Trophée des plumes 2022 - Ma vie à l étranger
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Trophée des plumes 2022 - Ma vie à l'étranger , livre ebook

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Description

Trophée des plumes 2022. Ma Vie à l'Etranger Il est 16h 35. Après les formalités d'usage, je me rends sur le parking de l'aéroport en quête d'un taxi. Les quarante degrés qui m'accueillent me rappellent que je me suis bel et bien rapproché de l'équateur. Aïe ! Je n'aurais clairement pas dû me mettre en costard; encore heureux que j'ai décidé à la dernière minute de faire l'impasse sur la cravate. Tant pis, après le déchirement qu'a été la séparation avec la famille, je pouvais bien supporter cela. Je me dirige vers un des nombreux taximen qui sont stationnés, pour louer ses services : le tarif me paraît excessif mais ne voulant pas fondre sous ce chaud soleil, je l'accepte quand même. J'appris plus tard que je payai ce jour-là trois fois le tarif habituel. Tout est si différent ici : les habitudes sont différentes, les gens sont différents, la langue locale est différenteӿMême le soleil est différent; il refuse assez souvent de se coucher, et se permet quelques fois de faire des heures supplémentaires jusqu'à 20h 00. Moi qui n'ai qu'une envie, finir ma formation au plus vite et retourner chez moi, le temps me paraît long, bien trop long certains jours. Je comprends à peine la langue locale et c'est parfois compliqué d'effectuer certaines opérations, notamment au marché, sans être la cible d'une arnaque potentielle. Il faut dire que "parler français" peut être préjudiciable par ici. «Pas facile la vie d'étudiant», me répétais-je souvent.

Informations

Publié par
Date de parution 31 mai 2022
Nombre de lectures 3
Langue Français

Extrait

Trophée des plumes 2022.
Ma Vie à l'Etranger Il est 16h 35. Après les formalités d'usage, je me rends sur le parking de l'aéroport en quête d'un taxi. Les quarante degrés qui m'accueillent me rappellent que je me suis bel et bien rapproché de l'équateur. Aïe ! Je n'aurais clairement pas dû me mettre en costard; encore heureux que j'ai décidé à la dernière minute de faire l'impasse sur la cravate. Tant pis, après le déchirement qu'a été la séparation avec la famille, je pouvais bien supporter cela. Je me dirige vers un des nombreux taximen qui sont stationnés, pour louer ses services : le tarif me paraît excessif mais ne voulant pas fondre sous ce chaud soleil, je l'accepte quand même. J'appris plus tard que je payai ce jour-là trois fois le tarif habituel. Tout est si différent ici : les habitudes sont différentes, les gens sont différents, la langue locale est différenteMême le soleil est différent; il refuse assez souvent de se coucher, et se permet quelques fois de faire des heures supplémentaires jusqu'à 20h 00. Moi qui n'ai qu'une envie, finir ma formation au plus vite et retourner chez moi, le temps me paraît long, bien trop long certains jours. Je comprends à peine la langue locale et c'est parfois compliqué d'effectuer certaines opérations, notamment au marché, sans être la cible d'une arnaque potentielle. Il faut dire que "parler français" peut être préjudiciable par ici. «Pas facile la vie d'étudiant», me répétais-je souvent. Et pour ne rien arranger, durant les cours, certains étudiants locaux avaient pour habitude de nous charrier, nous autres étudiants internationaux dans la langue nationale du pays. Les professeurs eux aussi avaient de temps à autre coutume de s'exprimer dans cette langue pour donner certaines explications du cours. «Hellonous sommes là aussi, vous n'êtes pas seuls» voulus-je à maintes reprises leur rappeler. Qui plus est, il y avait parmi nous, un étudiant on ne peut plus caucasien; un peu bronzé par le soleil certes, mais pas non plus au point de passer inaperçu dans la salle de classe. Bref. La formation se passe plutôt bien globalement, un peu trop bien à mon goût : le rythme des cours est terriblement lent. Il faut dire que je ne suis pas habitué à ça. Moi qui avais envisagé être très occupé par les cours, me voilà à avoir bien trop de temps libre, le soleil n'aidant pas non plus pour faire passer la pilule.
Trophée des plumes 2022.
Que faire pour occuper mes heures creuses ? Souvent, je regarde par la fenêtre de ma chambre, je m'imagine descendre au bas de mon immeuble et rendre visite à la famille. Que nenni ! La dure réalité me rattrape presque aussitôt : j'ai changé de position géographique, et rien de tout ce que j'avais pu connaître n'était désormais plus là. Avais-je fait le bon choix ? N'aurait-il pas mieux valu pour moi de rester auprès des miens ? «Reprends-toi, le meilleur reste à venir», me disais-je assez souvent pour ne pas déprimer. Pendant longtemps, j'ai détesté vivre ici. Certains jours, j'envisageais même retourner au pays, mais hors de question de renoncer : l'abdication n'était nullement envisageable. Il me fallait être fort, pour poursuive le but que je m'étais fixé en venant sur cette terre lointaine, et ne pas rendre vains les sacrifices de mes parents et de toute la famille. J'avais beau blâmer mon pays d'accueil, la population locale, la formation ou mêmele soleil, c'était à moi de grandir, de faire le choix d'accepter et de m'adapter à ma nouvelle condition. Je devais trouver le bon équilibre pour avancer chaque jour, et jouir pleinement de la vie que j'avais désormais ici. Les choses ont changé; c'est un fait. Et plus tôt je l'accepterais, mieux je m'en porterais. Cela faisait déjà plusieurs mois que j'étais là et je n'avais fourni aucun effort notable pour m'acclimater. Pire, je me refusais d'apprécier ce pays qui a surement de multiples richesses en son sein. Je l'avoue, ce n'était pas simple d'apprendre à apprendre à nouveau de la vie. Ayant un certain background culturel eu égard à mon vécu dans mon pays d'origine, je pensais tout connaître. Je pensais surtout que ce que je croyais connaître, était LA chose à connaître: je me trompais lourdement. Il me fallait enrayer certains paradigmes mentaux et accepter le fait que je n'ai pas encore connu comme il faut; être plus tolérant aussi vis-à-vis d'autrui autant que faire ce peut. Après tout, qui connaît tout si ce n'est DIEU ? A ce propos, j'ai eu justement la grâce de le rencontrer durant mon périple dans cette nation d'accueil. Je dois reconnaître que cela a radicalement tout changé pour moi, mon regard sur l'autre et sur ce pays qui me recevait entre autres choses.
Trophée des plumes 2022.
J'étais arrivé à la conclusion que si DIEU avait permis que je sorte des frontières de mon pays natal, c'était certainement pour un but. Sorti de ma zone de confort, j'appris à me frotter aux autres, à accepter et éventuellement comprendre les choix d'autrui. Je fis également un peu plus d'effort pour comprendre la langue locale du pays. Je finis également par développer un regard de positivité vis-à-vis des situations. Si les cours étaient si relax, cela me permettrait d'avoir une flexibilité horaire favorisant la découverte du pays, partir à l'aventure vers des quartiers et territoires inexplorés. Et s'il arrivait que je fasse face à des attitudes inconfortables ou hostiles venant d'une tierce personne, je devais l'accepter : ce sont des choses de la vie. Toutes ces nouvelles expériences feraient dorénavant partie de mon background, constituant une richesse aussi bien pour moi que pour autrui. Je ne peux rien contrôler, mais il est de ma responsabilité de gérer convenablement et sainement mes réactions face aux intempéries de la vie. Et même si le soleil tarde à se coucher, tant mieux : j'en profiterais pour jouir au mieux du reste de la journée. Ma paix et ma quiétude dépendent de ma capacité d'adaptabilité et de gestion des événements imprévus de la vie. Avoir le choix de décider : c'est la seule chose sur laquelle j'ai la mainmise. Ça n'engage que moi de prendre les décisions les meilleures pour me rendre à bon port, au bon moment, dans les dispositions optimales. Je n'arriverai pas toujours à réagir ni à faire comme il faut en tout temps, mais je peux décider d'apprendre et m'améliorer sans me détourner d'où je viens, ni d'où je vais. Les relations sociales, c'est un défi pour lequel j'ai encore énormément de choses à apprendre, mais j'arrive à trouver l'équilibre un peu plus chaque jour par la grâce de DIEU. Je vins initialement dans ce pays pour une formation académique mais j'y ai découvert une école plus grande : celle de la vie. Une école qui ne finit pas, et où il faut constamment se réajuster pour avancer. A très bientôt. Cédric ADOUGBA
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