Dao Dé Jing (Tao Te King)
212 pages
Français

Dao Dé Jing (Tao Te King) , livre ebook

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212 pages
Français

Description

Sémiologie et linguistique ont mis en évidence, indirectement mais très sûrement, ce que Jacques Lacan appelle « l'objet petit a », la plus-value, le plus de jouir, comme étant la septième fonction performative du langage. Dao en chinois signifie aussi bien « voix » que « voie ». Mais ce que permet la structure de la langue chinoise n'est pas de mise pour les langues occidentales. Il a fallu la rencontre d'un psychanalyste, Guy Massat, et d'un jeune sinologue, Arthur Rivas, pour proposer cette version nouvelle du Dao Dé Jing où les signifiants n'ont d'autres foctions que de mettre en valeur la dimension poétique du sens.

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Informations

Publié par
Date de parution 04 février 2016
Nombre de lectures 13
EAN13 9782140000102
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Guy MASSATet Arthur RIVAS
Dao Dé Jing
Traité des pouvoirs de la voix véritable
Dao, la septième fonction performative du langage Poètes des cinq continents
Traité des pouvoirs de la voix véritable
Poètes des cinq continents
En hommage à Geneviève Clancy qui l’a dirigée de 1995 à 2005. La collection est actuellement dirigée par Philippe Tancelin
La collectionPoètes des cinq continentsnon seulement révèle les voix prometteuses de jeunes poètes mais atteste de la présence de poètes qui feront sans doute date dans la poésie francophone. Cette collection dévoile un espace d’ouverture où tant la pluralité que la qualité du traitement de la langue prennent place. Elle publie une quarantaine de titres par an.
Déjà parus
657 –Tuy Ly Vuong, Prince poète du Viêtnam, Morceaux choisis traduits et présentés par Buu My, 2015. 656 – JosephOHMANN-KRAUSE,Profondeur de champ, 2015. 655 – WalidAMRI,Sud exsudant, 2015. 654 – Serge VENTURINI,Eclats d’une poétique des métamorphoses– LIVREVII 653 –Emmanuel LOCHAMATESO,Les gifles du vent, 2015. 652 –GhadaFouadAL SAMMAN,Toutes les cimes sont mon ombre, 2015. 651 – Perwîn YASAR,Cegerxwîn, grand poète kurde. Ses plus beaux poèmes d’amour, 2015. 650 – Philippe TANCELIN etBela VELTEN (dir.), Effraction 1.Fragments, lambeaux, 2015. 649 –GaëlleGUYOT,La Maison anatomique, 2015. 648 – Hanétha VETE-CONGOLO,Mon parler deGuinée, 2015.
Dào
Guy Massat etArthur Rivas
m Dé
D Jing
Traité des pouvoirs de la voix véritable La septième fonction performative du langage
Du même auteur
Zen phénixologie, éd. LeGrosChêne, Paris, 1970
Pevsner et le vide,inPevsner, art éditions, Paris, 1995
La topologie des nœuds inCercle Psychanalytique de Paris, http://cerclepsychanalytique-paris.fr/
Le langage inconscient, inhttp://psychanalyse-paris.com/
La parole en psychanalyse et dans la pensée chinoise, in http://psychanalyse-paris.com/
Pour contacter les auteurs : guymassat@live.fr
© L'HARMATTAN, 2016 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-07736-9 EAN : 9782343077369
«On est perdu dans sa vie, dans ce qu’on écrit, dans un film que l’on fait lorsque, précisément, on veut s’interroger sur la nature de l’identité de quelque chose. Alors là, c’est « loupé », car on entre dans les classifications. Le problème, c’est de créer justement quelque chose qui se passe entre les idées et auquel il faut faire en sorte qu’il soit impossible de donner un nom et c’est donc, à chaque instant, d’essayer de lui donner une coloration, une forme et une intensité qui ne dit jamais ce qu’elle est. C’est ça l’art de vivre ! L’art de vivre, c’est de tuer la psychologie, de créer avec soi-même et avec les autres des individualités, des êtres, des relations, des qualités qui soient innomées». MichelFoucault (GérardCourantWerner Schroeder),
PRÉFACE
Paronomase, il semble bien que ce soit la figure de style qu’affectionnent le plus l’écriture et la langue chinoise. C’est d’autant plus flagrant pour l’écriture chinoise ancienne, celle du temps de Laozi et duDao DeJing(VIe s. av JC). Rappelons que la paronomase consiste à utiliser des mots et des noms qui ont une prononciation et une graphie similaires, mais dont la signification est différente. Dao, par exemple, peut signifier aussi bien « voie » que « voix ». L’écriture chinoise est l’une des plus anciennes du monde. Elle remonte au moins à l’âge de bronze (4000 ans av JC). Elle a pour origine les quatre traits divinatoires du Yin et du Yang qui forment leYi Jing, leLivre des transmutations: jeune, fondement de la pensée chinoise yin, vieuxYin, jeuneyang, vieuxYang. La méthode duYi Jingconsistait, entre autres, à interpréter l’avenir par les failles, les fissures, les trous des écailles de tortue ou des omoplates de bovidé obtenus par éclatement en promenant
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à l’avers de leur surface une tige de bois enflammée. Peut-on trouver meilleure illustration du « degré zéro de l’écriture », comme dira plus tard Roland Barthes ? Cette interprétation poétique des failles et des trous peut être considérée comme une sorte de sémiologie avant l’heure. Une sémiologie faisant parler le vide et ses transformations. C’est que le vide ici, précède ses bords comme en topologie (delogos, parole, ettopos, le lieu - la parole qui fait les lieux, c’est-à-dire le sens du contexte). La sémiologie, invention deFerdinand de Saussure (1857-1913), est, rappelons-le, la science linguistique de tous les signes, verbaux et non verbaux.Comme le disaitFreud(et ConanDoyle): «C’estpar des signes que s’expriment les choses les plus importantes ». Saussure a montré qu’un signe seul ne signifie rien. Il ne peut signifier quelque chose qu’à partir d’un autre, sous la légitimité et l’autorité d’un troisième. Le signe exige la tiercéité.C’est l’algorithme fondamental de Saussure. Tout signifiant (S) est séparé de son signifié (s) par une barre (/), par un trait qui les anime : S/s.Ainsi, comme dit Lacan, « Le trois est irréductiblement originaire ».De ces trois signes, S/s, découle toute parole qu’ils structurent. Le sens est obtenu par une organisation ternaire du langage. Le psychanalyste chinois HuoDa Tong a montré que l’inconscient est structuré comme l’écriture chinoise, dont chaque caractère fonctionne sur trois niveaux : pictogramme, phonogramme et idéogramme. Jacques Lacan, qui lui aussi a étudié le chinois aux Langues O, propose comme traduction en français du termeUnbewust (l’inconscient, en allemand) deFunereud, le terme « bévue ».Ce faisant, il ose une paronomase translinguistique, conférant à sa géniale traduction, « une bévue », les trois niveaux de compréhension d’un caractère chinois : celui du pictogramme (ça ressemble à Unbewust), du phonogramme (ça sonne comme
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Unbewust) et de l’idéogramme, car bien sûr les bévues -actes manqués, rêves, mots d’esprit, lapsus – sont précisément le langage de l’inconscient, de l’Unbewust. Cette structure ternaire du langage, on la retrouve également en topologie : en effet il suffit de trois croisements pour obtenir la consistance d’un nœud. C’est la parole qui noue, dénoue et renoue l’écriture des choses. Elle tricote, en quelque sorte (tricoter n’est-ce pas estimer, « coter », « tri », le trois, fondamental ?) avec les deux aiguilles du Yin et du Yang.Elle interprète, elle poétise, elle « analogise ».Analogie ? C’est encore Saussure qui a montré dans sonCours de LinguistiqueGénéraletoute l’importance de l’analogie, principe des créations de la langue, et facteur principal de son évolution. Le moteur de l’analogie est le phénomène phonétique, c’est-à-dire la voix. L’analogie est sans doute la forme de pensée la plus poétique qui soit.Elle consiste à établir un rapport entre deux choses différentes.Et ce rapport, ce troisième élément, engendre une quatrième et nouvelle possibilité. On l’appelle ça en mathématique « la quatrième opérationnelle » ou « la règle de trois ». Si nous sommes si gênés avec la règle de trois, si nous éprouvons comme une résistance embarrassée à la faire fonctionner, c’est qu’inconsciemment (l’inconscient ça parle, ça pense et ça raisonne) on a du mal à admettre que « un n’égale pas un ».En effet quand on fait, par exemple, 10% sur un objet qui vaut 500 euros, c’est que un euro ne vaut en fait que 0,10 euros.Du coup nous nous troublons, les choses ne sont plus ce qu’elles sont et les mots expriment autre chose que ce qu’ils disent. « Un n’est plus un », le motA n’est plus le motA, le moi n’est plus le moi. Vertige.D’où l’on peut conclure que si on ne sait pas compter jusqu’à quatre, on ne sait pas compter jusqu’à trois, et le deux, fait de un, se retrouve alors en conflit permanent avec son
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