Récits et lettres de la Guerre 1914 – 1918 du Sous-lieutenant Jean-Paul Duverger
148 pages
Français

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Récits et lettres de la Guerre 1914 – 1918 du Sous-lieutenant Jean-Paul Duverger , livre ebook

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Description

Jean-Paul Duverger, coiffeur à Paris, n'a que 24 ans lorsque la guerre éclate. Classé dans la première partie de la liste 1911 par décision du conseil de révision, il est inscrit sous le n° 137 de la liste de Libourne. Dirigé le 1er octobre 1911 sur le 6e Régiment d’Infanterie, il est nommé soldat 2ème classe le 10 octobre 1911 et 1ère classe le 27 juin 1912. Cet ouvrage se compose des récits et lettres du soldat Duverger dans le cadre de sa correspondance privée avec sa sœur Marthe pendant la Grande Guerre. Il connaîtra Verdun, la Somme, l'offensive du Chemin des Dames ; la boue, les rats et les poux, le feu, le sang et la mort. Au front, Duverger note tout ce qu’il voit et ressent en espérant de retour chez lui rédiger son propre journal de guerre.

Informations

Publié par
Date de parution 13 décembre 2011
Nombre de lectures 2
EAN13 9782312006062
Langue Français

Extrait

Récits et lettres de la Guerre 1914 – 1918 du Sous-lieutenant Jean-Paul Duverger
Présentés et annotés par Frédéric Pascal Perri


Récits et lettres de la Guerre 1914 – 1918 du Sous-lieutenant Jean-Paul Duverger













Les É DITIONS DU NET
70, Quai Dion Bouton – 92800 Puteaux
Dumême auteur



Carrières criminelles dansle Milieu marseillais , Paris, Edilivre – Editions APARIS, 2007




























© Les Editionsdu Net 2011
ISBN :978-2-312-00606-2
– Mort Homme –
Verdun


« Qui que tusois, Français qui passe, arrête-toi et salue. Donne un peu de ton cœur à ceux qui sont morts ici pour toi. »
Au Sous-Lieutenant, Jean-Paul Duverger
Mort pour la France
Introduction
L’original du manuscritse présente sous la forme d’un épais cahier de 367 pages où est compilél’ensemble des écrits de Jean-Paul Duverger dans le cadre de sa correspondanceprivée avec sa sœur : Marthe. C’est cette dernière qui, à la mémoire deson frère, Mort pour la France, décide dès le 29 novembre 1918, date de sondécès, de retranscrire à la plume son journal, ses lettres, cartes postales etcitations. A mon tour, afin que le sacrifice des hommes tombés aux combats nesoit pas oublié, j’ai décidé de vous présenter le récit de ce soldat, mon arrièregrand-oncle, qui couvre la période du 5 août 1914 au 23 octobre 1918, date desa dernière lettre. Cet ouvrage est donc un témoignage direct de la GrandeGuerre à partir du prisme d’une vie.
L’environnementfamilial
Deuxième d’une fratrie de trois,Jean-Paul Duverger est né le 23 septembre 1890 à Saint-Émilion, dans le cantonde Libourne, en Gironde. Tout au long de ses lettres, il ne cesse d’évoquercombien lui manque son village natal, église, vignes et vins, et jure deretourner s’y installer définitivement lorsque la paix sera revenue. Il avaitvingt-quatre ans lors de la déclaration de guerre en 1914 et était célibataire.Il est le fils de Pierre Duverger, cultivateur de profession, âgé de trentedeux ans, et de Marie Marchandou, sans profession, âgée de vingt sept ans. Sonfrère cadet, Louis, dit « Clovis », né le 23 mai 1893, sera Artisanboucher et ne fera que quelques mois la guerre. Enfin, Louise Marthe, l’aînée,sa sœurette, sa confidente, son centre du monde, née le 7 janvier 1886, jouerapar ses lettres un grand rôle dans le devenir du futur sous-officier.
La fichesignalétique
Jean-Paul Duverger est, selon noscritères modernes, de petite taille. Il mesure 1 mètres 54 mais en 1900 lataille moyenne est de 166 cm. Les cheveux de couleur châtain, il a les yeuxorangés verdâtres, un haut front, un menton pointu et un visage ovale.
De famille très modeste, il futd’abord cultivateur comme son père, avant de devenir coiffeur. Le 20 avril1914, il habitait au : l09 Avenue Bolivar, 75019 Paris. Pour rédiger ces centainesde pages, cette correspondance de guerre qu’il désirait par-dessus toutreprendre dès la fin du conflit, le futur sous-officier Duverger n’a qu’undegré d’instruction de niveau 3 [1] ,c’est-à-dire qu’il arrêta l’école avec le certificat d’études primaires.Précisons que, par la suite, il se classa parmi les meilleurs élèves de l’écoledes Officiers qu’il intégra en 1917.
Rappel historique et état d’esprit
On ne peut comprendre l’état d’espritqui animait le soldat Jean-Paul Duverger à la veille du conflit sans se référerà l’histoire car seule l’histoire peut nous renseigner sur cette interrogation.

Lorsque l’Ordre de mobilisationgénérale [2] fut donné, il ne faisait aucun doute que la guerre serait courte. Commentpouvait-il en être autrement ? Le jeu des Alliances, pensait-on, nelaisserait aucune chance à la Triplice (alliance de l’empire allemand, prospèreet solidement organisé autour de la Prusse, de l'empire austro-hongrois, richemais corrodé par les revendications nationalistes des populations slaves,roumaines et italiennes, et du royaume d’Italie, unifié depuis peu mais quireste dans l’expectative). Elle ne résisterait pas longtemps aux pays de laTriple-Entente composée de la France, du Royaume-Uni et de la Russie.L’empereur Guillaume II, disait-on, en perdrait ses moustaches et, la France,enfin, récupérerait l’Alsace et la Lorraine « volée » par Bismarckaprès le désastre de Sedan en 1870 (capture de Napoléon III) et la capitulationde ses troupes à Francfort le 10 mai 1871.
Guerre trop longtemps négligéepar les historiens, la guerre de 1870 marque l’avènement en Europe del’exacerbation des nationalismes et fait naître en France, le sentiment d’unerevanche à prendre contre cet arrogeant ennemi, l’Allemagne, relayée jusquedans les formations scolaires et militaires. Il ne pouvait en être autrement.Comme l’explicitait la propagande : « la France se bat pour le droit,elle participe à la lutte du bien contre le mal, à la défense de l'humanité etde la civilisation. » L’Allemagne devient alors la bête immonde à abattreet, les crises marocaines de 1905 et 1911 ne feront qu’amplifier le désir devengeance qui, en 1914, atteindra ses ultimes et dramatiques conséquences.

C’est dans cet esprit que lespalefreniers, laboureurs, tourneurs, mécaniciens, tonneliers, arpenteurs,boulangers, garçons de café, coiffeurs, maîtres d’hôtel, garçons de bureau,clercs de notaire, bouchers, charcutiers, instituteurs, colporteurs, cheminots,facteurs, ouvriers, bourgeois, intellectuels, aristocrates et autres, partirentau combat dans une rare euphorie le dimanche 2 août 1914.
Détails desservices
Le dossier militaire de Jean-PaulDuverger, conservé au château de Vincennes, nous indique que : classé dansla première partie de la liste 1911 par décision du conseil de révision, il estinscrit sous le n° 137 de la liste de Libourne. Dirigé le 1 er octobre 1911 sur le 6 e Régiment d’Infanterie, il est nommé soldat 2 ème classe le 10 octobre 1911 et 1 ère classe le 27 juin 1912. Dans ceRégiment qu’il servira jusqu’au 29 novembre 1918, il devient caporal le 26septembre 1912 avant de passer dans la réserve le 3 novembre 1913. Rappelé pardécret de mobilisation générale du 1 er août 1914, il rejoint sonCorps le 3 août 1914 avant de partir pour le front le 5
Il sera ensuite nommé sergent le2 mai 1916, puis sous-Lieutenant par Décision le 8 juillet 1918, avant dedécéder à l’ambulance le 29 novembre 1918.
Quelques chiffres
On dénombrait le 1 août 1914,880 000 hommes [3] sous les drapeaux, les classes 1911 à 1913, formant l’armée d’active. Auxquelss’ajoute, le jour de la mobilisation : 2 200 000 hommes [4] des classes 1900 à 1910, la réserve, et 700 000 hommes [5] des classes 1886 à 1899, la territoriale. A ces hommes contraints au services’ajouteront 71 000 engagés volontaires, qui soit devancent l’appel [6] ,soit sont des étrangers [7] .Au total, 3 887 000 sont mobilisés en août 1914 pour une populationd’un peu plus de 39 millions d’habitants.

Sur les huit millions de françaismobilisés [8] entre 1914 et 1918, 1 4000 000 hommes ne revirent jamais leurs mères, pères,sœurs, frères, femmes, fiancés, enfants, familles… Plus de 4 000 000millions d’hommes ne survécurent qu’après « avoir subi de graves blessures,les gueules cassées, les corps coupés, courbés, entaillés, marqués, mordus, lesmembres arrachés », Guéno et Laplume (1998, p.7) [9] .Quant aux les survivants, « il leur restait le souvenir de l’horreur vécuependant plus de 50 mois, la mémoire du sang, de l’odeur des cadavrespourrissants, de l’éclatement des obus, de la boue fétide, de la vermine, lamémoire du rictus obscène de la mort » [10] .
Aucune modification n’a été apportée au texte
afin d’en garder l’authenticité.
Le sous-Lieutenant, Jean-PaulDuverger, affecté au début de la Guerre, au 6 ème Régimentd’Infanterie, à Saintes, partait pour le front, le 5 août 1914, avec son unité,en qualité de Caporal – Brancardier.

Après une permission de deuxjours, passée au sein de sa famille, il commença cette correspondance afin derelater son vécu durant cette sanglante revanche qui devait durer du 2 août1914 au 11 novembre 1918.

Voici la compilation de seslettres. Elles retracent avec netteté, jour après jour, les momentsd’angoisses, de découragements, mais aussi d’espérance et devaillance qu’a traversé, avec ses frères d’armes, ce loyal et glorieuxdéfenseur de notre sol pour la Liberté duquel il a donné sa vie.
Marthe
Récits et lettres : Année 1914
J’ai vécu durant ces deux jours,vous qui m’êtes si chers, toutes les

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