Frida Kahlo, la volonté pour oublier
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Description


Frida Kahlo, artiste peintre mexicaine, est née dans la célèbre Maison Bleue, devenue le Musée Frida Kahlo situé à Coyoacan dans un quartier de Mexico. Déchirée entre ses souffrances physiques et sa force de création, elle nous a laissé la vision d’une peinture étonnante, véhiculant une sensualité vitale enrichie par une faculté d’observation impitoyable, mais toujours sensible.


Mythique, allégorique, emblématique, métaphysique, la peinture de Frida Kahlo était en perpétuelle agitation. Créant sa propre personnalité artistique, elle déployait une inimaginable panoplie d’émotions tirées de témoignages inspirés de la vie, de la mort, de l’amour, de la frayeur ou du bonheur. Son art explosait comme une bombe lorsqu’elle abordait des sujets douloureux.


Frida Kahlo se défendait d’être une surréaliste en écrivant : « Je n’ai jamais peint de rêve, ce que je représente est ma réalité ». Ses toiles sont empreintes de culture mexicaine. Sa force créative était immense, son énergie et son courage face à ses handicaps étaient hors du commun. Sa peinture devenait un moyen d’exister, de survivre, car son destin était dominé par la douleur et la maladie, entrecoupé par ses succès, ses expositions et la présence de ses nombreux admirateurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 novembre 2019
Nombre de lectures 21
EAN13 9782374537283
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Frida Kahlo, artiste peintre mexicaine, est née dans la célèbre Maison Bleue, devenue le Musée Frida Kahlo situé à Coyoacan dans un quartier de Mexico. Déchirée entre ses souffrances physiques et sa force de création, elle nous a laissé la vision d’une peinture étonnante, véhiculant une sensualité vitale enrichie par une faculté d’observation impitoyable, mais toujours sensible.
Mythique, allégorique, emblématique, métaphysique, la peinture de Frida Kahlo était en perpétuelle agitation. Créant sa propre personnalité artistique, elle déployait une inimaginable panoplie d’émotions tirées de témoignages inspirés de la vie, de la mort, de l’amour, de la frayeur ou du bonheur. Son art explosait comme une bombe lorsqu’elle abordait des sujets douloureux.
Frida Kahlo se défendait d’être une surréaliste en écrivant : « Je n’ai jamais peint de rêve, ce que je représente est ma réalité ». Ses toiles sont empreintes de culture mexicaine. Sa force créative était immense, son énergie et son courage face à ses handicaps étaient hors du commun. Sa peinture devenait un moyen d’exister, de survivre, car son destin était dominé par la douleur et la maladie, entrecoupé par ses succès, ses expositions et la présence de ses nombreux admirateurs.





Née dans la Sarthe, Jocelyne Godard a longtemps vécu à Paris. Depuis quelques années, elle vit dans le Val de Loire. Les sagas et biographies romancées qu’elle a publiées au fil du temps ont toujours donné la priorité à l’Histoire et aux femmes célèbres des siècles passés. Ces femmes qui ont marqué leur temps, souvent oubliées ou méconnues, et qui, par leurs écrits, leurs œuvres, leurs engagements, leurs talents, leurs amours, ont signé l’Histoire de leur présence qu’elle n’a cessé de remettre en lumière. L’Égypte ancienne et le Japon médiéval l’ont fortement influencée. Puis elle s’est tournée vers l’époque carolingienne, le Moyen-Âge et la Renaissance. Et, plus récemment, elle a mis en scène, avec l’éclairage qui leur revient, une longue saga sur l’investissement des femmes durant la Grande Guerre. Lorsque ses héroïnes sont fictives, elles ont toujours un lien étroit avec les femmes qui ont fait la Grande Histoire. Dans ses plus jeunes années, elle s’est laissé guider par la poésie et elle a publié quelques recueils. Puis elle s’est tournée vers le journalisme d’entreprise auquel elle a consacré sa carrière tout en écrivant ses romans. Depuis son jeune âge, l’écriture a toujours tenu une grande place dans son quotidien. Un choix qui se poursuit.
Jocelyne Godard
Les amours des femmes célèbres
Frida Kahlo La volonté pour oublier
Les Éditions du 38
1
Une petite fille pas comme les autres

Peu de temps avant la naissance de Frida Kahlo, on fêtait le centenaire de l’Indépendance du Mexique. Le général Porfirio Diaz gouvernait le Pays avec une autorité efficace et absolue.
Guillermo Kahlo, un photographe talentueux de Mexico fut chargé par le gouvernement du général Diaz de rassembler toute la documentation sociologique et photographique pour être publiée dans les ouvrages célébrant l’événement. Le général Diaz, qui avait beaucoup œuvré pour la modernisation du pays et contribué à son essor économique, connaissait Guillermo Kahlo et le tenait pour un homme intègre et capable. Le travail qu’il lui confiait relevait de ses compétences.
Plans, photos et documents furent vite rassemblés et l’histoire du Mexique – remise à jour quitte à faire de nouvelles photos pour rappeler tout ce qui avait été construit et mis en place ces dernières décennies – changea de visage. Guillermo regroupa tout ce qu’il trouvait d’intéressant, petits et grands événements. Puis, il fit le tri, écarta, archiva et se fit un plaisir de se rendre sur les lieux pour prendre de nouvelles photos afin de réactualiser les événements et replacer à l’ordre du jour les situations essentielles.
Mais à peine commencée, la fête du centenaire de l’indépendance du Mexique prit une autre tournure qui étonna certains. Dans les haciendas dirigées par les grands propriétaires terriens qui exploitaient les ouvriers agricoles, tout commença à s’agiter. Et dans les villes, les mines et les usines, malgré l’intervention des syndicats qui s’étaient efforcés d’être vigilants, le prolétariat s’agitait en dénonçant les injustices sociales.
C’est pendant ces jours troublés que naquit la petite Frida Kahlo.
Quelques mois passèrent et ce fut le chaos. Un renversement total ! Le désordre dans tout le pays ! Une foule de gens tassés, terrés dans les maisons, une autre hurlant dans les rues le poing levé, crachant la misère et la honte. La révolution éclatait. C’était un épisode majeur de l’histoire du Mexique qui, soudain, venait bouleverser le bon ordre établi que l’on croyait immuable depuis l’arrivée des conquistadores espagnols.
Deux grands mouvements agitaient la révolution mexicaine, les démocrates conduits par Francisco Madero, le chef du mouvement révolutionnaire et le second conduit par le général Victoriano Huerta qui fit assassiner Madero, faisant plonger ainsi le pays dans un désordre total, économique et social.
De nouveaux chefs de guerre alimentèrent les affrontements durant dix années : Emiliano Zapata, un héros populaire flanqué d’une armée de paysans féroces prêts à tout défoncer, et Francisco Villa – dit Pancho Villa –, un général rebelle habité autant par la férocité que par la générosité.
Conflits, meurtres, fusillades, bains de sang entre les groupes révolutionnaires et les troupes armées devaient durer dix longues années. Dans tout Mexico, comme dans tout le pays, personne n’était à l’abri. On fusillait, on pillait. Sur les routes, dans les villes et les campagnes, rien n’arrêtait plus ni hommes, ni femmes, ni paysans, ni citadins. On se cachait dans les églises, on se faufilait sous les porches, dans les recoins des rues. On se terrait derrière un arbre. On fuyait.

***

La famille Kahlo, comme toutes les autres familles, faisait en sorte de ne pas trop traîner à l’extérieur. Mais Guillermo, d’un tempérament tranquille et posé, n’était pas homme à s’effrayer. Il mettait juste sa famille à l’abri en les prévenant du pire qui pouvait à tout instant arriver. Restait à savoir ce qui pouvait se passer en ces temps fiévreux et agités dans l’ancienne hacienda d’El Carmen à Coyoacán, reconstruite en vaste maison, où se regroupaient le père Guillermo Kahlo, son épouse Mathilde et leurs nombreux enfants tandis que s’abattaient à l’extérieur les coups, les cris, le feu.
Guillermo Kahlo était d’un tempérament réservé, cultivé, sensible et intelligent. Il aimait la musique et la lecture et dans son regard, on voyait du rêve et de la mélancolie. Né dans le Grand-Duché de Baden en Allemagne. Il était luthérien, fils d’une famille de bijoutiers et d’orfèvres issus de la bourgeoisie allemande.
Trois filles étaient nées de son premier mariage en Allemagne. Son véritable prénom était Willem, mais arrivé au Mexique après son veuvage, il avait choisi de se prénommer Guillermo, à la consonance plus mexicaine. Sa seconde épouse, Mathilde Calderon, était petite, brune, avec de très jolis yeux noirs et une bouche fine et délicate. Âgée de vingt-deux ans quand elle avait rencontré Guillermo Kahlo, elle avait tout de suite aimé ce grand et bel homme, photographe de profession, blond, déjà veuf avec trois enfants, qui avait réalisé une superbe photo d’elle dans une belle et chaude couleur sépia. Amoureux lui aussi, il la lui avait offerte et elle n’avait pas hésité à le prendre pour époux.
Mathilde Calderon était née à Mexico. Fille d’une Espagnole issue d’une famille de généraux qui avaient tous marqué le destin du Mexique devenu indépendant, elle était consciente et fière de l’authenticité de son ascendance aristocrate. Elle lui avait donné cinq enfants. L’unique garçon était mort en bas âge et seules les quatre filles venaient s’ajouter aux trois de son premier mariage.
Toute cette progéniture dont Mathilde devait s’occuper ne permettait pas à la petite Frida de profiter d’un trop-plein de cajoleries au sein de sa grande famille, comme elle l’aurait souvent souhaité. Il fallait de l’amour pour toutes, car elles étaient sept à en réclamer. Aidée cependant par une nourrice indienne du Yucatan, qui fredonnait des airs de sa vieille province, Mathilde pouvait un peu mieux respirer, sans pour autant se donner trop de temps libre, et Frida grandit comme ses sœurs à l’abri de soucis financiers et familiaux, mais hélas dans l’agitation d’une révolution qui n’en finissait pas.
C’était elle qui, de toutes les petites Kahlo, était la plus exubérante et la plus vive d’esprit, souvent impossible à calmer. D’ailleurs, il était difficile de freiner ses ardeurs qui débouchaient souvent sur des complications ou des problèmes à résoudre.
Frida était une enfant enjouée et pleine d’esprit, toujours à la recherche d’une question à poser ou d’un bon mot à jeter. Petite, elle courait à perdre haleine et entraînait ses sœurs tout autour de la vieille hacienda remise au goût du jour et cernée par des bougainvilliers, des orangers, des citronniers aux grands feuillages exotiques.
Les petites Kahlo, comme toutes les fillettes de leur âge, avaient tendance à s’éloigner, menée par une espiègle et intrépide Frida et, pourtant, il ne leur était pas permis de dépasser les limites de la grande hacienda.
Christina, la cadette de Frida, qui la suivait partout, était moins éveillée qu’elle. Mais si la grande sœur était hardie et téméraire – et carrément casse-cou à ses heures –, elle se chargeait merveilleusement bien de veiller sur sa petite sœur.
Quant à Adriana, la benjamine des sept filles, qui n’en était encore qu’aux balbutiements, elle restait souvent dans les bras de la nourrice indienne, quand elle n’était pas dans ceux de leur mère occupée à une quelconque activité quotidienne.

***

Puis un jour, le destin, qui sait être parfois cruel, se chargea de calmer l’ardeur et la pétulance de Frida. Une grave maladie qu’on appel

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