Erreur fatale
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Erreur fatale , livre ebook

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Description

Belle Histoire d'un coup de foudre vécu à la hâte

Informations

Publié par
Date de parution 27 mai 2022
Nombre de lectures 106
Langue Français

Extrait

Erreur fatale
Voilà 35 jours que je suffoque. 35 jours que j’ai perdu le goût naturel de la vie. 35 jours ! Et jamais, personne ne comprendra. 28 jours de période normale et 7 jours ajoutés par le traitement médical. Le tout fait 35 jours. Et Dieu même sait qu’après ces 35 jours je devrais être délivré. Non, je devrais être fixé sur mon sort. Le sort que je me suis consigné ce soir-là. Et c’est dommage que rien n’y fut. Aucune nouvelle ne vint. Et pourtant nous sommes au dernier jour. Erreur, c’était même passé depuis hier. Aujourd’hui fait un jour de plus.
Malheur. À qui avouer ce crime. A qui raconter mon forfait ? À qui dire que je manque de sommeil depuis 35 jours ? À toi maman qui me croyaient sérieux ? À ma petite amie qui me sait conscient responsable et fidèle? À mes amis qui me craignent et louent ma pureté ? Je regrette cette heure, ces quelques minutes qui ont empoisonné 35 jours de ma vie. Et déjà le reste de mon séjour.
Je crois qu’il est tant que je fasse mes adieux. Mais avant, il faut que je me confesse, non au prêtre vêtu de robe blanche et assis au confessionnal, mais à vous que j’ai trahi. Vous, chers parents qui, ne savez pas que j’étais aussi faible de corps. Je me dois de me confesser à vous aussi chers amis, amours d’hier et d’aujourd’hui, vous qui comptez régler vos conduites sur la mienne. J’en ai besoin, cette confession. Elle est après tout la mienne aussi. Je me dois de me confesser à moi-même. Moi qui me suis empoisonné la vie en une minute. Oui c’était pour une affaire de minutes.
Je voudrais la commencer, la débuter. Mais je suis peiné. Remémorer cette histoire me donne de la peine. Retourner à ce jour qui m’a vu coucher de tout mon long dans ces herbes, reste pour moi une folie. Remonter aux instants de ce maudit weekend, qui ont fait de moi un assassin me rend inhumain. Avouer mon crime sans témoin avant de partir, écrire mon procès avant la convocation du juge me fait couler de larme. Savoir qu’ils me condamneront après mon départ malgré ma bonne foi me chagrine. Et Dieu aussi sait que j’ai épuisé leur peine, la peine qu’ils m’assigneront à leur procès. Passer 35 jours de sa vie à errer, à vivre dans le regret ; vaut autantla peine de prison.
Et maintenant, écoutez ma confession. Non lisez ma confession. Je le dirai sans grand mot. Je le répèterai une seule fois. Heureusement que vous n’êtes pas là, pour m’interrompre. Quand vous trouverez cet écrit, sachez que je ne suis plus. C’est le meilleur équilibre que j’ai pu trouver. « Partir ! Partir pour ne plus revenir, c’est le meilleur équilibre dans la souffrance ». Pardonnez-moi d’avoir choisi partir sans vous avertir. Pardonnez que je vous le dise. C’est
l’unique solution qui me reste. J’espère que tu me pardonneras aussi toi qui me lies! Pardonne-moi ce crime que je m’en vais te compter.
Le tout me ramène à un samedi, un samedi soir. Autant dire un weekend ! Mais je préfère, la précision, elle me fait plus saigner. Samedi du mois de Janvier. Alors que je terminais ce jour-là mes cours juste dans l’après-midi, je choisis rentrer plutôt que de passer une belle soirée en compagnie de mes amis. Je ne l’aurais pas dû. Mais ce fut fait. J’aurais dû rester en leur compagnie, errer entre ces bâtiments vastes et déserts qui nous servaient de salle de cours. M’enfuir loin, très loin, dans un lieu reculé où ne chante que le cri des oiseaux, où ne passe que le chemin des mouches, des insectes. Ces lieux où seule l’araignée est roi et reine. Ces lieux, où les arbres et arbustes vous rappellent que la gente humaine n’est point l a seul sur terre. Ces lieux sereins et vivables ! J’aurais dû aller dans ces lieux calmes. Ou au moins, j’aurais dû me retrouver à la bibliothèque ce soir-là. Entrain de feuilleter les grands livres, vieux du temps de la création du monde. Mais hélas ! J’ai commis le forfait. J’ai commis la lourde faute. Rentré, je pris un repos bien mérité pour le weekend qui vient de commencer. Levé vers dix-sept heures, je pris une bonne douche, mangeai et choisi de faire un tout dans la ville. Ma première destination fut l’église. Située en plein cœur du quartier, elle était chaque weekend, un lieu de rassemblement de jeunes écoliers, élèves, étudiants fonctionnaires et apprentis ; venus soit pour la catéchèse soit pour une répétition. Ancien choriste que je suis, j’étais par un miracle du Bon Dieu, venu assister les nouveaux chantres de ma chorale adorée. Assis sous une paillote, la seule qu’abrite la paroisse et qui jusque-là nous sert de répertoire. De belles jouvencelles, de beaux garçons s’étaient ajouté au groupe de vingt choristes présents ce soir-là. Comme le bon Dieu sait percher les bonnes brebis.
Tard dans la soirée, à l’heure où la répétition prit fin et que jeunes et vieux cherchent le chemin de sa maison, je résolus de faire un tour dans le quartier. Cela fait quand même un bon moment que je manquai à ma promenade hebdomadaire. Depuis que je suis devenu étudiant, il y a de cela, deux mois, j’ai perdu le goût habituel de cette tournée vespérale. A peine sorti de l’enceinte de l’église, j’eu l’idée de rendre visite à une connaissance universitaire. Le plan fut fait. Et en moins d’une demi-heure de marche, je me retrouvai devant sa concession. C’était une maison faite de brique, à la toiture en tulle. Clôturée comme toutes les maisons d’alentour, elle avait la spécificité d’être située non loin d’un baffons, lequel produisait au long des jours de jeunes moustiques toujours habiles. Suite à mon coup de fil, elle me rejoignit, et assis devant la maison, sur un madrier rectangulaire, nous passions la soirée à visualiser des films de tout genre. Et ce fut là que tout commença. Par une simple vidéo. Il n’a
rien à avoir à nos blagues de distraction habituelles. Elle me la montrait toute particulièrement. J’aurais dû. Mais le destin aussi avait voulu. Aujourd’hui encore je m’en souviens. Mais je n’ai que des larmes à verser.
Le plus dur cette nuit fut de partir à la maison. Quand, je décidai partir, seules une cinquantaine de minutes nous séparait de minuit. Elle décida malgré cette heure, m’accompagner jusqu’à un certain niveau. Ce que j’acceptai. Prenant le devant des choses, elle choisit le sentier à suivre. Un raccourci, semble-t-il. Chemin tortueux, passant entre des maisons toutes endormies déjà, nous tombâmes sur un sentier peu ordinaire. Un de ces sentiers qui n’avancent plus, où il n’y a que des herbes pour vous accueillir. Indigné, je voulus lui demander où elle me menait. Mais elle prenait déjà ma main me conduisant derrière une bâtisse bien reculée. Nous étions débout, autour de nous il n’y a que des herbes et des morceaux de briques.
Passant la main à mon cou elle me saisit au bon point. C’est alors que je compris tout du jeu auquel elle me conviait. Avant que je ne laisse tomber mon sac, des coups de bises m’accueillirent. Et faible que je suis, je laissai libre cours à l’irréparable. En fraction de minutes, nos habits connurent la couleur de la terre. De caresse en étreinte, nous fûmes par terre, et ce fut-là, que pour la première fois, derrière la maison d’autrui, couché dans les herbes, piqué et sucé par les moustiques, je connus l’amour.
Après quelques minutes, elle se leva, s’habilla en trombe et s’en alla, regrettant de m’avoir considérer jusqu’à ce degré. Je ne compris rien de ce changement brusque d’humeur et de tempérament. Je n’avais pourtant pas voulu. Et voilà qu’elle regrette son choix. Qu’est-ce qu’elle pouvait regretter ? Sans vouloir le savoir, je rentrai ce soir-là. Et voilà déjà 35 jours. On ne s’est plus jamais écrit. Jusqu’à ce jour où, un nouveau message, venant d’elle, apparait sur le cadran de ma messagerie. Une seule phrase.
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Tu es père.
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