Un homme en descend et titube vers l’entrée, vêtu seulement d’un pantalon déboutonné. Il ne manquait plus que l’ivrogne de six heures du mat’ pour finir ce service de merde ! Un des soldats du feu lui offre une poussette pour adulte, histoire de l’emmener à l’intérieur sans qu’il embrasse le bitume. Yvan, le chef d’équipe, avance vers le comptoir d’accueil où je me suis réfugiée.
— Re, Ève ! Nuit de merde, hein ? me lance-t-il.
Il me scrute un instant, un sourire épuisé sur le visage. C’est plus une affirmation qu’une question. Il s’agit de son quatrième passage en douze heures. Et il n’est pas le seul soldat du feu à être venu, les camions se sont succédé. Ça roule mal, les gens utilisent les pompiers comme des taxis gratuits, pour une constipation ou une otalgie. Après, on s’étonne de l’attente.
— Ouais, rétorqué-je, fatiguée.
Je me lève difficilement, mes Crocs roses crissent sur le lino quand je traîne des pieds pour le rejoindre. La secrétaire d’accueil prépare le dossier administratif avec les informations de la fiche pompier pendant que nous entrons dans le couloir des boxes d’auscultation. Je lui désigne du menton le fêtard, torse nu.
— Tu me fais un topo ?
— Il a été retrouvé en train de se baigner dans la fontaine Saint-Michel. On nous a appelés, il était amorphe, en hypothermie. Depuis qu’on l’a réchauffé dans le camion, il nous a tout arraché, la perfusion et la couverture, et s’est mis à chanter. Il est plein d’ardeur, vu le taux d’alcoolémie qu’il doit avoir.
J’ouvre la porte de la salle d’auscultation et Yvan fait signe à son collègue d’entrer avec le fauteuil roulant du patient. À l’odeur, c’est dans une fontaine de vin bon marché qu’il s’est baigné.
— Eh, ma jolie, je suis fatigué… Tu viens me border ? baragouine-t-il.
Je le dévisage attentivement, le reconnais et soupire.
Mais bien sûr, avec une petite perfusion, comme tous les week-ends ?
Je serre les dents pour retenir une remarque acerbe. J’ai fait des études d’infirmière, travaillé dur pour en arriver là, et j’en suis rendue à tenir le haricot {1} à cet ivrogne régulièrement. Il cuve ici pour avoir son cocktail anti-gueule de bois. Après quelques heures de réhydratation, il sera comme neuf, sans aucune séquelle.
Je l’aide à s’installer sur le brancard, il s’allonge puis se redresse vivement, m’attrape par le col de ma tenue et me tire à lui. Le papier de la blouse se déchire. Il se raccroche à mon avant-bras.
— Avec un bisou… tu me bordes ! postillonne-t-il.
J’essaie de me dégager, mais il me tient fortement. Les pompiers sont déjà repartis. Je suis seule avec cet homme dont la conscience est anesthésiée. Je ferme les paupières, respire à fond pour garder mon calme. J’aimerais tant qu’il enlève ses sales pattes de ma peau nue, je le souhaite de toutes mes forces.
Sa main me lâche instantanément. J’ouvre les yeux, cherche l’aide providentielle… La salle est vide. Il n’y a que moi et mon patient. Il est apeuré, ses bras sont collés au matelas en plastique.
— Comment tu fais ça ? s’affole-t-il.
Il se bat contre une force invisible pour reprendre sa liberté, mais son corps reste plaqué contre le lit d’appoint. Je suis pétrifiée, aussi terrifiée que lui.
— Tu es une sorcière !
Mon cerveau mouline, il y a obligatoirement une explication logique à ce phénomène. Je recule, analyse la situation. J’ai un flash. C’est neurologique, il a une paralysie. Je m’apprête à sonner pour demander l’aide d’un médecin. Ses yeux roulent dans leurs orbites, sa respiration sifflante trahit l’intensité de sa terreur. Je tends les mains vers lui en signe de paix. Ses membres retrouvent leur mobilité. Je soupire de soulagement. Ce n’est qu’un symptôme temporaire, inquiétant, mais temporaire. C’est même peut-être lié à une substance que le fêtard a ingurgitée.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? hurle-t-il en s’agitant.
— Il ne s’est rien passé, tenté-je de l’apaiser. Tout va bien, monsieur, vous

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